Priape ‡ Are you with me?

A force de jouer avec le feu… Voilà on s’était brulé. De dire qui de nous deux avait perdu ou gagné, c’était désormais le dernier de mes soucis. J’étais encore troublé de cette union brulante de nos lèvres, confus aussi, me demandant mentalement où cela aurait pu nous mener si il n’y avait pas eu ce gars, cet infirmier qui de son arrivée dans la pièce avait brisé ce rapprochement entre nous. Je m’écartais, Zoïa me repoussait et elle acquiesça que oui, on devrait vite retourner à notre taf. Je m’avançai jusqu’à mon casier, commençai à m’emparer de mes affaires, écoutant distraitement la suggestion de la rouquine concernant l’arrosage caféiné que nous allions devoir fournir au soignant pour l’intimer au silence. C’était que des secrets, des moments d’intimité, de complicité qu’il nous fallait garder pour nous, il commençait à y en avoir de trop. « Je te fais confiance pour le faire taire… » Ma tête vrilla un instant pour lui jeter un regard, elle était déjà complètement rhabillée. Son bip retentit à cet instant et elle fila en courant après m’avoir demandé de la rejoindre dans la chambre d ’Emma. Je finis rapidement d’enfiler une tenue propre avant de courir à mon tour jusqu’à la chambre de notre vomisseuse. « Qu’est-ce qui se passe ? » demandai-je le souffle court en m’approchant du lit au chevet duquel Zoïa avait déjà pris place. Mon regard scruta le scope pour y lire les constantes de la petite, attendant que ma collègue me dresse un résumé succin de la situation.

J’arrivais dans la chambre et analysais de coups d’œil rapides la scène qui se déroulait sous mes yeux : Zoia au chevet de la petite notre patiente secouée de soubresauts. La rouquine était déjà en train d’injecter de quoi faire cesser les convulsions, s’occupant de l’enfant et me demandant de mon côté de me charger de faire le point sur les constantes et les antécédents. Je m’approchai du scope, relevai le pouls, un peu accéléré vu la crise, la sat, un peu diminuée pour la même raison… Puis je vérifiais la tempet, et saisis aussitôt le dossier pour checker les antécédents de la gamine pendant que ma binôme la maintenait sur le côté.  « Je vais remettre en doute ton diagnostique, mais elle chauffe là, elle a 40, et puis elle a aucun antécédents d’épilepsie… C’est surement une crise convulsive hyperthermique. » Un bilan complet nous éclairerait surement sur qui de nous avait raison. L'urgence, c'était qu'elle aille mieux, et déjà les mouvements saccadés de la gosse commençaient à se calmer, pouls et sat se normalisaient grâce à l’injection faite par Zoïa. « Refaites un bilan complet, oubliez pas les hémocs… » fis-je en me tournant vers l’infirmière en charge de la petite. « Ca a l’air de se calmer là… Je vais lui programmer un EEG et une ponction lombaire. Je te laisse avec elle… » Puis avant de m’enquérir de ces tâches, je m’approchai de Zoïa, posant un instant ma main sur son bras en lui soufflant : « Je persiste mais t’aurais vraiment fait une bonne pédiatre… » fis-je avant de la relâcher. J’étais sincère, la façon dont elle avait gérer cette urgence sereinement et sans panique, cela le prouvait complètement. Emma était encore un peu confuse, mais Zoïa était parfaite avec elle, elle n’avait nullement besoin de toi. Je filai donc programmer les examens complémentaires, laissant la rouquine rassurer notre petite patiente et la surveiller de près...