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SMS de Madi à Austin
6h08 ✉ Viens chercher tes affaires avant midi, sinon j'y mets le feu. Cordialement, ton ex.
Non, je ne voyais pas pourquoi je devrais être aimable. Depuis notre retour du Summer Camp, j'avais eu du mal à ne pas passer une journée sans pleurer. La rentrée aidait bien pour penser à autre chose, mais dès que j'entendais son prénom dans une conversation, c'était terminé. Je prenais directement le bus pour rentrer chez moi et m'enfermer. Les gens trouveront ça absurde, car ce n'est " qu'une rupture " mais en attendant, ça fait mal. Et je n'en avais rien à foutre de ce que les autres pouvaient penser. Si je m'occupais réellement de leur avis, je n'aurais pas accorder une seconde chance à Austin. Jamais. Pourtant, je l'ai fait parce que j'étais amoureuse de lui et c'est ce même amour qui m'a rendu totalement aveugle. J'avais été sur la défensive au début, au vue de sa réputation. Il avait réussi à me prouver que ce n'était pas un connard.. jusqu'à ce qu'il dérape pour de bon. Vous connaissez cette sensation de trahison ? Elle vous prend à la gorge, ça serre encore et encore, on a comme l'impression d'étouffer. Notre cerveau n'a plus d'oxygène, on ne peut plus réfléchir, parler ou respirer. Cette douleur reste pendant que notre cœur est torturé de nombreuses manières. Compressé. Aplati. Frapper. Piquer. Marcher dessus et j'en passe. On continue d'agoniser tout en nous faisant ressentir les pires sensations humaines.
Aujourd'hui, je voulais que ça cesse. Que son empreinte dans mon appartement disparaisse et vivre comme je vivais avant d'arriver à Harvard : sans lui. Malheureusement, il fallait que je ne vive plus qu'avec une rupture, mais deux désormais dont la deuxième me blesse chaque jour. C'était invivable, mais même si j'y avais longuement songé, je n'allais pas partir d'Harvard à cause de ses conneries. Auquel cas, je n'aurais pas tenu un trimestre avec lui si proche de moi. Calée devant ma télévision, j'étais en pyjama entrain de regarder " la Belle et le Clochard ". À croire que j'aime me faire du mal, que voulez-vous. Mon regard divaguait entre l'écran et ce foutu carton près de l'entrée. J'avais réussi à prendre sur moi pour emballer toutes ses affaires. Vraiment toutes. À croire que les nuits d'insomnies ont du bons pour certaines choses. J'avais même mis les cadeaux qu'il m'avait offert durant les derniers Noël dedans. Hier, j'avais aussi pris rendez-vous pour me faire ôter notre tatouage. Mon seul souhait était sa disparition totale de ma vie.. mais je ne savais pas comment je réagirais une fois en face de lui..
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