Si tu crois un jour qu'je t'laisserai tomber.. (Maëlyatt)

Deux personnes de vues, c’était tout ? Je n’étais pas forcément d’accord avec ce mode de fonctionnement ou peut-être étais-je trop protecteur ? Je me contentais juste de l’observer tout en prenant une gorgée d’eau. Se mettant dans une position plus confortable, elle me disait vouloir rentrer. « Et comment ? J’sais même pas si des bus passe à cette heure-là » Fuyait-elle ma compagnie ? Etais-je devenue une compagnie oppressante ? A quoi bon la forcer à rester avec moi ? Je n’étais pas aussi stupide que ça. « Dit moi juste une chose, être avec moi t’es aussi désagréable maintenant ? » D’accord, ce n’était peut-être pas les mots que j’aurais dû employé. « J’veux dire, on fait de tort à personne maintenant et tu peux rester ici jusqu’à demain matin. » Détournant le visage, je finissais par ajouter. « Et je serais plus rassuré. »

Le manque d’habitude. Bien sûr. Être totalement libre de nos gestes sans pour autant causer du tort à une autre personne. C’était nouveau et presque effrayant. « C’est vrai… Il faut juste apprendre à avoir l’habitude. » Réapprendre à se côtoyer sans se sentir coupable. C’était ça le challenge. « Oui, il y a des serviettes propres sous l’évier » Un sourire sincère venait peindre mes traits, alors que je l’observais ce diriger vers la salle d’eau. Alors qu’elle refermait la porte derrière elle, un rayon lunaire venait se refléter dans le bleu de mes yeux. Une étrange sensation venait s’emparer de mon être. Réchauffer par les vapeurs qui se faufilait sous la porte, l’idée de la rejoindre me traversait l’esprit. Bataillant avec ma raison, je m’empêchais de boucher. Néanmoins, avant même que je m’en rende compte, mon corps se retrouvait face à la porte. Un seul mur me séparait d’elle. Pourquoi avais-je encore l’impression de faire quelque chose de mal. Ma conscience me disait qu’il était trop tôt. Ce n’était pas juste. D’ailleurs, qui étais-je pour prendre les décisions ? La respiration saccadée, mes yeux se fermaient. Intense réflexion, mon corps était devenu presque rigide. Il fallait que je fasse demi-tour.

Ouvrant la porte d’un coup, Maëlys eu le don de me faire sursauter. Par la même occasion, elle me trouvait derrière la porte. A force, elle allait me prendre pour un pervers. « Hum…Je…Je voulais te demander si t’avais réussis à trouver les serviettes. » bredouillais-je. Eh merde Wyatt, me soufflait ma conscience. C’était complètement ridicule. Évitant de croiser son regard, je baissais les yeux. La douce lumière de la salle de bain perçait le fin tissu de son haut. A travers, la forme de sa poitrine se dessinait  avec grâce. Déglutissant, je relevais mes pupilles bleutées sur elle. La tout de suite, je n’avais qu’une envie, mais je refusais de la réalisé par respect. Gêné, je me passais une main dans les cheveux. « Heu…T’as une trace la…Tu permets ? » Posant mon pousse sur le haut de sa pommette, j’effaçais d’un geste la trace noire. Sans doute un résidu de maquillage. M’arrêtant, je ne quittais pas pour autant la douceur de sa peau. Silencieusement, mes pupilles plongeaient dans les siennes. Perdu dans son regard, je laissais ma main quitter son visage pour glisser le long de son bras dans un mouvement léger. « Voilà. »

D’un pas souple, elle se rapprochait de ma personne. De cette manière, elle réduisait le peu de distance qu’il y avait entre nous. Ses mots venaient m’atteindre de plein fouet. Surprenant ; Déconcertant. Surpris, aucun son ne voulait sortir de mes lèvres. Ses mains sur mon torse m’arrachaient un frisson. Trahissant une peur profonde, elle laissait une dernière supplique quitter sa bouche. L’embrasser ? Maintenant ? Fermant les yeux un instant, je laissais ma culpabilité de côté. Et si ? Si en l’embrassant, on se rendait compte qu’il n’y avait rien ? Et si, elle se rendait compte que pour moi, cela n’avait été que passager ? Inspirant un coup, je rouvrais les yeux. Les iris sombres, je posais mes deux mains sur les siennes, puis, lentement, je les faisais descendre le long de nos deux corps. Dans un mouvement presque timide, mon visage réduisait le dernier écart. S’abaissant, mon visage se rapprochait dangereusement du sien. Un dernier reflet lunaire perçait la distance entre nos deux bouches, avant de s’assombrir. Effleurant ses lèvres des miennes, je savourais cet unique contact. Aucun remord, juste une sensation de liberté. Dans un dernier souffle, mes lèvres venaient embrasser les siennes. Unique baisé. Unique sensation.

Ses lèvres sur les miennes m’arrachaient un frisson dans tout mon corps. Ce baisé, je me l’étais refusé pendant longtemps, mais aujourd’hui ? Aujourd’hui, les choses étaient différentes. S’éloignant trop vite de moi, elle me murmurait une simple question. Mes pupilles bleutées croisaient ses yeux. « Je sais pas…Il faut que je réessaie pour voir… » Un demi sourire discret, j’attrapais une nouvelle fois ses lèvres. Brisant la barrière de ses lèvres, je mêlais ma langue à la sienne. Il était trop tôt pour définir exactement ce que je ressentais. C’était si nouveau pour moi d’être proche d’une autre femme en étant totalement libre. Encerclant sa taille de mes bras, je rompais légèrement le baisé pour glisser mes mains sous ses fesses. La soulevant du sol, je l’amenais vers mon lit tout en l’embrassant une nouvelle fois. L’allongeant dessus, je relevais doucement mon visage. D’une main, je remettais une mèche rebelle sur le côté, tout en la regardant dans les yeux. « Alors, est-ce que ça a changé ? » murmurais-je à demi-mot.