C'est comme avant, mais en pire {Eliott}

Des vertiges, tiens ça faisait longtemps que ça ne t'étais pas arrivé, la dernière fois c'était lors des examens de fin d'année et ton médecin traitant t'avais expliqué que c'était juste à cause du stress. Alors ouais, être avec Grimes ça te stressait et c'était pour cette raison que tu avais des vertiges. Tu décidais de t'asseoir sur les petites marches de l'estrade prenant posant tes mains sur ta tête. "Qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est pas comme si t'en avais quelque chose à faire de toute façon, si ?" Tu ne vois pas pourquoi tu perds ton temps avec lui, à lui expliquer ce qu'il t'arrive. "Laisse moi tranquille c'est tout ce que je te demandes, alors tu seras mignon arrête de me parler."

En fait, elle n'a pas l'air de feindre quoi que ce soit. Ce qui ne le laisse pas de marbre. Elliot n'est pas un mauvais garçon. Il a ses travers, mais jamais il ne souhaitera du mal à quelqu'un. Il s'insurge en se penchant vers elle. "Hey Je plaisante pas avec ces trucs là, donc dis-moi ce que tu as!" Et puisqu'elle s'assoit, il fait de même. Et dans un geste, il lui passe le bras autour de ses épaules, "Non je te laisserais pas tranquille. Tu vas me dire ce qu'il se passe." Elle était suffisamment lucide pour ne pas tomber dans les pommes, c'était bon signe, mais on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise. Il a plus du tout envie de l'emmerder. Elliot il marche à l'électrochoc. Il peut être le jour et la nuit avec la même personne selon la situation.

Cet élan de gentillesse ça te donne presque envie de sourire,mais tu ne te sens pas vraiment d'attaque à lui lancer une pique, donc tu préfères le laisser faire et ne pas le repousser cette fois-ci. C'est surtout que ça te fait bizarre de le voir comme ça, c'est peut-être bien la première fois qu'il se montre gentil avec toi, mais tu ne dois surtout pas y prendre goût parce qu'il serait bien capable de rechangé de comportement en un battement de cils. "Depuis quand tu sais être gentil toi ?" tu le taquines mais pas plus que ça, un sourire presque sincère aux lèvres alors que tu fermes les yeux pendant quelques secondes. "C'est rien, juste quelques vertiges mais ça devrait passer. Je n'ai pas eu le temps de manger aujourd'hui, et j'dois trouver un cadeau pour les 30 ans de mariage de mes parents..." Sentir son bras autour de ton épaule ça te fait quand même tout drôle, mais tu préfères ne pas y penser. "J'y pense... Le concierge du bâtiment ne devrait pas tarder à venir faire le ménage ici..." Et donc vous sortir de là, du moins tu espérait qu'il ne soit pas en congé aujourd'hui.

"Depuis toujours." Il sait être sympa avec les gens qui le méritent. Il sait être adorable avec les personnes qu'il aime. Ses frères et soeurs peuvent en témoigner. Elliot c'est surtout un jeune qui refuse de se laisser embarquer par les sentiments. Il veut être maitre de son destin. Pour autant, il ne s'arrête pas là, et lève le sac qu'il a toujours au dos, et il extirpe une petite barre de la poche avant du sac. "Tiens, j'ai toujours une barre de céréales dans mon sac!" Ca lui permettra de retrouver quelques couleurs.
"Ne m'offre surtout pas moi." Il ne pensait pas que Lux était d'une nature si anxieuse. Ca le surprend, et il essaie de dédramatiser en plaisantant. Avant de reprendre son sérieux: "Offre leur des fleurs, ils seront contents!" Lui ne s'est jamais trituré l'esprit pour offrir quelque chose à ses parents. Lux finit par lui avouer qu'il est possible que le concierge se pointe plus vite que prévu, et Elliot en est ravi: "Y a plus qu'à espérer qu'il se bouge le papi!" Il suffisait d'être gentil avec elle pour obtenir une information. Il s'en rappellerait.

Tu souris quand il te dit qu'il a toujours été gentil, peut-être avec les autres mais pas avec toi, ou alors tu n'en as pas le souvenir. Puis il te tends une barre de céréales que tu n'hésites pas à prendre, parce que oui tu as faim mais tu ne sais pas si ça suffira, parce que ton ventre commence vraiment à grogner. "Merci c'est gentil, j'te revaudrais ça un de ces jours." Puis il arrive quand même à t'arracher un autre sourire, plus amusé en te demandant de ne pas l'offrir à t'es parents mais plutôt un bouquet de fleurs. Depuis quand il est drôle aussi ? "C'est vrai que c'est pas bête comme idée, je vois pas pourquoi je me prends la tête pour ça... Et j'espère aussi que le concierge va se dépêcher, je m'en voudrais que tu rates ton entraînement... Au fait...désolée de t'avoir cogné tout à l'heure."

La jeune femme semble presque conquise par son geste. Elle lui exprime même sa gratitude. Il n'en a pas l'habitude. Ca l'étonne, mais en même temps il trouve qu'elle en fait trop et il n'hésite pas à le lui faire remarquer. "Calme-toi, c'est juste une barre de céréales, pas de quoi en faire un plat!" Ca le fait doucement rire. Ils sont passés du tout au tout. D'une colère noire à des élans de gentillesse. Etre enfermés, ça rapproche il faut croire. Elle en devient presque adorable à s'excuser. Il la regarde, pour la sonder, cherchant à savoir si elle est sérieuse ou si encore une fois elle essaie de se jouer de lui. "Et si j'appelais la fac? Peut-être qu'ils peuvent prévenir le concierge qu'on est enfermés ici?" Il passe sa main sur le visage, il ne semble pas être enflé, il ne sent rien de dérangeant, alors il ricane: "C'est rien, c'est pas comme si tu m'avais défiguré!" Il était robuste le basketteur. Il regarda l'heure, et sortant son téléphone, il chercha le numéro de la fac sur internet.

C'est vrai que ça n'est qu'une barre de céréales, mais au moins ça avait le mérite de caler ta faim pendant quelques heures ou un peu moins. "J'aurais pu le faire mais j'ai pas trop de réseau moi dans cette pièce, j'espère que toi tu vas y arriver." Tu le taquines ouvertement et tu te demandes si ça aurait pu vraiment fonctionner entre lui et toi. Il a peut-être deux ans de moins que toi, il était quand même bien grand et mature pour son âge, mais ça, pas question de le lui dire, il serait bien trop heureux d'apprendre ce que tu penses de lui. En attendant qu'il n'appelle la fac, tu te lèves, un peu gênée par ce rapprochement qu'il y a entre vous, il ne manquerait plus que ça aille plus loin entre vous. "Alors ça donne quoi sinon tes études ? Quand est-ce que tu es arrivé ? Je veux dire pas que ça me regarde mais bon tant qu'à faire passer le temps..."

Elle le met en garde contre son réseau, mais le sien passe. En revanche, Elliot se retrouve confronté à un autre problème. La voix criarde de la femme résonne dans son oreille. "Allô? Oui bonjour, j'aimerais que vous préveniez le concierge qu'une étudiante et moi sommes enfermés dans la salle de danse." Elle a l'impression qu'il s'agit d'une mauvaise blague, sauf qu'il n'en fait pas pour une fois. C'est pour cela d'ailleurs qu'il ne s'est pas présenté. "Non c'est pas une blague! On est vraiment..." Mais plus personne au bout du fil. S'énervant, il regarda Lux avec dépit: "La connasse a raccroché!" Ca ne servait à rien de la rappeler. Il se leva, marchant les mains derrière le dos, réfléchissant. Lux a l'air de vouloir en savoir plus sur lui, pour passer le temps, dit-elle, mais il la soupçonne juste d'être curieuse. Il hausse alors les épaules. "La routine. J'ai commencé un cursus en sport pour me rapprocher du domaine dans lequel je veux travailler." Le doctorat consiste surtout à de la recherche en labo, le reste est plus scolaire dans sa mineure. Il répond au fur et à mesure à ses questions, comme à un interrogatoire. "Je suis arrivé cet été." Pour rejoindre Ozias, son meilleur ami. Comme quoi, la vie réserve des surprises. Histoire de faire comme elle, il se hasarde à une question maladroite: "Et toi tu espères quoi en étudiant la danse? Devenir professeur?" Il ne voit pas ce qu'elle pourrait faire de plus.

Ton espoir de pouvoir partir d'ici s'est envolé en fumée au moment où il t'explique que la femme a raccroché, tu soupires et repose tes fesses sur les marches... "C'est pas vrai, quelle conne..." Bon, vous n'avez plus qu'à attendre le concierge et à attendre que le temps passe, mais tu espères sincèrement que ce cauchemar prenne rapidement fin. Il est arrivé cet été, toi tu étais à Boston, à t'installer dans ton nouvel appart, donc c'était logique que tu ne l'aies pas croisé à Cambridge. "Non pas prof de danse, j'étudie l'histoire de l'art aussi, mais je veux partir avec une troupe de danse et voyager après les études. Je ne sais pas trop encore ce que je veux vraiment faire en fait..." Tu le fixes pendant quelques secondes, pour le moment ça se passe bien et c'est tout ce que tu demande, tu en as marre des prises de tête avec lui. Tu aimerais croire qu'après ce passage ça devienne calme entre vous deux, que vous arriviez à vous supporter un minimum. "C'est de ma faute si on se retrouve coincés ici..." tu commences à culpabiliser et tu sens que les larmes vont se pointer, mais tu es trop fière pour pleurer devant lui. Tu soupires et préfère te taire, pour l'instant.

"Je suis un peu fautif, je lui en fais voir de toutes les couleurs! Elle a dû reconnaitre ma voix!" Il rit bien généreusement au souvenir des crasses qu'il a pu faire à la bonne vieille hôtesse d'accueil de l'université. Si elle était plus agréable aussi, il aurait été plus sympathique avec elle. Le temps risque de passer à une allure lente. Mais tant qu'elle reste courtoise, Elliot se comportera correctement. Toutefois, à l'entendre parler de ses projets, il a un moment d'incertitude. "Tu seras pas un peu vieille pour tout ça, après tes études?" La carrière d'une danseuse n'était-elle pas éphémère comme celle des autres sportifs? Il n'en a aucune idée à vrai dire. Il vient se rasseoir à côté d'elle, ne sachant pas quoi faire d'autre. "On s'en fiche d'à qui la faute." Lance-t-il alors qu'il pose le regard sur elle. Après tout, s'il ne l'avait pas suivie, il ne serait pas coincé ici. Il est donc tout aussi responsable.