I don't need friends ; only money | PV JAYDA MO.

i don't need friends ; only money

Il écoutait le battement sourd de son sang dans ses tempes, son estomac prêt à se vider, et il ne sentait rien d'autre, rien sauf sa bouche sèche. Le moteur de la voiture ronronnait calmement, comme si de rien n'était, mais les longues traces de freinage derrière eux indiquaient clairement que la situation n'avait rien de comique. Alors il s'était tourné vers elle, dans l'espoir qu'elle n'ait rien. Rien d'autre, qu'une sacrée frayeur. Et puis, soudainement, Jayda s'écroula dans ses bras. Le brun, prit au dépourvu par cette réaction, écouta avec frayeur les sanglots de la jeune fille contre lui. Handicapé sentimental jusqu'au bout des ongles, Elliott ne savait pas quoi faire. Alors, après avoir passé une main réconfortante sur ses cheveux, il la repoussa un peu. « Attends... bouge pas... » lui dit-il calmement. Le brun détacha la ceinture de Jayda pour qu'elle puisse respirer, sortit hors de la voiture, en fit le tour et s'empressa d'aller ouvrir la portière de sa camarade. La soutenant en lui prenant les épaules, il l'invita à sortir de la bagnole et à s'appuyer sur les portières, pour qu'elle soit debout. Maladroit dans ses gestes, Elliott finit par poser une main sur son épaule, et se pencher pour essayer de la regarder dans les yeux. « Hé... Pleure pas. J'ai beau être un sale riche, je sais qu'une vie humaine vaut plus que ce que j'ai. Je me serais pas permis de prendre la tienne. » Et il tenta de lui adresser un sourire, lui qui avait l'habitude de jouer avec les limites.

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Allez Elliott, t'es dans une des universités les plus brillantes au monde, t'es quand même capable de réconforter une fille. Allez Elliott. Fais preuve d'humanité. Elle a eu peur. Fais quelque chose, bordel. Le jeune homme restait profondément stupéfait par la réaction de Jayda. Il avait pensé qu'elle avait les nerfs plus solides ; après tout, ils étaient vivants ! Mais le brun, dans sa connerie habituelle, avait tendance à oublier qu'il était mortel. Comme tout le monde. Et même après cette expérience, il n'avait pas tiré grand chose du presque-accident. Par contre, des larmes de la jeune fille, et de ses mains qui tambourinaient sur son torse, il retiendrait quelque chose. « Tu... ! Tu aurais pu mourir ! Tu allais m'abandonner ! Comment... Comment je ferrais sans toi, hein ? » La situation s'aggravait. Elliott essaya de dissimuler sa surprise, et pourtant la phrase de la brune ne passait pas, restée coincée dans sa gorge. Comment avaler un truc pareil ? Le brun fronça les sourcils, décidé à sortir Jayda de cette détresse. « Dis pas n'importe quoi... » Il l'empêcha de s'exciter sur lui en lui attrapant les poignets et rapprocha son visage du sien, juste pour s'assurer qu'elle le regarde. « Arrête... » Le murmure s'éternisa entre eux. Et puis, en désespoir de cause et parce qu'il commençait à être à court d'idée, le jeune homme la prit dans ses bras. « Je suis pas mort. Et j'te laisse pas toute seule Jayda, j'aurais trop peur que tu déconne pour un peu de fric. » Parce qu'au fond, il était pas si con que ça, lui. Juste un peu handicapé du cœur.

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Il savait pas exactement à quel moment, à partir de quel désastre, il s'était prit d'affection pour elle. Mais tout ce qu'Elliott savait, c'est qu'il avait décidé qu'il subirait les caprices de cette fille. Le brun ne savait pas ce qui les reliait ; il savait que ça tournait surtout autour de son fric, mais aussi du petit jeu, et du sexe. Il savait qu'elle ferait tout pour quelques billets, et ne doutait pas une seule seconde qu'elle eût été capable de se prostituer pour une liasse de bouts de papier verts. Comment on peut en être rendu à si peu pour de l'argent ? Il se le demandait bien, tiens. En tout cas, elle, il était pas près de la lâcher. La tenant dans ses bras, il écoutait sa respiration se calmer et même, sentit dans le creux de son cou, Jayda sourire. « Owhi Elliott, j'ai besoin de ton fric. C'est pour ça que Ich liebe dich, hein ? Je ferrais tout pour ça, tu le sais mieux que moi, mais me demande s'il te plait plus jamais de faire la conne dans une voiture. » Le brun rit avec amusement et passa sa main dans ses cheveux. « Ich liebe dich. Fais preuve d'un peu de poésie, Jayda. Dis pas ça comme ça... » Il recula un peu et lui sourit, puis posa un doigt sur les lèvres de la jeune fille, son autre main toujours dans son dos. « Essaye de me faire croire que j'y suis aussi pour quelque chose. T'obtiendras bien plus que tu ne le crois. Prends les gens par les sentiments. » Lui, il savait qu'elle faisait tout ça pour son fric. Mais si elle lui disait ouvertement, c'était plus du jeu. Et si c'était plus du jeu, ça n'avait plus d'intérêt pour lui. L'adrénaline que cette fille déclenchait chez l'étudiant venait de ce petit manège malsain ; sans ça, elle était comme les autres. Alors arriverait l'inévitable. Il la laisserait tomber. Non, fallait jouer, encore, toujours. Quitte à en crever.

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Elliott ne dissimula rien de son bonheur en la voyant revenir à elle ; les larmes sont inutiles. De toutes celles qu'il avait essayé de verser en étant petit, aucune n'avait fonctionné. Ni celles censées ramener son père, ni celles censées rapatrier sa mère, maudire les petits cons qui se foutaient de lui, et les larmes de frustration quand il avait débarqué à Harvard alors qu'il voulait une autre école, il avait finit par comprendre que pleurer, c'était gâcher de l'eau. Et de l'eau, on en a déjà suffisamment qui fout l'camp. Le brun sourit malicieusement à la jeune fille quand elle posa une main sur sa hanche, une main sur sa joue, le ramenant à l'essence de leur relation, à ce qu'il cherchait chez elle. « Tu es le soleil de ma vie, dans tes yeux brillent toutes les étoiles du monde, te voir c'est ma drogue, t'enlacer m’excite, je rêve de ton corps la nuit, quand je sexe quelqu'un d'autre, je pense à toi. Tu es tout pour moi et la perspective, aussi infime que soit-elle de te voir mourir inspire en moi une terrible Traurigkeit. Ordonne moi ce que tu veux, je suis ton esclave. » L'étudiant rit et secoua la tête avec un air désespéré. « T'es... presque flippante quand tu dis ça. » Les déclarations d'amour, c'était une version remastérisée des films d'horreur. Mais Elliott passa outre son dégoût profond pour les sentiments et préféra venir frôler les lèvres de Jayda des siennes, rassuré de voir qu'elle avait repris du poil de la bête. « Redis moi un peu de quoi tu rêve... » murmura-t-il sensuellement à son oreille, avant de venir embrasser la naissance de son cou, s'enivrant de son odeur. Du fric il en avait à revendre ; de l'affection, beaucoup moins.

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Le brun se demandait si c'était la proximité de la mort qui avait rendu la jeune fille si désirable, ou si elle l'avait toujours été, que l'envie d'elle ne venait pas par vague, tout simplement. Donnant donnant. Mais Elliott retenait que la petite virée en voiture n'était pas aussi bien que prévue et se promit, en sentant la langue de Jayda dans son cou, de lui offrir autre chose. De moins dangereux, mais qui équivalait bien une bagnole comme la sienne. « Je rêve de tes muscles, et puis de ton regard, de tes épaules si bien taillées, de tes longues jambes musclées et de... » Le jeune avait sourit au fur et à mesure qu'elle parlait, frissonnant plus de la proximité de l'étudiante qu'en entendant ses paroles. Les derniers mots se perdirent dans son esprit embrumé et Elliott se contracta sensiblement en sentant la main de Jayda sous sa ceinture. Le temps d'avaler péniblement sa salive, et il avait recommencé à laisser ses lèvres traîner dans le cou qui s'offrait à lui, pour remonter jusqu'aux lèvres. Un instant, il s'arrêta, mimant une fausse hésitation. Un sourire arraché. « De nous deux, j'ai du mal à croire que tu sois l'esclave... » murmura-t-il, avant de laisser sa langue partir à la redécouverte de celle de Jayda. Ses mains s'attardèrent sur les hanches, l'orée du t-shirt qu'il souleva, un ventre, une peau scandaleusement douce. L'envie grimpait en flèche, accompagnée de la température qui risquait d'atteindre des sommets d'ici peu. Ses doigts de sa main droite glissèrent le long de ses flancs, dépassèrent son short minuscule et il remonta la cuisse de la brune contre la sienne. Il y avait un mot pour ça. En jouant avec les lèvres de Jayda, Elliott s'en souvint. Obsession.