(AGADRIEL) i'm gonna stand by you even if we can't find heaven

Il est où Winnie là ? Non parce que j'avais bien besoin de lui finalement et j'étais même prête à partager du miel avec lui. Sobre ou non, j'avais du mal à m'imaginer que des gens puissent se faire du mal entre eux à cause de moi, c'était insensé. Que des meilleurs amis gâchent une amitié si forte rien que pour le petit cul d'une droguée. Je ne savais que répondre à ça, ni même à la suite d'ailleurs car je me rendais compte que je n'aurais pas dû poser cette question. J'aurais pas dû essayer de l'embrasser, même si je sais que j'aurais fini par le faire à un autre moment. « T'as pas le droit de me dire ses choses là et fixer le sol ok ? » À sa place je ferais la même chose mais ça m'énervait je ne savais pas trop pourquoi. Comme s'il me trouvait trop moche pour assumer. « Tu arriveras à l'oublier tu crois ? »

Putain de vie de merde. J'avais le don pour me mettre dans des situations compliquées, je devais les attirer en fait, très clairement. Mais voilà, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Walter. Malgré toutes mes envies, malgré ce besoin qui ne s'effaçait pas avec le temps d'avoir envie que ses lèvres soient collés aux miennes, je pensais à lui. On pouvait pas dire que j'étais pas loyal envers lui quand même, il n'imaginait même pas les efforts que je faisais pour résister. Même si je ne savais pas si cela changerait grand-chose s'il apprenait le reste, en fait. Je relevais les yeux vers elle, étant donné qu'elle était en train de râler. « Tu m'excuseras, mais c'est compliqué de dire ça et de te regarder ensuite. » rétorquais-je en soupirant. Je venais quand même de carrément lui avouer que j'avais envie d'elle, chose que je n'avais jamais faite jusqu'ici même si ça devait quand même un minimum se voir, on allait pas se mentir. « J'en ai aucune idée Agathe. Je me dis juste qu'avec le temps, ça devrait partir. Au bout de combien de temps, ça, j'en ai absolument aucune idée. » répondais-je en la regardant, perdu. Pourquoi est-ce que je ne pouvais tout simplement faire ce dont j'avais envie sans qu'il ait de conséquences derrière, hein ?

« Je sais. »Lui qui me disait que sa vie était plutôt calme quand j'étais revenue, les choses avaient sans doute pas mal changées depuis. Malgré tout je pensais à Walter un peu aussi, certes pas autant que lui, mais quand même. C'était déjà bizarre de se retrouver après un an si en plus il fallait qu'il apprenne que je fréquentes son meilleur ami... Mon meilleur ami. Savoir que notre amitié ne serait plus jamais pareille en raison de nos envies était une chose mais franchir l'interdit en était une autre... « J'ai pas envie que ça parte, moi. Ça fait de moi une égoïste, ouais probablement, mais j'ai envie de te faire l'amour. Encore et encore. Quand je serai clean en tout cas. » Dans la franchise on ne pouvait certainement pas faire mieux. Il restait un seul petit truc... Vous vous souvenez ce verre d'eau tout à l'heure ? Il avait fait son bout de chemin et du coup j'avais une grave envie d'aller faire pipi... « Je reviens, faut que j'aille pisser.» On se gêne pas tiens il ne pourra pas me reprocher de lui cacher des choses.

J'arrivais pas à croire que je lui avais dit ça. Ce genre d'envies, je le gardais pour moi, car je savais bien que ce n'était pas une idée géniale de lui en parler. C'était même sûrement la pire des idées que je pouvais avoir. Mais maintenant c'était trop tard, c'était dit et sa réponse ne m'aidait absolument pas. Elle voulait donc rendre ça encore plus compliqué que prévue, si je comprenais bien. « Mais j'en ai envie aussi Agathe ! Mais c'est clairement pas une bonne idée ! Fin, coucher avec toi serait géniale je le sais, mais je peux pas m'empêcher de penser aux conséquences de nos actes.. » disais-je en lâchant une nouvelle fois un soupire. Elle avait besoin de pisser et elle quittait donc la pièce. J'allais m'asseoir sur le canapé, pour essayer de me remettre les idées en place, pour essayer de réfléchir tranquillement à ce qu'il était en train de se passer, à ce que l'on était en train de se dire. C'était de la folie, tout ça. Et même si je devais avouer que j'étais heureux qu'elle veuille faire ça avec moi, je ne savais pas vraiment quoi en penser.

Qu’est-ce que je pouvais bien répondre à ça ? Je savais très bien que c’est lui qui avait raison, que si on franchissait ce pas ça gâcherait beaucoup plus de choses que ça n’en règlerait. Beaucoup trop de gens autour allaient en souffrir et si ça se trouve : nous aussi. En temps normal je ne lui aurais jamais dit ce que je venais de lui dire et ça aurait été tout simplement mieux comme ça. Saleté de drogue. Heureusement j’avais encore une certaine retenue car j’aurais très bien pu lui avoir déjà sauté dessus et lui arracher tous ses vêtements. Faute de réponse convenable à donner je me dirigeai plutôt vers les toilettes pour évacuer le verre d’eau que j’avais bu d’un trait tout à l’heure. Je n’arrivais pas à sortir de cette pièce car bien trop consciente que cette conversation était un cercle vicieux. Je devais oublier. L’avantage d’avoir plusieurs salles de bain c’est que j’arrivais à planquer des petites seringues un peu partout en cas de besoin. S’en était un là. Discrètement on sort le petit tube et surtout ce qui va dedans. On ouvre, on entre l’aiguille pour y mettre juste la bonne dose, on nettoie un peu le bras pour pouvoir l’insérer… Puis on échappe tout par terre, encore. « MERDE ! » Main sur la bouche, je réalisais que j’avais peut-être un peu trop crié et que je risquais d’éveiller des soupçons. Dépêche toi Agathe, faut tout ramasser car t’étais trop conne pour fermer complètement la porte et tu risques de te faire prendre.

J'avais l'impression que malgré nos efforts, malgré notre envie de ne faire souffrir personne, de ne pas gâcher notre amitié, notre envie était trop forte alors cette conversation revenait sans cesse. Et je ne pensais pas que ce serait la première fois qu'elle reviendrait. Elle partait aux toilettes et je m'asseyais sur le canapé, fermant les yeux quelque secondes, essayant de trouver une solution à tout ces problèmes. Mais il était tard, j'étais fatigué, j'étais pas réellement en capacité de réfléchir à quoique ce soit. Mais d'un coup, j'entendais un cri provenant d'une pièce plus loin. Je me levais sans réfléchir, fonçant vers l'endroit d'où provenait le bruit et en ouvrant la porte, je tombais face à une Agathe qui était en train de ramasser ses conneries. Mais.. Bordel. « Tu te fous de ma gueule, n'est-ce pas ? Tu allais pas vraiment faire ça ? Tu fais pas vraiment ça habituellement ? Tu t'injectes pas cette putain de merde dans le bras quand même ? » demandais-je en essayant de garder mon calme, même si j'avais dû mal. J'étais un drogué, certes, mais j'avais arrêté tout ça. Je ne touchais qu'aux drogues douces maintenant et j'arrivais pas à croire qu'elle veuille faire ça.

J'essaie au mieux de bien faire les choses, de pas trop blesser mes proches, de rester tranquille et sage et ne pas attirer les regards sur moi. Le truc c'est que c'était bien difficile de faire tout ça tout en me faisant plaisir à moi aussi. Il y a tellement de choses dont j'avais envie et qui m'étais interdites. Il m'arrivait donc parfois de craquer comme je venais de faire en parlant avec Adriel ou pire dans la salle de bain. Là c'était une grosse connerie mais c'était aussi devenu un besoin. J'évitais la plupart du temps d'avoir recours aux seringues, ça foutait la merde dans ma vie, seulement il y a certains moments où je m'en faisais une rien de bien méchant et personne n'en savait rien. Personne excepté mon meilleur ami maintenant. « Ça fait du bien ok ? » Qu'est-ce que je pouvais dire d'autres de toute façon ? On ne s'était pas revu pendant toute année et depuis ce temps là beaucoup de choses avaient changées, j'étais vraiment plus aussi clean qu'avant où je commençais à peine à gouter à toutes ses choses. Je n'étais même pas sur qu'il sache tout ce que j'avais fait et c'était parfait ainsi.

Cette conversation m'avait retourné, mais je ne savais pas encore à ce moment-là, assis sur ce canapé, que j'étais pas au bout de mes surprises. Mais voilà que j'entendais un espèce de cri ou je ne sais quoi, alors je m'étais levé sans réfléchir et j'étais allé rapidement à l'endroit d'où provenait ce bruit. En même temps, le délire d'Agathe n'était pas encore fini et elle pouvait très bien être en train de se faire attaquer par Winnie ou je ne sais quoi. Mais en rentrant dans la salle de bain, j'me rendais compte que ce n'était pas du tout ça. Non, je voyais des seringues par terre et je comprenais alors direct. « Du bien ? Tu crois que ça te fait du bien, mais c'est totalement faux ! Ca te pourrit de l'intérieur cette merde et je sais pourquoi je dis ça, j'ai vécu ça ! Faut que tu arrêtes putain ! J'vais pas t'empêcher de te droguer, j'me drogue. Mais arrête cette drogue-là, c'est une des pires ! » répondais-je sur un ton un peu trop énervé. Mais ça me rendait fou, c'était ma meilleure amie, je tenais à elle et je ne voulais pas la voir toucher ses merdes.

Je ne venais ici que pour pisser et j'aurais pu retourner sagement dans le salon, continuer une conversation remplie de malaises mais qui sont déjà moins difficiles sur le plan émotionnels que celle-ci. Sauf qu'il avait fallu que cette envie me frappe à cet instant alors que je ne voulais pas qu'il sache. Ce n'était rien au fond, une petite dose avant d'aller au lit, comme un vaccin contre l'insomnie. Et ça m'aidait. Qu'importe que ça me pourris de l'intérieur après tout c'est pas comme si il y avait tellement de gens qui s'en souciaient. « Je voudrais bien mais j'y arrive pas... C'est plus fort que moi si je prends rien j'arrive pas à me détendre et l'herbe c'est pas assez. J'ai encore des cauchemars tu sais... » Voilà une chose que je n'avais encore jamais dite à personne jusque là. Je détestais qu'on me prenne en pitié après tout j'avais agi de mon plein gré. Pourtant rien qu'aux images qui se bousculaient dans ma tête en ce moment j'avais les larmes aux yeux : voilà l'effet des pilules qui tombent d'un coup. C'était une soirée mouvementé il faut se le dire.

J'arrivais pas à y croire. Déjà que cette soirée partait en couille, qu'elle était plus que spécial, qu'on était passé par plusieurs phrases, là, c'était encore pire. C'était la goute d'eau qui faisait déborder le vase. Le summum de la grosse connerie. J'étais énervé, car je n'arrivais pas à croire qu'elle faisait ça, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi. « Et bien trouve autre chose, j'en sais rien moi ! Va chez le docteur, demande des médicaments pour dormir, qui t’empêcheront de faire des cauchemars ! Et comme ça, tu ne te pourriras pas la santé ! » disais-je en soupirant. Je ne voulais pas qu'elle fasse ça, c'était dangereux, c'était horrible. Je connaissais ça, j'avais vu des gens partir complètement en couille à cause de ça et je ne voulais réellement pas que ça lui arrive. « Je m'inquiète pour toi, tu comprends ça ? Je tiens à toi, t'es l'une des personnes les plus importantes à ma vie et je ne veux pas te perdre à cause de la drogue, à cause de conneries pareilles.. » répondais-je en la regardant, en espérant que ça pourra peut-être la faire changer d'avis, la changer, j'en sais rien. Je ferais tout pour qu'elle arrête ça de toute façon.