Marshall's pack - Dana

Moana&Daryl ◮ Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.

Le grand jour était enfin arrivé, après près de neuf mois à attendre avec patience le bon moment, je me sentais à présent capable de franchir ce cap important pour ma vie future. Quitter Londres n'avait rien eu de difficile, habitué aux voyages depuis mon enfance, en partir m'avait légèrement peiné car je quittais ma famille mais pour une bonne raison. En réalité je n'en partais pas totalement, puisque mon déménagement à Cambridge avait pour but de me rapprocher d'une autre ascendance. Je me détournais l'espace d'un temps le côté Lyons des miens pour faire connaissance avec la lignée Marshall, autrement dit Moana. Ce prénom j'en avais entendu parlé pendant des années, j'avais même pu découvrir ce visage me rappelant le moins lorsque je m'y intéressais réellement. Des milliers de kilomètres nous avaient séparés, mais il était venu le moment de réduire tout cela à néant et de commencer quelque chose. Je n'étais pas certain de mon approche, l'ayant suivi furtivement jusqu'au Starbucks, mais maintenant je ne pouvais plus faire machine arrière. Seulement j'hésitai, j'étais à quelques tables d'elle avec mon thé Chai, attendant l'opportunité d'y aller en réunissant mon courage. Finalement je me levai pour m'assoir à la chaise en face d'elle. « Moana ? » Je lui souriais, peu assuré dans ma démarche, mais il était temps de la mettre au pied du mur. « Je suis Daryl, Lyons de ma mère et Marshall de mon père, du notre » Je savais qu'elle avait toujours refusé d'avoir cette rencontre, j'avais été mis en garde mais l'idée d'avoir une sœur absente depuis une vingtaine d'années devenait insoutenable à force. Je me voulais rassurant, amical même avec cet accent anglais animant mes phrases.

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J'avais passé une très bonne journée, j'étais de super bonne humeur et j'avais décidé d'aller me pauser un peu au Starbuck pour commander mon Frappuccino vanille tout en profitant de la connexion wifi. J'avais mon ordinateur d'un côté et ma boisson glacée de l'autre, c'était parfait. C'est alors qu'un mec inconnu me coupa dans ma lecture de mail. Un jeune homme brun avec de très beau yeux s'assit en face de moi. « Moana ? » J'écarquillais les yeux, choquée. En effet je faisais tout pour ne jamais passer inaperçue, mais quand même ! Comment ce type pouvait connaitre mon prénom? Il me sourit alors avant de se présenter en faisait un genre de sous-entendue étrange. Ce mec était mon demi-frère ? IMPOSSIBLE. C'était surement un espèce de taré fanatique qui en voulait pour mon argent. Mon demi-frère n'habitait surement pas dans la région et de toute façon je ne voulais pas en entendre parler. Sans plus réfléchir je refermais mon ordinateur et j'attrapais mon café en lui lançant froidement :
« Super ! Bah désolé Daryl, j'ai pas de temps à perdre avec tes conneries.»
J'essayais de rassembler mes affaires rapidement et de ne rien oublier, ce mec me faisait froid dans le dos. Je ne comprenais plus vraiment ce qu'il se passait dans ma tête : d'un côté j'avais envie de le croire parce que c'était quand même assez étrange que ce mec se présente comme mon demi-frère, alors que tout le monde ne connait pas cette histoire. Mais de l'autre c'était tellement impossible. Il devait être fou simplement, il n'y avait pas d'autre explication.

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Moana&Daryl ◮ Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.

Je savais que ma mère n'apprécierait sûrement ce que j'étais sur le point de faire, mais elle ne pouvait pas me tenir rigueur d'une chose aussi naturelle qu'est de vouloir rencontrer sa famille. Aujourd'hui j'avais enfin réuni assez de courage pour débuter la conversation avec Moana, concrétiser ce dont je rêvais depuis un long moment déjà. Seulement il y a bien un monde de décalage entre nos fantasme et la réalité que je venais de me prendre presque en pleine figure. Je m'étais préparé à de nombreux scénarios, de la crise de larmes de joie, jusqu'à la surprise en passant même par l'ignorance. Malheureusement pour moi elle jouait dans la catégorie de l'incrédulité. Je me levais à mon tour en lui attrapant le poignet délicatement pour la retenir sans la faire paniquer. « Tu pourrais peut-être me laisser une chance de t'expliquer avant de directement reléguer cela au rang de "conneries" ? » J'étais à peine arrivé qu'elle voulait déjà s'en aller pour fuir cette conversation que j'avais élaboré depuis des mois, répétant la scène dans ma tête avec toujours plus d'entrain mais également de crainte. Je tentais de l'inviter à se rassoir en reprenant place et en inclinant ma tête vers sa chaise, suivant le tout d'un regard calme. « Je savais que ça n'allait pas être une chose facile, mais tu me compliques déjà la tâche alors que je t'ai seulement donné mon prénom » Notre père m'avait prévenu de son fort caractère, mais là c'était au-dessus de ce que je croyais, cette rencontre allait donc s'avérer pleine de rebondissements.

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J'avais à peine commencée à partir qu'il attrapa mon poignet en me demandant une chance de s'expliquer. Je me retournais alors doucement, Daryl s'était assis à sa place, je déposais alors mes affaires sur la table en le fixant d'un regard craintif.
Mon père m'a toujours dit de me méfier des inconnus je ne vois pas pourquoi ce type ferait exception à la règle. Je reposais délicatement mon fessier sur ma chaise, mettant mes mains autour de mon café et buvant une gorgée pour me laisser le temps de réfléchir. Était-il vraiment mon demi-frère ? Comment m'avait-il retrouvé ? Comment connaissait-il mon prénom ? Était-il à Harvard ? Un milliard de questions s'entrechoquaient dans ma tête et l'hypothèse du détraqué mentale commençait peu à peu à s'effacer de mes pensées. S'il avait voulu me kidnapper il ne m'aurait pas convaincu de cette façon. Je devais mettre tout ça au claire avant d'avoir la migraine. Je pausais mon café sur la table et le fixais dans les yeux avec un air très sérieux et d'un voix peu convaincue je lui lançais :
« Alors vas-y explique moi ?»
De toute façon j'allais bien le voir s'il mentait, il n'arriverait surement pas à m'embobiner comme ça. J'avais très envie d'appeler mon père pour en savoir plus ou même de lui envoyer une photo de ce Daryl pour qu'il me confirme que ce n'était pas on demi-frère, mais j'allais attendre ces explications et garder "l'appel à papounet" en dernier recours.

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Je savais que de me lancer dans cette aventure pourrait paraître insensée puisque l'on m'avait assez répété et expliqué que quoi que je puisse faire, Moana ne voulait de toute manière pas d'un frère et qu'elle se plaisait parfaitement à ce rôle de fille unique du grand monsieur gérant la société Sephora aux États-Unis. Seulement il était très important à mes yeux de pouvoir nouer quelque chose avec elle, mais si cela allait être un chemin semé d'embuches et de difficultés desquelles il allait falloir passer outre. Elle accepta de faire marche arrière et je compris dans son regard que je l'avais peut-être un peu malmené. « Je m'excuse, mais je tenais vraiment à te parler » Je ne voulais pas partir de la mauvaise façon, j'avais tout intérêt à la ménager pour qu'elle soit coopérante pour cette première rencontre. J'essayais de me vouloir beaucoup plus amical et doux, ce qui représentait mon attitude quotidienne, mais la peur de ne pas pouvoir la retenir m'avait fait m'imposer plus tôt que ce que je n'avais prévu. « Je savais que tu allais être sceptique, mais pas à ce niveau-là, alors je vais commencer par les choses les plus évidentes » Je fouillais dans ma poche pour en ressortir une enveloppe soigneusement plier avant de l'ouvrir et d'étaler des photos sur la table, les lui pointant successivement. « Là c'est moi et notre père à Londres, j'avais trois ans à peine, tu ne devais même pas être encore née, celle-là c'est le jour de mon adoubement quand j'avais dix-huit ans, et comme tu le vois, il est encore dessus » J'espérai parvenir à lui faire ouvrir les yeux, c'était une sorte de coup de poker "in real life".

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En même temps qui ne serait pas sceptique à l'idée de se faire aborder par un type qui prétend être de ta famille dans un starbuck. J'essayais de garder mon calme quand je le vis sortir des photos de sa poche, il les étala sur la table et m'expliqua chacune d'entre elles. Je restais bouche bée devant tout ça, j'attrapais une des photos pour la regarder de plus près... c'était belle et bien mon père sur ces photos. Comment c'était possible. Je regardais le petit garçon sur les photos et essayais de trouver des ressemblances avec l'homme en face de moi, et même si je ne voulais pas y croire il était clairement impossible de ne pas voir la ressemblance. Ce mec était donc mon demi-frère.
J'étais partagée entre l'envie de partir en courant ou l'envie de pleurer, je ne savais vraiment pas où me mettre.
« Je... je ne sais pas quoi dire...»
Je reposais la photo sur la table en la faisant glisser doucement vers lui. J'étais super gênée et touchée en même temps, j'avais passée ma vie à nier l'existence de ce demi-frère et aujourd'hui il était là en face de moi avec l'envie de me parler. Était-il sadomaso?
« Donc tu es vraiment mon demi-frère ? Comment m'as tu retrouvé?»
Je n'osais même plus le regarder dans les yeux, après tout il avait toute les raisons valables pour me détester et il était quand même là assit en face de moi à essayer de me convaincre de qui il était vraiment.

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Je n'avais même prévenu notre père de mon passage à l'acte, il savait que j'avais pour projet de tenter une approche envers Moana quand j'en aurai eu le courage, et cela était arrivé plus tôt que prévu. Je m'étais surpris moi-même, je ne m'attendais pas à venir vers elle de cette manière là après un coup de tête en réalité. J'avais longuement été partagé entre la réflexion ainsi l'envie de franchir le pas pour peut-être aboutir à une relation m'étant encore inconnue. Si la condition de fille unique avait plu à Moana, elle m'avait toujours plus ou moins dérangé. Ce n'est pas comme si j'avais vraiment été le seul enfant, j'avais conscience de son existence et savoir qu'elle refusait de me donner une chance de faire parti de sa vie m'avait toujours plus ou moins attristé. Les photos étaient un moyen d'appuyer ce que j'avançais, mais dans mon "plan" de base je m'imaginais les sortir seulement pour lui faire partager certains moments de ma vie, pas pour lui forcer la main. « Je comprends tout à fait, je ne t'oblige à rien bien entendu, je souhaitais seulement que tu saches la vérité » Je la sentais perdue, bien assez pour ne pas avoir besoin que j'en rajoute en jouant au moralisateur ou à l'homme dépité par cette situation, je comprenais cette réaction de rejet. « On peut essayer de faire un test ADN si cela peux te rassurer » Je marquais une pause en souriant, j'avais l'impression d'être parvenu à l'amadoué un tantinet. « J'ai toujours étais en contact avec notre père, alors ça a été une chose facile de seulement lui demander où est-ce que tu étudiais »

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J'étais sous le choque et il avait l'air de comprendre. Il était vraiment gentil comme garçon et me faisais de plus en plus penser à mon père ça en état presque troublant. Je continuais à fixer les photos poser sur la table et ses paroles raisonnaient dans ma tête comme un écho lointain. En voyant cet homme devant moi je me rendais compte que j'avais sûrement perdu énormément de choses en voulant l'ignorer pendant toutes ces années. Peut-être que ma vie aurait été bien plus facile et plus douce si j'avais eu un grand-frère sur qui compter.Je redressais la tête en la secouant légèrement pour me sortir de mes penser.
« Non pas besoin de teste d'ADN, tu ressembles beaucoup à mon père.. enfin à notre père...»
Ça me faisais vraiment étrange de parler de mon père de cette façon et de me dire que je le partageais depuis tant d'année sans même le savoir. Je pensais que mon père avait complètement coupé les ponts avec lui et qu'il m'était entièrement dévoué mais une fois de plus mon égoïsme m'avait empêché de voir la réalité en face.
« Et donc tu étudies à Harvard ? Tu habites dans le coin ?»
J'avais un milliard de questions qui me venaient à l'esprit mais je ne voulais pas l'harasser non plus.

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Moana&Daryl ◮ Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.

Le premier contact avait été rude et j'avais un peu perdu espoir en cette "réconciliation", mais à présent j'avais le sentiment que Moana se montrait d'une autre manière, beaucoup plus sensible cette fois-ci. Je m'étais attendu à beaucoup de choses, de la relation devenant fusionnelle après tant d'années éloignés l'un de l'autre, tout comme d'un rejet des plus totales et blessants également. Finalement cela avait été un mélange des deux, cela c'était fait en étapes progressives jusqu'à ce que nous en arrivions à quelque chose que je n'espérai même plus. Elle paraissait chamboulée, fixant les clichés que j'avais déposé devant ses yeux quelques minutes plus tôt. « Je te retourne le compliment, je pense que c'est dû aux yeux, une iris bleue et verte comme ça on en trouve pas à chaque coin de rue » Il était indéniable que nous étions du même père avec nos yeux clairs et nos cheveux bruns, nous avions même certains traits en commun ce qui était normal. Cela m'avait toujours étonné que sachant que l'on avait des amis communs, personne ne réagisse à cette ressemblance physique indéniable ajoutée à notre nom de famille. A mon plus grand étonnement elle se risquait à présent à me poser des questions. « J'ai quitté Oxford pour faire la rentrée de l'an dernier ici, et je vis dans un appartement à Inman Square » Qu'elle s’intéresse ainsi à ma vie, c'était troublant mais rassurant, peut-être une preuve de son acceptation.

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C'est vrai que nous avions tous les deux les yeux de notre père et c'était même difficile de ne pas voir notre lien de parenté. Et pourtant j'étais passée à côté de ce mec pendant déjà un an sans même m'en rendre compte. Il habitait dans le même quartier que moi et allait dans la même école, c'était juste complètement dingue.
« Ha d'accord. J'habite à Inman Square aussi, papa m'a acheté un grand appartement alors j'ai pris des colocataires pour ne pas me sentir trop seule.»
Je lui racontais un peu ma vie, mais bon après tout c'étais mon frère donc ça ne devait pas trop le déranger. Je me sentais un peu bizarre, j'avais l'impression d'être dans un monde parallèle. Un monde où je réagissais différemment, où j'étais calme et compréhensible. Je ne me reconnaissais pas moi-même et pourtant j'étais bien là face à mon demi-frère entrain de faire connaissance avec lui comme si de rien n'était. Peut -être que de découvrir tout ça m'avait fait grandir d'un coup, j'étais devenue assez mature pour me rendre compte que c'étais plus la peine de l'ignorer et que sa présence dans ma vie ne pouvait être que bénéfique.
« C'est étrange, j'ai l'impression de n'avoir rien à te raconter, comme si tu savais déjà tout. Alors qu'en fait on a 21 ans à rattraper.»
Je rigolais nerveusement en baissant la tête. La présence de Daryl me rassurait étrangement, après toutes ces années je me sentais apaisée, plus légère comme si j'avais portée un énorme poids pendant toute ma vie et qu'il était venu me libérer de tout ça. Si on m'avait dit que je réagirais comme ça devant mon demi-frère je ne l'aurais jamais cru.

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