[ Cambridge - New-York ] Cseszneky 's party / Ladislava + Milan

T'avais pas trop l'habitude de trainer Ladi dans le restaurant de Tyler, elle était pas du genre à bouffer Vegan en appréciant réellement le concept, mais bon, t'étais pas contre l'idée de passer la soirée avec ta cousine après tout. Elle savait à quoi elle s'engageait en venant avec toi, elle connaissait bien Tyler, une sorte de double encore plus radical que toi concernant l'écologie et la bouffe. Tu soupires en voyant le nom de ton père s'affichait sur le télephone de Ladi. Tu ne lui as pas répondu les deux derniers jours. Et ta cousine te demande même de décrocher. Tu la regardes haussant un sourcil avant de le faire. " Allo ... J'sais pas sur la route ... Oui, on est parti tôt ... Non j'sais pas j'te dis ... Oui, j'ai mis une chemise ... Quoi ? Qui ... Tu fais chier ... " Tu raccroches en soupirant. " Ils veulent qu'on se bouge parce qu'on a des invités à midi. "

J'avais pas vus quel numéro s'affichait, mais quand je quitta un instant la route des yeux pour regarder Milan je vis de suite son visage s'assombrir. A coup sûr s'était son père. J'ai même eu la confirmation avec l'intonation de sa voix, le ton qu'il prenait et la taille de ses phrases quand il répondait. Je regardais l'heure ça faisait prés de deux heures qu'on roulait il nous restait bien une heure avant d'arriver à New York et selon la circulation, dense quoi qu'il arrive, une heure de plus pour arriver dans Manhattan. Pourquoi s'embêter à habiter autre part? Je vous le demande. C'est pas comme s'ils pouvaient se payer une maison dans les Hamptons. Nan il fallait faire ce repas dans New York. La galère surtout en plein Fashion week. J'attendais que Milan raccroche pour le regarder et attendre ce qu'il allait me dire. Fallait qu'on se dépêche. Super, j'étais pas fan des excès de vitesse. "Ils ont invité qui cette fois?" Je sentais que ce week end allait être plein de surprise.

Tu regardais l'heure du le téléphone de Ladi et te dis que vraiment, vous n'étiez pas prêt d'arriver à l'heure. Peut être vers 13 heure si les bouchons ne s'intensifiez pas trop vers Manhattan, 13 heure 30 sinon. Tu remontais les manches de ta chemise grise, jouant avec tes cheveux emmêlés. Vos parents avaient toujours des invités, alors aujourd'hui n'allait pas déroger à la règle. Tu soupires, répondant à ta cousine. " Un couple d'amis à eux, qui ont un gosse de notre âge environ. J'crois qu'ils bossent pour Chanel ou quoi. C'est des français. Si j'me souviens bien, le gosse était chiant quand j'étais petit. "

Je me demandais ce qui me dérangeais le plus si s'était le fait qu'il me reste la moitié du trajet à faire dans les bouchons, où le fait que les parents nous aie prévus un pseudo repas familiale avec des amis à eux. Je soupirais, je voyais plus ou moins de qui Milan parlait et franchement leur fils s'était pas une flèche. "Ca va être génial." Ironisais-je dans un soupire. "Tu veux pas me refiler une clope?" Je fumais quasiment jamais sauf avec Milan donc autant dire que j'avais jamais de paquet sur moi ce qui faisait de Milan mon dealer de clope personnel. "Tu crois que leur gosse est toujours aussi chiant qu'avant?"

Tu tendis une cigarette à ta cousine, elle ne fumait qu'en ta présence, tu lui étais nocif concernant ce sujet, mais après tout, elle était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait. Tu lui allumais des qu'elle la portait à sa bouche avant d'allumer la tienne ouvrant en grand la vitre de la voiture de Ladislava. Tu haussais les épaules repensant à cet enfant turbulant, capricieux, et snob que tu avais croisé à Paris. " Aucune idée, j'espère qu'il s'est arrangé avec le temps, parce que sinon, le dejeuner va être encore plus long que prévu. "

Je pris une grande bouffée de tabac, avant d'expirer, s'était chiant la famille parfois, surtout les familles comme la notre, mais j'étais pas prête à la renier autant que Milan l'avait fait, même si certain faisait encore plus. Mais des fois je me dis que j'aurai bien aimé avoir une famille toute simple où l'argent et le pouvoir n'avait pas une aussi grande importance. J'haussais les épaules sans rien répondre. Il avait raison le déjeuné risquait d'être vraiment long. Je laissais quelques minutes s’écouler. "Avec un peu de chance il sera pas là, et y aura juste que ses parents." Oui parce que s'il était là, on allait avoir à coup sûre le droit Oh mon fils comme il est intelligent patati patata, on va me reléguer au second rang parce que je suis une fille et Milan s'en prendra plein la gueule parce qu'il n'a pas choisis de suivre la voie pour faire une grande carrière dans les affaires.

Je me foutais bien de ce que mes parents pouvaient penser de moi, de ce que je faisais de mon avenir, j'étais heureux comme ça, dans mes études, dans ma vie, je faisais ce qui me plaisait et je faisais tout pour vivre de ça, peut importe les sacrifices. Alors je faisais souvent la sourde oreilles vis à vis de leurs reproches. J'haussais simplement les épaules. " Qu'il soit là ou non, c'est la même chose. "

"Ouai" Je finis ma clope dans le plus grand des silence, me laissant bercer par la musique. Et le silence, cassé par la musique fut la seul chose qui rythma le reste du trajet. Bientôt on arrivait au milieu des bouchon ce qui m'agaçait du plus haut point, les coup de fil de plus en plus insistant de la part de la famille aux quels on ne répondait même plus. On arrivait finalement aux pieds de l’hôtel particulier des Cseszneky. Un voiturier nous ouvrit les portes, mais je refusais qu'ils prennent mon sac. Puis on prit la direction de l'ascenseur qui nous mena rapidement à nos quartier.

Je sens déjà l'odeur de viande en sauce, spécialité de ma mère, venir se loger dans mes narines, me filant immédiatement la nausée. Pour eux, le fait que je ne mange pas de viande n'est qu'une phase, une idée que j'aurai bientôt oublié. Je trouve ça irrespectueux de leur part. Soupirant, je pose mon sac dans le hall avant d'avancer vers le petit salon d'où les voix des différents membres de la famille, ainsi que celles des invités. Je soupire, les saluant un à un poliment avant d'aller déjà me réfugier sur le balcon fumer une clope.

Nous n'attendions plus que vous Pas de bonjours, avez vous fait bonne route nan, même pas on vous attendez. Je souris simplement il ne fallait pas faire la tête face à tout ce monde. Milan prit les devant pour dire bonjour je restais un peu en retrait, observant les différentes personnes qui étaient là et qui nous fixait, je n'aimais pas vraiment ça. J'inspirais intensément puis me jetais dans la fosse au lion c'est parti pour les plus longue 24 heures de la semaine. Grand sourire, air aimable, comme on m'avait appris en bonne fille. Milan se fichait de tout ça, moi j'y arrivais pas, je leur était au moins redevable d'être en vie. Je fis le tour des convives, pour les saluer chacun leur tour, après quoi on me mit un verre dans les mains et Milan m'avait déjà abandonné.