I hate thinking about you - adriel

Comme chaque fois que quelque chose te tracassais, t'avais besoin d'en parler avec Maxine. Ce qui semblait logique puisqu'elle était ta jumelle et que vous étiez certainement les personnes les plus proches au monde. Alors puisque cette altercation entre toi et celui-d'ont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom continuer à te faire de la peine, t'avais décidé de te confier à elle. Oh bien sûr, tu lui avais déjà plus où moins dis le gros du truc par message mais c'était toujours mieux en face à face. Et après t'être assurée ce qui te semblais être des milliers de fois qu'IL ne serait pas présent, t'avais finalement acceptée de venir l'attendre à son appartement. Et oui, tu avais le double des clés puisque tu étais plus souvent fourré là-bas qu'à la Quincy. Bref, tu venais à peine de pousser la porte et c'était avec un soupir de soulagement que tu te rendais compte qu'effectivement, il n'y avait absolument personne dans les parages. Un bon point pour toi même si pour la peine, y avait qu'une seule personne que tu ne voulais pas croiser. Posant les clefs sur le buffet à l'entrée, t'allais te servir un verre d'eau comme si c'était chez toi attendant juste que le temps passe. Pourvu qu'elle ne finisse pas encore en retard.

Soirée de merde, encore une fois. J'avais l'impression que tout ce que je prévoyais, tout ce qui pouvait me sortir la tête de l'eau, tout ce qui pouvait me changer les idées, finissaient toujours par être annulés. Les éléments étaient contre moi, j'avais vraiment pas un bon karma. Depuis ma dispute avec Agathe, évidemment. Je comprenais pas pourquoi ça me touchait autant et autant dire que ça me rendait encore plus dingue. Dans tout les cas, j'allais encore une fois rentrée dans mon appartement, m'enfermait dans ma chambre et fumait mes petits joints. Comme je le faisais habituellement quoi. Du moins, c'est ce que je pensais, parce que en rentrant dans l'appartement, je me rendais compte que la lumière était allumée, alors qu'il ne devait y avoir personne. Je posais mes affaires par terre, continuant d'avancer jusqu'à la cuisine, où je vis des cheveux blonds. « Putain, t'as fini tôt pour une fois ! » disais-je en pensant parler à Maxine, jusqu'à ce que je regarde mieux et que la personne se retourne. Putain. Merde. Qu'est-ce qu'elle foutait là ! Je ne savais pas quoi faire, je la regardais, la bouche entre-ouverte, mais rien ne sortait, le néant total. Mais bordel, reprends toi Adriel ! « Je.. Pourquoi t'es là ? » demandais-je d'une voix neutre. Okay, je savais pas comment réagir, mon pire cauchemar venait donc de commencer : me retrouver devant Agathe, seule à seule.

T'aurais peut être pas du venir aussi tôt. Fallait dire que depuis que Maxine bossait là-bas, il avait le chic pour lui rajouter des heures supplémentaires et tu ne serais même pas étonnée d'attendre pendant des heures. T'allais faire quoi pendant tout ce temps toi ? Tu poussais un soupir portant le verre à tes lèvres alors que t'entendais la porte s'ouvrir. Gosh, peut être que t'avais parlé trop vite et qu'elle était déjà arrivé. Ce qui serait plutôt cool puisque tu avais vraiment besoin de vider ton sac. Et peut être que ça serait le moyen d'enfin arrêter de penser à lui. Très clairement, ça te bouffais. Adriel par ci, Adriel par là. Pourquoi est ce que tu pensais à lui merde ? T'avais tiré un trait pas vrai ? Puis ce n'était qu'un idiot qui ne voulait pas perdre son temps avec une coincée comme toi, autant passer à autre chose. Pourquoi c'était si difficile ? Et la voix te glaçais le sang alors que ton verre s'échappait de tes mains venant se briser sur le sol. Non. Non. Non. Tu te tournais lentement et ton coeur manquait un battement en le regardant. Non mais elle avait promis qu'il serait pas là. C'était quoi ? Un complot ? Tu devais pas être là.. Ta voix tremblait étrangement et.. Gosh, fallait que tu sortes. Faut que je m'en aille. Tans pis pour le verre, tant pis pour Maxine, elle comprendrait.

Je pensais rentrer et me retrouver seul. Je pensais que je pourrais passer ma soirée dans ma chambre, à rien faire, si ce n'était fixer mon mur et penser, encore et encore. Mais non, parce que j'étais rentrée dans la cuisine et que j'étais tombée face à la belle blonde qui hantait mes pensées depuis notre dispute. Ce qui était dingue, on n'allait pas se mentir. Quand elle avait entendu ma voix, le verre qu'elle tenait été directement tombé sur le sol pour se briser. Génial, il faut croire qu'elle ne voulait vraiment pas entendre ma voix. Ce qui était plutôt logique, en fait. Sa voix tremblée et je me mordais légèrement la lèvre à la suite de ses paroles. Maxine avait dû lui promettre que je ne serais pas là, ce qui aurait dû être vrai. Et voilà qu'elle voulait partir et elle commençait à avancer pour sortir de la cuisine. Je réfléchissais quelque secondes avant de me mettre devant elle, pour l'empêcher de passer. « Non, tu restes ici. » disais-je sur un ton ferme. Elle pouvait pas s'enfuir, elle avait pas le droit. Elle était là, c'était le moment ou jamais pour parler. De quoi ? J'en avais absolument aucune idée, mais j'avais ce putain de besoin de lui parler. Même si c'était pour se disputer, tant pis. « Il faut qu'on parle de la dernière fois.. » rajoutais-je doucement, la fixant. Situation de merde. Je me détestais d'être rentré, je me détestais de m'être pris la tête avec elle, je me détestais d'être aussi con.

T'aurais qu'à lui dire que tu ne te sentais pas bien ou.. Ouais, tu trouverais un truc. Parce qu'en y réfléchissant bien, tu savais même pas quoi lui raconter à propos d'Adriel puisque tu ne savais pas quoi en penser toi même. C'était ça le problème. T'étais juste complètement paumée et tout ce que tu voulais pour le moment c'était fuir et ne surtout pas croiser son regard, non, tu ne voulais pas. Et fallait que tu te calmes, que t'arrêtes de paniquer de la sorte, c'était même pas normal ce genre de réaction et pourtant, t'avais l'impression de devenir complètement dingue. Et quand t'essayais de t'esquiver, il te bloquais le passage te donnant alors l'ordre de rester. Celle là, tu ne t'y étais absolument pas attendu pour le coup et tout ce que tu trouvais à faire c'était d'ouvrir et fermer la bouche à plusieurs reprise sans qu'aucun son n'en sorte. Y a rien à dire, laisse moi passer. Bah ouais, de quoi voulait-il parler ? Du fait que t'étais coincée et qu'il voulait pas traîner avec toi ? Tu l'avais bien compris, pas besoin de s'taper une thèse dessus. S'il te plait Adriel, rends pas les choses encore plus compliqué. Il était par contre plus que notable que t'étais de nouveau la petite Agathe inoffensive avec absolument aucune once de méchanceté. Une fois mais pas deux.

Un Adriel perturbé, déstabilisé, c'était absolument pas courant. C'était même très rare et il allait très vite falloir que je me reprenne. Ca allait pas du tout de réagir comme ça, c'était pas habituel et je n'aimais pas les choses qui ne se passaient pas comme c'était prévus. Je détestais ça, clairement. Elle n'osait même pas me regarder, je n'arrêtais pas de chercher son regard, mais elle m'évitait au maximum. Ce qui me rendait encore plus dingue, bordel. Je secouais la tête après ses premières paroles, non non, il devait bien y avoir quelque chose à dire. Je soupirais ensuite, je n'essayais pas de rendre les choses compliqués, j'essayais d'arranger les choses. Même si ça ne se voyait absolument pas. « Tu es d'accord avec moi sur le fait que ça devrait pas être si compliqué, n'est-ce pas ? » demandais-je sur un ton des plus calmes, cherchant encore et toujours son regard. Elle allait bien finir par me regarder, elle allait bien finir par accepter la discussion, non ? Elle pouvait pas refuser, parce que je comptais pas bouger de toute façon et elle n'aurait pas d'autres choix que de me parler. « S'il te plait, reste.. Même si tu veux m'insulter, me frapper, fait le. Mais reste. » demandais-je en soupirant. Je devais clairement faire pitié, mais je n'en pouvais plus de ça et je me disais qu'une nouvelle discussion, ou dispute avec elle, me sauverait de ce mauvais karma.

T'étais probablement pas capable de lui rejouer la même scène qu'au Mac do. Parce que ça ne te ressemblais pas et que même toi tu ne t'étais jamais cru capable de t'emporter comme ça. Forcément que ça n'allait pas recommencer. Puis tu n'étais pas énervée, juste.. En fait tu savais pas, tu savais pas mais il te perturbais d'une force que t'arrivais même pas à comprendre. Respire, fallait que tu respires. Juste ça. Tu continuais à regarder partout sauf dans sa direction mais au fond, tu savais que tu ne pourraisp lus y échapper très longtemps et c'était quand il reprenait la parole que tu te décidais à poser tes yeux bleus sur lui. Oui.. Que tu soufflais l'air un peu perdu. Mais t'y pouvais quoi toi s'il te chamboulais comme ça ? Qu'est ce que tu pouvais bien y faire ? T'avais rien demandé, les choses étaient juste comme ça. Et jamais tu n'aurais cru que le grand Adriel t'implore de cette façon de rester. T'en restais même bouche bée l'air encore plus perdu qu'auparavant. J'veux pas te frapper ni même t'insulter.. J'veux juste.. J'veux juste ne plus penser à toi parce que c'est fatiguant et que j'suis qu'une coincée de toute façon. Et c'était douloureux d'savoir que c'était ce qu'il pensait.

Je m'étais presque persuadé que je ne la croiserais plus jamais. Mais c'était complètement idiot, sachant que je vivais avec sa soeur. C'était obligatoire que je la recroise, mais je ne m'y étais absolument pas préparé, je ne pensais pas que ce serait aussi rapidement et dans ces conditions. Même si je ne savais pas s'il y avait de bonnes ou de mauvaises conditions dans notre situation, en fait. Elle se décidait enfin à me regarder et j'avais.. envie de sourire. Mais je me retenais, c'était pas le moment de sourire, c'était même pas normal que ça me donne envie de sourire. Je soupirais en entendant la suite de ses paroles. Evidemment qu'elle allait rester bloqué là-dessus, ça, j'aurais pu m'en douter. « Arrête tes conneries Agathe. Je le pensais pas, je pensais rien de tout ça. » rétorquais-je en levant les yeux au ciel. Bien sûr que non, je ne le pensais pas. C'était la colère, cette putain de colère qui m'avait fait dire n'importe quoi. Puis ma débilité aussi, sans aucun doute, car je n'étais qu'un con pour lui avoir dit ça. Maxine me l'avait assez répété et j'étais totalement d'accord avec elle sur ce point. « Je suis désolé, tu peux pas savoir à quel point.. » rajoutais-je en passant ma main dans mes cheveux, plus que gêné. Je détestais m'excuser, je détestais ce genre de situations de merde. Mais avec elle.. Il fallait qu'elle me pardonne et j'allais tout faire pour qu'elle me pardonne.

Mais pourquoi, POURQUOI, est ce que tu accordais autant d'importance à ce qu'il pouvait penser ? Après tout, tu ne devrais pas bloquer sur ça. Tu savais très bien qu'une grande majorité de gens parlait sur toi et jamais ça ne t'avais affecté à ce point alors pourquoi est ce que c'était différent quand il s'agissait du mather ? Si tu ne le pensais pas pourquoi tu l'as dis ? Pourquoi tu dis des choses méchantes à mon sujet alors que.. Alors que quoi ? Les derniers mots restaient coincées dans ta gorge et tu finissais par secouer la tête comme pour clôre la conversation. Y avait rien à dire de toute façon et tu voulais t'en aller, tu voulais quitter cette pièce, ne plus le revoir et pourtant, tu savais que c'était impossible dans un sens. Et il s'excusait sans que tu ne comprennes vraiment pourquoi. Il te rendait les choses encore plus difficile pour la peine. Arrête s'il te plait. Arrête de jouer comme ça. De donner l'impression que tu pouvais compter pour lui alors qu'au fond, t'étais persuadée que ce n'était pas le cas. Fallait juste qu'il arrête. J'suis pas fâchée contre toi et y a rien à pardonner. Tu penses ce que tu veux Adriel et de toute façon ça change quoi ? On est pas amis et on l'sera probablement jamais. Fin de l'histoire. Tristement vrai.

Je ne savais pas trop comment réagir, je ne savais pas comment je devais parler avec elle ni ce que je devais lui dire. J'étais perturbé bordel, je me sentais con car je savais au final que c'était ma faute, que c'était moi qui avait merdé et qui n'avait absolument pas dit ce qu'il fallait. « Alors que quoi ? » demandais-je en fronçant les sourcils. Je voyais pas pourquoi je ne devrais pas être méchant avec elle. Même si je ne voulais pas être méchant avec elle en fait. Putain, c'était trop compliqué tout ça, je m'emmêlais tout seul les pinceaux, ça n'allait pas du tout. « Arrête de dire ça putain. » m'exclamais-je en haussant le ton, passant une nouvelle fois ma main dans mes cheveux. Mais qu'est-ce que je devais dire maintenant ? Elle restait totalement bloquée sur ces dernières paroles, sur toutes ces conneries que j'avais dit et que je ne pensais même pas. Je me sentais horriblement con et ça me faisait chier qu'elle croit que je pensais tout ça. Parce que c'était totalement faux. « T'es pas coincée, d'accord ? Et bien sûr que si, on peut être amis ! Pourquoi on ne serait pas amis, hein ? Je.. J'ai besoin de te parler. Tu sais quoi, la vérité, c'est que depuis notre dispute, j'arrive à rien, j'pense qu'à toi et ça me gave. Tu comprends ? J'ai juste besoin de ça.. » disais-je totalement perdu. Je comprenais même pas ce que je disais, je n'étais pas clair dans mes paroles parce que de toute façon, ce n'était absolument pas claire dans ma tête. Et c'était sûrement ça le pire.