I'M DREAMING OF A WHITE CHRISTMAS (+) NEMHAM

may your days be merry and bright and may all your christmases be white.
 
Comment ça c'était très méchant et ça ne se faisait pas dans un couple de menacer de quitter l'autre pour une blague ? Parce que vous croyez vraiment que c'est plus gentil de se voir refuser baisers et câlins divers le soir du réveillon de Noël juste parce qu'on était naturellement drôle et que ça ne plaisait pas totalement à son petit-copain ? Ça aussi ce n'était pas normal, ça aussi ce n'était pas gentil. « Si je te ménage pas tu vas pleurer, et là tu pourras plus mettre la faute sur les oignons. » Tu répondais d'un petit sourire satisfait, alors qu'il te regardait tel une diva - le mec était vraiment un comédien, il s'était peut-être carrément trompé de branche à harvard. T'avais tellement galéré à lui faire un peu baisser ses barrières, à lui faire ouvrir sa manière de voir et de penser, que tu ne le quitterais pas même si ça voulait dire plus aucune marque d'attention, plus aucun plaisir sexuel à deux jusqu'à la fin de ta vie. Après tout, y avait bien des personnes qui réussissaient à sortir avec des asexués par exemple, c'était donc possible non ? Tu le menaçais tout de même de finir par aller bouffer à mcdonalds au lieu de rester chez Graham, parce que tu savais au moins qu'avec eux, à part la probabilité d'une intoxication alimentaire de temps en temps, ils ne te décevraient jamais. Mais le mec, ça le faisait rire, et il te répondait avec ce grand sourire fier de lui que t'avais très envie de lui effacer du visage – et d'une autre manière tu te mordais ta lèvre afin de pas éclater de rire de sa putain de réplique. Tu le regardais un instant, secouant ta tête devant son culot. « Singleton, des fois j'te déteste, vraiment. » Tu soupirais, lui donnant une petite pichenette sur la joue. Puis d'abord que le Sunday c'était TON dessert.

Pourquoi il était tombé sur ce putain de magasine hein ? T'avais tellement eu de la chance avec le fait que Graham n'était pas le genre de personne à écouter ou regarder ce que postait CS  sur les réseaux sociaux, et t'étais le genre de prince hériter à la tête d'une grosse fortune, soit, mais loin d'être aussi connu que les Windsor par exemple, et voilà que le mec tombait juste sur le journal qui c'était intéressé à toi. Putain de merde. Apparemment, il n'aimait pas beaucoup ta supplique de lui demander de parler de ça plus tard, demain, dans dix jours, jamais, puisqu'il te demandait comment il était censé faire une chose pariel maintenant qu'il t'avait vu et apprenait petit à petit que t'avais oublié de lui dire pleins de choses sur ta vie. « Oui , tu répondais à sa dernière phrase sur oublier et reprendre la cuisson de son chapon, avant que tu mordilles tes lèvres et que tu te rattrapes, car il n'allait certainement pas apprécier cette réponse. Fin non mais... J'veux juste pas... Gâcher Noël. » Tu disais dans une grimace. Raté. Tu levais tes yeux vers lui quand il commençait à paniquer à l'idée de vous cacher le restant de votre vie, et tu secouais à nouveau ta tête, sans vraiment savoir comment trouver les mots parce que bizarrement, être marié royalement et se cacher pour vivre son véritable amour ça ressemblait fortement à se cacher jusqu'au restant de vos jours. « J't'ai pas demandé ça je... J'comprend bien que c'est pas l'idéal. Mais quand ça m'est tombé dessus, on était même pas pote toi et moi à l'époque. Alors c'est vrai, j'ai pas du tout pensé à quelconque conséquences dans le futur, j'pensais pas qu'j'allais tomber sur toi. » Tu avouais, venant gratter un peu ton crâne. Tu savais pas vraiment t'opposer à tes parents, et à l'époque, y avait absolument rien qui te poussait réellement à le faire.

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I don't want a lot for Christmas there is just one thing I need. I don't care about the presents underneath the Christmas tree. I just want you for my own more than you could ever know. Make my wish come true, all I want for Christmas is you.
 
J’éclate de rire, le genre de fou rire que l’on ne peut pas contenir et qui est largement moqueur. Nemo est vraiment mignon lorsqu’il essaye d’être menaçant, peut-être qu’un jour il parviendra à me faire peur, pire, peut-être qu’il m’inquiétera mais il n’en est pas encore là. Il a tenté le coup et c’est tout à son honneur, dommage que cet essai se solde par un échec cuisant. « Vraiment ? Je suis censé avoir peur ? Ne sois pas sur la retenue, donne tout ! » Je le provoque en relevant les sourcils, en attente de ce qu’il a à m’offrir pour me faire pleurer sans avoir besoin des oignons. D’un autre côté je n’espère pas vraiment fondre en larmes, ce serait une étrange manière de fêter Noël. La soirée n’en serait que plus mémorable, certes, mais pas comme j’aimerais m’en souvenir dans quelques années car oui, il m’arrive aussi de me projeter. Je n’ai pas une fan fiction qui déboule à la moindre occasion dans ma tête comme pourrait le faire Nemo lorsqu’il est très inspiré mais ça m’arrive quand même parfois. Il menace à nouveau d’aller au McDonalds si je continue, ce que je l’encourage à faire avec un sourire suffisant et une attitude qui ne peut qu’énerver. Qu’il me ramène un petit peu de nourriture pendant qu’il y est. « Tu ne peux pas me détester, tu le sais très bien, t’as déjà essayé et tu as échoué, tu t’en souviens ? » Je poursuis en le toisant du regard, il a essayé de s’éloigner de moi, on constate le résultat aujourd’hui, nous sommes plus proches que jamais, un couple comme je ne pensais plus être capable d’en former. Comme quoi tout arrive, même la bisexualité que je n’attendais pas. Il me reste une bonne dose de travail à ce sujet, j’ai encore de très gros blocages mais Rome ne s’est certainement pas fait en une seule journée, chaque chose en son temps et un bon coup de pouce de Nemo pour accélérer le processus et achever de faire disparaitre ma timidité et mes traumatismes.

L’enfer s’abat sur la terre, sur ma petite planète, sur mon paradis et des torrents s’écroulent tout autour de moi. Je chancelle un moment avant de sombrer dans la colère. Que suis-je censé dire ? Faire ? Qui suis-je pour lui ? Il est avec moi ici mais qu’est-ce que cela veut dire pour la suite ? Sommes-nous déjà condamnés avant même d’avoir eu l’occasion d’offrir la chance que notre couple mérite de s’épanouir ? « Qu’adviendra-t-il de nous quand tu quitteras le campus ? » Nous n’en sommes pas encore là mais j’ai besoin de savoir, si tout doit s’arrêter… Cette simple idée me fait tellement mal, un putain de coup de marteau dans le cœur. « Tu veux quoi ? Parce que je sais ce que je veux moi ! » Je m’approche de lui, balance le magazine sur la table à côté de la bouteille de vin. « Je te veux toi ! » Difficile de me prononcer sur mes sentiments, je déteste faire cela. « Mais je préfère être loin de toi plutôt que de te partager, je refuse de faire cela, je ne suis pas comme cela ! » Je marque une pause, jette un coup d’œil au sapin de Noël que nous avons passé du temps à décorer, je cherche la force nécessaire pour poursuivre. « C’est elle ou moi… Et officiellement ! Je refuse de me cacher une journée de plus ! » Ma décision est prise. « Je te laisse réfléchir, tu as les cartes en main ! » Je continue d’avancer et me détourne au moment d’arriver vers lui pour rejoindre le four, le chapon est prêt. « Il est prêt, si tu veux en manger… Je n’ai plus très faim ! » Je songe plutôt à aller m’allonger, histoire de réfléchir, de cogiter encore et encore.

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Tu secouais ta tête, faussement déçu, alors qu'il se moquait ouvertement de toi. Mais finalement ce n'était pas grave, t'aimais entendre son rire qui résonnait dans tes oreilles, même lorsque cela arrivait à tes dépends – comme bien souvent. Il te provoquait, mais t'avais pas envie d'être si méchant que ses larmes couleraient – et oui tu pouvais être méchant, qu'on ne te regarde pas comme ça, ce n'était pas parce que tu te surnommais Nemo que tu pouvais seulement être gentil comme un bisounours. C'est juste que tu préférais ne pas être un connard vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c'était tout. « Non, t'es pas censé avoir peur non. J'suis trop mignon pour faire peur, comme un rondoudou ou un pikachu. » Par contre il devrait continuer à faire attention parce que être si mignon ça attirait, sisi. Tout le monde était amoureux de pikachu, tout le monde rêverait de l'avoir à ses côtés comme animal de compagnie, donc attention Gramou, d'avoir un petit-copain si cute. Tu lui lançais ensuite ton plus beau regard noir quand il osait dire que de toutes les manières tu ne pouvais pas le détester. Il pouvait en rire, quand c'était lui qui t'avait mis mal et qui t'avait rejeté à l'époque. Tu tirais doucement sur ses joues – ouais en fait t'aimais juste le toucher, de partout, pour n'importe quoi. « Chuteeee. A force de persévérance on peut arriver à tout, tu ne savais pas mon chou ? » Tu répondais dans un grand sourire.

C'était fou comme le destin trouvait toujours un moyen de te mettre dans de drôles de situations pour son plus grand plaisir – il semblait aimer gâcher les moments les plus importants pour toi, comme il était en train de le faire à ce moment-même, avec ce putain de magazine people tombé de nulle part. Ou peut-être que finalement ce n'était pas la faute de ce farceur de destin, mais bien la tienne : il fallait l'avouer, tu avais la fâcheuse tendance à mettre toi-même en péril tes relations amoureuses, omettant toujours quelques détails sur ta vie que tu trouvais sans grande importance, et qui bizarrement se révélaient primordiaux pour tes anciens petits-amis. Il commençait à te demander ce qu'il en serait de vous deux quand tu quitterais le campus, et merde, qu'est-ce que tu en savais ? Tu n'étais pas devin, et si vous oubliez vos difficultés présentes, vous étiez comme tous les autres couples. Alors pourquoi toi tu serais plus à même de savoir ce qui allait se passer dans le futur entre vous ? Même sans ces nouvelles révélations, qu'est-ce qui te permettait d'affirmer que Graham ne voudrait pas te quitter dans les deux prochains mois, charmé par une blonde à forte poitrine, ou qu'est-ce qui te permettait d'affirmer que tu ne voudrais pas toi le quitter dans trois ans, rongé par la culpabilité ? Tu n'en savais rien, tu ne savais rien du futur, et tu ne savais pas ce qu'il adviendrait de vous après le campus : t'avais pas pensé à ça. Tu te disais juste que quoi qu'il se passe, tu voulais être avec lui, et tu trouverais forcément un truc pour faire marcher les choses. « J'sais pas, Tu soupirais, sincère, mais il semblait vouloir une nouvelle fois obtenir une vraie réponse, pas tes incertitudes débiles. Alors tu réfléchissais un instant, sur toi, sur ton futur. Et tu parlais, tentant d'être clair. Mon père, il n'a pas encore soixante ans. Il sera encore sur le trône pendant un bon moment, donc j'ai encore pas mal d'années pour voyager, vivre autre part, faire ce que je veux... Ou presque. » Tu disais cette dernière partie en levant tes yeux au ciel, parce que tu n'avais jamais vraiment la possibilité de faire ce que tu voulais entièrement. « Puis, j'viens à peine d'avoir vingt-trois ans. Je compte avoir ma maîtrise, peut-être même tenter un doctorat, en somme, je suis pas encore sorti du cursus scolaire. » Tu répondais, passant une main dans tes cheveux bruns, essayant de calmer ton cœur qui battait trop vite, contracté dans ta poitrine. Puis Graham reprenait la parole, jetant le magazine quelque part, tu ne savais pas vraiment où, tu ne quittais pas son visage des yeux. Tu ne le coupais pas, tu l'écoutais s'exclamer, s'affirmer, et puis vint l'ultimatum. Tu serrais des poings, comme pour une nouvelle fois tenter de t'apaiser, tes ongles se logeant dans la chair de ta paume, alors que tu sentais que toute la situation te dépassait, que tu n'en avais aucun contrôle, et tu détestais ça. Il te disait que t'avais les cartes en main, mais non, c'était pas vrai, pas vraiment. Il regardait que son côté de la chose, mais t'avais jamais vraiment toutes les cartes en main, le pouvoir de toutes les décisions. Tu inspirais, tu expirais, plusieurs fois, avant de faire quelques pas dans la pièce, frottant ton poignet contre ton front. « Graham... T-tu peux pas me demander ça comme ça... » Tu faisais un pas vers lui, mais tu ne savais pas vraiment si tu avais la permission de l'approcher, ni celle de prendre ses mains dans la tienne. Encore une fois ta voix restait basse, t'avais qu'à faire profil bas de toutes manières. « Ecoute-moi... Y a... Y a même pas de décisions à prendre, ni de dilemmes. Je ne suis pas amoureux d'elle, elle n'est pas amoureuse de moi, et c'est quelque chose qui ne changera pas de sitôt. » Tu avouais, essayant de capter ses yeux qui eux ne te regardaient pas. « Quand on s'est mariés, on ne se connaissait même pas, on ne s'était jamais vu. Je t'avouerais que j'ai bien ris quand mon père m'avait annoncé le mariage, mais non, c'était pas une blague. Et j'étais peut-être débile de ne pas avoir tenu tête à mes parents plus intensément, mais je n'pense pas toujours à ce qu'il risque de m'arriver dans deux ou dix ans. » Tu expliquais, afin qu'il tente - s'il le voulait - de comprendre ton point de vue, et ta paresse face à tes parents. Tu venais t'asseoir sur le canapé, coudes enfoncés dans tes genoux. « Tu n'peux pas me demander de tout changer en quelques secondes. » Tu répétais, levant ton regard vers le siens. « Je tiens énormément à toi, et évidement que je te veux, j'pourrais pas rêver d'autre chose. Mais j'ai besoin d'un peu plus de temps. Mon père va faire une crise cardiaque là, j'vais être renié, déshérité, et j't'en passe. Et je sais qu'tu t'en fous sûrement, qu'c'est pas ton monde, mais j'ai vraiment besoin que tu me laisses au moins quelques jours sur ce coup-là. » Ou semaines. T'allais pas dire mois ou années parce que tu comptais pas le baratiner mais merde, comment t'allais faire ? Qu'est-ce que t'allais dire ? T'étais foutu, de tous les côtés.

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Mon monde vient tout juste de s’écrouler dans son intégralité. Je me sens anéanti et paradoxalement plus en vie que jamais, le danger nous guette tous les deux et j’ai l’impression de nager dans des eaux moins inconnues, dans ce que je connais le plus, la souffrance dans son état le plus pur et le plus perçant. J’ai mal au cœur, mal à l’âme et mon sang ne cesse d’être envoyé à coup de gros coups de pompe dans chaque petite veine qui recouvre mon corps, dissimulées sous ma peau. J’aimerais avoir la force d’être confiant, de ne pas me faire du souci mais j’ai tellement peu confiance en moi, en ce monde qui ne m’a jamais laissé en paix très longtemps qu’il me parait impossible d’apercevoir la lumière au bout du tunnel. Comme s’il était réellement possible d’avoir confiance en l’avenir quand toute ta vie n’a jamais été qu’un ramassis de merdes et de conneries en tout genre. Je suis celui qui a enduré les coups de son père, qui a porté le coup fatal à cette figure paternelle qui représentait tellement… Celui qui a accepté sans broncher d’être regardé comme un monstre par sa propre mère, celui qui a laissé le monde se refermer sur lui en prison et qui a malheureusement été forcé d’en subir toute la violence. Les dizaines de cicatrices parsemées sur mon corps me permettent de ne pas oublier et de me méfier, encore et toujours. J’aimerais avoir une confiance aveugle en Némo et boire ses paroles lorsqu’il me promet des jours meilleurs et du temps, cela implique néanmoins de rester dans une configuration semblable à la nôtre, dans le secret, à se cacher et je me refuse à subir une telle injustice. Je mérite mieux que cela, je mérite de pouvoir exposer mon bonheur au monde entier et de ne pas avoir peur des conséquences, de ne pas avoir à regarder par-dessus mon épaule pour vérifier qu’il n’y a pas le moindre regard indiscret qui pourrait nous surprendre et placer cet homme formidable dans une position inconfortable.

J’aimerais pouvoir dire amen à tout ce qu’il me dit, ne pas me poser autant de questions mais je ne fonctionne pas comme cela. J’ai passé beaucoup trop de temps à tout accepter, à agir uniquement sur la défensive et je ne répèterais pas ce schéma à nouveau. Je ne resterais pas là une seconde de plus à espérer que tout s’arrangera, je préfère sacrifier plutôt que d’être étouffé à petit feu, je ne veux plus être cette personne qui souffre en silence et donne le change pour faire plaisir aux autres. J’ai promis de ne plus jamais me rabaisser à faire cela et ce que me demande Nemo me donne l’impression de revenir à cette destinée funeste. La magnifique boule de poil de Nemo vient me tenir compagnie, il me saute dans les bras, je crois qu’il a senti que quelque chose n’allait pas, il semble inquiet, plus câlin encore que d’habitude. Il sautille sur le lit et me fonce dans les bras pour quémander des câlins alors que Nemo tente encore et toujours de me faire entendre raison. Difficile à faire, la mission me parait impossible. Je refuse de m’investir à corps perdu dans une relation vouée à l’échec. « Je te laisse quelques jours pour y réfléchir, jusqu’à la fin de l’année. Le 31 décembre, c’est la date butoir, je débuterais l’année 2016 avec ou sans toi, mais pas dans le secret, pas sans garanties, pas en ayant l’impression d’avoir à te partager. » Il a le choix, qu’il réfléchisse, qu’il prenne le temps, il a sept précieux jours. « A toi de voir ce que tu veux être, un disciple au service des traditions dont on se souviendra pour ses frasques derrière l’illusion qu’il essaiera de renvoyer ou une figure honnête, droite dans ses pompes qui renouvellera la principauté et inspirera des générations pour son courage et sa foi en l’humanité... A toi de voir si tu veux être l'homme qui me fera rêver et me rendra fier ou celui qui, finalement, ne mérite pas une place aussi importante que celle que je veux lui accorder dans ma vie. »

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Il fallait bien que ça arrive un jour, il fallait bien qu'il découvre la vérité tôt ou tard. Sans mentir, t'aurais préféré qu'il l'a trouve plus tard, qu'il reste encore un peu dans le blizzard, là où tout était beau, où il n'y avait rien qui faisait mal. Mais voilà qu'il te forçait à te confronter à ses points de vue sur la chose, et il ne te donnait pas beaucoup d'options, non. Ça paraissait d'ailleurs surréaliste, son ultimatum. Pas que tu ne le pensais pas capable d'une telle chose ou que tu ne croyais pas qu'il puisse mettre fin à votre histoire si tu continuais de vivre ta vie comme elle l'était, mais c'était juste bizarre de se dire que le mec qui refusait de se cacher, c'était celui qui avait toujours cru qu'il ne serait jamais intéressé par les hommes, trop dégoûté par les images en tête qu'il en avait. S'en était risible, qu'il soit celui qui aujourd'hui voulait se montrer auprès de tout le monde, quand la situation aurait plutôt dû être inversée. Tu restais une bonne minute seul dans le salon, essayant de souffler, de reprendre contenance, chose assez difficile quand t'avais cette putain d'impression que ton estomac s'éclatait à faire du yoyo. Tu laissais peut-être aussi cette minute pour Graham, comme s'il pouvait être plus clément à ton sujet si jamais il ne voyait pas ta face continuellement. Puis vous aviez besoin de vous calmer, de tenter d'éclaircir chacun vos esprits depuis l'annonce de ces nouvelles. Tu finissais par te relever et entrer dans la chambre du blond, l'observant en train de câliner et de jouer avec Malfoy – et ce dernier avait déjà bien grandit depuis septembre. Graham reprenait la parole pendant que tu t'allongeais sur le lit, les regardant, et tu soupirais alors qu'il t'annonçais qu'il te laissait jusqu'au 31 pour prendre ta décision – tu ne pouvais même pas vraiment te plaindre, il te donnait un peu plus que les quelques jours que tu lui avais quémandé. Mais t'étais censé faire quoi toi maintenant ? Prendre un bout de papier, un stylo bic, et faire une liste des pour et des contres de choisir ta famille ou de choisir Graham ? Super, ça allait bien t'aider tout ça. « T'es dur en affaire. » Tu murmurais, tes doigts tapotant nerveusement sur ton ventre plat. Puis il te faisait la morale, sur la personne que t'étais ou que tu devrais être, sur tes futurs choix et ce que cela dirait sûrement de toi, et il était fort pour te faire augmenter encore plus ton taux de culpabilité, le con. « Il faut que tu comprennes que ce n'est pas si facile à faire qu'à dire. J'ai des responsabilités envers le royaume, et ça mes parents me l'ont toujours bien fait comprendre. J'suis pas aussi libre que mes frères et sœurs par exemple. J'peux inspirer des générations comme tu dis, ou j'peux flanquer des siècles de boulot qui on fait de Monaco ce qu'elle est aujourd'hui, juste parce que certains chefs d'états puissants seront trop coincés du cul et fermés d'esprit pour accepter de me parler et de négocier avec la principauté juste à cause de mes préférences. Comme les connards qui refusent de serrer la main aux femmes politiciennes parce qu'ils trouvent que ce n'est pas leur places, comme si leurs opinons valaient mieux que la leur. » Tu répondais, venant passer à ton tour ta main dans la fourrure épaisse de ton samoyède, cherchant un réconfort que tu n'étais pas sûr de mériter, où tu le pouvais.

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Difficile de ne pas être touché en plein cœur par toutes les révélations qui me tombent dessus. Les indices étaient pourtant nombreux, j’en ai déjà remarqué plus d’un et à plusieurs occasions mais jamais au point d’avoir de réels soupçons le concernant. Stupide, j’ai probablement été trop stupide et naïf pour croire au Prince Charmant, au petit mec qui pourrait réellement me permettre de retrouver le sourire en un claquement de doigts. J’ai cru à tout cela aveuglément sans ne serait-ce que me renseigner au sujet de Nemo et j’en paie aujourd’hui les frais. La déception est immense, mais le pire dans tout cela c’est que je pourrais très vite m’en remettre s’il me disait ce que j’attends, s’il me prouvait que je compte vraiment pour lui. Ce doit être le cas non ? Il n’aurait pas passé tellement de mois à me séduire, à vouloir faire sauter mes barrières les unes après les autres juste pour s’offrir un petit coup en vrac et passer à autre chose… Je ne peux pas croire cela, même avec toute la rancœur du monde il me parait impossible que Nemo soit une telle personne, il a de trop grosses qualités, il est bien trop humain pour être comme cela… Merde, je commence vraiment à l’aduler, il m’inspire tellement, j’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas plus décomplexé que lui, c’est grâce à sa présence, à son tempérament que je me suis libéré de la sorte. Un comble qu’on se retrouve tous les deux avec des rôles inversés, lui à la recherche du secret et pas vraiment certain de vouloir prendre des risques et moi en vilain tentateur ne cherchant qu’à atteindre un objectif purement égoïste par… Par amour ? Il tente de me faire entendre raison, de me faire prendre conscience que la vie n’est pas aussi simple mais je fais la sourde oreille, je dois penser à moi pour une fois, rien qu’à moi. « C’est en choisissant de se rabaisser aux diktats des pays les moins ouverts que tu empêches une société entière d’évoluer. » Je me contente de renchérir. « Tu as le choix, je ne te demande pas de faire quelque chose d’impossible, la seule chose que je demande, c’est que tu sois honnêtes et que tu me laisse partir si tu te sais incapable de m’offrir ce que j’attends de toi, de nous ! »

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T'as fais le con, comme bien souvent. Et tu te retrouvais mal, sans savoir vraiment quoi faire, comme perdu entre le peu de choix qui s'ouvraient à toi. Tes parents, ta famille, l'union de Monaco et de la Suède, ou un mec rencontré y a moins d'un an qui te faisait vibrer ? Tu voyais en cet ultimatum comme l'occasion de prendre enfin ta vie en main pour la première fois, par tes propres codes et tes propres choix, et d'une autre part tu voyais la possibilité de tout perdre, si tes parents se sentaient comme trahis que tu fasses ça d'une telle manière derrière leur dos, si la famille de Chrissy déclaraient la guerre pour un tel affront face à un mariage puissant. L'envie d'une liberté nouvelle, et la peur des répercutions que cela engendreraient. Y en avait qu'un qui n'avait peur, qui te demandait de plonger dans l'inconnu sans aucune brassières, et c'était Graham. Tu n'étais pas sûr qu'il comprenne vraiment ce que tout cela signifiait, le fait que tu était marié, le fait que ça puisse aider la principauté, le fait qu'il risque d'avoir du jour au lendemain sa gueule dans les journaux face à des gros titres plus ou moins valorisants. Tes lèvres s'étiraient en un doux sourire quand tu l'entendais parler de ne pas se rabaisser aux dirigeants de certains pays, que ça empêchait tout progrès et avancement, et il n'avait pas vraiment tord – vous n'en seriez pas là aujourd'hui, hommes comme femmes, si vos ancêtres ne s'étaient battus pour leurs droits. « Au moins toi, tu ferais un bon prince. » Tu avouais, et après tout c'était des peut-être des hommes comme Graham qu'il faudrait pour diriger un pays, des hommes qui savaient ce qui voulaient et qui ne renonçaient pas à ce qu'ils étaient pour personne. T'étais pas encore comme ça toi, t'avais pas été éduqué comme ça. « Je sais, je sais. J'vais réfléchir à tout ça. » Tu lui disais, mordant ta lèvre inférieure quand il renouvelait le fait que si tu choisissais mal, ce serait la fin pour vous. Parce que de ton côté, t'avais envie d'être égoïste aussi, tu voulais le beurre et l'argent du beurre, tu voulais tout sans qu'aucunes conséquences désastreuses s'abattent sur toi, et surtout, tu le voulais lui, et t'avais pas envie de le laisser partir juste parce que tu pouvais prendre une mauvaise décision et une nouvelle fois faire le con. T'avais pas envie de te dire que ça pouvait être finit alors que ça faisait que trois mois que vous étiez ensemble. Tu te tournais un peu, enfouissant ton visage dans l'oreiller de Graham, avant de lever un œil vers lui. « Est-ce que ça veut dire que j'ai plus l'droit d'te toucher jusqu'au 31 ? » Tu demandais, haussant le seul petit sourcil visible. Et évidement, tu ne parlais pas de toucher-toucher – fin, vous voyez ? Est-ce que ça voulait dire que vous étiez dans une forme de break jusqu'au 31 car après ce soir il ne sentait pas vraiment en confiance pour t'embrasser ou te prendre la main, ou est-ce que vous continuez tout de même votre couple ? C'était pas très glamour de lui demander ça comme ça, mais malheureusement tu savais pas encore comment lire dans ses pensées.

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Difficile de me mettre à la place de Nemo, je devrais pourtant prendre quelques minutes pour le faire, pour prendre conscience de la difficulté du choix que je lui impose. Je viens seulement de découvrir son appartenance à une famille royale, il est l’époux d’une Princesse et c’est ce qui semble lier deux pays l’un à l’autre, les enjeux sont politiques. Il y a surement quelque chose d’important à gagner et d’autant plus grand à perdre en cas de divorce, surtout si tout le monde s’aperçoit que Nemo est bisexuel et qu’il a trouvé le bonheur non pas avec une autre femme mais avec un homme. Un ex-taulard, si les paparazzis se lancent dans la recherche d’informations me concernant ils ne seront pas déçus du voyage et cela risque de mettre Nemo dans une position très délicate. Devrais-je donc revoir mes exigences à la baisse ? Je ne crois pas non, je préfère prendre des risques, être égoïste plutôt que de vivre dans la supposition. Je suis toujours parvenu à me relever, j’ai toujours affronté le destin et les conséquences de mes actes, il serait peut-être temps que mon amoureux en face autant, il n’aura pas le choix s’il souhaite réellement que nous restions ensemble. J’ai conscience qu’il n’y a rien de facile, la simplicité n’existe pas et le choix est cornélien, il sera d’autant plus amené à forcer le respect s’il opte pour la difficulté plutôt que pour la facilité. Il me dit que je ferais un bon Prince, de quoi me faire rire un petit peu, félicitations, il a réussi à me dérider. « Je suis bien trop rebelle pour être Prince, je saccagerais des siècles de traditions et de protocoles en un seul jour. » Il me promet de réfléchir à tout cela, il a une semaine pour se poser les bonnes questions. En attendant… Est-il autorisé à exiger un peu de tendresse ? « Je ne peux pas assurer une spontanéité, mais oui, tu peux ! » Je lui adresse un faible sourire et me laisse glisser sur mon lit pour rejoindre ses lèvres sur lesquelles je me blotti tendrement. « Tu m’énerves ! » Je reconnais, contre ses lèvres, il n’y a que lui pour me rendre comme cela. A croire que nous pourrions survivre à tout.

NEMHAM  

may your days be merry and bright and may all your christmases be white.
 
T'allais avoir des jours pour réfléchir, des jours pour ne penser qu'à l'avenir, des jours pour finir par prendre la bonne décision, entre la raison et le cœur. Mais pour le moment, t'avais vraiment envie d'oublier que tous tes secrets venaient de voler en éclats, et tu n'espérais qu'une seule chose : replonger si c'était possible dans la magie et l’excitation de noël. Dur dur après les sujets entamés. Tu ne pouvais que remarquer après les dires de Graham qu'il ferait sûrement un bon prince, peut-être même bien mieux que tu ne pourrais jamais l'être, alors que pourtant, t'étais le mec censé être prédestiné à cette place, celui entraîné depuis son enfance pour sa montée au trône. Par chance Graham ne se refermait pas sur lui après ton observation, et tu finissais par rire quand il te répondait qu'il serait bien trop rebelle. « C'est peut-être ça qui serait bien avec toi, t'aurais pas toutes ces attaches, ce qui te permettrait d'avancer là ou tu le désires. » Tu lui posais ensuite, the question. C'était peut-être assez déplacé maintenant que ton petit-ami était au courant que t'étais marié, et peut-être qu'il le prendrait mal, d'un mauvais œil, comme si au final tu te foutais bien pas mal du résultat du 31 décembre, tant que tu pouvais profiter du corps de Graham avant qu'il te quitte. Pourtant, c'était une vraie interrogation qui venait de t'intriguer, le comment voyait Graham cette semaine ensemble ? Tu ne savais pas trop si pour le coup c'était la magie de Noël qui faisait son effet, si c'était comme ton petit cadeau de la soirée, mais tu ne pouvais retenir ton sourire quand il acceptait, et tu attrapais son visage entre tes mains lorsqu'il s'approchait de toi, soupirant d'aise contre ses lèvres trop longtemps délaissées. Tu lâchais un petit rire à sa remarque, levant tes yeux pour essayer de croiser les siens qui étaient extrêmement prêt de ton visage. « Ce n'serait pas marrant sinon, hein ? » Ouais enfin marrant, c'était évidement un mot à prendre avec des pincettes, le genre de mot qui s'employait dans la situation donnée avec énormément de guillemets – disons que sinon, ce serait trop calme tel un fleuve tranquille pour un homme comme Graham. Malfoy à côté de vous revenait à la charge, comme pour vous montrer qu'il était toujours là, toujours présent, et tu essayais de le pousser doucement quand ce dernier venait frotter son museau contre la nuque de Graham. « Zou, zooou, c'est mon Gramou ! » Tu t'exclamais.

NEMHAM  

I don't want a lot for Christmas there is just one thing I need. I don't care about the presents underneath the Christmas tree. I just want you for my own more than you could ever know. Make my wish come true, all I want for Christmas is you.
 
Je n’ai aucunement la prétention de vouloir changer le monde ni même Nemo. J’ai conscience du risque que je prends ici en lui offrant un tel ultimatum. Il va devoir réfléchir et peser le pour et le contre, notre relation vaut-elle mieux que tout un royaume ? Lui seul peut trouver une réponse à cette question, lui seul est en mesure de voir si notre histoire peut lui apporter le bonheur et compenser la perte éventuelle de ce qu’il n’a jamais cessé de connaitre. Je ne sais pas trop comment tout cela se gère avec les figures de la royauté, peut-on vraiment renier un Prince ? Je n’ai pas assez suivi les cours d’histoire à l’époque des rois pour le savoir, d’autant plus que chaque système est différent, les monarchies sont toutes différentes bien que toutes basées sur quelques points communs. Je n’ai de toute manière pas envie de me prendre la tête avec tout cela, je vais juste devoir profiter de cette semaine pour me préparer psychologiquement à prendre une claque monumentale. Je dois être paré à toutes les éventualités et à une fin malheureuse, il me faudra être fort et user de ma plus belle poker face pour donner l’illusion que l’annonce de la dissolution de notre couple me fait ni chaud ni froid. Je crains tellement une telle décision de sa part, c’est pourtant moi qui place cette épée de Damoclès sur nos épaules. Il le faut, ce sera tout ou rien. En attendant, il nous reste un petit peu de temps et je ne veux pas gâcher ces heures précieuses, j’ai un cadeau à lui offrir, cadeau qui me tient énormément à cœur mais qui risque à présent de faire tâche. Il m’embrasse à nouveau et nous sommes interrompus par cette vilaine boule de poils jalouse, on ne s’occupe pas de lui et Malfoy a horreur de cela. « Vilain ! » Je le gratouille un moment et retourne à ce que j’aime, les bras de mon Nemo contre lesquelles je me blotti. « J’ai envie d’un câlin ! » Et d’être rassuré, mais il ne peut pas m’apporter cela pour le moment.

NEMHAM