COKA ≃ LE TEMPS D'UN SHOPPING

Samedi après midi, jour de repos, mais aussi de shopping !. Un petit vent d’hiver s’infiltra tel un cambrioleur sous ta couverture. S’il avait été une personne en chair et en os, tu l’aurais très certainement frappé, mais malheureusement, tu n’auras pas cette joie. Le vent n’est pas une personne matérielle. L’instant d’après, ce fut au tour de ton réveil de te martyriser. Que voulez-vous ? Il y a des jours comme ça où tout le monde décide de se liguer contre vous. Éteignant ton réveil, tu remontais la couverture sur ta tête et profitais encore de cinq petites minutes. Puis, tu te levais en t'apprêtant avec un soin réel. Non pas que tu étais en train de chercher l'élégance la plus raffinée, mais t'allais courir les magasins alors tu cherchais à allier belle tenue et confort. Déjà, tu avais banni les talons pour cette journée, parce que dernièrement, tu t'étais mise aux talons, mais uniquement en soirée. Même si tu ne comptais pas courir un marathon, les talons, c'était la plus mauvaise des idées pour le shopping. C'est pourquoi, tu optas au final pour une salopette jean short et un top violet trois quarts avec tes éternelles cuissardes et bottines. Joli et pratique, tout à la fois !. Après ça, tu ne mis qu'une dizaine de minutes pour rejoindre le centre commercial, fin l'entrée surtout, parce qu'à peine arrivé, que tu remarquais un lacé de ta botte défait. Rapidement, tu te baissais pour arranger lorsque l'ombre d'une personne se dessina sur le sol, juste à ta porté de vue. Relevant la tête, tu te redressais surprise. Fin t'étais pas si surprise que ça de le voir, tu savais qu'il était là, mais tu jouais la comédie. « Hey... » Hey ? Okey, tu pouvais faire mieux Dia. « T'es arrivé quand ?. » Pour dire toute la vérité, tu l'avais attendu la veille presque tard dans la nuit et toute seule au parc donc. Mais quand t'avais réalisé qu'il ne viendra pas, qu'il n'était surement pas venue pour te voir, que tu ne le manquais peut-être pas si fort que ça, t'étais rentrée chez toi. Et quelque part, tu t'attendais un peu à ce genre de scénario. C'est pourquoi, t'étais pas trop déçue. « Ta mère va bien ?. » Ouaip parce qu'il fallait se rassurer qu'elle ne soit pas dead d'où sa venue ici, fin tu n'étais pas sensé savoir qu'il venait alors tu continuais à faire semblant de n'être au courant de rien.

Ce weekend, Cody était en visite express à Boston. Alaska l’avait suppliiiié de venir à l’anniversaire qu’elle organisait pour Wade BLA-BLA-BLA, en même temps, si Bleeker n’était pas allé dans le TG, y aurait eu que 2 personnes à poster en dehors d’Alaska et Wade, bonjour tristesse. Mais quand même, un Toronto-Boston, ce n’est pas donné, surtout que Cody n’avait pas encore touché sa première paie de bûcheron. Alors, il avait sucré du fric à son ex via Hamilton. C’est maaaaallll, mais en même temps, Diamantika est riche et elle veut voir Cody, Cody est pauvre et il veut voir Dia, Alaska est pauvre et elle veut voir Cody. En économie, on appelle cela un marché biface. Cela signifie qu’une demande – Cody – et une offre – Diamantika – se rencontrent via un service d’intermédiation – Alaska. Sans ce service, la rencontre n’aurait pas pu être possible parce que les deux ex étaient un peu trop coincés du zgueg et du cœur pour ravaler leur fierté. Soooo, non, Cody n’avait pas extorqué son ex, il avait juste utilisé un procédé économique. N’empêche que si le Canadien lisait un peu plus mes rps, il serait super bon en économie et arrêterait de rater ses années à Harvard. Dans tous les cas, il passa une super soirée. Ça lui faisait du bien d’oublier la maladie de sa mère pendant quelques heures, même s’il culpabilisait de prendre du bon temps loin d’elle. Ce qui le surprit, ce fut de ne pas croiser Dia. Il commençait à croire qu’elle lui avait payé le billet et c’est tout, qu’elle s’en fichait bien de voir Bleeker, que c’était un geste genre ’j’te paie ton billet mais en contrepartie t’arrêtes de me faire chier’ alors du coup, ouais, l’étudiant se mit à culpabiliser quelque peu.

Lendemain et gueule de bois, Cody décida toutefois de consacrer une partie de son après-midi au shopping. Il avait rendez-vous chez les Clayton-Khalski pour diner et passer du temps avec sa fille. Alors histoire de se faire pardonner – auprès de sa fille, il s’en foutait bien de la CK family, la famille au nom imprononçable – il comptait lui acheter un truc sympa avec les quelques économies qu’il avait. D’habitude, il se contentait de crayons de couleur, parce que non seulement elle s’amusait mais en plus elle emmerdait son ex en dessinant des zboubs sur les murs, mais étant donné qu’il s’était absenté deux semaines, il fallait qu’il marque le coup. Donc, il prit la direction du centre commercial, l’esprit encore un peu dans les vapes. Et là, il tomba nez à nez avec son ex. « Hey … Euuuuh … » Il voulut la contourner mais elle se plaça devant lui, et quand il bougea, elle bougea à son tour dans la même direction. Cody ne comprit pas trop s’ils étaient mal coordonnés ou si c’était fait exprès, mais il finit par abandonner et rester discuter avec Dia. « Je … Ben je suis arrivé hier soir comme prévu. À la soirée de Wade. » répondit-il en arquant les sourcils. C’est bien elle qui avait payé et réservé le vol, on est d’accord ? « Elle va … Ouais elle va bien, je crois. Elle a mis un rappel sur son téléphone pour le jour où elle est censée mourir pour faire un fuck à la mort si elle dépasse ce jour. Je suis partagé entre rire et pleurer. Mais à part ça, elle va bien. » C’est fou le cynisme dont étaient dotées les personnes flirtant avec la mort. Il se massa la nuque, déstabilisé par Dia, ne sachant pas trop comment agir avec elle suite à la chaude nuit qu'ils avaient passé ensemble il y a deux semaines.

Est-ce que tu venais de te ridiculiser devant ton ex en faisant semblant de ne rien savoir sur sa venue alors que ouaich, le mec savait que c'était toi l'offre du billet ?. OMG OMG, t'avais l'air encore plus conne à te poser la question, tellement ridicule que quand tu voyais qu'il voulait s'en aller, tu fis de même, sauf que voilà, tu te retrouvais à lui barrer le chemin sans faire exprès. Putain, mais t'avais quoi là ?. Non sérieusement, il se passait quoi dans ta tête ?. C'est Bleeker eh hoooo ! Ton ex ! Ouai fin l'ex avec qui t'avais passé une soirée plus que chaude et quand je dis chaude, c'est que c'était vraiment bouillant. Ah ouai non, il te déstabilisait carrément là. « En fait, j'pensais pas que tu saurais pour le billet. J'ai demandé à Laska de ne rien dire parce que je pensais que tu n'accepterais pas venant de moi. Et là, j'ai l'air trop ridicule à faire semblant... » Dis-tu alors que tu passais nerveusement une mèche rebelle de tes cheveux derrière ton oreille. Cependant, tu étais quand même heureuse de savoir sa mère en vie. « C'est tout à fait digne de ta mère ça. En tout cas, j'espère au fond qu'elle vaincra la mort. Et si ça arrive, je ferai un fuck avec elle, même si c'est à moi ensuite qu'elle fera le fuck. » Lâchais-tu en souriant. Vaincre la mort, ça te paraissait presqu'impossible, car personne ne pouvait y échapper quand son heure sonnait. Mais t'espérais justement que ça ne soit pas son heure, pas maintenant, parce que Bleeker avait encore besoin d'elle. Vous voyez, le mec à une carrure d'homme, un vrai, mais au fond, c'est encore le bébé à sa maman quoi. « Tu comptais faire du shopping ?. » Demandais-tu avant de tourner la tête sur le côté pour grimacer un gros WTF incognito. Non mais c'était quoi ce grooooooos, ce géannnnnntttttttt malaise là ?. Putain reprends-toi. Ceci dit, tu commençais à monter les marches du centre commercial. « Moi j'viens faire un peu de renouveau, l'été approche et puis les Eliots comptent partir en voyage bientôt so... » So quoi ?. Ahem, tellement que tu repensais encore à cette fameuse nuit chauuuuuude comme la braise, t'avais raté une marche et t'avais failli écraser ta tronche au sol, heureusement que tu t'étais vite rattrapée.

Boooon, Cody comprit qu’apparemment, il y avait eu magouille entre Diamantika et Alaska. Et quand je dis magouille, ce n’est pas le petit surnom affectif de Maggie et donc ce n’est pas Maggie prise en sandwich entre Diamantika et Alaska. Même s’il faut avouer que l’idée s’avérait assez excitante. J’veux dire, Cody les a vu toutes les trois toutes nues, et il peut assurer qu’elles n’auraient rien à envier à Gigi, Lily et Joan. Enfin, à part leurs boobs. Mais au moins, toutes les trois étant planches à pains, elles s’emboîtaient à la perfection. Bref, Cody fut un peu rassuré de voir qu’en fait, Diamantika ne lui avait pas payé le billet pour qu’il la laisse tranquille, d’où son absence. En fait, elle simulait juste le ’oooohhh toi iciiiii quelle surpriseeee’ et laissez-moi vous dire qu’une fois son diplôme de théâtre obtenu, ce ne serait certainement pas dans le cinéma d’auteur qu’on la retrouvera. « Ben … J’ai suggéré à Laska de te demander de l’argent pour mon billet … » fit-il en grimaçant. Non mais on parlait d’Alaska. Elle n'aurait jamais eu l'idée comme Céline Dion en mode all by myself. Le seul moment où elle est une lumière, c’est quand elle se met à un abat-jour sur la tête pour se déguiser en lampadaire. Essevépé quoi. Mais elle était mignonne Dia, toute gênée, on aurait presque dit Vanessa Hudgens dans High School Musical quand elle croise Zac Efron pour la première fois. J’ai jamais regardé HSM mais j’ai toujours imaginé la scène comme ça en fait. « Je pense surtout qu’elle accusera la mort de la tester en l’obligeant à supporter son ex belle-fille pour voir sa résistance à la torture. » Attendez, chez les Bleeker, on ne fait jamais dans la demi-mesure. « Je dois acheter une bricole pour Jess ouais. » fit-il simplement avant d’emboîter le pas dans le centre commercial, là où Diamantika manqua de peu de prononcer ses vœux avec l’escalier et de voler un baiser à une marche. Chauuuude la Kovache, pire qu’une braise de barbecue. « Ah oui, nouveau look pour une nouvelle vie, comme l'émission làààààà. » fit-il en pouffant de rire alors qu’il veillait à ce que la jeune femme ne trébuche pas une fois de plus. Si ça s’trouve, elle avait encore pris de la farine rigolote, d’où sa nervosité et les tics qui vont avec, comme remettre sans cesse ses cheveux derrière son oreille et se péter la gueule sur des cailloux invisibles. Par curiosité, il demanda ; « Vous allez où ? » Du regard, il cherchait une boutique de jouets ou de n’importe quoi. Il n’était pas franchement doué pour ces choses-là et Jess risquait de finir avec une cuillère en bois que Cody ferait passer pour le version Star Wars dernier cri hyper écologique.

Donc ce qui veut dire qu'il n'y a pas eu seulement de magouille entre Alaska et Dia, mais aussi entre Alaska et Cody ?. Y a de quoi se retrouver en sandwich partout en fait. Ceci dit, tu ne comprenais pas vraiment si c'était Bleeker qui avait suggéré, pourquoi alors il n'était pas venu te voir ?. Fin, apparemment et d'après le message d'Alaska, il avait envie de te voir. Du coup-là, tu commençais à te poser de sérieuses questions parce que même là, vous vous rencontrez au hasard ce qui veut dire, qu'il n'avait pas l'intention de te capter. Ouai on dit se capter chez Dia. Mais bon, si tu lui avais permis de décompresser la veille et d'oublier un peu ses problèmes, cela te faisait plaisir également. « Qui l'aurait cru... Fin, la dernière fois que j'ai voulu qu'on partage mon fric, t'as failli noyer ma tronche dans le wc rien que par ton regard. » Oui oui, tu savais lire dans le regard de ton ex et à ce moment-là, tu avais vu que monsieur préférait mourir de la dalle plutôt qu'emprunter un peu d'argent avec toi. Et puis honnêtement, tu ne savais pas ce que tu avais fait à sa mère pour qu'elle te déteste autant. Quand tu lui faisais honneur de ta présence, on aurait dit à chaque fois qu'elle voyait Cruella en chair et en os. « Pourtant, je ne l'ai rien fait à ta mère. Fin, je l'ai toujours respecté, je ne sais pas pourquoi elle me déteste autant. Ou peut-être qu'elle est comme ça avec pratiquement toutes les filles avec qui tu sors. Peut-être que pour elle, aucune fille ne te mérite à part une version d'elle en plus jeune. » Parce qu'une version d'elle en plus vieille, ahemmmm, il commencerait vraiment à te faire flipper c'est sure. Bon, ce n'était rien comparé à la chute que t'avais failli faire sous ses yeux et si t'étais tombée, il n'aurait pas mis cinq secondes avant d'exploser de rire sur ta tronche. Mais ouaiii, t'étais toujours chaude comme la braise, ce n'était pas nouveau. Anyway, une fois à l'intérieur et sans endommagement, ton regard riva automatiquement sur un magasin de maillot à l'entrée. « Si tu veux, j'pourrais t'aider mais avant, j'crois que je vais m'arrêter dans ce mag. » Dis-tu en pointant le magasin du doigt tout en marchant vers celui-ci. « J'dirais pas ça comme ça, je ne changerais jamais mon look, je crois que j'en suis déjà bien accro pour être plus féminine. » Ça t'arrive de temps en temps lorsque t'es en bad état le plus souvent, mais tu ne troqueras jamais ton quotidien short pour un quotidien jupe et mini robe courte. « Là où on part, il fait une chaleur brûlante alors faut que je sois le moins vêtu... » Et quand tu dis moins vêtu, ce n'est pas nudisme look ein, mais beaucoup de débardeurs surtout. Puis les débardeurs et les shorts, c'est trop sexy. « On part à Doubaï fin avril début mai si tout ce passe bien. » Tu t'arrêtais devant un rayon de maillot super sexy et surprise de voir que Bleeker était encore là et qu'il n'avait pas pris ses jambes à son cou. « Wow, il est trop beau celui-là !. » Tu choisissais d'autres maillots à essayer comme un dentelle, tes préférés ou bien encore un à carreaux et un floral d'une magnifique couleur.

C’est vrai que Cody refusait toujours que Dia l’aide financièrement, parce qu’il pensait cela gênant de ne pas pouvoir assurer lui-même ce confort. Mais la vérité, et Dia l’ignorait, c’est qu’il n’avait plus rien. Il ne pouvait pas se payer un loyer à Boston et la banque avait pris leur maison en contrepartie du paiement des dettes d’hôpital. Mais Bleeker se sentait heureux et épanoui dans son petit village de la banlieue de Toronto. Vraiment. Il respirait l’air frais, il se sentait plus libre, moins soumis aux jugements et aux regards des autres. Haussant les épaules, il répondit ; « J’avais pas énormément d’autres solutions pour le coup … » Et encore, il lui épargnait le couplet comme quoi il était sur la paille comme le petit Jésus à la naissance – ou Thierry et Annie dans l’émission ’l’amour est dans le pré’ en train de faire des galipettes pas très romantiques. « Elle est comme ça avec toutes. » la rassura-t-il, enfin il l’espérait. Non mais au fond, la mère de Cody était équipée de détecteur qui lui permettait de cerner le mieux possible les gens. Comme tous les Bleeker, elle marchait énormément au feeling et si son fils l’avait, elle, elle ne l’avait pas toujours puisqu’elle s’armait également d’une objectivité folle. Pour le moment, elle n’avait jamais vraiment eu de feeling pour quiconque s’amourachait de son fils. Ça viendra un jour. Ou pas, si potentiellement elle crève dans onze jours. Ils marchèrent donc ensemble dans les allées du centre commercial jusqu’à ce que Diamantika l’informe qu’elle voulait se rendre dans un magasin. N’y voyant aucune objection, il la suivit, avec nonchalance et les mains dans les poches. Elle parla looook, blablabla, mais à vrai dire ça n’intéressait pas des masses Cody qui s’habillait de la même façon depuis plus de dix ans. Par contre, lorsqu’elle évoqua son voyage avec les Eliot, elle trouva un interlocuteur très intéressé et à l’ouïe très fine. Mais là, il commençait à regretter de l’avoir accompagné dans ce magasin. Il trouvait ses propos mesquins, limite méchants en fait. C’était genre ’viens m’aider à choisir le maillot de bain que je porterais – ou que je ne porterais pas parce que faut pas que je sois vêtue – pendant que je batifolerais avec des Dubaïens … Dubains … Dubais … Duboisssss … BREEEFFF tenue dénudée qui ne sera absolument pas destinée à tes yeux’. Cody ria nerveusement et la laissa choisir. T’façon, c’est pas comme s’il avait spécialement son mot à dire. Il était d’accord pour entretenir de bons rapports avec elle, mais c’était encore un peu tôt pour penser à l’après Coka dans sa tête. Puis il avait une gueule de bois pire que Pinocchio. Trouvant enfin une échappatoire, il lui fit en essayant de rester le plus naturel possible ; « Ecoute, je vais aller dans le magasin de jouets … Je te laisse régler ton histoire de maillots et si on se recroise, on aura qu’à aller boire un café. OK ? » Il pointa du doigt la sortie, prêt à partir, gêné par ce qui se passait.

« Et il paraît que t'avais envie de me voir... » C'est pour cela aussi qu'il avait accepté ton billet non ? Ah moins que ce soit juste pour assister à l'anniversaire de Wade et revoir juste ses potes. Fin, son message avec Laska disait blanc sur noir, qu'il avait envie de te voir. « Je m'en doutais un peu. » Sinon, ce ne serait pas possible qu'une personne te déteste autant alors que tu ne lui as absolument rien fait. La mère de Bleeker était du genre surprotectrice envers son fils et donc ça se comprenait qu'elle ne cautionne presque pas toutes les nanas qui l'approchent. Tu fusses cependant surprise qu'il ne soit pas partie de son côté pour faire ses courses plutôt que te suivre dans un magasin de maillots. Et à voir sa tête quand tu les choisissais, on aurait dit qu'il se décomposait automatiquement. Putain et à ses paroles, tu sentais une pointe de jalousie comme tu sentais le rôti de ta mère à des kilomètres. C'est beau, c'est choux, c'est Bleekerchoux !. Honnêtement, le voir aussi gêné et presque jaloux, fin pas presque en fait, complètement jaloux, tu ne pouvais que sourire discrètement. Tu passais juste devant lui, plaquant les maillots dans ton dos et te rapprochant suffisamment de lui pour avoir vos visages à quelques centimètres, comme si tu cherchais à découvrir quelque chose de louche. « Je ne sais pas... Mais je sens que t'as pas beaucoup aimé ces maillots... T'es pas jaloux n'est-ce pas ?. » Quoi que Bleeker possessif et jaloux, siiiiii complètement lui. Tu maintenais son regard pour l'empêcher de fuir et lorsque tu te rendis compte de la proximité de vos corps, le rouge te monta rapidement à la tête, t'écarquillais les yeux et reculais en te pinçant la lèvre. « J'suis désolé... Okey on se retrouve plutard alors, je vais aller essayer tout ça... » Marmornais-tu en bégayant presque. Non mais depuis quand t'étais aussi coincée du cul avec lui ?. Piting, s'ayez ! Tu repensais encore à votre chaude nuit et et et..... T'avais le tournicotaaaa. Gad, tu laissais Bleeker décider de la suite de son aventure et toi, tu allais dans l'une des cabines en fermant le rideau rouge. Tu te déshabillais pour enfiler le premier maillot et l’observer sur tous les plans, fesses, seins, chute des reins, ton V au bas-ventre se dessinait également à l'entrée de la petite culotte. C'est parfait en gros. Et quand on y pensait, c'était la première fois que tu faisais du shopping avec monsieur, même si cela ne dura qu'un court instant. Quoi que, t'aurais bien aimé son avis sur ces maillots.

« Oui aussi … » murmura-t-il en réponse à Diamantika qui suggérait qu’il était venu pour la voir. C’est vrai, c’est le cas. Il voulait voir Diamantika. Seulement, Cody s’était imaginé des retrouvailles à l’anniversaire de Wade, avec le vrombissement de la musique surplombant leurs cœurs qui tambourinaient dans leurs poitrines. Là, dans un centre commercial, entre une gueule de bois et un RDV chez son ex pour voir sa fille, ce n’était pas tout à fait le moment adéquat pour des étreintes chaleureuses. Anyway, une fois dans le magasin de maillots de bain, Cody ne se sentit rapidement plus à sa place. Déjà, à la base, parler tissus, ce n’était pas son kiff. Mais alors tissus sur Dia, omgggggg, s’il manifestait pour le nudisme dans leur mariage, ce n’était pas pour rien. Mais en pluuus, parler tissus sur Dia pour qu’elle aille à Dubaï … OK, en Laponie j’dis pas, la conseiller en matière de parka, chapka, coca, chocolat, caca … YES. Par contre, l’aider à choisir le maillot de bain qui dessinera mieux sa raie du cul et qui aura le meilleur effet push-up, wtffff. Kovache demanda naturellement s’il était jaloux. « Non, non, c’est juste que je ne suis pas le mieux placé pour te conseiller en matière de … ça. » Et puis il était un peu allergique à la lingerie. Enfin déjà, puisqu’il s’était déchargé de la mission tampon pour Jess, la déléguant donc à Maggie, lui il était en charge de l’opération soutif. Ça le déprimait d’avance, bien que Jess n’était qu’à l’aube de ses cinq ans. Alors merde, laissez-lui le temps de rêver un peu. Et il ignorait pourquoi Diamantika le harcelait autant du regard, anéantissant sans vergogne toute proximité entre leurs deux corps. « À plus. » fit-il en s’éloignant, regagnant l’allée remplie du centre commercial. Il fit trois pas au ralenti, réfléchissant à sa fuite, à Diamantika … C’était quelque chose de physique d’être désespérément attiré par Dia comme un bout de ferraille sur un aimant. Il tentait de résister, s’harnachant psychologique à une balise fixée au sol … Mais son corps décida autrement et il retourna dans le magasin. L’Eliot était visiblement déjà dans les cabines, si bien que Cody s’en approchant en se baissant un peu, essayant de reconnaître les affaires de son ex. Et là, il sembla tilter sur son sac posé au sol. Il ouvrit donc discrètement le rideau, se glissa à l’intérieur et … « Aaaaaaahhhhhhhhhhhh. » - « AAAAAAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhh. » - « AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH. » Et CLAC dans la gueule de Cody. Non, ce n’était pas Diamantika Kovalevski. Mais une vieille de 60 ans avec quelques verrues dans le dos, une bonne poignée de main et des vocalises destinées à The Voice. Voilà voilà. Cody fut poussé en-dehors de la cabine et il grimaça, se massant la joue douloureuse. Try again Cody Bleeker. Mmh ouais mais non, c’était peut-être un signe du destin, peut-être qu’il ne devait pas tenter de se faufiler dans la cabine de Dia, tout compte fait.

Aoutchhhh, ton cœur reçu une décharge électrique comme si on te réanimait, à l'entente de sa réponse. Ça faisait plus d'effet de l'entendre le dire de sa propre bouche plutôt que lire par message. « J'avais envie de te voir aussi... Mais je ne suis partie à l'anniversaire de Wade parce que je pensais que tu verrais toute suite la magouille avec Laska et donc que tu m'en aurais voulu pour le billet. So, j'ai dit à Laska que je t'attendrais au parc si jamais tu lui demandais quelque chose sur moi... Fin, elle t'aurait dit que je voulais me retrouver seule avec la nature... Là, je me sens encore plus ridicule. » Tu te facepalmais le visage en riant nerveusement. On peut dire que vous, vous étiez doués pour le bad timing c'est clair. Et comme si tu ne faisais déjà pas pitié, tu venais d'en rajouter avec une remarque un peu comment dire... Déplacée ?. Ouai non pas si déplacée que ça, mais t'étais encore plus ridicule à lui demander s'il était jaloux. La réponse du jeune homme ne tarda pas à tomber et toi, tu fuyais rapidement son regard. « Je vois... fin j'sais pas pourquoi j'ai dit ça... Et je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui d'ailleurs. » Tu t'emmêlais clairement les pinceaux et ça ne t'était jamais arrivé. C'est Bleeker quoi, le mec qui rote en mangeant et qui ronfle comme pas possible en dormant. Qui fait sa lessive une fois par mois et qui a les chaussettes qui puent et ce n'est rien devant ses odeurs de pets. T'en revenais pas d'être aussi déstabilisé devant lui et tu n'arrêtais pas de revoir des images de vous dans la baignoire et sur le lit pfiouuuu. Tu secouais rapidement la tête histoire de sortir de tes songes. « A plus !. » Aussitôt dit, aussitôt t'avais rejoins une cabine. Seulement, pendant que tu admirais ton second maillot dentelle, la voix perçant de ton ex te cassa presque les tympans. En panique totale, tu sortais de ta cabine avant de voir un Bleeker se faire jeter par une vieille mémé hors de sa cabine. « OH MY GAD ! » Lâchais-tu un peu trop fort en plaquant une main sur ta bouche. Ça c'était pour éviter d'exploser de rire devant tout le monde. Rejoignant finalement le canadien, tu glissas une main dans la sienne et l'attiras jusque dans ta cabine. Le lâchant rapidement, tu plaquais ton dos contre le mur d'en face et là.... EXPLOSION DE RIGOLADE. Et plus te le regardais, plus t'arrivais plus à contrôler tes rires qui partaient en fusées de partout. Même que tu attrapais ton bide en te tordant légèrement. « Sexy... la mémé... » Avec son maillot une pièce ouvert jusqu'au bas du dos. T'arrivais même plus à parler tellement que tu riais. « Pardon, j'suis désolé... » Lâchais-tu en posant tes mains sur ton visage pour essayer de te calmer, mais... C'était peine perdu alors t'étouffais des rires dans tes mains.

Booooooooonnnn, donc l’approche Bleekerienne connut un monumental échec. Nooon, un échec c’est quand tu rates ton contrôle de maths, ou bien que tu rencontres un Tchèque mais que tu sais pas bien le prononcer, ou bien quand tu veux dire le nom de famille de mon ancien DC mais que pareil tiu ne sais pas le prononcer. Ça c’est un échec. Cody, se fut un naufrage, presque noyé sous la montagne de graisse de la vieille qui pestiféra contre lui. Et c’est là que Dia débarqua en sauveuse et doooonc en faiiiiit elle se trouvait dans la cabine d’à côté. Ohlalalalalaa, ben excusez-moi, elle aurait pu mettre un signe distinctif, genre mettre sa culotte sur le sol ou wtvvvvv. Et donc, alors qu’elle se foutait de sa gueule sans la moooooooooooindre discrétion, elle tira Bleeker dans la cabine. Mmmmhhh, c’est pas le tout, mais c’était vachement étroit en fait. Toutefois, Cody le prit avec une dose d’humour, si bien que, charmeur, il la provoqua ; « Pas trop jalouse qu’après toi je me tape des cougars ? » Enfin là, c’était de la cougar de compétition, de la MILF de maison de retraite, il pouvait la prendre sur son déambulateur quoi sans craindre de lui démonter les jambes puisqu’elle en avait déjà une en bois. Mais c’est comme le bon vin, il s’anoblit avec l’âge. Et puis il n’était jamais parvenu à faire durer une relation avec des meufs plus jeunes que lui, alors peut-être que là il parviendrait à quelque chose. Au pire elle mourrait dans trois jours. « Mais ta gueule ! » s’exclama-t-il alors que Diamantika se tordait en deux pour s’empêcher de rire. Cody, contaminé, pouffa à son tour de rire, obligé de poser ses mains de part et d’autre du visage de Kovache, s’appuyant contre le mur pour ne pas tomber. Mais le fou rire, toujours bien présent, retentissait entre les parois de la cabine d’essayage, si bien que Cody se mordilla la nymphe inférieure, fixant les yeux brillants de Dia. Ces derniers mois, il avait oublié ce que c’était, d’la voir heureuse, d’la voir rire et sourire. Ça n’avait été qu’un doux parfum du passé que seul les souvenirs permettaient de le saisir de nouveau. Mais, là il se trouvait au Louvre de Kovache à admirer ses plus belles œuvres. Et en tant qu’ancien Lowell, artiste dans l’âme et perfectionniste à toute épreuve, il saisit l’occasion pour ajouter sa pièce à l’édifice. Face à lui, elle riait toujours. Et dans un murmure, il souffla ; « Vraiment, ta gueule. » C’est furieusement qu’il happa les lèvres de Diamantika, dans une lenteur tellement exquise que Bleeker en allongeait les minutes. Dorénavant, à l’école, on apprendre qu’il faut 120 secondes pour faire une minute tant cette caresse semblait infime. Puis revint à la charge, hâtant un meeting entre leurs langues, une rencontre au sommet alors que Cody appuyait davantage ses mains contre le mur, comme s’il était prêt à passer au travers, pousser par cet élan passionné. Il se refusait à toucher Diamantika, il n’en avait pas le droit, ils étaient séparés. Mais pour ce qui était de l’embrasser. « Je t’avais dit d’arrêter de rire. Alors quand on m’obéit pas, j’attaque. C’est mon côté Grumpy Cody. » fit-il en baissant la tête, un sourire en coin. Pour autant, il ne s’éloigna pas d’elle, toujours les mains accotées de part et d’autres de la brunette. Ouais ouais, il rétablissait simplement l’ordre en embrassant Dia.