J’avais pris l’avion en urgence depuis l’Arizona et de façon totalement imprévue pour assister à la conférence de presse que donnait mon père. La famille devait être présente, c’était important pour son image et je devais jouer mon rôle à la perfection. J’étais habillée d’une longue robe grise qui valait surement le salaire d’un américain moyen, maquillée sobrement et coiffée impeccablement. J’étais la fille parfaite du Massachusetts, la fille chérie du gouverneur, celle qui inspirait les familles et je devais à tout prix préserver cette image. La conférence de presse avait pour but d’inaugurer un nouvel hôpital et le fait que je fasse des études de médecine était une raison de plus pour les journalistes de venir m’importuner. Je répondu à toutes leurs questions, serrai la main de tout le monde avant de congratuler mon père à nouveau de l’embrasser sur la joue devant les caméras avant de faire une charmante photo de famille avec ma mère et lui.
Je connaissais mon rôle par cœur et je le tenais. Tout à commencer à se dégrader après la conférence de presse, les faux sourires et les poignées de mains. Nous sommes arrivés dans le manoir familial à Boston, mon père et ma mère passerait la nuit-là avant de repartir demain. Mon père s’est emporté, rien ne lui convenait, nous n’avons pas été assez convaincante pour la conférence de presse, je n’avais rien comme il le souhaitait, il était fou de rage et moi … moi je m’efforçais de rester aussi calme que possible. Il m’envoya brusquement vers le mur, geste qui me fit légèrement saigné au niveau de la tête. Alors que ma mère fermait la porte de sa chambre, il me colla une baffe violente qui me fit saigner du nez avant de m’en mettre une autre que me fendit la lèvre. Après quoi, il me regarda avec ce regard que dont j’ai tellement peur, ce regard qui veut dire qu’il n’en a pas fini avec moi avant de monter ce coucher.
Je laissai les heures défiler, j’attendais dans l’angoisse et ce n’est que vers 1h de matin que je parti de chez moi. Je devais prendre l’air sortir, d’ici et surtout rentrer avant qu’il ne se réveille. Je ne savais pas où aller alors … je me dirigeais vers une personne de confiance, Matthew était cette personne, je savais que chez lui j’étais en sécurité pour quelques heures au moins. Je m’en voulais un peu de l’importuner mais je ne savais vraiment pas où aller. Je lancer quelques cailloux à sa fenêtre en espérant qu’il réagisse et … heureusement ce fut le cas. Il me disait de ne pas faire de bruit, que son trésor dormait, je hochai légèrement la tête et l’attendais patiemment dehors. En ouvrant la porte il me demanda ce qui se passait, je n’étais pas dupe, je savais qu’il verrait ma lèvre fendue, le bleu sur ma joue et le sang à la base de mes cheveux. "T’en fais pas ça va … je peux rester un moment avec toi ? Ça ne t’ennuie pas trop ?".