Flashback Prialya - very first met

Talya me suivit d’abord, se laissant entrainer à l’extérieur mais après quelques pas dans la ruelle elle se stoppa. Je me tournais vers elle et son questionnement, qui ne sonnait pas comme très sérieux vu qu’elle rigolait déjà à moitié, me fit rire à mon tour : « Tu peux encore faire demi tour, le bar est pas loin… Ou alors tu peux me suivre, et passer une super soirée. Faut savoir vivre dangereusement petite… » ajoutai-je avec un ton mystérieux même si d’un côté elle avait raison : on ne se connaissait pas, rien ne lui assurait que je n’étais pas quelqu’un de dérangé. Mais de mon côté, je ressentais une étrange alchimie entre nous et j’osais espérer qu’elle la percevait aussi, qu’elle me ferait confiance et qu’elle prolongerait ce moment. Enfin elle émit de nouveau des doutes lorsque je me proposais de cuisiner pour elle : « Je te prendrais comme commis de cuisine. Tu pourras vérifier tous les ingrédients que j’utilise et t’assurer que je ne verse aucun poison dans ton assiette… » rétorquai-je avec amusement. « Bon allez miss vodka, c’est par ici le restau. » indiquai-je en attrapant sa main pour qu’elle se remette à avancer, tournant au coin de la rue. Quelques mètres plus tard, on arriva devant la devanture du bâtiment : les lumières étaient éteintes. J’haussais les épaules et me retournais vers la jeune femme : « Prête à te faire empoisonner par un vieux membre profiteur de la DH ? »

« Petite ? » Il me pique et je finis par avancer avec lui. Je ne suis pas petite, je ne suis pas l'une des demoiselles qui arrive ici sans bagage, j'ai laissé ma vie derrière moi, une vie déjà bien remplie, un bébé comme seul témoin, un bébé comme étant tout ce qu'il me reste. Je ne veux pas l'évoquer, je ne veux pas parler de tout ça maintenant et encore moins alors que je viens juste de le rencontrer. « Si t'as la chance de me connaitre plus, tu sauras que le danger ne me fait pas peur ! Parce que oui c'est une chance ! » Je lui fais un clin d'oeil et on finit par se retrouver devant le restaurant, tout est éteint, tout est fermé, je ne peux retenir le rire qui me vient droit du coeur. « Tu pensais vraiment que ça pouvait être encore ouvert ? » Priape fit le même constat que moi mais il était bien décidé à ce que je le suive jusqu'à la dunster. Je regarde mon téléphone rapidement, aucun appel, mon bébé va bien, du moins je l'espère, mais avec ma mère je n'en doute pas. Mon visage est surement devenu beaucoup plus sérieux en se posant sur le téléphone, j'espère qu'il ne l'a pas remarqué ou pas trop. « Je te suis ! » Dis je avec entrain bien qu'il soit difficile de passer de l'inquiétude d'une très jeune maman et l'entrain de passer une belle soirée en oubliant un peu le reste. « A la dunster on ne sera pas seule, tu ne pourras pas faire ce que tu voudras, c'est rassurant... » Je me rapproche de lui alors qu'on marche pour lui donner un petit coup de coude sur le côté, je le taquine.

Le petit clin d’œil qui accompagnait sa réflexion me fit sourire. « Je n’en doute pas… C’est une chance que j’ai bien envie de saisir. » L’opportunité d’apprendre à la connaître plus, après ce début de soirée sur ton de rigolade et taquineries, je ne pouvais qu’avoir envie de la découvrir. Enfin une fois devant le restau, je dus me rendre à l’évidence : ça ne se ferait pas autour d’une bonne table. Talya ne manqua pas l’occas de se moquer. « J’ai perdu la notion du temps à partir du moment où t’as accepté d’être ma bizut payeuse de verre… » confiai-je en riant à mon tour. Parce que vu l’heure, ce n’était guère surprenant que les portes du restau soient closes. Je lui proposais l’option B : un petit repas improvisé à la DH. J’avais perdu aux fléchettes, j’allais honorer ma dette. Le regard de la blondinette se posa sur son portable, changeant un instant. Est-ce qu’elle regardait l’heure ? Est-ce qu’il était trop tard pour qu’elle me suive ? « Ton carrosse va se changer en citrouille c’est ça ? » la taquinai-je bien que minuit soit déjà bien passé. Mais la demoiselle accepta finalement de me suivre, ajoutant qu’au moins à la dunster, on ne serait pas seuls, taquinerie accompagnée d’un petit coup de coude. « J’ai l’air d’un sociopathe à ce point ? » fis-je alors en affichant une moue exagérément vexée avant de rire.  

« Le gout du danger.... J'aime ça ! » Il ne me connait pas après tout mais a envie de me connaitre plus, comme j'ai envie d'en faire autant. Qu'est ce qu'il se passe entre nous ? Il y a cette alchimie naturelle que je ne sais expliquer et qui m'effraie mais pas assez pour tout stopper et rentrer chez mes parents comme une enfant affolée parce qu'elle vient de faire une bêtise. « Je suis à ce point déboussolante ? » Lui demandais je en plantant mon regard dans le sien comme pour encore plus lui faire perdre pied. Si c'est possible bien sûr. Il vient ensuite à me surprendre quand je regarde mon téléphone et voit mon expression changer. « Non je me demandais plutôt si le prince que j'ai devant moi n'allait pas bientôt se retransformer en crapaud. » J'éclate de rire, c'est mieux de lui sortir une bêtise comme ça que de lui dire la vérité. Il prendrait surement ses jambes à son cou si il savait pour mon bébé de quelques semaines non ? « Pas à ce point mais je suis une femme importante moi, j'ai des responsabilités, je ne voudrais donc pas laisser dans la galère tout ce petit monde qui compte sur moi ! » Est ce que j'essaye de lui faire peur ? Est ce que j'essaye d'introduire que je suis maman ? A voir...

« Toi ou la vodka pomme… Va savoir ce qui m’a déboussolé… » répondis-je, mon regard défiant le sien avec un certain amusement, pas vraiment décidé à la laisser me troubler davantage. Elle me plaisait c’était certain, elle l’avait forcément déjà remarqué, pas la peine d’en rajouter en le verbalisant ouvertement. Et puis si elle regardait l’heure, c’était peut être parce qu’elle commençait à se lasser de moi non ? Elle plaisanta en expliquant qu’elle se demandait juste si j’allais me transformer en crapaud. « Normalement je suis immunisé grâce à mon bisou de la chance de tout à l’heure… » rigolai-je pour tout réponse. On avançait vers la dunster, malgré les réticences de la jeune femme. « Des responsabilités tu dis ? Ce soir tu peux bien t’amuser un instant et profiter non… » Ha ces dunsters, trop sérieuses… Enfin j’étais loin de me douter à quel genre de responsabilité la phrase de la blondinette faisait référence. Et en arrivant devant le bâtiment des jaunes, je lui demandai : « Alors tu viens manger un morceau ? Promis, j’essayerai de pas t’empoisonner… »

« L'air frais de l'europe de l'ouest surement ! » Je lui adresse un clin d'oeil. Un doux mélange des deux propositions le fait surement perdre pied comme je suis un peu en train de me laisser aller à mon tour. J'apprécie vraiment sa compagnie et ça me fait peur. « Si jamais je vois certaines de tes pustules vertes commencer à réapparaitre, je crois que je pourrais recommencer pour t'éviter la transformation... Par contre si ça commence par les yeux globuleux je ne suis pas sûre de savoir faire la différence entre la transformation et les effets de l'alcool. » Parce que oui avec tout ce qu'on avait ingurgité et malgré les bons effets du petit air sur notre visage, on commençait sérieusement à avoir les yeux brillants. « Je suis bien décidée à ce que ce soir soit la première soirée d'une longue liste ! Alors qu'est ce que t'attends pour qu'on rentre ? » J'étais dunster oui, j'étais brillante oui, mais il fallait remercier papa et maman de m'avoir donné quelques facilités me permettant de vivre l'adolescence, la jeunesse que je n'ai pas vraiment eu en me rangeant très rapidement du côté des femmes amoureuses et mariées. Op pas une minute de plus sur le pas de l'entrée, je poussais la porte de la maison de confrérie et me dirigeais vers la cuisine prenant rapidement place assise sur le plan de travail attendant que les aliments arrivent à moi pour aider Priape.

Je me mis à rire lorsque la demoiselle décrivit de manière assez imagée ma future transformation en crapaud. Et c’est dans cet esprit bon enfant et bien guilleret, l’alcool ingurgité aidant surement, que l’on arriva devant les locaux de notre confrérie. Je lui demandai si elle était sûre de vouloir me suivre, prêt à lui préparer à manger même si ça ne risquait pas d’être le repas du siècle. Finalement, elle n’hésita pas à pénétrer dans le bâtiment, fonçant directement aux cuisines. Perchée sur le plan de travail, je lui lançai un petit sourire avant d’aller plonger la tête dans le frigo à la pêche aux aliments et puis dans le but aussi de me rafraichir la tête que la blondinette avait un peu trop tendance à me faire tourner depuis le début de la soirée. Mais mon regard se porta sur la gelée à la menthe entreposée sur l’une des étagères du réfrigérateur. De mon index, je vins m’en étaler un peu sur les joues avant de m’avancer vers Talya en annonçant : « Les pustules vertes font leur apparition je crois… » Façon détournée de réclamer un autre bisous de ma princesse de la nuit ? Oui j’avoue, ce n’était pas très subtil et la gelée sur le visage c’était pas franchement agréable. « Dépêche toi, la prochaine étape ça sera les yeux globuleux sinon… »

Je n'avais pas vu le manège arriver mais Priape était très fort. A peine perchée sur le plan de travail qu'il se mettait déjà à faire des siennes. Il s'était étalé de la gelée à la menthe sur le visage pour simuler les pustules, c'était drôle. « Dépêche toi de venir là, je ne voudrais pas préparer le repas pour un crapaud ! » Il s'approcha rapidement se plaçant entre mes jambes qui retombaient le long du plan de travail et s'approcha. Ce fut au dernier moment que je sortis mon super torchon magique que j'avais pris non loin de là et que j'essuyais tout ce qu'il avait sur le visage. Puis avec un sourire satisfait je lui dis : « C'est mieux comme ça... Et pour les yeux globuleux, je te rassure c'est déjà fait... » Brillants, humides, tout ce qu'il veut mais pas normaux. Il allait s'en aller tout penaud mais je n'avais pas dit mon dernier mot, je pris sa main et l'attirai à nouveau vers moi. « Attends je crois qu'il en reste un peu là. » Je déposais mes lèvres dans le coin des siennes avant de glisser bien au milieu fermant les yeux pour savourer ce contact qui me transportait aussitôt me faisant complètement perdre pied. Comment il s'appelait déjà ? Ah oui Priape. Il était fort.

Je la connaissais depuis quoi ? Quelques heures seulement ? Et me voilà déjà en train de lui réclamer un bisous… Je vins me placer entre ses jambes, prêt à recevoir mon baiser salvateur, un sourire amusé aux lèvres et une lueur de malice dans les yeux. Mais la demoiselle sortit un torchon pour retirer la gelée de menthe. « Hey, mes pustules ! C’est pas du jeu ! » protestai-je avec un petit rire, rire qui redoubla quand elle fit remarquer que pour les yeux globuleux c’était trop tard. « La prochaine étape c’est le coassement fait gaffe… » plaisantai-je. Mais finalement, elle prit soin d’effacer les dernières traces verdâtres de la gelée d’une manière bien plus agréable, ses lèvres venant s’en saisir au coin des miennes pour glisser finalement au centre, se changeant en baiser… Ma bouche se fit un peu plus pressante sur la sienne, profitant de ce contact un peu plus poussé que le trop rapide baiser échangé tout à l’heure au cours de notre partie. Mes mains s’ancrèrent un instant sur ses hanches avant de finalement, réussir à me détacher d’elle. Mon regard croisa le sien, également allumé de cette lueur particulière. L’ébriété ou le baiser ? Va savoir ce qui en était la cause. « Merci de m’avoir sauvé… Ca va mieux mes yeux là ? » Dans tous les cas, c’était l’une des premières avec qui je me sentais aussi bien, aussi vite, depuis de longs mois… Et d’un autre côté, je ne voulais pas tout gâcher en précipitant les choses, en profitant de son état légèrement alcoolisé. Je fis donc un petit pas en arrière, avant de retourner m’activer dans le frigo, j’avais un repas à préparer moi.

L'alcool me fait surement faire des bêtises et c'est comme ça que mes lèvres se retrouvent à se presser sur celles de Priape. Mon dieu qu'est ce que je fais avec cet homme que je ne connais que depuis quelques dizaines de minutes. « J'espère que la pendule qui sonne l'heure de rentrée te sauvera avant que je ne t'entende coasser. » Parce que cela n'avait rien de sexy. Je descendis du plan de travail une fois qu'il fut écarté. « Les yeux sont... » J'hausse les épaules, à lui de voir ce qu'ils sont, il n'a qu'à regarder les miens pour voir l'état des siens. Il voit cette petite lueur non ? Il se dirige vers le frigo et sort quelques poivrons, des tomates des oignons, du poulet. « Tu veux me préparer un festin ? Je crois qu'il y en a assez là ! » Je prends un couteau et je commence à évider les poivrons et les couper en petites lamelles mais paf le couteau rip, surement à cause de l'alcool et c'est le doigt que j'entaille plutôt que le poivron. « Merde. » Je file vite le mettre sous l'eau.