who are you ? - Joshenzie

Pourquoi est ce que t'avais la sensation que ça sentait le truc bien compliqué ? Non mais parce que suffisait de voir sa tête pour s'rendre compte que t'étais en train de lui faire de la peine sauf que.. Tu savais pas pourquoi. Tu comprenais pas et même si ça ne semblait pas vraiment joyeux, t'avais besoin d'être au courant. Tu tapotais le lit sur lequel t'étais maintenant assise pour lui faire signe de s'asseoir. C'était peut être étrange mais t'aimais pas tellement le voir comme ça. T'aimais pas faire du mal aux gens sans même savoir pourquoi. D'accord.. Et ? Oui non mais parce que si c'était juste le meilleur ami de Joachim, ça devrait pas autant le toucher que tu ne te souviennes plus de lui. C'était pas non plus comme si c'était super important. Alors oui, y avait autre chose derrière ça, c'était sûr et certain. Puis bam, tu la prenais enfin la bombe et tout ce que tu étais capable de faire était d'ouvrir la bouche comme une conne sous l'effet de l'annonce. Toi ? Moi ? Tu veux dire que.. ? Ok, respire. T'étais en couple. Toi, en couple. Et tu te souvenais même pas de ton copain. Alors là, t'étais juste.. Paumée. T'avais même les larmes qui te montais au yeux sous l'effet du choc.

Lui dire que j'étais son copain ? C'était pas dans mes plans. Sauf que bon, elle s'était mise à me questionner sur notre relation et j'étais censé faire quoi ? Esquiver ? Non, c'était pas ma nature. Bon, peut-être un peu. Mais les médecins n'étaient pas encore là, Joachim non plus et.. quelque part, j'avais envie qu'elle soit là, à savoir et que peut-être ça lui fera un déclic, qui sait ? Alors je lui avouais. Je lui disais qui j'étais supposé être pour elle, tentant d'y aller le plus doucement possible. Enfin, c'était compliqué puisqu'il n'y avait pas dix mille chemins à emprunter pour lui dire "j'suis ton copain mais tu m'as oublié". Ouais non, fallait juste trouver le tact et les bons mots, chose que je pensais avoir trouvé... pas vraiment en fait. Et voilà qu'elle était encore plus perdue avec par dessus tout des larmes aux yeux. Mon instinct protecteur me poussait à venir presque immédiatement à son chevet, attrapant sa main. « Pleure pas... t'en fais pas, okay ? C'est.. passager, espérons le.. » Bon, les médecins, ils foutent quoi là pour faire leur examens préliminaires ? Je pouvais pas tant gérer ça puisque j'étais bien trop proche d'elle pour m'occuper de quoique ce soit. Ah, tiens, quand on parle du loup, les voilà.

Comment est ce que tu pouvais oublier un truc comme ça ? C'était le genre de truc super important. C'était comme ne plus.. Ne plus te souvenir de ton propre prénom. Bah ça te faisais le même effet là. Parce que tu te sentais mal de lui faire subir ça. De ne même plus te souvenir de son prénom, d'être incapable de te remémorer un souvenir avec lui. Ouais, alors forcément ça te mettais dans tout tes états. Non mais pourquoi est ce que ce genre de chose t'arrivais à toi ? T'avais fais quoi pour mériter ça. Et à peine les premières larmes avaient commencés à rouler sur ton visage qu'il venait à toute vitesse vers toi sûrement dans un instinct protecteur. Au fond, tu ne pouvais t'empêcher de trouver ça mignon mais étrange en même temps. Pourtant, tu laissais ta main dans la sienne respirant profondément pour ne pas sombrer dans des sanglots infernal. Et si ça l'est pas ? Je.. J'me souviens pas de toi. J'ai oublié genre, un an. UN AN. Tu t'rends compte ? T'avais peut être un peu l'air hystérique pour la peine. Mais c'était normal de paniquer dans ce genre de truc. Totalement normal même. J'dois savoir autre chose ? Bah vas y, balance pendant que t'es dans le truc. C'était le moment ou jamais.

J'étais pas forcément à l'aise d'être celui qui devait lui dire tout ça alors qu'elle n'était au courant de rien, venant tout juste de se réveiller pour le coup. Mais je ne pouvais pas non plus éviter tout ça pendant dix mille ans. Et puis maintenant elle se mettait à pleurer et par réflexe, je venais la consoler du mieux que je pouvais, par un contact avec sa main. Je n'osais pas plus, sachant que pour elle, je n'étais qu'un inconnu. Elle n'avait absolument aucun souvenir et c'était douloureux, mais j'allais devoir m'y faire pour le coup. J'avais pas tellement le choix, hein. « J'me rends compte mais... avec ce que t'as eu, y'a des chances que ce soit que passager. Ton cerveau s'est protégé en quelque sorte et faut juste trouver un déclic pour le débloquer. Tes souvenirs sont là, juste bien trop enfouis pour l'instant » Voilà que je ressortais la théorique d'un de mes cours. Le cerveau était cependant bien trop compliqué. Peut-être qu'elle ne se souviendrait plus de rien... mais j'espérais tout de même qu'elle se remémore notre histoire. Ouais, je l'espérais de tout mon coeur. « Je... non » disais-je en voyant les médecins rentrer dans la pièce, afin de faire son check-up. Je restais planté là, et si elle voulait que je sorte, je le ferai. Mais elle aurait peut-être besoin d'une personne pour l'épauler là dedans.

Est ce qu'il y avait autre chose de totalement important que tu devais savoir ? Parce que t'étais pas sûre de pouvoir encaisser les choses aux fur et à mesure. Tu préférais largement tout prendre maintenant pendant que tu étais encore dans le coup. C'était sûrement plus facile comme ça. Ou du moins, ça serait le plus simple par le suite. Et il te sortait tout un baratin comme quoi c'était juste un mécanisme de défense de la part de ton cerveau mais t'étais absolument pas d'accord avec ça. T'faire oublier un an de ta vie, c'était pas de la protection. T'avais pas demandé à oublier. Ni lui ni rien d'autre. Et t'étais certaine que y avait rien eu de si terrible pour que t'en ai eu rien que le soupçon d'une envie. Mais t'avais pas tellement de temps de protester qu'un médecin entrait dans la pièce pour un check up de ta personne. Te prosternant alors dans un silence tu le laissais prendre ta tension et tout un tas de truc aussi. C'est après tout ça que survenait les questions et tu tentais d'y répondre du mieux que tu pouvais pour qu'il confirme tout comme ton "copain" que tu étais victime d'une amnésie partielle et que ce n'était qu'un mécanisme de ton cerveau. Que peut être ça finirait par revenir avec le temps mais que rien ne pouvait le certifier non plus. Tu levais les yeux au ciel profondément exaspérée par la situation et quand le médecin sortait finalement de la chambre, tu regardais l'inconnu une nouvelle fois. J'connais même pas ton prénom.. Et c'était triste à dire. Parle moi de nous..

C'était compliqué mine de rien, parce que j'avais tous les souvenirs, et elle n'en avait aucun. Je pourrais très bien lui raconter tout mais.. elle venait juste de se réveiller et il fallait que les médecins viennent lui faire un check up de son état de santé. Après tout, peut-être avait-elle également une paralysie, ou je ne sais quoi.. Enfin, tout pleins d'autres trucs qui feraient qu'elle ne va pas bien. Ouais, les médecins devaient évaluer son état avant qu'on ne puisse discuter de quoique ce soit. J'avais besoin de savoir qu'elle allait bien, médicalement parlant. Alors je restais à l'écart, dans le but de laisser le médecin faire son examen. Apparemment, tout allait plus ou moins bien. Le coma avait réussi à préserver ses fonctions motrices et tout le reste. Ses blessures s'étaient bien guéries également et il y avait juste ce problème de mémoire. Perte de mémoire de l'année qui vient de s'écouler. Enfin presque un an pour le coup, puisqu'on était encore qu'en novembre. Je m'étais décalé, m'adossant au mur, les bras croisés sur ma poitrine avant de voir le médecin s'en aller. Mackenzie tournait sa tête vers moi, interrogative pour le coup. Normal, j'ai envie de dire. « Joshua.. je m'appelle Joshua » disais-je avant de me rapprocher d'elle. Je déplaçais mes affaires de cours sur la table de chevet avant de m'installer là où je l'étais tout à l'heure, avant son réveil. « Nous deux c'est.. c'est un coup de foudre. Tu t'es pointée aux urgences parce que tu avais mal à une côte et comme j'étais de garde, je t'ai examinée. Tu m'avais fait du rentre dedans, pas trop non plus, mais c'était marrant. Et puis j'ai appris que t'étais la soeur de Joachim et les choses se sont complexifiées »

Tu voulais savoir, entendre l'histoire. Parce que tu trouvais ça important toi. D'être au courant de ce que tu avais oublié. D'avoir tout les éléments en main. Alors forcément, tu le questionnais en espérant qu'il te donne les réponses que tu espérais. T'avais besoin de comprendre, qu'il te raconte tout de vous. Peut être qu'au fond, t'espérais que ça fasse comme un déclic. Qu'en en entendant les choses, ça fasse surgir les souvenirs à nouveau. Peut être que tu rêvais trop aussi, que tu croyais trop aux contes de fées parce que forcément, ça ne pourrait pas revenir en un claquement de doigt. Joshua que tu répétais surtout pour toi même. Comme si le répétait indéfiniment aller changer quelque chose. Stupide que tu étais. Et puis il te répondait. Un coup de foudre. Pour le coup, tu souriais bêtement en y pensant. Ça avait l'air beau. Un coup de foudre. Tout le monde voudrait vivre un coup de foudre et toi, tu ne t'en souvenais même pas. Du Joachim tout craché, j'suis sûre qu'il nous a fait la guerre. Tu souriais à nouveau jouant nerveusement avec une mèche de tes cheveux. Pourquoi est ce que tu ne te souvenais pas de tout ça. Si ça avait été un coup de foudre, si t'avais potentiellement tenu tête à ton grand frère pour lui, tu devais certainement l'aimer plus que de raison. Alors pourquoi tu ne te souvenais pas ? Fermant les yeux, t'inspirais profondément pour ravaler cette culpabilité qui prenait place en toi avant de le regarder à nouveau. On était heureux toi et moi ? J'veux dire.. C'était comment nous deux ? Encore et toujours des questions.

Je suppose que c'est normal de vouloir savoir ce qui s'est passé. Alors je m'étais installé à ses côtés, rassemblant tous mes souvenirs de notre histoire. C'était pas bien compliqué, je n'avais fait que ça durant les trois semaines de coma qui venaient de se passer. Passer chaque instant passé ensemble dans ma tête, afin de les revivre comme s'ils étaient juste là, à portée de main. Notre rencontre avait été singulière mais bien marquante. La suite, un peu plus compliquée, quand on rajoute Joachim à l'équation, mais on avait tout de même réussi à s'en sortir pour le coup. Je me mis à rire légèrement à sa réponse. « Il nous l'a fait... ouais » Une bonne chose qu'elle ne se souvienne pas du bal pour le coup. Du coup que son frère m'avait porté au visage en apprenant notre coucherie devant tout le monde. Et puis elle se demandait si on était heureux. Oh oui, on l'était. Hochant la tête positivement, j'esquissais une nouvelle fois un sourire. « On l'était ouais. Après notre rencontre, tu m'as appelé pour que je vienne chez toi, prétextant t'être gravement blessée. Tu l'étais ouais.. mais une petite coupure de rien du tout. » Mon sourire s'agrandissait en y repensant. « On a couché ensemble cette fois là. Impossible de lutter contre cette attraction. Mais on s'était jurés de ne pas le dire, de ne pas recommencer, puisque Joachim nous tuerait si ça venait à arriver. Il m'avait formellement interdit de t'approcher et.. j'ai pas su résister »

Peut être qu'il allait te trouver chiante à demander autant de chose. Peut être qu'il avait pas vraiment envie de se remémorer tout ça. Ouais, peut être que c'était trop douloureux pour lui parce qu'il disait que votre histoire était un coup de foudre alors que tu ne te souvenais même pas de son prénom. Peut être que c'était égoïste de ta part de vouloir en savoir plus mais.. Y avait ta curiosité en jeu et puis, au fond, t'avais le droit de savoir tout ça, d'être un peu au courant de ce que ta mémoire ne voulait pas te rendre pour le moment. J'suis sûre que ça a du être éprouvant. Et tu savais à quel point Joachim pouvait s'montrer beaucoup trop protecteur quand ça te concernais alors même si tu ne te souvenais pas, tu ne doutais pas une seule seconde de l'enfer que ça avait du être pour lui faire avaler ça. Bref, t'avais réussi à lui arracher un sourire et mine de rien, t'étais contente. Tu savais qu'à ce moment précis, t'étais probablement en train de lui faire mal et mine de rien, tu détestais ça. Tu souriais quand il continuait l'histoire secouant la tête d'un air amusée. Du moi tout craché. Aggraver la situation pour avoir ce que tu voulais. Et puis il continuait racontant votre première fois. L'attraction entre vous et.. Ça te gênait de plus en plus de ne pas te souvenir. Je.. J'suis sûre que ça devait être bien et.. J'suis désolée mais.. Même si les choses ont changés, tu mérites d'être heureux. T'as l'air d'être quelqu'un de bien. Mais peu importait votre passé tout les deux, c'était plus d'actualité. Tu ne le connaissais pas, t'étais pas amoureuse de lui et.. Fin de l'histoire.

Je profitais mine de rien de ce moment, où nous étions juste elle et moi. Si elle n'avait aucun sentiment à mon égard, si elle n'avait aucun souvenir, moi j'avais encore tout. Et elle était là, en vie, consciente, me parlant. Et c'était juste ce qu'il me fallait pour le coup, tant j'étais amoureux d'elle. Elle me parlait et si je sentais bien que je restais un étranger à ses yeux, ça me faisait du bien. Surtout qu'on parlait de nous, de notre histoire. C'était clairement bénéfique. Je hochais la tête sur sa réflexion à propos de Joachim, elle touchait parfaitement dans le mille. Après tout c'était de son frère qu'on parlait. Je lui racontais ce qui s'était passé puisque bon, pour le coup, c'était ce qu'elle voulait. Et je sais pas comment elle prenait la chose, alors j'y allais doucement. J'avais pas forcément envie de lui faire avaler tout ça d'un coup... préférant y aller par morceau. « Je le suis.. enfin, disons que le fait que tu te sois réveillée suffit pour l'instant » Je lui souriais encore une fois. Oui, elle ne pouvait pas imaginer à quel point j'étais heureux qu'elle soit en vie en ce moment précis. « Tu veux que je continue ou.. » Après tout, peut-être que ça l'ennuyait plus qu'autre chose cette histoire et tout ce qu'elle voulait soit que je m'en aille.