(AGADRIEL) i'm gonna stand by you even if we can't find heaven

Fut un temps où pratiquement rien n'avait d'effet sur moi, ni l'alcool, ni aucunes drogues. Pourtant ce soir je me sentais complètement planer dans un autre monde comme si c'était la première fois que je touchais à ce genre de truc. Adriel avait de quoi bien se moquer de moi ouais, c'était probablement l'une des premières fois que je me retrouvais dans un tel état. Heureusement pour nous l'eau était toujours d'une bonne aide lorsque ces moments arrivent. Elle fait passer les mauvaises substances à l'extérieur du corps quoi. En attendant, je lui fis part de la suite de mes hallucinations soit ce mec canon dans la même pièce que Winnie et moi. Je rigolais telle une gamine de cinq and, c'était à croire qu'il n'avait pas compris que je parlais de lui. « Tu sais que t'as pas à être jaloux... » Ça devenait dangereux, parce que je m'approchais un peu trop de lui, de ses lèvres... jusqu'à ce que j'échappe mon verre droit au sol dans cette tentative de baiser.

Je n'aimais pas savoir qu'elle voyait un mec canon. Encore, Winnie ça passait, c'était un ourson qui piquait du miel, c'était pas bien grave. -c'est tellement chelou - Mais un beau mec, non merci. Je préférais qu'il disparaisse totalement de sa tête. Mais voilà, elle s'approchait de moi, me disant que je n'avais pas à être jaloux. Je fronçais les sourcils, la regardant s'approchait de mes lèvres. Et.. Je bougeais pas. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quoi dire, j'étais totalement perdu, je perdais tout mes moyens d'un coup. Mais voilà qu'elle faisait tomber le verre, qui s'éclata sur le sol, ce qui me faisait légèrement sursauté. « Beau travail. » disais-je en riant légèrement, me reculant d'elle pour regarder le verre par terre. Bien, je n'avais plus qu'à nettoyer ses conneries. Je relevais les yeux vers elle. « Est-ce que tu peux me dire où se trouve le balai ? » demandais-je avec un petit sourire. J'étais quand même mignon de vouloir carrément nettoyer et tout, c'était pas dans mes habitudes, elle pouvait être fière de moi.

Comment préférer un ours obèse accro au miel qui passe l'entièreté de sa vie avec un porc et un âne, sérieux ? Ok normalement il est attachant Winnie mais ce soir carrément pas ce n'était qu'un égoïste. Le pire c'est que j'aurais aussi très bien pu voir une femme super sexy entrain de se déshabiller et il aurait été tout aussi jaloux de ne pas partager mon délire. Fallait bien que ça ait des avantages de se défoncer autrement à quoi bon ? Je m'apprêtais cependant à faire une grosse bêtise sur le coup, j'allais tout gâcher ce qu'Adriel et moi retrouvions à peine : notre amitié. Encore heureux que le verre que je tenais décida de se la jouer sympa lui aussi en s'efforçant face contre terre. « J'ai l'air de la femme de ménage ? Non sérieux je crois qu'il est quelque part par là-bas... » dis-je en pointant un garde-robe au fond. S'il n'était pas là pour m'arrêter et ramasser mes dégâts autrement ce serait bien mal comme soirée. Moi je restai planté là à observer la catastrophe sans bouger, j'avais perdu toute possession de mes moyens.

Je n'avais pas réellement compris ce qu'il venait de se passer. On parlait, puis je faisais le mec jaloux, elle avait été à deux doigts de m'embrasser et le verre s'était brisé. Peut-être bien que c'était un signe du destin ? Je lui demandais alors le balai, parce qu'il fallait bien que je nettoie ces conneries. Elle serait capable de se faire mal avec les bouts de verres. « C'est vrai que je ressemble vachement à une femme de ménage moi aussi. » disais-je en riant. Je partais vers l'endroit qu'elle m'avait indiqué et je trouvais mon bonheur. Fin, je trouvais juste un balai, quoi. Je nettoyais alors rapidement ses conneries, allant tout jeter à la poubelle dans la cuisine, rangeant ledit balai avant de revenir dans le salon où elle était toujours, droite comme un pic. Elle n'avait absolument pas bouger. Et comme je savais pas me taire, que j'aimais bien chercher les problèmes, je n'avais pas pu m'empêcher de poser cette question. « Tu te rends bien compte que tu allais m'embrasser là ? » demandais-je en la regardant, perplexe. Je voulais savoir si elle était toujours en plein délire ou si elle se rendait totalement compte de ce qu'elle faisait.

Cette fois mon hallucination d'Adriel en robe avec son plumeau qui nettoyait notre maison n'était entièrement que sa faute. J'éclatai de rire avec lui à l'idée de cette scène, il devrait faire carrière dans ce domaine ça lui irait à merveille j'en étais persuadée. Dans tous les cas il serait certainement meilleur que moi car si je m'étais aventurée dans tout ça je crois que l'ambulance serait arrivée peu de temps après. J'étais beaucoup plus utile en tant que décoration post-Noël au milieu du salon à l'observer. Les filles prenez note que cet homme est un homme à marier ! Il avait aussi ce petit don de se mettre les pieds dans les plats que j'aimais bien. « Ouais je sais. » répondis-je simplement, fière. C'était le parfait mélange entre l'entière conscience de mes gestes et le désir de les faire et le fait que j'étais assez défoncée pour avoir l'audace - ou presque - de les faire réellement.

Je ramassais ces conneries, parce que j'étais un mec parfait. Parfait et modeste, évidemment. Non mais je trouvais toujours un moyen pour être narcissique de toute façon, tout le monde le savait et soit on m'aimait comme ça, soit.. Je m'en foutais royalement en fait, qu'on m'aime ou non. Je rangeais tout ça et je revenais vers elle, posant la question qui fâche, posant la question que je n'aurais peut-être pas dû poser. Mais voilà, ça avait été plus fort que moi. Je la regardais, fronçant les sourcils. Bien, cela avait le mérite d'être clair comme réponse au moins, je savais à quoi m'en tenir. « Et.. est-ce que je dois te rappeler qu'on avait dit qu'on ne ferait plus ça ? » demandais-je en arquant un sourcil, la regardant toujours. Même si cela ne me dérangerait pas de l'embrasser, je devais l'avouer. Mais moi, j'étais sobre, j'étais totalement clean. Alors si je faisais ça, ça aurait été clairement ma faute et je n'aurais absolument aucune façon de justifier mon acte. Alors j'essayais de me retenir, même si elle était toujours aussi adorable et belle et désirable. Stop Adriel, arrête ça, de suite.

Si seulement j'avais pu m'imprégner de cette image là pour le reste de ma vie j'aurais sans doute pu tomber amoureuse. À condition encore que j'en sois capable et ce n'était pas certain... Jusque là nous arrivions assez facilement à nous en tenir à notre amitié et à ignorer toutes les tentations que nous avions l'un envers l'autre. Jusque là je dis bien. Nous venions de revenir tout simplement à la case départ. « J'en ai rien à foutre de ce qu'on a dit parce qu'on est des menteurs tous les deux. » Si lors de cette discussion en question j'avais pris soin de peser chaque mot pour ne rien brusquer autant dire que désormais cela ne m'importait plus tellement. J'allais sans doute pas m'en souvenir de toute façon. Sauf que lui oui ce qui allait possiblement créer un malaise dont on avait pas besoin : j'avais besoin qu'une petite voix dans ma tête me rappelle ce détail là avant qu'il ne soit trop tard. Tout ce que j'entendais là c'était mon coeur qui débattait et mon mon diable intérieur qui prenait place.

Cette soirée prenait un tournant totalement inattendue. J'étais juste venu de base la sauver de Winnie, pour l'aider, parce qu'elle était en plein délire. Mais maintenant qu'elle avait essayé de m'embrasser, je cherchais des réponses. Parce que ce n'était pas normale, parce que ce n'était pas prévu, parce que je ne savais pas comment réagir face à ça. Mais je devais avouer que ses réponses ne m'aidaient absolument pas. Parce qu'elle était très cash et qu'elle ne tenait plus du tout le même discours de la dernière fois. « Effectivement et j'assume totalement. Et si tu veux tout savoir, évidemment que j'ai envie de t'embrasser, là, maintenant. » rétorquais-je aussi franchement qu'elle. Après tout, elle était franche, alors pourquoi je ne le serais pas moi ? Même si j'étais clean, je m'en foutais, au moins, elle n'avait pas peur de me dire la vérité cette fois. Et dans un sens, c'était bien mieux comme ça. Enfin, je crois. « Et nos liens pseudos familiaux n'ont aucun impact, on s'en fout de ça, c'pas comme si on avait le même sang. Mais t'es sortie avec mon meilleur ami ! Ce même meilleur ami qui me tuerait s'il savait ce que j'ai envie de te faire. » disais-je avant de réfléchir quelques secondes. Je n'aurais peut-être pas dû employer ses mots.

En vérité tant que nous n'irions jamais au bout de nos envies nous finirons toujours par recommencer cette même conversation à tout jamais. On s'empêchait de faire ce que nous souhaitions pour faire plaisir à tout le monde. Ce n'était pas censé d'être comme ça que ça fonctionne pas vrai ? On s'en foutait des autres ouais. « Ce même meilleur ami que j'ai revu dernièrement. Et pourtant je t'ai quand même écrit à toi ce soir. » D'un coup j'étais retombée complètement clean moi aussi, y avait pas le choix, le délire il était réel d'un coup. Adriel n'était certainement pas le seul qui était curieux car il y avait une chose qu'il avait dite et qui ne cessait de résonner en boucle dans ma petite tête blonde. « T'as envie de me faire quoi exactement ? » Je me mordillais la lèvre inférieure, en faisant tout pour cacher ce petit sourire en coin que j'arborais à la simple idée de tout ce que moi j'avais envie de lui faire. D'un autre côté je n'étais pas certaine d'avoir envie de le faire alors que j'étais encore pas mal intoxiquée de substances illicites, il méritait mieux pour notre "première fois". Dur dilème.

Tout ça, c'était beaucoup trop compliqué. Et je ne savais pas si j'étais prêt à vivre encore quelque chose de compliqué dans ma vie. Elle était déjà assez comme ça. Mais bon, je ne pouvais pas savoir qu'Agathe allait revenir, je ne pouvais pas savoir qu'on allait se revoir, qu'on allait devoir parler de ça, que mes envies allaient revenir. Oh non, loin de là. « Je ne parle pas de ce que toi tu ressens, mais de ce que Walter ressentirait. » rétorquais-je en lâchant un soupire. Pourquoi il fallait toujours que j'ai envie de faire des choses à des filles qui m'étaient interdites ? Pourquoi je ne trouvais pas une fille normal, sans liens avec des personnes que je connaissais pour avoir une relation normale et sans prises de têtes. Mais non, je préférais les relations compliqués apparemment. Et voilà qu'elle me posait une question à laquelle je pouvais m'attendre. Il fallait évidemment qu'elle reste bloquée sur cette phrase. « J'ai envie de t'embrasser, j'ai envie de te faire l'amour, j'ai envie de te sentir très très proche de moi. J'y peux rien, c'est plus fort que moi et je fais de gros efforts pour oublier tout ça. » répondais-je en baissant le regard, fixant le sol. Bon, ça, c'était fait.