MY SALVATION ≠ OLIVANDER

Et un pain dans la gueule, un. Autant dire, je l'avais vu venir. C'était qu'une question de temps pour que le mec - enfin ex - d'Olive vienne faire la rencontre de mon visage avec son poing. Bon, forcément, j'avais rendu la pareille parce que je suis pas une baltringue et que j'aime le fight. Mais voilà, j'avais été blessé au visage - comme à presque tous les bals en somme - et du coup je m'étais dirigé vers les toilettes pour choper de quoi imbiber le sang qui émanait de mon visage. De mon nez plus précisément. Dès que ce fut fait, je prenais la route de l'extérieur, parce que l'air frais pouvait être mon meilleur ami en ce moment précis. Je faisais attention à rien ni à personne, parce que c'était typique de ma personne. En vrai, tout ça n'était que le résultat de ma rupture avec Billie. Je cherchais la merde, je cherchais les coups. Je soupirais, installé sur un banc à regarder les environs, blasé de la vie.

On peut dire qu'les bals à Harvard, c'était quelque chose. C'était ton premier et autant dire que tu t'en souviendrais toute ta vie. Warren s'était planté avec cette blondasse de Mickaela qui avait osé poser ses lèvres sur lui. Comme ça, genre "il m'appartient cocotte". Et après l'avoir frappé en plein visage, t'étais partie t'amusée. Au bar, à la piste de danse, un peu partout. Tu semblais soulagée d'un poids et tellement heureuse que s'en était déroutant. Tu ne sentais même pas la douleur à l'endroit où la Cabot t'avait frappé. Une chatouille qui te faisait rire chaque fois que t'ouvrais la bouche. C'est finalement dehors que tu décidas de prendre l'air - parce que comprenez, à l'intérieur c'est compliqué de prendre l'air. Eh mec, ils l'ont dosé leur cocktail ! J'te jure, il est ouuuuf ! lâches-tu à un mec qui passait devant toi. Puis t'avais répété la même chose à un autre mec, puis une meuf. Puis finalement à tous ceux que tu croisait. Et croyez le, ça fait un paquet de gens. Jusqu'à ce que tu arrives devant un mec avachis sur un banc. Oh, mec ! Tu sais quoi ? C'coktail, il est ouuuf ! J'ai vu une licorne tout à l'heure. Et j'te juuuure qu'elle faisait pas parti de la déco ! C'est dinguee ! dis-tu en t'installant à côté de lui. Strudwick ? Oh bin ça. Putain, mec, t'es dans un sal état ! dis-tu en portant de nouveau ton verre à tes lèvres.

Venir à ce bal n'était pas forcément la meilleure idée que j'ai eu puisque j'avais que des couilles depuis le début de la soirée. Entre le laxatif dans le verre, le poing dans la gueule, j'attendais la prochaine merde qui allait m'arriver. Je savais qu'elle n'allait pas tarder. Un malheur n'arrive jamais seul. Jamais deux sans trois. On mixe toutes ces expressions et voilà ma vie. Bimbadaboum. J'étais installé sur le banc quand j'entendais quelqu'un s'exclamer fort. C'était sans reconnaitre la voix d'Olive qui, au final, venait s'installer à côté de moi. « Fais péter ton verre et fais moi voir des licornes. Parce que là ton mec m'a fait voir les étoiles » Ouais, il m'avait quand même légèrement sonné avec son coup sorti de nul part.

Putain ouais, tu l'avais pas reconnu l'Alexander. Il avait la gueule d'un mec qui s'était fait défoncé. Son nez avait encore quelques traces de sang et sa joue était gonflée. Pas glamour mais franchement viril. Fais péter ton verre et fais moi voir des licornes. Parce que là ton mec m'a fait voir les étoiles. Tu arques un sourcil, sans trop comprendre. Pourtant, y'a rien de plus simple. Ton mec - ou ex, bref - a appris que c'était avec Alexander que tu l'avais encore trompé et bim bam boum il lui était tombé dessus comme il l'avait fait pour Hardin. Sérieux ? Cooper t'es tombé dessus ? soupires-tu en lui tendant ton verre. Il ne restait plus grand chose, il avait d'la chance que tu l'aimais bien. Bois pas tout, quand même. Laisse m'en, sinon j'pourrais bien te faire l'autre côté. dis-tu pour plaisanter, changeant de position, préférant t'agenouiller.

J'étais bien amoché par monsieur l'ex d'Olive et forcément, j'avais opté pour la riposte avant de me barrer pour prendre l'air. Et la blondinette n'était visiblement au courant de rien puisqu'elle semblait étonnée de me voir dans cet état. Quand je lui mentionnais la raison, c'était limite si ça la choquait. « Ouais, et bien comme tu peux l'voir » Enfin, ce fight avait comme but positif le fait qu'elle me tende son verre, que j'avalais presque intégralement puisque madame jouait la radine. Et violente en plus, de surcroit. « J'ai pas tellement envie de rencontrer la version fighteuse de ta personnalité, j'préfère tellement quand tu fais la soumise » Quand elle est à ma merci, subissant alors mes envies et mes désirs. Putain sérieux, faut que j'arrête de penser cul tout le temps. Même si en voyant Olive, je repensais forcément à la nuit à Chicago.

A vrai dire, ça ne te surprenait même pas que Warren tombe sur Alexander. T'aurais balancé une tonne de billets dessus tellement c'était prévisible. Et t'avais même pas jugé bon de prévenir le Mather, trop occupée à gérer tes problèmes avec le Winthrop. Tu crains, Shark. J'suis désolée. J'aurais du t'prévenir que ça arriverait. C'est la malédiction Shark pour ceux qui couchent avec moi maintenant.. soupires-tu en le voyant vider ton verre. Alors que tu l'avais prévenu. Merde. Olive fighteuse ? Jamais. Enfin.. t'étais plus grande gueule qu'autre chose, t'étais contre la violence physique sauf en cas de force majeure. Les mots étaient plus puissants que n'importe quoi dans c'monde. Ma soumise ? T'as bu, avoue ! Bah ouais, t'as bu ! T'as fini toute ma potion magique du con ! dis-tu en levant les yeux au ciel avant d'approcher ta main de sa joue, l'effleurant du bout des doigts. Est-ce que ça fait mal ? lui demandes-tu en grimaçant légèrement.

« Nan mais t'en fais pas, c'est pas la première fois que je me tape une meuf casée. Au Spring Break un gringalet était au bout de sa vie et a tenté de m'foutre une raclée parce que j'ai baisé sa meuf dans les toilettes d'un bar donc bon. J'ai l'habitude. Le tien était juste un peu plus musclé » Ouais, j'étais juste moins habilité à recevoir les coups de la part d'un mec bien baraqué. Alors que l'autre minus là, c'était easy. Enfin de toute façon ouais, je la préférais soumise plutôt que de vouloir recevoir un coup de sa part, même si c'était une menace pas forcément mise à exécution. « Mais nawaaaak tu m'étais soumise la dernière fois, sisi. Et j'ai même pas tout bu j't'en ai laissé wesh, crie pas au loup! » Enfin là, sa main venait effleurer ma blessure de guerre et elle était intriguée du degré de douleur éprouvé. « Ouais... enfin normal tu m'diras, le mec a foutu toute sa force dans son poing pour me massacrer le visage comme j'ai "massacré son coeur" entre guillemets.. C'est légitime »

Visiblement, il avait l'habitude de se faire tomber dessus par les bonhommes cocus de ses plans cul. Et putain, Warren en faisait désormais parti. Et vu la tronche de sa joue, tu devinais que ton ex-mari n'y avait pas été de main morte. Tu l'avais déjà vu à l'oeuvre, le jour où il t'avais retrouvé à Harvard. Et c'était pas joli joli à voir. C'est les risques du métier de serial-baiseur ça.. dis-tu en riant légèrement. Pas trop non plus, parce que ma mâchoire te chatouillait un peu plus dans ces moments-là. Et en trop bonne fille que t'étais, tu lui avais filé la fin d'ta boisson magique et tu le croyais difficilement lorsqu'il te dit qu'il n'avait pas tout bu. Arrête. J'suis soumise à personne t'entends ? Et puis.. y reste même pas une gorgée quoi ! Même pas de quoi voir une licoccinelle. Une licorne croisée à une coccinelle, susu. Alors que tes doigts effleuraient la joue du Mather, il te décrivit rapidement le geste de Warren, employant les mots qu'il avait employé. Il avait massacré son coeur. TU avais massacré son coeur. Mais il n'avait pas mis bien longtemps à trouver l'autre Cabot. Et t'as mis quelque chose dessus, au moins ? Non parce que c'est vachement gonflé. T'en a pour un moment mon pauvre.. soupires-tu en laissant tes doigts continuer d'effleurer son visage.

Serial baiseur, ouais ça me caractérisait plutôt bien en fait. C'était pas la première fois qu'une fille rendait cocu son mec en couchant avec moi. Chrissy l'avait fait et Priam m'était tombé dessus. Ouais, pourquoi pas, tant que je suis pas défiguré à la fin. J'voulais juste continuer de plaire aux filles moi, rien de plus. « Tu l'étais pourtant, quand j'étais sur toi, te tenant les mains et en t'embrassant à pleine bouche » Ouais ouais, elle a déjà été soumise à monsieur et bordel, j'kifferai tellement qu'elle le soit de nouveau. Genre attachée de partout sur un lit et moi qui fait ce que je veux d'elle. « Oh et il reste trois gouttes j'ai pas tout bu ! Si tu les veux pas moi je les prends hein ! » Enfin de toute façon, là elle avait ses doigts sur mon visage et ça faisait son petit effet quand même je trouve. Mettre quelque chose dessus ? On était en plein bal, c'est pas comme si j'avais une trousse de premiers secours à portée de main. « Tu peux toujours tenter tes lèvres. Bisou magique. Ça marchera peut-être » Tentative de drague. Yep, irrécupérable le mec.

Tu l'étais pourtant, quand j'étais sur toi, te tenant les mains et en t'embrassant à pleine bouche. Une rapide suite d'image apparait dans ta tête, souvenir de cette soirée à la plage de lac. Tes mains bloquées de part et d'autres de ton visage, son corps surplombant le tient et vos bouches l'une contre l'autre. Oh putain, ouais tu t'souviens. Okaaay, peut-être un p'tit peu. Mais c'est pas près d'arriver de nouveau. Même si tu kiffais ça, bordel. Ca donnait un côté super excitant à la chose. Miam. Oh et il reste trois gouttes j'ai pas tout bu ! Si tu les veux pas moi je les prends hein ! Tu regardes désespérément les larmichettes de boissons au fond du verre puis soupire. Non tu m'fais de la peine. Vas-y, prends les. Que de générosité ce soir ! Wow ! Ce qui te préoccupait plus que la boisson, c'était l'état du visage du Mather. Tu peux toujours tenter tes lèvres. Bisou magique. Ça marchera peut-être. Tu penches la tête sur le côté, fronçant les sourcils. Un bisou magique ? Comme pour les gamins ? T'étais pas certaine que c'était ce qu'il lui fallait. On verra ça plus tard. J'pose pas mes lèvres sur ça. Suis moi, faut qu'on trouve un truc froid. Puis tu te relèves du banc et attrape la main d'Alexander pour le traîner à la recherche de "The Cold Thing". C'était the mission quoi. Y'avait bien les glaçons du ponch mais ils devaient déjà tous être fondu à cette heure là. Ou bien les tranches de poissons qui avaient été servies en entrée ? HAN, du poisson ! Ca voulait dire qu'y'avait de la glace pas loin ! Faut qu'on trouve les cuisines. lui dis-tu en le trainant à l'intérieur de la salle, à la recherche des cuisines.