I saw her in my dreams and she came ✩
Summer & Paris
J’étais comme dans une bulle, complètement apaisée, à l’abri de tout, et je n’aurais donné ma place pour rien au monde. Je savais ce que je venais de faire: le baiser que j’avais souhaité lui donné en réponse à au sien…Ce n’est vraiment pas le genre de chose que l’on partage avec un simple ami, et je réalisais que pour lui aussi les choses avaient belles et bien dépassé ce stade. Il n’aurait jamais partagé ce moment intime avec moi s’il n’avait pas eu l’envie de faire tomber les barrières de l’amitié qu’on s’était fixé ! Cela voulait donc dire que je n’étais pas la seule à ressentir des choses lorsqu’on était tous les deux. La seule chose que j’espérais, c’était que son envie soit à la hauteur de la mienne et que je ne berçais pas d’illusion.
Je tentais de faire abstraction de cette question stressante que j’avais dans la tête –
"Est-ce que je compte pour lui autant qu’il ne compte pour moi ?"– et je me relaxais en me berçant avec sa respiration, sentant ses bras m’entourer. A cet instant je me collais encore plus sur lui, et soupirait d’aise alors que je fermais les yeux, le sourire aux lèvres. Je pensais que cette nuit allait se terminer ainsi: lui et moi blottis l’un contre l’autre pour s’endormir à nouveau, mais Paris brisa le silence, me surprenant sur l’instant, pour me dire une chose auquel je ne m’attendais pas, bien que je l’avais rêvé depuis un moment…Si je devais être enfin honnête avec moi-même, mon intérêt pour Paris – un intérêt plus profond que la simple attirance physique – avait commencé après cette soirée où l’on s’était croisé au marché de Noël: Ce jour-là, il avait fait preuve d’un peu de séduction et s’était même montré agaçant par son audace, mais les choses avaient pris une tournure bien plus attendrissante pour moi au moment où il m’avait considéré, l’espace d’un instant, comme une personne à part, responsable d’un sentiment bizarre qu’il avait du mal à comprendre. Très vague me direz-vous, mais comme ces paroles avaient été accompagné de quelques gestes tendre et d’un baiser, il avait finalement été dure pour moi de me cantonner à ce deal d’amitié que j’avais moi-même suggéré par peur de succomber à ses charmes. Et finalement, tout ceci n’avait servi à rien : Parce que durant les jours qui avaient suivis, il n’y avait pas eu un seul jour où je n’avais pas pensé à lui. J’avais beau être encore avec Gabin, je pensais à Paris. Je savais que ce n’était pas bien, que j’étais hypocrite ! C’est vrai en même temps : oser se plaindre de son mec alors qu’on se permet de lui être infidèle dans ses pensées et des songes inavouables ? ça n’avait rien de très honorable ! Seulement voilà, durant tout ce temps j’avais pensé innocemment que mon intérêt pour Paris allait de pair avec le manque d’attention de Gabin : plus Gabin me repoussait, et plus Paris prenait sa place dans mon cœur et mon esprit. Mais finalement je me bernais moi-même depuis le début: Ce n’est pas le dédain de Gabin qui me poussait dans les bras de cet homme puissant que je serais contre moi en ce moment…Non, c’est mon intérêt pour Paris qui m’éloignait un peu plus de Gabin. Je trouvais en lui bien plus de défaut que je n’avais osé lui trouver au début ; je me détachais petit à petit de mon petit-ami, au point de remarquer que moi-même je ne faisais plus d’effort. C’est d’ailleurs cette réalisation qui m’avait alarmé et m’avait ramené sur le droit chemin ce soir ! J’avais voulu proposer des vacances à Gabin pour qu’on puisse se retrouver lui et moi, et dès qu’il avait refusé, j’avais pris son refus pour argent comptant, avait lancé la dispute et trouvé enfin le courage de dire que j’étais épuisée, fatiguée de me battre contre le vent. Ce que je n’avais pas dit pourtant, c’était que j’étais surtout fatiguée de me battre contre les autres sentiments qui m’animait : ceux que j’éprouvais pour Paris depuis un moment…Et puis, quitte à être honnête jusqu’au bout : j’aurais très bien pu me disputer avec Gabin, et rentrer à la résidence Quincy, cette dernière se trouvant bien plus proche de l’appart de mon petit-ami que l’appart de Paris. Mais non ! J’avais provoqué la dispute, et je m’étais précipitée chez Paris pour me consoler… Pas la chose la plus raisonnable à faire, mais je l’avais fait parce que mon cœur et mon corps l’avait décidé pour moi. Cela devait me suffire pour comprendre et admettre que je ne voulais voir que Paris ce soir, et que je m’étais précipitée chez lui parce que j’avais eu le besoin de me sentir proche de lui ! Physiquement, mais aussi mentalement….Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était de me sentir autant en phase avec Paris ; à croire que mon inconscient avait pris connaissance avant tout le monde de la finalité si fusionnelle qui devait exister entre nous.
Alors là, blottie contre lui, quand Paris me demandait de rester auprès de lui - pas uniquement ce soir, mais les jours d’après également - j’avais hésité un tout petit instant sur le sens de ses mots. Mais dès qu’il commença à dire qu’il n’était pas doué avec de genre de relation et qu’il demandait une chance de me faire oublier Gabin, je réalisais enfin…ou plutôt non, je RESPIRAIS enfin ! Je n’avais plus besoin de me battre contre mes sentiments à l’égard de Paris. Vraiment plus besoin puisqu’apparemment, il ressentait la même chose et voulait prendre le risque d’aller plus loin avec moi. Bien plus que loin que ce qu’il accordait habituellement aux femmes! Je me sentais soudain libre de pouvoir exprimer ce que je ressentais. Je me redressais alors, levant ma tête en premier avant de relever le haut de mon corps en m’appuyant légèrement sur lui et j’osais lui demander si j’avais bien compris ce qu’il m’avait dit :
« T’essaye de me dire que tu veux qu’on sorte ensemble toi et moi ? » Il tentait de m’expliquer pour me répondre qu’il voulait prendre soin de moi qu’il me serait fidèle, et qu’il n'avait peut-être pas la meilleure des réputations mais qu’il voulait me prouver sa bonne foi. Mais moi ? Je n’écoutais plus: je me contentais de le fixer droit dans les yeux, un sourire grandissant sur mon visage, parce que la seule chose que j’avais besoin de savoir finalement, c’est qu’il était capable de faire une exception pour moi. Rien que ça ! Cet homme, intouchable, incontrôlable, que personne n’avait réussi à emprisonner dans une relation basé sur les sentiments ; CET homme, me laissait une chance, à moi ?!
« Paris…Tu n’as pas idée à quel point… » Je laissais échapper un énorme soupire de soulagement qui faisait ressortir tout le poids d’un trop plein de sentiments jusqu’ici retenus.
« Mon dieu, tu n’as pas vraiment pas idée à quel point j’ai espéré que ce moment puisse arriver. » J’hésitais un instant, me pinçant les lèvres entre elles avant d’ajouter :
« Si je suis venue directement chez toi alors que je venais de quitter Gabin, c’est tout simplement parce qu’il n’y avait que TOI qui comptait, qui envahissait mes pensées… » Je me mis à rire légèrement avouant honteusement mes faits :
« Je crois que dans ma tête, les choses étaient déjà bel et bien fini avec lui dès ce fameux soir où je t’ai croisé au marché de Noël…J’avais cependant proposé qu’on soit ami toi et moi parce que je n’avais pas osé croire que tu serais capable de me considérer comme…une exception à tes règles sur les relations amoureuses. J’ai juste cherché à me protéger bêtement d’un faux-espoir. » Je déblatérais tout un tas de chose alors que je n’avais toujours pas répondu clairement à la question de Paris. Est-ce que je voulais lui laisser une chance ?
« Tout ça pour dire que…Non, Je ne veux pas TE laisser une chance : J'aimerais par contre que TU ME laisses une chance. Une chance de t’aimer à hauteur de ce que tu mérites, te prouver que l’amour est fait pour tout le monde, et qu’il est hors de question que tu n’échappes à cette règle ! » je lui souriais alors tendrement, et haussais ensuite les sourcils avant de me mordre la lèvre inférieur et l’air innocente je lui demandais :
« Enfin ça, bien sûr, c'est si tu le veux bien ? »