TG - Ouverture d'une galerie d'art

Noah avait reçu une invitation de la part de Solveig. L’ouverture d’une galerie ? En soi, l’idée l’émoustillait. Il était très sensible à l’art en général et fasciné par les artistes. Il ne savait pas quel artiste allait être exposé, mais c’est toujours agréable de découvrir de nouvelles choses. Un taxi le déposait devant l’entrée et lui montait les marches avec empressement vêtu d’un costume gris anthracite, d’une chemise blanche, impeccablement coiffé et apprêté comme s’il s’agissait d’un évènement mondain. A peine eut-il le temps de mettre un pied dans la pièce qu’il vit un homme, pas très jeune, sortir de la galerie suivit de prés par Solveig. Il voulut l’arrêter pour lui dire bonjour mais elle ne semblait pas l’avoir vu. Tant pis, Noah entrait dans la galerie, un endroit charmant, et aperçut en un coup d’œil un tas de visage connu. Il attrapa un verre sur une sorte de bar arrangé et se dirigeait vers la foule. Les œuvres qui jonchaient le mur étaient … poignantes. Absolument déconcertante. Une attira particulièrement son attention : il se mit à la fixer, ne pouvant s’en détacher, la trouvant à la fois affreuse et sublime, comme s’il venait de voir la folie même en peinture. Il finit par détourner les yeux et fit un signe de la main à Andrew pour le saluer avant de remarquer Damon a moitié à poil. Il s’apprêtait à s’avancer vers lui avec le sourire pour le narguer, comment a-t-il pu se présenter ici dans une telle tenue ? – quant tout à coup il ressentit une gène étrange dans son ventre. Il tourna légèrement la tête et reconnut Echo. Il se dirigea vers elle, ignorant complètement les gens autour et ce qu’elle était entrain de faire, pour l’interpeller : « Toi et moi dans une galerie ? C’est assez rébarbatif comme histoire ».

@Echo F. Hamilton  @Andrew R. Windsor  @Damon A. Lloyd

Croiser Echo dans une galerie revêtait une certaine nostalgie, Noah s’en sentit presque attendri d’ailleurs. Cela lui rappelait le fait qu’elle existe, qu’elle existe vraiment, que cette nuit-là avait existé et que rien ne pourrait jamais l’effacer. Alors, quand il l’avait vu là, dans la pièce, il eut comme un pincement au niveau du ventre, sa main se contracta sur son verre et il ne pu ignorer plus longtemps la belle brune, ses jambes marchant mécaniquement vers elle : « Ton art ? Qu’est ce que tu veux dire ? ». Noah ignorait les sarcasmes de la jeune fille, surtout celles relatives à Solveig, mais plus encore, il fut interpeller par cette phrase. Il ne connaissait pas l’auteur de ces peintures qu’il avait trouvé sublimes et ses yeux s’écarquillèrent instantanément lorsqu’Echo en parla comme s’il s’agissait des siennes. Noah n’avait pas envie de le croire. Evidemment, il était convaincu que la jeune brune était capable de peindre même mille fois mieux que ça. Mais la façon dont l’une des toiles l’avait remué en entrant dans la galerie lui rappelait qu’il ne s’agissait là que de l’effet toujours latent que lui faisait Echo chaque fois qu’il la croisait. Et cette idée lui parut déconcertante, comme s’il ne voulait pas reconnaitre qu’elle pu avoir encore plus d’emprise qu’avant sur lui : « Tu m’agace à être aussi désagréable, lequel de nous deux se met à tacler l’autre là ? ». Ignorant l’allusion au mec de Solveig, Noah fit comme si de rien n’était – la rouquine lui en parlerait bien assez tôt, et il ne voulait pas lire dans les yeux d’Echo de la satisfaction quant à sa déception. En parlant du loup, Solveig venait de les interrompre et Noah, en la dévisageant, remarqua qu’elle était assez étrange, peut-être triste, il n’en savait rien. Pour ne pas insister, il s’empressa d’ajouter : « En tout cas l’endroit est magnifique Solveig, c’est de l’excellent boulot ». Evidemment qu’il n’allait pas complimenter Echo après la façon dont elle venait de l’accueillir.

@Echo F. Hamilton  @Solveig O. Blackbird

PARDON POUR LE PAVEEEEE  



Il s’agissait donc bel et bien des tableaux d’Echo. Si cela était encore possible, Noah venait littéralement de tomber fou et amoureux encore plus de la jeune fille. Un spasme étrange vint marteler son estomac, il se sentait presque … mal à l’aise. Il balaya instinctivement la galerie des yeux, et maintenant qu’il connaissait l’artiste, il se dit à lui-même qu’effectivement, personne d’autre n’aurait pu peindre ça. Il reposa les yeux sur Echo, un regard intrigué, ne sachant pas quoi dire. C’était bien la première fois qu’il n’avait rien à répondre, ni de gentil, ni de méchant. Après un court instant de silence, il finit par ajouter : « Je n’ai pas eu de carton d’invitation, Solveig m’en a parlé de vive voix la dernière fois que nous nous sommes vus ». Un nouveau silence gênant s’imposa, brisé par les paroles de la jeune fille. Visiblement, elle devait être au moins aussi mal à l’aise que lui. Tandis qu’elle regardait ses peintures en lui expliquant qu’il s’agissait de parties d’elle, Noah lui avait les yeux rivés sur le visage de la jeune fille, complètement intrigué et esclave de sa présence, il ne pouvait absolument pas s’arrêter de la regarder, et d’un ton presque mécanique répondit : « Tout ce que j’ai envie de connaitre à propos de toi est devant moi ». Une alchimie étrange, comme si leurs atomes étaient entrain de s’imbriquer à une vitesse fulgurante les uns après les autres. Noah ne voyait plus qu’Echo, il s’abandonnait complètement à elle prenant de plus en plus conscience de l’effet dévastateur qu’elle avait sur lui, de l’amour inconditionnel, véritablement inconditionnel, qu’il lui portait malgré lui. Heureusement, la venue de Solveig vint rompre ce moment d’intensité gênante et le jeune homme détacha les yeux de la peau blême d’Echo pour faire face à Solveig. Cherchant à tout prix à éviter de rétablir un nouveau contact visuel avec Echo, Noah se concentrait sur Solveig aux paroles de laquelle il acquiesçât lorsqu’elle complimenta les peintures d’Echo. Ainsi, ne s’était-il pas rendu compte de ce qui se passait du côté d’Echo et eut un léger sursaut-retourné  lorsqu’il entendit le verre se briser sur le sol. Il regarda alternativement les pieds, puis le visage d’Echo, sentant que quelque chose n’allait pas. N’allait pas réellement, ce n’était pas juste un jeu ou une tentative égocentrique de recherche d’attention. Il regarda Solveig et Echo s’éloignait restant là quelques minutes avant que la jeune rousse revienne vers lui. Inquiet, sans le laisser paraitre, et après l’avoir embrasser sur la joue à son tour, il finit par lui dire, de manière à changer de sujet, tout en gardant un œil en direction d’Echo : « Il n’y a pas de quoi. Alors c’était … ton petit-ami que j’ai vu partir à toute allure tout à l’heure ? », Dit-il légèrement hésitant. Solveig et Noah n’avait jamais parlé de leurs relations propres après tout.

@Echo F. Hamilton  @Solveig O. Blackbird

Noah eut un rire amusé, presque nerveux, lorsqu’Echo lui fit sa remarque sur la drague. Il n’eut pas le temps de répondre puisque Solveig arrivait. Puis tout s’est enchainé très vite : Echo s’était éclipsé depuis plus de cinq minutes, et même s’il fut inquiet sans n’en rien laisser transparaitre, Noah décida de se concentrer sur Solveig. Il voyait bien à son visage, son air triste, que quelque chose n’allait pas, et à dire vrai, il détestait la voir en pareille condition. Après avoir attrapé la coupe de champagne par politesse (il n’aime toujours pas le champagne), il lui répondit d’un ton qui se voulait rassurant : « Ne te prends pas trop la tête Solveig et profite de ta soirée. Vous avez fait un super travail toute les deux, même si ça m’écorche de le dire. Et ce qui m’écorche encore plus c’est de t’avouer que je te trouve belle et formidable », ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie avant de poursuivre : « Et s’il n’est pas capable de s’en rendre compte, alors c’est tant pis pour lui. Pour le moment t’es avec moi ici, et je te l’ai déjà dit, je ne te lâche pas, quoiqu’il arrive ». Il la regarda avec insistance une fraction de seconde pour appuyer ses mots tandis qu’il fut tout à coup interrompu par le retour d’Echo. Elle n’avait pas l’air bien, et lui détestait ça. Il scrutait son visage mais elle le fuyait du regard, alors pour attirer son attention il lui tendit la coupe de champagne que Solveig lui avait donné quelques minutes auparavant : « Tiens », avant d’ajouter, « A quelle heure finit la réception ? Je vous emmène diner dehors pour fêter votre collaboration ».

@Echo F. Hamilton @Solveig O. Blackbird