BEEZEL | you told me that you'll never want that, i get that.

Aaah, décidément, il ne comprenait pas les joies du camping. Il ne comprenait pas que ce n'était pas une affaire de se salir les mains ou d'inconfort, mais des souvenirs créés autour des petites galères et de la solidarité. Que c'était drôle de faire ça avec ses amis, qu'on aime ou pas camper, pour le plaisir de se retrouver tous ensemble dans des situations qu'on ne vivrait pas au quotidien. T'as souvent été campé plus jeune, étant les seules sortes de vacances pas trop chères que vous pouviez vous permettre, et t'en gardais des tellement bons souvenirs. C'était pas grave, t'irais camper toi et Lily-Rose, toutes seules, quand elle sera un peu plus grande. « Je n'y compte pas. » Tu avouais en riant un peu, avant que vous parliez de chalet. Tu soupirais doucement devant sa réponse, grattant doucement ton crâne. « Ok, ok... Si ça peut te faire plaisir. » Tu répondais, souriant doucement. T'avais toujours eu un rapport compliqué avec l'argent, et même si t'aimais les cadeaux par milliers, ça devenait plus difficile maintenant et tu ne pouvais pas le laisser répondre à tous les besoins de Lily-Rose de lui-même. Mais des vacances... Pourquoi pas. Tu haussais ensuite un peu tes épaules. « De toute manière, vous serez obligé de vous côtoyer. » Puisqu'elle était un peu ta meilleure amie et qu'il était un peu le père de ta fille. Tu levais ensuite tes yeux en l'air en souriant, le laissant t'entrainer à l'intérieur. « 'Devient pas alcoolo quand-même, t'as pas besoin de plus de problèmes. » Tu prévenais, telle la sage que tu étais.

Tu allais finir par croire qu'Angel avait un réel problème avec le camping, et par réel problème, tu sous-entendais une peur. Peut-être était-il effrayé des araignées ou des petits insectes, de la nuit noir et du vent s'abattant contre la tente, ou encore du grand méchant loup qui viendrait le croquer à l'instant même où il s'endormirait profondément. Et voilà que maintenant tu t'imaginais un Massarelli tremblant comme une feuille à chaque petit bruit – et il fallait le dire, c'était assez comique. Tu riais à sa réponse, venant doucement pincer sa joue de tes doigts avant de la remuer un peu. « Mais c'est que Mooonsieur devient un papa-gâteau sur-protecteur ! » Tu te moquais gentillement, comme si Lily-Rose allait atrocement souffrir si elle côtoyait de près ou de loin certaines bébêtes. Tu soupirais ensuite un peu devant sa réponse, même si Charlie aurait surement répondu quelque chose dans ces eaux-là si tu en avais parlé avec elle – quoi que, après ce soir, tu savais que l'ignorance n'était pas vraiment son truc si elle n'aimait pas quelqu'un. « Qu'est-ce que je vais faire de vous deux... » Tu murmurais, alors que tu aurais tellement aimé qu'ils s'entendent bien – bien que tu comprenais tout de même la position qu'avait Charlie de vouloir te protéger de lui. Tu retournais ensuite à l'intérieur, suivant Angel, avant qu'il te tende une coupe de champagne. Tu souriais en tapant doucement la tienne de la sienne, contente de pouvoir depuis quelques mois regoûter aux joies éphémères de l'alcool. « Santé. Et fini pas bourré, j'sais pas si j'arriverai à te trainer jusqu'à chez toi si tu n'sais plus marcher ni fonctionner normalement. » Tu prévenais, avant de boire une petite gorgée.

« T'as cru que j'allais être un connard avec elle aussi ? » Tu haussais tes épaules, réfléchissant un instant car tu n'avais pas vraiment la réponse à cette question. Il aurait été difficile pour lui d'être réellement un connard comme il le disait à une petite fille de quelques mois à peine, puisqu'elle n'aurait certainement pas compris ce qu'il voulait, ce qu'il disait de mal sur elle, d'irrespectueux. Il n'aurait surement jamais pu être un connard dans les gestes, comme certains pouvaient maltraiter leurs enfants, seulement parce que tu l'auras tué sur place à la seconde où il aurait osé faire ce genre de chose. La vérité, c'est que tu n'avais pas cru grand-chose, espérant juste que l'accouchement et l'après se passe bien. « J'en sais rien. T'as bien eu du mal à y croire et a t'y faire. » Tu répondais seulement, et tu ne pouvais être que contente du changement qu'il semblait entretenir. « Je vois, t'es une sorte d'expert de l'alcool, hein ? » Tu répondais, souriant en coin.

Peut-être que si vous aviez été en couple à l'époque, ça aurait été bien plus facile. Tu lui aurais annoncé la vérité plus tôt, t'aurais pas eu si peur, et il l'aurait accepté avec bien plus de facilité. Mais il ne t'aimait pas, et t'avais jamais été quelqu'un d'importante pour lui, et cette découverte de bébé dans ton ventre n'avait pas subitement changé ta vie en conte de fée. Tu reniflais un petit rire quand il avouait avoir eu de gros doutes, et tu souriais en coin en le regardant . « C'est vrai. Te manque plus que de faire le test de paternité écoute. » Tu disais en levant tes yeux au ciel, avant de boire tranquillement ta coupe. « Et t'en es fier... » Tu riais doucement.

« Je l'ai peut-être conçue avec ton frère jumeau. » Tu plaisantais, même si au final, t'étais assez apaisée maintenant qu'il n'ai plus que cette idée en tête de test. Même si c'était compréhensible qu'il ne te croit pas sur parole, c'était également blessant quand on vous demandait si on était sûre à cent pour cent qu'untel était le père. Comme si on couchait avec tellement de personne en une semaine que ça pouvait être n'importe qui. Dommage pour lui, t'en avais été très certaine pour le coup. Tu riais un peu alors qu'il venait faire une petite révérence en mode prince. « Fait attention, tu deviendrais presque un mather... » Tu le taquinais, souriant en coin.