I'm not afraid of you ! # ALEXANDER

Aaaaaaaaaah, enfin les vacances. Putain, j'les attendais depuis un moment parce que ça voulait dire, plus d'examen et surtout : bonjour l'Arizona. Cet été allait être une vraie bouffée d'oxygène. J'allais pouvoir me ressourcer et faire ce que j'aime plus plus : la fête. D'ailleurs, ce n'était que le premier jour et je savais déjà que ce soir, j'me prenais une cuite avec ma meilleure amie Emma. J'avais fait un tour du camping pour prendre mes repaires et j'avais fait peur à tout le monde avec mama pour avoir la tente la mieux placer. Genre, c'est nous qui commande. J'avais aperçu Alexander poser ses affaires dans un chalet avant de repartir. Le mec ne se refusait rien à ce que je voyais. Du coup, j'avais vite jeté les miennes dans ma tente, attrapant au passage un pistolet à eau que j'avais apporté avant de courir vers son chalet. Une fois à l’intérieur, je ne savais pas quoi faire en réalité. Aha, la grosse débile. En fait, si je renversais tout, il allait tout me faire ranger. J'le connaissais le coco. Mais bon, fuck, il est plus mon chef après tout, nan ? Alors après réflexion, j'attrapais son sac de fringue encore rempli pour tout vider sur son lit. Je riais comme une dinde, surtout en voyant un short (de bain?) bariolé et super moche. Je retirais mon short pour l'enfiler. J'attrapais ensuite mon portable pour lui envoyer un sms en masquant mon identité. J'étais certaine qu'il allait venir. J'étais prête avec mon pistolet à eau dans les mains et quand il fit son apparition je le canardais sans pitié. « TU ES VAINCU STRUDWICK ! » criais-je en imitant un rire diabolique.

Qui disait Summer Camp disait forcément des maillots de bain un peu partout. Hell yes, j'aimais ça. En fait, ça allait être comme le Spring Break... mais en plus long et plus retenu, évidemment. Mais pas pour moi, heureusement. En fait, je comptais bien m'éclater comme pas possible, coucher avec les filles que je voulais et puis profiter du soleil Arizonnien. Ouais, ça allait promettre. Et puis merde quoi, j'avais pris un chalet, j'avais le top du confort et fuck le reste. Quoiqu'il en soit, il me fallait une bière et bien fraiche là, du coup j'étais sorti pour aller à la buvette et me faire servir. Sauf qu'une fois là-bas, à peine la bouteille dans les mains, je recevais un SMS assez weird, ce qui me contraignait à me déplacer, une fois encore, pour faire le chemin inverse. Une fois que j'arrivais sur mon lieu d'habitation pour les deux mois à venir, je recevais genre plein d'eau d'un coup, sans prévenir genre YOLO. Et je remarquais très vite qu'il s'agissait d'Alaska. La keukine. Feignant alors d'être comme touché par balle, je posais mes mains sur mon torse, faisant des bruits de presque-mort. « Ugh oh daaaaah, tu m'as touchéééé je meuuuurs » Et je tombais au sol, face contre terre, faisant donc le mort.

Dès le moment où Alexander avait passé la porte de son propre chalet, je l'avais canardé avec le pistolet à eau que j'avais dans les mains. Aucun pitié pour lui, je vidais totalement le pistolet en criant, hurlant même telle un vraie guerrière. Il n'a aucune chance face à moi, j'étais trop puissante. Aha. Puis j'avais un total look avec son short de bain sur moi, alors à mon avis, rien que ça, ça devait lui piquer les yeux. Je me mis à rire comme une gamine quand il se prêta au jeu en devenant un superbe acteur. Il mit ses mains sur son torse en faisant des bruits bizarres. « Ugh oh daaaaah, tu m'as touchéééé je meuuuurs » Puis, il s'effondra face contre terre au milieu de son chalet. « Noooon, ALEXANDER ! » m'exclamais-je en jetant mon pistolet à eau par terre et en courant vers lui, m'agenouillant à ses côtés. Je passais mes mains sous lui et j'le retournais comme une crêpe pour qu'il soit sur le dos. Lui il faisait toujours le mort. Aha, j'étais certaine qu'il en profitait ! Je me penchais vers lui pour poser mon oreille sur son torse pour entendre son coeur battre. Je mettais mon visage au dessus du sien par la suite alors qu'il avait les yeux fermés. « Alexander, j'peux pas te faire du bouche à bouche parce que en fait, tu respires toujours ! » chuchotais-je alors.

Non mais okay, c'était une façon de voir les choses. Entrer dans MON chalet, me tirer dessus à l'aide d'un pistolet à eau et, je suppose que c'était elle du coup, m'envoyer un sms pour me rapatrier ici et faire son petit numéro juste décrit au dessus. Ouais non, c'était clairement les vacances, ça se voit. Et Alaska était clairement du genre à en profiter. Et c'était mon short qu'elle portait là non ? Fock quoi, elle a même fouillé dans mes affaires, la saloperie. Tombé face contre terre, je faisais le mort pour rentrer dans son jeu et du coup, elle rentrait elle aussi dans la petite comédie que je venais de faire. Accroupie à côté de mon corps, elle me retournait et moi, j'en profitais pour fermer les yeux. Ouais non, les morts n'ont pas les yeux ouverts. Et puis je la voyais pas faire des trucs là sauf qu'à un moment, je sentais son souffle près de mon visage et là, je l'entendais me parler. Fallait pas que je me mette à rire sérieux, non, non. « Attends, j'arrête de respirer » chuchotais-je avant de retenir mon souffle. Ouais, au moins là elle pourra faire mon bouche à bouche parce que j'étais mort. Ou presque mort. Whatever.

La situation était tellement drôle. Je n'étais pas aussi bonne actrice qu'Alexander, personnellement, j'arrivais difficilement à garder mon sérieux. Lui, il faisait le mort et j'crois que j'allais lui décerner une médaille, c'était genre LE rôle de sa vie j'pense. Ça allait lui ouvrir toutes les portes du cinéma américain, si si. J'étais désormais accroupie à ses côtés, je l'avais mis sur le dos et lui ne bougeait toujours pas. Je ne pouvais pas m'empêcher de rire, on était ridicule et sobre. Bon si il est mort, j'lui fais du bouche à bouche. Easy. Enfin, j'ai jamais fait de bouche à bouche moi. Je pose mon oreille sur son torse et je me redresse au dessus de lui pour lui dire en chuchotant que je peux pas lui faire de bouche à bouche tant qu'il respire. Bun oui, c'est pas comme ça que ça marche hein. « Attends, j'arrête de respirer » dit-il avant de retenir sa respiration. Je ne peux pas m'empêcher de glousser en voyant sa tête. Je pose doucement une main dans ses cheveux et avec mon autre main je tire sur son menton pour lui ouvrir la bouche. « j'espère que tu t'es brossé les dents au moins ! » dis-je en riant avant de poser mes lèvres sur les siennes et de souffler. Aha. Un peu de naïveté dans ce monde, ça fait pas de mal.

Les délires partis de rien restent souvent les meilleurs. Et si je ne m'attendais pas à ça à la base, et bien visiblement c'était suffisant. Je m'éclatais à faire le mort et à voir comment cette dernière allait réagir. Alaska n'était pas du genre super sérieuse dans son genre et les conneries allaient souvent de paire avec nous. Mais c'était le mieux de notre relation, n'est-ce pas ? Allongé sur le dos, son visage proche du mien, je m'arrêtais de respirer comme convenu afin qu'elle me fasse du bouche à bouche. J'esquissais un léger sourire avant que ses lèvres ne touchent les miennes. Et du coup, je rentrais dans le jeu encore une fois. Ouvrant grand les yeux, sourire sur les lèvres, je la repoussais légèrement pour pouvoir me redresser. « Alaskaaaa ! Tu m'as SAUVÉ la vie ! YOUHOUUU » Même si, techniquement, c'était elle qui m'avait tué aussi. Paradoxal comme situation.

Haaan j'étais en train de faire du bouche à bouche, comme dans les films ! Ouais, j'étais en train de lui sauver la vie. Ouais, c'était moi qui l'avait tué avant avec mon super flingue à eau atomique. Bah quoi ? Notre scénario n'était pas encore totalement au point, mais j'étais certaine que ça allait faire un carton ! On était beau et jeune, le succès nous attendait ! Bon, j'débloquais complétement, et je mettais ça sur le dos de la chaleur, j'étais vraiment pas habituée à ça alors quand ça me tapait sur la tête, ça me faisait pas de bien au cerveau. Une fois le bouche à bouche fait, Alexander me repoussa doucement, une sourire sur les lèvres. « Alaskaaaa ! Tu m'as SAUVÉ la vie ! YOUHOUUU » Mon visage s'illumine instantanément. Ouais, c'est moi qui a fait ça ! Je lève les bras en l'air, les poings fermaient. « Weeeeeee are the chammmmmmmmpions » commençais-je à chanter en fermant les yeux. Je me levais soudain, tout en continuant de chanter et je montais sur son lit pour le final, les bras écartés en l'air. « of the wooooorld » qui en réalité, n'était pas du tout la fin, je connaissais juste ses deux paroles de la chanson de Queen. Pas grave. Je me mis à rire en le regardant. « C'était comment ? » lui demandais-je avec un large sourire. Aller Strudwick, ne brise pas une grande petite fille comme moi, dis-moi que c'était super. Je me mis à sauter sur son lit, faisant rebondir ses affaires. Je remarque un t-shirt star wars assez cool, du coup, j'enlève mon propre t-shirt et je passe le sien. TROP LA CLASSE LA MEUF ! Et je me remets un sauter sur le lit comme une gamine de sept ans, donnant des coups de pied dans ses fringues pour les lui envoyer dans la gueule. « Il neeeeeeeige ! »

Non mais j'étais mort et j'étais revenu à la vie, comme ça, en un claquement de doigts. Ouais bon, pas tellement... en un bouche-à-bouche en fait. Et même si c'est elle qui m'a tué, c'était elle qui m'avait sauvé et je lui en revaudrai toute ma vie. Faut pas croire, l'eau ça peut tuer ! Y'en a bien qui se noient, ça aurait pu être mon cas. Alors je la regardais faire son petit tour d'honneur, finissant debout sur mon lit avec les bras en l'air. « Peut mieux faire » Non mais ouais, la dernière note était plus haute normalement donc bon, elle a de quoi s'améliorer mais c'était quand même pas mal. J'applaudissais la demoiselle pour l'encourager à aller dans cette voie. Puis la voilà qui fait la folle, sautant et foutant le bordel dans mes affaires. Ouais bah fuck, je rangerai pas. J'aime pas ranger en vrai. J'attrapais au vol tout ce qu'elle me balançait avant de lui dire « Meuf, t'es chaude là, en vrai tu veux pas t'appeler Californie ou Floride ? Non mais parce qu'Alaska, ça t'va plus trop » disais-je en me relevant, la rejoignant sur le lit pour aller choper le t-shirt qu'elle portait, le lui retirant donc de façon habile mais.. quand même un peu maladroite. « C'est à MOI » Je souriais comme un con avant de l'enfiler par dessus celui que je portais.. ouais non, mauvaise idée puisque du coup, j'avais deux t-shirts taille colle-au-corps sur moi. Duh.

D'accord, j'en avais un grain. Mais lui... il était vraiment pas mieux les gars. Il était peut-être même pire que moi quand on regarde bien la situation. Mais en même temps, c'était ce qu'il y avait de bien avec Alexander, c'était sans prise de de tête et c'était facile de s'amuser avec lui. J'étais tellement contente de moi après lui avoir fait du bouche à bouche que je m'étais mise à chanter bien fort une chanson de Queen. Enfin, ce que je connaissais de cette chanson. Je pouvais faire ressortir mon accent anglais et lui casser les oreilles, j'étais certainement qu'il n'allait pas m'en vouloir plus que ça. Et j'avais eu raison, je n'avais pas eu de reproche ou de remarque désobligeante. « Peut mieux faire » Comment ça ? J'étais debout sur son lit et je baissais mes bras pour les croiser. « T'es juste jaloux de mon talent artistique Alexander ! » Mais j'oublie vite sa remarque quand il m’applaudit. Je le salue comme une artiste avant de me remettre à sauter sur le lit. Je lui jetais ses affaires à la figue, j'aimais bien mettre le bazar, surtout dans les affaires des autres. Je m'arrête aussitôt quand je trouve un t-shirt trop cool et j'le passe sur moi. Voilà, je suis Alexander Strudwick et ça me fait bien rire. « Meuf, t'es chaude là, en vrai tu veux pas t'appeler Californie ou Floride ? Non mais parce qu'Alaska, ça t'va plus trop » Euh. Dude, t'es serieux là ? Je ne m'arrête pas pour autant de sauter sur le lit. « Californie, Floride... c'est moche ! T'as pas mieux ? » lui demandais-je simplement. Alaska ça m'allait plutôt bien je trouve. « Tu préfères quand je suis en mode glaçon ou en mode braise ? » lui demandais-je ensuite un peu à bout de souffle. Oui oui, la meuf fait du sport, mais sauter sur un lit pendant cinq minutes et elle en peut plus. Alexander se lève pour me rejoindre. Je lui sourie comme une idiot, jusqu'à ce qu'il me retire son t-shirt en m'arrachant quelques cheveux au passage. Je grogne de douleur et j'me retrouve en haut de bikini. « C'est à MOI » Je m'arrête, posant mes mains sur mes hanches en le regardant. Il passe le t-shirt par dessus celui qu'il porte déjà. Je pose une de mes mains sur mon front et je tourne doucement la tête de gauche à droite quelques secondes avant de rire. « Bun t'es moche avec... puis là on dirait une saucisse ! » dis-je en attrapant le tissus, tirant légèrement dessus et en le lâchant comme si ça avait été une élastique de slip.

Quoi ? J'ai pas un pet au casque moi, je suis parfaitement bien et parfait. C'était un fait et elle devait quand même être au courant qu'elle trainait avec la perfection masculine. Ouais bon, peut-être pas aux yeux de tout le monde, surtout les petites vierges effarouchées qui cherchent à trouver le prince charmant à tous les coins de rue. Ouais non, moi j'étais pas comme ça, au contraire. L'opposé. Presque le bad boy. « Même pas en rêve ! J'suis sûr j'peux faire carrément dix fois mieux que toi DAAAAH » Mais j'avais quand même applaudi parce que j'étais pas bâtard. Fallait quand même avouer qu'elle avait fait une belle performance. Et puis elle venait me piquer un de mes t-shirts, prétendant être moi. Ouais non, moi pas content. « CALIEEEENTE » disais-je en répondant à sa question, optant alors pour la chaleur à la froideur. « Oh on peut t'appeler Louisiane, Texas, ARIZONA ! Fais ton choix, ça sera ton nom d'été » Bah ouais, on peut pas continuer à l'appeler Alaska en fait, parce qu'elle est quand même chaude et Alaska = froid. Quoiqu'il en soit, je l'avais rejointe sur le lit et je lui avais retiré le t-shirt qu'elle portait pour l'enfiler par dessus celui que je portais. Baaaad idea. Après le clap du t-shirt relâché contre ma peau, je me laissais tomber sur le lit, le regard rivé sur elle qui était encore debout. « Eh ! C'est bon les saucisses, t'as quoi contre les saucisses ? HEIN HEIN ! Ça s'trouve je suis délicieux tu sais même pas » Non mais là j'avais trop chaud en fait donc je me redressais, assis pour retirer le t-shirt, finissant même par retirer les deux au final qui étaient collés l'un à l'autre. Ouais bon, torse nu, c'est pas trop grave, il fait trop chaud.