JUDANDRA → some infinities are bigger than other infinities.

Une pulsion. Voilà ce que c'était, une simple pulsion. Parce que aussitôt fini, aussitôt passé, il se rassoit et faire comme si de rien n'était. Reprends un california rolls sur la table, l'apporte à sa bouche, le mange et me regarde. D'accord, on va comme si de rien n'était, et demain au réveil ce sera comme si on avait tout oublié. « Tu viendras me voir à l'hosto, hein ? » Grimace un peu, puis souris assez gênée. "J'sais pas trop.. y a pas mal de cours à revoir, j'sais pas si j'aurais le temps de passer autant qu'avant." mange un bout, le regarde et souris en coin. Fini par rire en se rendant compte que lui aussi avait compris que ce n'était qu'un mensonge. Bien sur que je viendrais, rien que pour te soutenir. "C'était quoi cette question inutile ?" ouais, on sait tous les deux que c'était pour meublé la conversation, pour faire passer cette pulsion comme si c'était une parenthèse dans ce dîner.

Quand je vois sa grimace, je me demande si j'ai dis ou fait un truc qu'il ne fallait pas. "J'sais pas trop.. y a pas mal de cours à revoir, j'sais pas si j'aurais le temps de passer autant qu'avant." Je la regarde, et envoyant son petit sourire, je comprends qu'elle dit ça pour me taquiner. "C'était quoi cette question inutile ?" Je me mords la lèvre et j'hausse les épaules en la fixant. « C'était histoire de calmer le fait que j'ai terriblement envie de toi. » J'dis ça normalement, comme si c'était naturel. Autant la jouer franco, hein ? Ce baiser pas innocent, cette pulsion. Ce tatouage. Ca m'donne juste envie d'lui faire l'amour, sérieusement.

Question inutile, et c'était réellement le cas. On s'en moquait, ça faisait perdre du temps, gagner quelques secondes de conversation. Evidemment que je lui demande, ça continue la conversation et ça peut possiblement déboucher sur quelque paroles plus intéressantes.   « C'était histoire de calmer le fait que j'ai terriblement envie de toi. » en effet, paroles plus particulières que celle à quoi je m'attendais. Je lève les yeux vers lui, me mords la lèvre, et je suis presque certaine que mes joues se sont permises d'être plus rouge. Mes yeux dans les siens, je rigole un peu, comme une gamine. Je m'y attendais réellement pas, je m'attendais à tout sauf à ça. Continuons dans la taquinerie, après un moment de silence à le regarder sans rien dire, je lance enfin  "c'est pas toi qui m'disais que tu voulais prendre ton temps ?" sourire en coin taquin.

Je sens son regard se poser sur moi et je ne peux pas m'empêcher de sourire en coin en la regardant rougir. Leandra fait la fille dure, la fille indépendante et tout ça, mais j'sais très bien qu'elle est timide aux premiers abords, qu'elle est assez.. non, j'vais pas dire prude parce qu'elle n'est définitivement pas prude. Disons que c'est une mini victoire de la voir rougir quand je lui dis ça. "c'est pas toi qui m'disais que tu voulais prendre ton temps ?" Je ris et j'hoche la tête, appuyant mes coudes sur le bord de la table en la regardant, « Si » Je souris en coin, « Mais ça m'empêche pas d'en avoir envie, non ? » J'ai réellement envie de faire les choses bien mais.. après cette histoire de tatouage, comment j'peux ne pas en avoir envie, hein ? Ce truc veut vraiment dire quelque chose, quelque chose de fort. Et c'est gravé sur sa peau pour toujours.

Il voulait prendre son temps, c'était même lui qui me l'avais dis, et voilà qu'il rigole en hochant la tête, s'approchant en croisant ses bras sur la table. Okay, Jude, stop. « Si » et ce sourire en coin, j'commence à être gênée. « Mais ça m'empêche pas d'en avoir envie, non ? » Je me mords la lèvre, hochant la tête. Leandra vient de perdre sa voix, plus rien. Plus rien ne sort, je regarde juste Jude en face de moi, puis fini par secouer la tête. Bordel, il sait comment m'avoir et ça m'énerve encore plus, parce qu'il sait que rien que de me le dire, ça me suffit. ça suffit à avoir envie de prendre sa main et d'le tirer dans la chambre avec moi. Mais je le ferais pas, j'serais forte. Je sais qu'il veut attendre, alors on va attendre et faire les choses bien, c'est lui qui l'a demandé. "Bon !" exclamation tout en se levant de sa chaise, faut avoir les idées ailleurs. Il y a trop de tension dans l'air là, j'étais à deux doigts de lui sauter dessus. "J'débarasse." je prends un truc sur la table et file dans la cuisine.

Je la connais. Je nous connais. Et je sais l'effort que ça nous demande de rester sage comme ça. Surtout qu'on a pas couché ensemble depuis cet été donc.. ça fait plus de 6 mois. Mais je ne regrette pas parce que ça vaut le coup. Je sais qu'elle vaut le coup, qu'on vaut le coup de faire les choses bien pour n'avoir aucun regret à la fin. Qu'on prenne notre temps, qu'on apprenne à se charmer à nouveau, à se tourner autour, à se faire languir. "Bon !" Elle se lève de sa chaise et je la suis du regard, sourire sur les lèvres, "J'débarasse." Elle disparait dans la cuisine et je me lève aussi, prenant quelques verres pour aller les poser dans le l'évier. Je me place derrière elle et je glisse mes mains autour de sa taille, me collant à son dos en gardant mon visage dans ses cheveux, les yeux fermés. Je dépose quelques baisers dans sa nuque et je finis par la tourner vers moi, gardant mes bras autour de sa taille, « Tu m'as manqué », que je dis en la regardant dans les yeux. J'lui dis ça dans le sens que nous, tout ça, ça m'a manqué. On a pas été aussi bien ensemble depuis un an. Je me penche et j'attrape ses lèvres tendrement tout en remontant mes mains de chaque côté de son cou.  

Il dépose quelques verres dans l'évier en me suivant, pendant que je fais couler l'eau dedans. Juste un peu, histoire de rincer les assiettes. Une fois fait, je me décale rien qu'un peu pour emballer la nourriture non terminée. J'emballe tout ça et sent les mains de Jude sur ma taille. Un frisson parcours tout mon corps, accompagnée d'un léger sursaut en sentant ses mains. J'ai été surprise, je m'y attendais vraiment pas. Pourtant, c'était une habitude à lui, j'avais l'habitude de ça, mais faut croire que je l'avais perdue, que je l'avais oubliée. Il se colle contre moi et je repose doucement l'assiette sur la table. J'essaie de respirer normalement mais actuellement c'est pas possible. Je sens ses lèvres dans ma nuque et ça n'arrange rien à mon état actuel. Un autre frisson me parcourt, et ses mains font en sorte de me tourner face à lui. Je le regarde, sans savoir ni quoi dire, ni quoi faire, « Tu m'as manqué » Je le fixe pendant un moment, comme ça, sans bouger. Okay, ça devient intense, et je sais pas comment je dois me sentir. Il se penche doucement et je le sens venir vers moi, je le sens arriver. Ses mains remontent à ma nuque, et je brûle à l'intérieur. Il m'embrasse finalement et je prolonge, sentant mon cœur s’accélérer. ça fait du bien, réellement. Je me sens juste parfaitement à ma place contre lui, là où je dois être. Comment j'ai réussi à ne pas le voir avant ? Que c'est lui dont j'ai besoin. Mes mains passent dans sa nuque et je continue, ajoutant un baiser quand il cesse, prolongeant chacun des siens lorsque c'est moi.

Je ne peux pas m'en empêcher. J'ai été privé de ses lèvres pendant tellement longtemps que c'est comme une délivrance de les retrouver à nouveau. Et j'me dis.. bordel. Malgré tout ce qu'il s'est passé cette année, on est là, chez moi et on arrive encore à s'aimer encore. Comment c'est possible ? J'en sais rien. J'en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que c'est elle. C'est elle, je le sais, j'l'ai toujours su et encore plus cette année quand j'ai été privé d'elle. De ses mains, ses caresses, ses sourires.. tout ça, tout ça j'peux le retrouver si je guéris. Je continue de l'embrasser et je prolonge tous ses baisers comme elle prolonge tous les miens. Je finis alors par cesser et sourire contre ses lèvres, presque à bout de souffle. « J'te laisse finir.. » Ouais parce que j'l'ai un peu coupé dans son élan. Je me mords la lèvre et je me décolle d'elle, « J'vais me préparer à aller au lit, tu sais où est la chambre de toute façon » Je souris en coin et je vais à la chambre. Je tire les rideaux et je me déshabille pour enfiler simplement un pantalon de pyjama et me mettre au lit en attendant que la demoiselle vienne me rejoindre.

On arrive enfin à arrêter, non sans mal. « J'te laisse finir.. » un hochement de tête, ouais, laisse moi me calmer un peu, me remettre de tout ça. « J'vais me préparer à aller au lit, tu sais où est la chambre de toute façon » Je rigole et hoche la tête, et me lance dans la vaisselle. Il faut au moins ça pour me remettre. Prendre un peu de temps tranquillement pendant cinq bonne minutes. Après quoi, j'en prends encore deux le temps d'enfiler mon pyjama dans le salon et de courir jusqu'à la chambre en sautant comme une folle dans le lit. Je me pose sur le ventre et regarde juste, sérieuse. "Monsieur Montgomery." prends une pause, et ajoute, presque aussi bien qu'un de ses agent dans une série, "Quel était ce sourire en coin très peu clair de tout à l'heure ?" fait semblant de remettre des fausses lunettes sur son nez, attendant une réponse.

Je me pose dans mon lit, et j'essaie de me remettre de ce qui vient de se passer dans la cuisine. J'veux dire, ces baisers, ils étaient pas totalement innocent et.. wow. J'avais pas senti ça depuis longtemps. Les petits papillons dans le ventre, l'excitation d'être bien avec quelqu'un. Je sursaute presque en la sentant sauter sur le lit, "Monsieur Montgomery." Je me redresse en la regardant, allongée sur le ventre; "Quel était ce sourire en coin très peu clair de tout à l'heure ?" Je ris et j'hausse les épaules, « Je sais paaaaas, j'vois pas de quoi tu parles. » Oh si je vois de quoi elle parle mais chut. Je m'approche d'elle pour approcher mon visage sans pour autant l'embrasser. Je la regarde dans les yeux avec un tout petit sourire sur les lèvres. Je reste là, à frôler ses lèvres quelques secondes avant de l'embrasser, la poussant un peu pour l'allonger et me mettre sur elle sans décoller mes lèvres des siennes.