Vendredi 18 septembre. Tu tournes en rond, tu n'as jamais aimé ce genre de week-end où il faut que tu enfiles une chemise pendant plus de trois repas différents, parmi ces gens que tu appelles " papa " " maman " " oncle " " tante " mais qui ne te ressemble absolument pas, tous proches de leur argent, de leur entreprise, de leurs carrière. Parfois, tu te demandes si t'as pas été adopté, tu comprends pas trop pourquoi t'es si différent d'eux, avec tes cheveux longs et ta manie d'aller dormir dans la forêt au moins une fois par mois, pour être en phase avec la nature. Tu souffles la fumée de ta cigarette alors que tu boutonnes les derniers boutons de cette chemise gris perle. Tu te sens déjà étouffé et tu n'es pas prêt d'arriver. Ladi doit arriver d'une minute à l'autre alors, jetant une dernière fois un oeil à cet appartement que tu quittes pour le week end, tu descends en bas du bâtiment, ton sac sur le dos, une paire de lunettes vissées sur le nez. Il est encore tôt, sept heure et demi, peut être huit, tu n'es pas habitué à te lever si tôt quand tu n'as pas cours. Tu t'adosses à un mur, allumant une nouvelle cigarette, fixant les nuages qui s'agglutines dans le ciel prenant une teinte grisâtre.
Week end familiale en perspective, et pour tout dire franchement j'étais pas vraiment enchantée de tout ça, déjà qu'habituellement s'était pas la fête mais là je sais pas j'avais l'impression qu'un truc allait se tramer et faire de se week end, un week end vraiment pourri. Il était de bonheur, quand j'ouvris les yeux pour me préparer j'avais pas le choix de me revoir de la tête au pied, J'ai passé au moins une heure pour me maquiller et me coiffer, après avoir choisis une tenue confortable pour passer prés d'une demi journée dans la voiture à conduire, mais être aussi présentable à l'arrivé. C'est difficile d'être une Cseszneky, vraiment. Je refis le tour de l'appartement avant de partir, histoire d'être bien certaine de n'avoir rien oublié, mon sac, ma valise, les clés. Je sortis mon téléphone pour envoyer un sms à Milan, mon cousin pour lui annonce mon départ, je devais passer le prendre, il était un peu l'extra-terrestre de la famille mais, il était pour moi la personne qui comptais le plus, sur qui je pouvais m'appuyais quoi qu'il arrive. Nous étions totalement opposé certes, c'est ce qui faisait qu'on se complétais si bien. Une fois arrivé devant chez lui je le voyais qui fumer, secouant la tête, il allait me faire empester la voiture. Je m'arrêtais à sa hauteur, n'éteignant pas le contact, la route allez être longue, je ne voulais pas non plus perdre du temps à descendre. "Tu m'éteins ça avant de monter.". S'était un peu hypocrite dans le sens où on allait certainement fumer une ou deux cigarette durant le voyage mais je sais pas, j'étais pas fan du fait qu'il fume avant de monter.
T'es littéralement absorber par les nuages, tu adores les regarder, te dire qu'eux, ils n'ont aucune limite pour bouger, faire ce qui leur chante. Tu ne te rends même pas compte que ta cousine s'est arrêtée juste devant toi pour te faire monter le plus rapidement possible. Tu descends ton regards sur elle alors qu'elle commence à parler. " Salut Lad " Tu souris et écrases ta cigarette avant de la mettre dans une poubelle un peu plus loin. Tu mets ton sac dans son coffre et monte côté passager. Lui embrassant la joue, tu t'attaches fixant la voiture. Encore une démonstration de richesse, mettre autant d'argent dans une voiture, alors qu'on pourrait le dépenser en choses bien plus utiles pour le monde. Tu déboutonnes le col de ta chemise et fixes la route. " Tu vas m'en vouloir si je dors ? J'ai bossé jusque tard sur un truc. "
Ce mec planait, tout le temps, il était tout le temps dans sa bulle, il l'avait toujours été, la tête dans les nuages, c'est peu-être ça qui donnait à ses peintures un trait fabuleux j'en sais rien, mais faut dire qu'au quotidien c'était parfois épuisant. Je lui rendis sa bise, attendant qu'il s'attache pour enfin décoller. On en avait pour trois heures et demi de route, si on fait abstraction des bouchons sur la route. J'avais un peu d'espoir qu'il soit bavard, mais non Monsieur voulait dormir. "Oui je vais t'en vouloir si tu dors. Qu'est ce que t'as fait toute la nuit?" Je pouvais bien dire ce que je voulais de toute façon il allait s'endormir tôt ou tard, moi aussi j'aurai bien aimé dormir encore un peu, et puis la route sans bruit j'aime pas ça. "Au moins avant de me laisser seule avec moi même, met de la musique qui t'empêchera pas de dormir, mais qui me fera pas sentir seule." On était ronchon le matin mais ronchon gentil, pas un truc plein d'amertume ou quoi que ce soit, s'était comme ça qu'on fonctionnais et puis on aurai bien notre petite guéguerre en court de route comme à chaque fois.
Ladi avait toujours été plus sur terre que tu ne l'étais. Tu faisais figure d'intru dans cette famille dont tu n'avais que le nom. Il n'y avait que Ladislava que tu supportais, que tu aimais. Le reste n'était qu'un tas de gènes que tu avais en commun, tu ne les considérais pas comme des gens que tu pouvais appeler parents. Tu soupires, branchant ton MP3 sur la poste radio de ta cousine pour lancer quelques musiques assez planantes. " Je n'ai pas dormi parce que j'bossais sur un tableau, j'dois le rendre lundi et j'ai pas fini encore, et on est coincé chez les Cses tout le week-end, donc j'suis dans la merde. " Tu joues avec une cigarette entre tes doigts, t'as envie de l'allumer, tu la regardes comme un enfant. " J'peux fumer ? Ta voiture sent la vache morte. "
J'avais accepté le monde dans lequel on vivait, où on avait grandit, je l'acceptais mais ne l'approuvait pas pour autant, je l'appréciais autant que je le détestais et je dois dire que j'aimais ça. Je sais pas de quel façon s'était possible mais tel était le cas. Mil' me donnait ses raisons, un tableau, ça m'étonnais pas de lui de toute façon. Je le laissais mettre sa musique j’espérais seulement , qu'il allait pas faire la tronche tout le voyage, mais c'est clair que les week end en famille s'était pas les meilleurs moments à passer avec Milan. "Tu me montrera en rentrant?" J'adorai ses tableaux, ils faisaient voyager. "Tu vas pas me le dire à chaque fois que tu montes dedans quand même. Et pis t'es bien content de l'avoir, la vache morte qui roule. T'aurai préféré le Jet des parents? J'crois pas alors tu te tais, tu me file une clope et après tu dors." Éternel sujet de dispute, l'argent, l'argent toujours l'argent, sans parler de son délire vegan et tout le reste. J'acceptais ses choix, mais par moment donnais j'me demandais s'il était pas née un ou deux siècles trop tard.
Tu chantonnes doucement sur la musique qui vient de se lancer, People are strange des Doors, ton groupe fétiche. T'aurai rêvé pouvoir les voir en concert, à la place, t'as passé quelques mois à venir tous les soirs sur la tombe de Jim Morrison au Père Lachaise, quand tu vivais à Paris. " Ouais, enfin, c'est loin d'être fini, c'est un truc pour un devoir, le thême, c'est la famille. Ça m'a fait marrer étant donné le contexte. Du coup, j'me suis couché à cinq heure du mat. " Tu joues avec ta clope avant de l'allumer et de lui mettre dans la bouche. Tu en prends une pour toi ouvrant un peu la fenêtre observant dans le retroviseur la ville qui s'éloigne. Tu fais des ronds de fumée les regardant s'échapper par la fenêtre.
Ses gouts en matière de musique n'avaient pas changé, toujours les même, et ça me décrochai un sourire, bien sur j'écoutais ce qu'il passait a la radio mais ces musique n'avait pas la même profondeur que celle que me partageais Milan, c'est pour ça aussi que j'appréciais faire le trajet avec lui. "Et alors ça ressemble a quoi?? Je suis au centre de ce tableau?" J'essayais meme pas de savoir a quoi pouvais ressembler son travail, parce qu'a mon avis la famille était loin d'être le sujet qui pouvait l'inspirer. Je pris la clope qui me tendait et ouvris ma fenêtre ça allait encore puait mais tant pis.
" C'est assez abstrait. Il y a pas mal de couleur, du rouge, du noir. Beaucoup de blancs aussi. Des barreaux, c'est assez tristes, un peu sombre. " Tes sourcils se froncent alors que tu lui expliques bougeant tes mains dans tous les sens. La famille est loin d'être un sujet que tu aimes exploiter, c'est même la première fois que tu le fais. " Une meuf de la promo a fait bambi, j'aurai du faire une connerie du genre, j'me serai moins prit la tête " Tu cendres dans ton paquet de clope vide fixant la route. " Et toi, toujours envie de finir à l'ONU ? "
Je soupirais, s'étais dommage qu'il voit la famille comme ça, mais bon l'âme des artistes fallait trop chercher à les comprendre de toute façon. Inspire toi que de moi la prochaine fois ça sera moins triste." Fis je en lui lançant une petite grimace. Je sais pas trop si la situation le faisait souffrir ou pas. En tout cas ça me faisait de la peine. Jusqu'à ce qu'il me sorte qu'une fille avait fait Bambi. "T'es pas sérieux là? Bambi?" Y avait des millions de façon de représenter la famille mais Bambi, autant utiliser Rox et Roucky et l'abandon de la grand - mère que Bambi quoi. Je vous dis faut pas chercher à les comprendre ses artistes ils ont tous un grain. Puis il se remit à me parler de l'ONU. "C'est bon Mil', j'avais sortie ça comme ça, j'en suis loin encore, j'ai la fondation avant tout et puis si tu veux pas t'occuper de l'entreprise qui va le faire?" Je sais bien que s'était mal barré pour que j'occupe le poste des paternelles parce qu'une fille à cette place s'était pas forcement bien vus chez les Cseszneky mais, j'allais pas laisser partir l'héritage de la famille pour essayer de sauver un monde qui peine à vouloir être sauver.