Flashback Prialya - very first met

Ne pas se laisser troubler, et ne surtout ne pas profiter de la demoiselle et de la situation, ce n’était pas mon genre. A une autre époque, je ne me serais surement pas contenté de ce baiser, j’aurais profité de ce moment pour essayer de pousser les choses plus loin, quitte à lui faire l’amour sur le plan de travail… Mais je n’étais plus ce genre de gars.  Je sortis donc tout plein d’aliments du frigo et la demoiselle s’improvisa commis pour m’aider dans ma préparation. Et à peine quelques minutes plus tard, son couteau ripa sur son doigt qu’elle s’entailla. Première maladresse d’une longue série. « Ca va ? Montre moi... » m’inquiétai-je en m’approchant alors qu’elle faisait couler de l’eau sur la plaie et en prenant délicatement sa main dans la mienne pour regarder. « Je crois que mademoiselle vodka pomme devrait se tenir tranquille et laisser les couteaux au cuistot Zacharias. » J’insinuais qu’elle avait trop bu pour faire la popotte… Surement vrai. D’ailleurs après m’être assuré que sa coupure n’avait rien de méchant, je retournai devant la planche à découper et les légumes mais d’un geste un peu trop brusque, les lamelles de poivrons finirent étalées sur le sol. « Ok, le cuistot Zacharias devrait peut être s’abstenir de cuisiner aussi en fait… » pouffai-je en voyant le désastre. Je rouvris le frigo, m’emparai d’une pizza sous vide et la brandissai devant la demoiselle : « Et si je nous réchauffe une pizza ça compte comme un dîner ou pas ? »

Ma main se retrouva bien rapidement dans celle de Priape et je relevais les yeux vers lui pour avoir le verdict. Rien de grave. Quand le saignement s'estompa je pris un morceau de sopalin et l'enroulais sur mon doigt en serrant fort pour le stopper complètement. C'est Priape qui se remit à la préparation du repas mais en quelques secondes tout était par terre. « Vous êtes un joli boulet cuistot Zacharias ! Renvoyé directement ! » Je rigole et m'approche pour l'aider à ramasser. Un regard échangé quand on se relève me trouble une nouvelle fois mais il s'éloigne vite pour prendre une pizza dans le frigo. Je crois que c'est plus sage. « Ca compte pas mais c'est pas grave, tu me devras une deuxième soirée où tu auras cuisiné avant et où tu n'auras le droit de me faire boire qu'après être sûr que j'ai le ventre bien rempli ! » Il enfournait la pizza et je ne tardais pas d'aller m'avachir sur un canapé non loin de là, allongée de tout mon long j'étais pas mal comme ça. J'avais vraiment trop bu et je crois que j'aurais pu m'endormir en un rien de temps si Priape n'était pas venu m'embêter pendant la cuisson de la pizza.

J’haussais les épaules avec un sourire amusé aux lèvres alors qu’elle me qualifiait de boulet et me renvoyait sur le champ. J’avais rien à dire pour ma défense. A part, peut être, que ce soir j’étais particulièrement troublé. Trouble qui réapparut encore lorsqu’on se retrouva nez à nez après avoir ramassé mes bêtises. Dissipant le malaise en repartant à la chasse d’un dîner, j’essayais de négocier les termes de ma dette. Mais j’allais lui devoir une deuxième soirée. « C’est loin de me déranger ça… » avouai-je alors. Je m’occupais donc de notre pizza, bataillant avec les trop nombreux boutons du four alors que Talya était allée s’installer dans le salon adjacent à la cuisine. J’arrivai près d’elle quelques minutes plus tard, elle s’était allongée de tout son long sur le canapé, ses paupières semblaient bien lourdes. « Je pensais que tu tenais bien la route, miss vodka pomme. » la taquinai-je en m’approchant d’elle. « On s’endort pas, sinon j’aurais –cuisiné- pour rien. » J’attrapai un coussin sur l’un des fauteuils pour le lui lancer et l’inciter à garder les yeux ouverts.  

Deuxième soirée dans la poche et diner en train de chauffer, je ne tardais pas d'aller m'élarder de tout mon long sur le canapé en attendant Priape. J'étais amusée par la tournure de la soirée, de seule dans mon coin pendant la soirée dunster j'étais passée à la chanceuse qui s'amuse avec l'un des plus anciens dunsters de la confrérie, s'amuser étant à prendre au sens propre du terme et non au sens des cochonneries parce que malgré l'alcool on était plutôt sages, j'étais une jeune nouvelle maman ne l'oublions pas quand même. Il fit irruption dans le salon plutôt calme et je pris un coussin en pleine poire pour me réveiller. Je l'attrapais et tentais de viser sa tête mais il passa à côté se dirigeant vers un élément de décoration cassant de la maison. Heureusement Priape l'attrapa au vol, ouf j'étais sauvée. Je me redressais me mettant assise avant de lui dire : « La bataille de coussin à cette distance c'est pas pour miss vodka pomme à moins que tu veuilles assumer tous ces dégâts. » La vodka m'était montée à la tête et encore plus une fois couchée. Assise j'étais mieux. « On dirait que mettre une pizza au four t'as sauvé des yeux globuleux, j'espère que la manger m'aidera, j'avoue avoir un peu surestimer mes capacités. » La vodka me connaissait mais après huit mois de grossesse... Hum... je n'avais plus l'habitude, plus assez en tout cas. « D'ailleurs c'est prêt ? Parce que sinon je suis sûre qu'il y a des jeux ici, on peut trouver un jeu, t'as l'air joueaur comme mec. » Là le double sens de la phrase était de rigueur et mon regard taquin planté dans le sien n'arrangeait rien.

Le missile atteint sa cible qui ne tarda pas à me le renvoyer, enfin essayer... Je rattrapai in extremis l’oreiller, sauvant l’un des vases de la confrérie d’un choc fatal. « J’en connais une qui vise mieux avec des fléchettes qu’avec des coussins… » Ou alors c’était la vodka pomme… La jeune femme se redressa en me dissuadant de me lancer dans une bataille d’oreiller. Je souris et vins m’installer près d’elle sur le canapé. « Tu habites loin au fait ? Tu devrais peut être rester dormir ici pour la nuit… » fis-je alors qu’elle me confiait sentir encore les effets de l’alcool qui circulait dans son sang. « Y’a des chambres de libres ici hein… » précisai-je rapidement, me rendant compte que ma première phrase pouvait être tendancieuse et mal interprétée. Non, je ne l’invitais pas à passer la nuit dans mon lit alors qu’on venait à peine de se rencontrer et qu’elle avait trop bu… « C’est pas prêt tout de suite non… » Je venais juste d'enfourner la pizza. La blondinette me proposa donc de jouer. « Parce que me mettre une raclée aux fléchettes ça t’a pas suffi ? » Je me levai et commençai à fouiller dans l’un des placards pour en sortir un twister. J’allais avoir un gros avantage puisque Talya venait de reconnaître qu’elle était pompette. « Ca te tente ? » fis-je en étalant le tapis de jeu aux ronds colorés sur le sol.

« Aux fléchettes j'avais une carotte et surtout j'avais moins bu ! » Il fallait là qu'il comprenne qu'une soirée en tête à tête était motivante. Ce serait idiot de soutenir le contraire avec le petit jeu auquel on s'amusait à jouer depuis le début de cette soirée quand même. « Pas le premier soir voyons ! » J'hausse rapidement et plusieurs fois de suite les sourcils avant de partir dans un rire franc et sincère en l'écoutant ajouter qu'il y a des chambres de libre, qu'il se rattrape comme il peut, c'est mignon. « C'est pas très loin ne t'en fais pas, je rentrerais après la pizza. » Ou après qu'on ait passé un bon moment ensemble mais laisser ma petite Charlie trop longtemps c'était encore difficile et même si j'aurais surement la tête dans le derrière demain à son réveil, je voulais être celle qui sera près d'elle. « Je t'offre une occasion de me foutre une raclée à ton tour et t'as pas l'air décidé... » Priape ne se fit pourtant pas prier et se dirigea vers le placard pour sortir un jeu. « La je suis sûre que tu vas gagner, t'as l'air sûr de toi ! Aller jouons ! » J'étais joueuse, taquine, tout ce qu'on veut, j'aimais cette ambiance et je voulais en profiter. Qui sait, peut être que demain il ne se souviendrait plus de moi.

Oui forcément mes propos portaient à confusion, mais loin d’offusquer la demoiselle ou de la choquer, ça la fit rire. Surtout qu’elle réalisait bien vu comment j’essayais de me rattraper que je n’étais pas réellement en train de lui mettre le grappin dessus. Elle m’assura qu’elle n’habitait pas très loin, qu’après la pizza elle s’en irait. Je me félicitais intérieurement de ne pas avoir enclenché le thermostat du four trop fort. La cuisson allait durer en longueur et ça allait me permettre de passer encore un peu de temps avec la blondinette qui s’avérait d’ailleurs tout aussi joueuse que moi. Après avoir étendu le tapis du twister sur le sol, je me rapprochai du canap et lui tendis ma main pour l’aider à se relever avant de désigner la roulette qui indiquait la couleur et les parties du corps (main droite et gauche, et pied droit et gauche). « Vas-y commence, honneur aux dames… » C’était un jeu d’habilité, et avec le petit coup dans le nez que semblait avoir mon adversaire, oui je risquais fortement de l’emporter. Mais ne crions pas victoire trop vite, la jeune femme avait su me surprendre aux fléchettes, peut être que la vodka pomme ne ferait que faire ressortir davantage sa souplesse.

Cette soirée partait vraiment dans tous les sens, les situations bizarres et les remarques un peu abmigues fusaient dans tous les sens, je ne savais même plus combien de fois mes lèvres et les siennes s'étaient retrouvées collées c'était pour dire. J'avais surement trop bu, l'alcool me montait à la tête et je n'étais pas sûre de me souvenir de tout demain, ce serait bien dommage si c'était le cas. Je n'espérais pas. Je regardais Priape me proposer un twister, il allait gagner j'en étais sûre. Il me laissa l'honneur de commencer et je ne me fis pas prier, ce serait plus simple. Je tournais la roulette : main droit sur le jaune. Jusque là c'était assez simple. « A toi ! » Pour le moment j'étais confortable et je n'étais pas obligée d'adopter des positions bizarres sur ou sous Priape. Ouai ça allait être assez drôle quand il allait falloir faire ce genre de chose alors qu'on se connait à peine.