Une glace au yaourt : Abby

Abby lui répondit qu’elle ne voulait pas parler maintenant. C’est donc bien qu’il y avait quelque chose qui la tracassait. Et sans doute, quelque chose qui n’avait rien à voir avec lui et qui la préoccupait vraiment. Peut-être était-ce pour ça qu’elle avait autant insisté pour le voir ? Noah se sentait légèrement nul de ne pas s’être rendu compte plus tôt que sa cousine n’allait pas bien. Elle acquiesçait pour les pancakes et Noah se levait pour aller les chercher, quant tout à coup Abby vint se blottir contre lui. Bon, il faut avouer que Noah n’est pas du tout tactile, ni du genre à montrer ses émotions encore moins en public. Mais là, il ne put lui refuser cet acte de tendresse, avant de se reculer et de lui dire : « Réfléchis à la manière dont tu veux aborder le sujet pendant que je vais chercher les pancakes. On ne part pas d’ici tant que tu ne m’as pas tout dit ». Il se montrait un peu plus autoritaire voulait à tout pris apaiser sa cousine. Il entra dans le restaurant, commanda six pancakes et revint avec une assiette bien garnie s’asseoir face à Abby : « Je t’écoute ».

Noah était revenu avec les pancakes et en prenait un dans son assiettes qu’il tartinait gracieusement de caramel. Il regardait sa cousine qui semblait plus préoccupé que jamais et lorsqu’elle lui avoua que c’était simplement qu’elle avait peur de perdre son petit ami, Noah posa sa fourchette pour attraper la main d’Abby : « Mais Abby, c’est normal d’avoir peur de perdre la personne qu’on aime. Il ne faut juste pas que tu te laisse étouffer par ses appréhensions. Je veux dire, pour le moment tout à l’air de bien rouler entre vous, vous avez un tas d’animaux, de beaux projets … Ne passe pas ton temps à être triste pour des suppositions, ça n’apporte jamais rien de bon ». Il lâcha sa main avant de lui mettre un pancake dans l’assiette qui se trouvait face à elle : « Tiens, mange », dit-il avec un sourire.

Il écoutait sa cousine et se disait que ce ne devait être qu’un petit blues passager, il n’y avait vraiment pas de quoi s’alarmer ni de raison de se prendre la tête outre mesure : « Si comme tu me le dis, vous finissez par vous marier, alors vous passerez plus de temps ensemble que séparés. C’est qu’une question de temps, Abby ». Il mangeait à son tour des pancakes bien tartinés de caramel avant d’ajouter, « Bah alors tu vois ? Il n’y a aucune raison d’être triste là, c’est juste un petit coup de mou. L’essentiel étant que vous vous aimez tous les deux, alors cesse de faire la boude je te prie, et dévore ces pancakes avec moi », dit-il sur le ton de la plaisanterie en souriant à sa cousine.

Noah regarde sa cousine se calmer de plus en plus, et finit les dernières bouchées de son pancake. Il sourit en l’écoutant dire qu’elle réfléchit beaucoup trop, et lui répond instinctivement : « C’est peut-être ça le problème. Je n’y connais pas grand-chose, mais tous les livres qui parlent d’amour disent que lorsqu’on est amoureux, c’est le seul moment de nos vies où il est permit de ne plus réfléchir, du tout, et juste de se laisser porter ». Il haussa les épaules en s’essuyant la bouche et les mains avec une serviette en papier : « Alors écoute ton cousin qui est si beau et si intelligent et arrête de te prendre la tête », il rit légèrement en plaisantant avant de se taper les mains en ajoutant : « Bon, on y va ? J’ai un milliard de choses à faire encore ».

Abby semblait se détendre tout à coup, rire un peu plus, faire un peu moins la moue, alors il était content. Elle se moquait de lui quand il lui dit qu’il lisait des livres d’amour : « Quoi ? Je n’ai pas le droit d’être un garçon sensible ? », il esquissa un large sourire en riant avant d’ajouter : « Tu trouve que j’ai une grosse tête ? ». Simple question rhétorique, il n’attendait pas de réponse, c’était plus une manière de se moquer de lui-même également. Il se releva de son siège et vint aider Abby à se relever : « Tu veux que je te raccompagne ? »