(fb) mais qu'est-ce que tu fous là ? (agathe)

J'étais assez content parce qu'on arrivait à parler. Cela changeait d'avant. Même si j'étais relativement gêné, on parlait. Mais voilà, il était évident que cela n'allait pas durer. Elle me disait être désolée et je n'avais pas pu m'empêcher de redevenir sec. Mais au fond, j'espérais une réponse. Je voulais savoir, je ne savais pas quoi penser de tout ça et j'avais besoin de réponses, moi. Mais voilà, elle fuyait. Comme toujours, elle n'affrontait pas les problèmes. Je la regardais quitter la cuisine pour partir vers la chambre pour faire ses affaires. Je soupirais, tournais en rond, réfléchissant et je partais vers sa chambre, ouvrant la porte. Elle était en train de faire ses affaires, mais j'attrapais son bras, pour l'obliger à se tourner. « T'as pas le droit de fuir. J'ai le droit de savoir, j'ai le droit à des réponses. Tu es revenu, on va être emmener à se revoir, je vis avec ta jumelle. Alors réponds-moi, dis quelque chose, je sais pas ! » disais-je en soupirant, lâchant son bras. Je reculais légèrement, passant ma main dans mes cheveux. Pourquoi est-ce que ça me rendait aussi dingue ? Pourquoi est-ce qu'elle me rendait aussi dingue, exactement ? J'en pouvais plus de tout ça, je n'en pouvais plus de cette situation. Je relevais les yeux vers elle, attendant une réponse, un signe, quelque chose.

Quelques fois il vaut mieux s'éloigner plutôt que de dire ou faire des choses qu'on regrette par la suite. J'avais déjà donné et croyez moi ça ne réglait rien du tout. Cependant ça me blessait de me prendre à nouveau la tête avec lui alors que quelques secondes auparavant nous discutions simplement, j'avais cette drôle d'impression que notre amitié était impossible à retrouvée. Là encore ça ne tenait qu'à moi. J'avais donc voulu simplement ramasser mon sac et fuir une fois de plus mais Adriel ne m'en laissa pas l'occasion. « Je ne te dois rien du tout, c'est pas comme si ça me plaisait de tomber sur toi ! » C'était probablement un peu trop cru, je m'étais emportée sur le coup et on me connaissait pour ne pas mâcher mes mots quand je m'énervais. Mais maintenant je pris une grande respiration, il voulait des explications alors j'allais lui en donner, que ça lui plaise ou non. « Mais si tu veux des réponses je vais t'en donner qu'on en finisse. Alors tu veux savoir de quoi je suis désolée ? D'avoir gâcher notre amitié ça oui, parce que t'es l'une des seules personnes qui n'ait jamais eu d'importance pour moi. C'est pour ça que je t'ai embrassé, parce que tu comptes Adriel, tu as toujours compté pour moi et tu compteras toujours. Je ne regretterai jamais ça. » Maintenant j'avais besoin d'une bonne grande gorgée de cette bouteille de vodka que j'avais sorti de mon sac juste avant son arrivée. L'heure matinale ne m'importait pas tellement. 

Je n'avais pas pu m'empêcher de lui parler sèchement. Cela avait été plus fort que moi. Alors elle avait fuit, car c'était ce qu'elle savait faire de mieux. Mais cette fois, je voulais des réponses. Cette fois, je ne comptais pas la laisser sans sortir aussi facilement. C'était hors de question, très clairement. Alors j'étais allé la retrouver dans sa chambre. « Ouais, j'sais bien que t'es pas contente de me voir, pas la peine de me le dire. » rétorquais-je sur un ton sec. Ca me blessait. Je ne le montrais pas évidemment, mais c'était vrai. On était si proches, on s'aimait tellement, on était les meilleurs amis les plus proches du monde et voilà où on en était arrivé. Je l'écoutais parler et.. Woh, okay, j'étais perdu. Je m'attendais pas à ça, à vrai dire. Enfin, je ne savais pas ce que j'attendais, pour être sincère. « Je regrette pas ce baiser, tu sais. Rien que d'y repenser, j'ai envie de sourire, parce que ça m'avait fait du bien. Ca m'avait plu. Mais si j'avais su que ce baiser rendrait nos relations comme elles le sont actuellement, alors je ne l'aurais pas fait. » disais-je en soupirant. Je me collais contre le mur, fermant les yeux quelques secondes. J'avais besoin de réfléchir, je ne savais pas à quoi, mais il fallait que je réfléchisse. C'était trop pour moi, tout ça.

Avec nos caractères à la fois aussi similaires que différents, ce n'était pas étonnant que nous changions d'humeur aussi rapidement. Tantôt heureux, souriants, tantôt en colère. Mais c'était au delà du fait que j'avais fui sans rien lui dire après avoir enfin fait ce que j'aurais dû faire depuis beaucoup plus longtemps. Tout ça c'était de la faite des non dits et des sentiments refoulés que nous étions tout deux trop têtus pour s'avouer. Aujourd'hui il était hors de question que j'y échappe encore, il allait falloir que je sois honnête. que je m'ouvre un peu. Pas trop quand même car je ne voulais pas le regretter. « C'est un mensonge. » Au moins j'étais arrivé à me calmer c'était un départ. J'étais heureuse de le revoir, oui, autant qu'avant. Je détestais uniquement les circonstances dans lesquelles nous nous retrouvions. Par la suite je lui expliquai ce qu'il en était, le pourquoi du comment ce qui c'était passé ce jour là. Sur le moment où à son tour il s'ouvrit un peu à moi je ne savais que dire car il n'y avait rien qui puisse changer quoi que ce soit. Je l'observai donc silencieux durant quelques secondes, voir minutes. De mon côté je m'assis simplement sur le lit en ouvrant cette bouteille que je portai à mes lèvres. L'alcool chaud dans mon estomac me faisait l'effet d'une bonne barre de chocolat : un réconfort. Maintenant je pouvais essayer d'arranger les choses à condition qu'il reste quelque chose à arranger. « Ce que ça change dans nos relations, ça ne tiens finalement qu'à nous. On sait tous les deux que ce n'était pas une erreur, que c'était même naturel parce que nous le voulions depuis tellement longtemps. On sait aussi que ça appartient au passé et que ça ne doit pas se reproduire. À partir de là, moi je tiens encore tout autant à toi et ma seule envie c'est de retrouver mon meilleur ami. »

Je ne savais pas comment réagir face à tout ça. Je voulais arranger les choses, mais je ne savais pas vraiment si c'était possible. Notre relation était bien trop compliquée et ça me gavait. Vraiment. Cela dit, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire légèrement quand elle me disait que c'était un mensonge, qu'elle était donc contente de me voir au final. Et au fond, je l'étais moi aussi. Même si ce n'était pas simple à avouer, foutue fierté. La conversation continuait et on parlait de nous. De notre amitié brisé par ce fichu baiser. Baiser, que je ne regrettais absolument pas cela dit. Je n'allais pas mentir. Et je lui disais clairement, de toute façon. Je la regardais s'asseoir sur son lit et ouvrir cette bouteille pour en boire quelques gorgées. J'écoutais ses paroles et je poussais un soupire. « Effectivement, on sait que ça ne doit pas se reproduire. Mais je ne sais pas si j'ai réellement envie que ça ne se reproduise plus jamais. Tu l'as dit toi-même, on le voulait tout les deux, depuis longtemps. » disais-je en passant ma main dans mes cheveux, essayant de réfléchir, essayant de savoir quoi faire, mais je n'en avais absolument aucune idée. C'était bien ça, le problème. « Si pour te retrouver, si pour retrouver ma meilleure amie, je dois arrêter de me dire que j'ai envie de t'embrasser dès que tu es face à moi, alors j'essayerais de le faire. » rajoutais-je simplement, fixant le sol.

Les cartes étaient sur la table désormais, la vérité avait éclatée quand bien même elle ne soit pas bonne à entendre. Désormais il fallait choisir quel jeu nous devions entreprendre avec ces cartes. Il n'y en avait pas une tonne et la bonne chose à faire c'était de retourner en arrière tout en avançant. Pourtant, comme lui, je savais que ce serait difficile de résister à cette foutue impulsion quand il était près de moi. Il n'avait pas idée comment je pouvais me retenir présentement. « Je ne dis pas que ce sera facile, mais il faudra trouver le moyen de faire en sorte de se concentrer sur notre amitié. Tu te vois coucher avec la cousine de ta mère adoptive dans la chambre à côté de sa propre jumelle ? Ou demandé à Walter d'être témoin à ton mariage avec son ex ? » Non ce n'était simplement pas possible, c'était même plus tordu que les Feux de l'amour comme histoire. Pas que je n'aimais pas les plans tordus c'est juste que celui là ne me semblait pas avoir une fin heureuse pour qui que ce soit... Nouvelle longue gorgée qui apaisa un peu plus mon coeur qui s'enflammait, je déposai ensuite la bouteille sur une table de chevet pour me lever et m'approcher de lui. Je n'en pouvais plus qu'il fixe le sol comme ça. De ma main je vins soulever léger son visage pour qu'il m'observe. « On y arrivera. » J'avais besoin d'y croire alors que mes yeux étaient plongées dans les siens. Si seulement je m'écoutais en cet instant je ferais exactement le contraire de ce que je devais faire.

Cette situation me pesait, vraiment. Je n'aimais pas ce genre de situation à la con où tout le monde était mal à l'aise, où personne ne savait comment réagir, quoi dire, sans avoir peur de faire ou de dire une connerie. Mais au moins, on était sincères. Cette fois, on se disait la vérité, quitte à ce qu'elle fasse mal. Je l'écoutais parler et je me rendais bien compte que nous deux, c'était impossible. On faisait partie de la même famille en quelques sortes, depuis que j'avais été adopté par les thomspers. Puis mon meilleur ami était son ex, je n'allais quand même pas sortir avec l'ex de mon meilleur ami, Walter ne me le pardonnerait sûrement jamais et ce n'était pas le but. Je continuais de fixer le sol, perdu, triste. Mais elle se levait et s'approchait de moi, soulevant mon menton pour que je la regarde. « Si tu veux qu'on y arrive, alors n'approche pas ton visage aussi près du mien, c'est beaucoup trop tentant. » disais-je doucement, la regardant droit dans les yeux, avec un petit sourire en coin aux lèvres. Il fallait l'avouer, l'avoir aussi près de moi, ça me donnait juste envie d'envoyer balader toutes ces belles paroles et de craquer.

Personne ne pouvait s’imaginer comment je devais prendre sur moi à cet instant pour avoir cette conversation avec Adriel. J’avais tout fait pour l’éviter, c’était même l’une des principales raisons pour lesquelles j’étais partie il y a deux ans. Et pourtant bien que l’issu ne me plaisait pas plus qu’il le fallait, j’étais heureuse que nous ayons enfin été francs l’un envers l’autre. Maintenant nous pouvions construire un lien encore plus solide. Ne devrais-je pas être soulagée qu’il soit sur la même longueur d’onde ou du moins qu’il soit d’accord pour essayer avec moi ? Non ce n’était pas encore assez. Même si c’était impossible, j’aurais au moins aimé savoir de quoi nous aurions pu avoir l’air si la vie nous avait donné cette chance. Voilà précisément pourquoi à travers mes sages paroles, mes faits et gestes, eux, étaient toujours très déplacés. « D’accord alors, s’il le faut… » Je lui rends à mon tour, le défiant tout de même pour déposer un délicat baiser sur sa joue chaste. Cette fébrilité je la haïssais et pourtant je me sentais tellement plus vivante quand il était là, quand nous étions amis. Puis je me recule enfin pour reprendre l’espace dont j’avais bien besoin pour éviter de faire une grosse connerie une fois de plus. Retour à ma bouteille de vodka, ma bonne vieille amie. « T’en veut ? En l’honneur de notre amitié retrouvée. »

Je me disais qu'il fallait que je vois le positif de tout ça. On avait parlé, on avait mit les choses au point et je pouvais retrouver ma meilleure amie. Je pouvais retrouver cette amitié qui me manquait tant. Il y avait un prix à ça, cela dit. Le prix était de ne pas pouvoir l'embrasser, de ne pas pouvoir assouvir mes envies. Il fallait que je lutte contre moi-même, tout simplement. Elle déposait un baiser sur mon joue, ce que je voyais comme de la provocation. Mais je ne disais rien, la regardant se remettre sur son lit. « Tu sais bien que je ne dis jamais non à de l'alcool. » disais-je en m'approchant d'elle, attrapant la bouteille pour en boire quelques gorgées. Puis, sincèrement, j'avais besoin d'alcool pour supporter tout ça. Rien que de sentir le goût de l'alcool me faisait me sentir tout de suite beaucoup mieux. Je n'étais pas un mather pour rien, hein. Je m'asseyais à côté d'elle, sur son lit, buvant une autre gorgée de sa bouteille avant de lui rendre. « Tu as dit à Walter que tu étais revenue ? » demandais-je curieux. Leur relation était complexe après tout, puis je voulais savoir, j'allais pas le cacher.

Oui il avait bien raison : c’était de la pure provocation. Pourtant ce n’était pas volontaire car je croyais très fort en toutes ces choses que je lui avais dites, on ne pourrait jamais faire quoi que ce soit au-delà de l’amitié. Comme Roméo et Juliette vous voyez. Le truc c’est qu’une fois qu’on a franchi la ligne c’est impossible de revenir en arrière et je n’étais pas certaine qu’un jour ma tentation envers lui finisse par disparaître. Je me consolais néanmoins en me disant qu’il acceptait de continuer à partager ma vie et ça représentait déjà énormément à mes yeux. Je ne me voyais pas affronter Harvard sans ma moitié. Partageant maintenant une bonne bouteille comme autrefois je ne pu m’empêcher de rigoler légèrement, il n’avait pas changé lui non plus. « Ça me rassure qu’on est encore des points communs » Si Maxine voyait ça elle serait probablement sans connaissance, quoi que je ne connaissais pas la nouvelle Maxine. L’alcool nous rendait un peu plus fort, un peu plus sur de nous. Il n’y a qu’avec ça que je pouvais passer à travers toutes ces journées. Et maintenant qu’il abordait le sujet de Walter j’avais besoin encore plus de me saouler pour oublier, voilà donc pourquoi je lui piquai des mains pour en boire durant une bonne longue gorgée. « Non… Et je n’en ai pas envie… » Walt’ était son meilleur ami alors je me doutais qu’il allait lui en glisser un mot mais j’espérais que ce ne soit pas le cas. Ma relation avec lui m’avait bouleversée et je n’étais pas prête à le revoir, à ressentir ces choses de nouveau. On aurait pu être un couple amoureux et j’avais fait exprès de tout envoyer valser : chose que je referais encore et encore. Avoir des sentiments pour une personne c’était trop difficile et destructeur.