Cette sensation de légèreté, de libération était plus qu’attendue. Au-delà du fait de me sentir enfin délivrée d’une frustration évidente, c’était le fait que je me sente libre de mes pensées, de mes mouvements et de mon comportement avec Paris qui me faisait un bien fou. Et il y’a également cette autre forme de liberté, ressemblant plus à un soulagement personnel : celui de convenir à Paris, aussi bien mentalement que physiquement, spirituellement ou sexuellement. Presque 3 semaines de frustration certes, mais de doute également, s’étaient forgé en moi : Est-ce qu’il bloque parce que je lui déplais, parce qu’il manque quelque chose, par ce que je ne suis pas à son goût ? Et le jour où on passera à l’acte, est-ce qu’il se sentira en phase avec moi, est-ce que je serais à la hauteur de ses attentes ? Toutes ces questions qui m’avaient envahie l’esprit ces derniers jours, s’était envolées. Un énorme poids déchargé de l’épaule, je pouvais maintenant profiter pleinement de mon petit-ami. Bien que je savais qu’il y avait encore deux trois choses qui me restaient en tête et que j’avais envie de savoir, mais je partais du principe qu’elles étaient secondaires maintenant.
Je riais de bon cœur à la réflexion de Paris sur ma petite culotte, secouant la tête en souriant jusqu’aux oreilles alors qu’il était en train de m’assurer que c’était ELLE qui lui avait ordonné d’être déchirée.
« Elle t’as surnommé "grand fou" ?! Quelle coquine, j’lui avais pourtant dit que ce surnom devait rester entre elle et moi…c’était un secret ! » Puis plus tard, je m’amusais à prendre à la légère le bazar qu’on avait fait, bien que dans le fond j’étais juste en train de réaliser qu’on avait fait fort ! Je commençais à lui conseiller de ne plus me frustrer pour éviter qu’on réitère ce genre de dégâts ailleurs, tout en me baissant pour me recaler dans les bras de Paris, mais sa petite claque sur ma fesse gauche me fit me redresser direct de surprise avant de le regarder un instant et de rire. J’attrapais la main qui m’avait fessée pour la prendre dans la mienne et la guidais pour la faire glisser sur mes reins, le bas de mon dos ; et je la relâchais enfin, satisfaite de cette caresse, lorsque Paris se mit à m’enlacer et m’embrasser dans le cou. Lui non plus n’avait pas envie de faire le ménage et me proposait de me raccompagner pour finir la soirée chez lui. Je souriais à cette douce idée, me voyant déjà dans son lit, dans ses bras, dans un autre corps à corps endiablé. J’en eus un frisson de plaisir rien qu’en y pensant.
Un instant paisiblement silencieux s’installait entre nous, durant lequel je laissais glisser ma main sur Paris de son épaule à cou, pour remonter sur sa joue, mon pouce allant et venant sur les traits bien défini de sa mâchoire. Mon visage un peu surélevé par rapport au sien, je déposais un baiser sur sa tempe puis un deuxième, me sentant plus que bien dans ses bras. Je le détaillais en coin, me perdant dans l’observation de son profil, admirant chaque tracé, chaque courbe, mes yeux tentant même de descendre pour observer le corps de Paris qui se trouvait sous le mien, puis n’y tenant plus, j’approchais mon visage du sien, lui murmurant tout simplement à l’oreille
« t’es beau…trop beau mon coeur.... » . Je sais qu’il était rare de l’entendre pour un homme ; et je supposais dans ma tête que Paris était sans doute plus habitué aux compliment du style
« T’es canon », « T’es sexy », voire même
« t’es trop sex »….Mais moi, je voulais lui dire que je le trouvais beau. Beau physiquement, beau intérieurement…j’admirais sa force de caractère, ses principes, son esprit de famille, son intelligence – parce que oui, il était intelligent, et aisément plus intelligent que moi par exemple, il n’y avait de doute la dessus – même son côté bougon parfois me faisait craquer. Il avait beau me dire qu’il n’était pas sûr de faire ce qu’il fallait pour moi, moi j’aimais tout ce qu’il avait à m’offrir. Et à nous voir là, l’un contre l’autre, je commençais à me dire que j’allais avoir du mal à me passer de lui un seul instant dorénavant. 3 semaines, c’est court pour oser dire ce que j’ai envie de dire: Lui dire le réel sentiment qui me gonflait le cœur en cet instant ; 3 semaines c’est court pour dire les 3 mots d’amour… et il était hors de question de tout faire foirer maintenant. Mais dieu que je les pensais au fond de moi, et je n’avais qu’une hâte : arrivée au jour où ces 3 mots trouveront leur place, au bon moment.
En attendant, Paris me ramenait à notre douce réalité en me reparlant de mon absence de petite culotte ! Il voulait me ramener à moto, normal…Mais avec une jupe et sans culotte ?? Même moi, je n’aurais pas osé le faire. Il me proposa un jogging pour la route, et soudain, je me rappelais que je n’étais pas venu seule ! Je me redressais vivement en m’aidant de ma main que je posais sur l’épaule de Paris pour me relever :
« Oh mon dieu, mes copines !!….avec tout ça, j’les ai complètement zappé ! Elles doivent s’inquiéter !! » Je tentais de me remettre les événements pour me souvenir si oui ou non, j’avais expliqué à mes amies où j’allais en me levant de notre table….non ! J’avais rien dit. Par contre, elles avaient sans doute dû me voir repartir avec Paris qui m’avait attrapé par la main pour me faire gagner les loges avec lui….pour elles donc, d’un point de vue extérieur, j’avais fini par me faufiler en douce avec un danseur. Sympa la réputation de la fille qui était pourtant venue en se plaignant que son mec lui manquait !!
« Bon bah…je crois qu’il va falloir que je passe les voir pour leur dire que je repars pas avec elles. Et puis, peut-être qu’il faudrait que j’les mettre au courant que NON, je ne suis pas en train de me barrer avec un danseur pour aller tromper mon mec… » J’embrassais alors furtivement Paris sur la bouche, deux fois, avant de regrouper le peu de courage que j’avais pour sortir des bras de Paris et me relever. Une fois debout devant lui, je ne pus m’empêcher de le reluquer sans scrupule, son corps nu et semi affalé sur le fauteuil, je sentais à nouveau mon corps vibrer d’excitation. Il fallait pas craquer, pas maintenant! je souriais malicieusement, des images agréables voyageant dans ma tête avant de me reprendre et de la secouer vivement, avant de partir à la recherche de mes affaires. Bon la petite culotte c’est foutu! Il fallait au moins que j’arrive à trouver mon soutien gorge, mon haut, et puis bah la jupe, je la fourrais dans mon sac, ce sera plus simple.
« Allez hop, on s’lève ! Faut pas rester sur les lieux d’un crime trop longtemps, on sera les premiers suspects sinon » lançais-je avec humour alors que je venais de retrouver mon soutien gorge par terre et le brandissait devant moi en signe de victoire.