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T'as pas à m'remercier. Tu sais bien que j'viendrai toujours te sauver, mais.. Faut qu'ça cesse. J'commence à peine à me faire à l'idée que t'es plus là.. Si j'dois te voir tout le temps, ça sera pas possible. Tu comprends? Vous étiez tous les deux dans la même putain d’école, vous aviez tous les deux des cours dans le même putain de bâtiment. Vous passerez votre temps à vous voir. Du moins, vous apercevoir. Mais ce n’est pas le plus important. Ce que tu retiens c’est qu’il se fait à l’idée que tu n’es plus là. Toi, non. Tu n’y arrives pas. Tu pleures chaque soir, seule dans ton lit. Tu regrettes amèrement tout c’que t’as pu faire, dire. Tout ! Te pinçant les lèvres, tu tournes la tête pour le regarder, essuyant tes joues noyées de larmes d’un revers de la main. Puis timidement, tu hoches la tête. Ouais.. Tu m’manques Warren. Moi j’y arrive pas. prononces-tu difficilement en sentant un nouveau nœud au fond de ta gorge. Un nœud qui s’amplifie à la suite des paroles du Winthrop. C'est la seule fois. Après, tu... tu t'trouves un endroit à toi, ok? La voiture accélère, te donnant un haut le cœur. Tu plaques ta tête contre l’appui-tête, remontant la couverture sur tes épaules. Les yeux fermés, la gorge sèche, tu n’arrives pas à répondre, soulagée à l’idée de rentrer chez toi. Chez lui. Chez vous. Non, chez lui. On est d'accord, cette fois? Il ne veut pas de ton silence mais bel et bien une réponse concernant ce point-là. Tu hoches de nouveau la tête. Ok. murmures-tu en serrant les poings fort contre toi. La voiture prend encore de la vitesse et tout reste silencieux. Tu ne sais pas combien de temps le trajet prend.. tu n’as toujours pas retrouvé la notion du temps. Tu n’as rien retrouvé du tout, de toute façon. La voiture s’immobilise enfin dans l’allée de l’immense maison, juste à côté de la piscine. Tu ouvres aussitôt la porte et sors du véhicule, pensant pouvoir faire quelque chose seule. En vain. Tu te prends les pieds dans la couverture et t’étale sur le sol, gémissant en peinant à te soulever. Putain d’sa mère ! grognes-tu en posant ta main sur ta joue légèrement éraflée qui avait rencontré le sol caillouteux.
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