Round 100(...)000 ♥ PRIALYA

On est des gamins impossibles de s'entendre pour le bonheur de notre fille. Je nous déteste, je me fatigue de nous, tout me gonfle dans notre situation. J'en viens même à me poser régulièrement la question de savoir si nous n'avons pas été trop égoïste en gardant ce bébé, si nous n'avons pas trop pensé à notre envie plutôt qu'à ce qu'allait être sa vie avec des parents séparés qui ne font que s'engueuler. Enfin c'est pas comme si ça changeait du tout au tout, la demoiselle avait eu de longs mois dans mon ventre pour s'y habituer. Ca aurait pu être un bébé nerveux, un bébé stressé avec la grossesse que j'avais eu mais non, elle ne nous rendait pas la monnaie de notre pièce et pourtant elle devrait, on comprendrait peut être nos conneries comme ça. Je ne souris pas quand il me dit qu'il n'a pas hurlé. Ca ne suffit pas pour moi, ça ne suffit plus. Son ton a été pire que des hurlements, l'air qu'il a pris aussi. Je déteste tout ça. J'en peux plus de cette situation, de cet amour impossible qui nous bouffe tous les deux, de ce sentiments horrible d'éloignement qui se créé de plus en plus chaque jour entre nous. Pourquoi ? Parce que je suis libérée ? Parce que j'ai accouché ? Peut être... Peut être que c'est ça... Parce qu'au final je dois des comptes à Priape par rapport à Mila mais est ce que je lui en dois par rapport à moi ? Non. Il est clair là dessus, nous ne formons et formerons plus jamais un couple alors non je n'ai plus à lui rendre de compte. Je suis aussi fatiguée de devoir répondre de leurs agissements à tous les deux, à Priape et à Matthéo. Je prends quand même le téléphone de Priape et je lis les sms de Matthéo. Je l'écoute en même temps, j'ai encore les larmes qui me montent aux yeux en l'écoutant. Je suis nostalgique. Et puis je suis de nouveau énervée, tout m'énerve... « Je ne sais pas à quoi joue Matt... Je ne sais pas pourquoi il fait ça... » Il déteste Priape oui mais moi il ne me déteste pas alors il devrait comprendre que ça me pourrit la vie ce qu'il fait là. « J'aurais une nouvelle discussion avec lui, je te promets, j'en peux plus de cette situation, de la relation que vous avez. J'ai l'impression d'être la seule poule de la basse-cour pour laquelle deux coqs se battent... C'est pas le cas, je suis ni ta poule, ni la sienne, je veux que vous arrêtiez ça... Quel intérêt pour vous deux à part me pourrir la vie ? » Je suis vraiment lasse de tout cela. Je ne sais pas ce qu'il faut que je fasse pour que tout s'arrange. Est ce que ça s'arrangera un jour en même temps ? « T'as pas moyen de bloquer son numéro ? » Idée débile mais ça peut être un commencement. Je me lève de mon siège et je viens m'approcher de Mila lâchant la main de Priape. Je caresse ses petits cheveux et je dépose un baiser sur son front alors qu'elle ouvre doucement les yeux. « Oh maman t'a embêté mon petit coeur... » Le visage de ma fille m'apaise, j'ai besoin d'elle, à ce moment et pour après. C'est mon parachute à moi.

Juste laissez moi ces trois mois intact. Voilà, je voulais bien essayer de faire abstraction du reste, de la fin chaotique de notre couple, du doute de paternité qui avait rythmé le début de cette grossesse, son incapacité à le chasser lui de sa vie, son discours horrible pour m’humilier devant tout le campus lors du bal, ou encore toutes ces disputes qui n’avaient cessé de nous déchirer… Oui je voulais bien tenter d’effacer tout cela, à condition qu’on n’abîme pas le souvenir que j’avais de nos moments passés ensemble en couple, paisibles et heureux. Talya allait donc lui parler, mais elle me sermonna aussi au passage, me demandant quel était l’intérêt à par lui pourrir la vie à elle. « Je suis désolé Talya c’est pas le but… » Je ne voulais pas qu’elle s’imagine cela. « Mais Matthéo et moi, je crois que ça dépasse le cadre de votre coucherie… Y’a trop de rancœur entre nous. » Ca datait de bien avant son arrivée à Harvard et c’était moi qui avais lancé les hostilités en me foutant de Maeva. Je crois que là dessus, je ne pouvais rien dire. Si ma petite sœur avait toujours été de ce monde, j’aurais surement réagi de la même manière. Bref, j’acquiesçai ensuite : « Je vais bloquer son numéro oui… » C’était un début quoi. Talya détacha sa main de la mienne pour venir embrasser Mila qui ouvrit les yeux. « On devrait peut être appeler la puer pour réessayer de donner un bib ? » Nouvel essai pour notre petite puce. Il fallait en profiter pendant qu’elle était éveillée car avec la prématurité elle passait le plus clair de son temps endormie.

« C'est bien j'ai été assez idiote pour coucher avec mon meilleur ami et que tu veuilles le sortir de ma vie mais qui est en plus un mec avec qui tu avais des soucis avant... Talya Blackburn où l'art de faire du compliqué dans le compliqué ! » Et c'était peu dire. Ca aurait été un inconnu, ça aurait été beaucoup plus facile entre nous deux, on serait peut être de nouveau ensemble, avec des si on refait le monde et on met Paris en bouteille mais quand même, je ne peux m'empêcher d'y penser. Pourquoi est ce que j'ai craqué avec Matthéo ? En même temps, la question est bête car si cela n'avait pas été Matthéo, je n'aurais tout simplement pas fait cela et on n'en serait pas là. Le beau brun avait une grande place dans ma vie comme le dunster de père de mon nouveau petit coeur, c'était là le problème, j'avais besoin des deux pour avancer, impossible d'en évincer un. Je souris à Priape lorsqu'il me dit qu'il allait bloquer le numéro du mather, c'était un début. Quand je l'entendis parler de donner un éventuel biberon je me réjouis d'avance et je sonne directement. Une puéricultrice arrive rapidement vers notre box et comprend rapidement notre intention. « Tu tentes cher papa ? » Je l'ai déjà fait, il a la petite dans les bras, c'est une première pour lui, il en faut bien une !