KENYA ▬ back to home :'(

Les vacances avaient été superbes, rien à dire, je crois que ça faisait longtemps qu'on avait pas pu autant profiter qu'aujourd'hui en fait j'ai l'impression que ce n'était jamais arrivé. Depuis que j'avais appris la fin de tous mes soucis de santé, je me sentais revivre totalement, mon corps était encore épuisé, je le sentais, je me trainais un peu mais le médecin avait bien dit qu'il allait me falloir au moins trois bonnes semaines pour que mon organisme élimine toutes traces de médicaments et on était bientôt à ses trois semaines. Je souriais en regardant Alessia dans la voiture sur le chemin du retour, elle était un peu bronzé pas trop car Anya faisait super attention avec la crème soleil mais elle avait prit quelques couleurs. Mes yeux se tournaient vers mon épouse, elle souriait, j'ai l'impression qu'elle comme moi on ne cessait pas de le faire depuis un certain temps, j'appréciais chaque instant, chaque moments, on avait une complicité tous les deux qui revenaient mais le meilleur dans l'histoire c'est qu'il n'y avait même pas eu de dispute entre nous, rien. Dis comme ça j'ai l'impression d'être dans le monde des bisounours mais pour une fois on avait aucuns soucis, même nos examens ne nous inquiétait pas, j'avais bossé avec Anya, elle m'avait aidée, je l'avais aidé, on était prêt. "On y est." Lâchais-je en coupant le moteur. Le dur retour, je regardais la maison avec un petit pincement au cœur, revenir ici me rappeler tous ce qu'on avait vécu me donnait un sacré coup, alors oui y a eu des bons moments mais on se rappelait souvent plus facilement les mauvais. "On peux toujours repartir…" dis-je en regardant Anya sauf qu'Alessia était trop contente de rentrer vu comment elle s'agitait. Manuela sortait de la maison en souriant, elle avait l'air de faire à manger vu son tablier. "Bon on a pas le choix vu tes yeux…" Je me penchais vers mon épouse pour lui voler plusieurs baisers et je sortais, Manuela venait vers le coffre en tenant absolument à m'aider avec nos valises, ce que je me doutais pas en rentrant c'était la pile de courriers qui nous attendais mais surtout les cadeaux surprises d'Anya.

Le Brésil me manquait déjà. Notre île me manquait déjà. Je n'avais qu'une seule envie. Y retourner. Cependant, nous avions des obligations ici. Nos examens, mais aussi le bal de fin d'année qui allait rapidement arriver. Après être arrivé sur le sol de Cambridge, nous avions pris la voiture. Je m'étais endormie rapidement, la tête posée contre la ceinture de sécurité. Le voyage m'avait épuisée. C'est Kenny, qui me réveillait lorsque nous fûmes arriver devant la maison, en déposant des baisers sur mes lèvres. Doucement, je me réveillais, mais n'ouvrait pas les yeux. Je souriais, tournant un peu plus la tête vers lui pour profiter de ses lèvres, passant ma main derrière sa nuque pour qu'il reste un instant contre moi. Je laissais tomber ma tête contre son épaule, rapidement. Ne me le dis pas une seconde fois dis-je en restant instant, contre lui pour finalement, ouvrir les yeux et me redresser. Je dis quoi à ta mère pour la petite alors ? Elle m'a demandé si Manuela pouvait pas la déposer en partant, elle veut partir à New York, dans votre maison, apparemment, y'a des cousins à toi qui arrive et ils aimeraient bien voir la petite de toute manière, ça ne me dérangeait pas, j'étais KO technique. Justement Manuela arrivait. Elle nous attendait pour partir. Nous rentrions les valises mais l'entrée était remplis de lettre et de colis/cadeau. Je tournais la tête vers Kenny, en fronçant un peu les sourcils. Je me baissais pour prendre un des paquets, qui m'était destiné, puis un deuxième, troisième .. Ils sont tous pour moi ... dis-je sans pour autant parler à Kenny ... j'étais un peu surprise, puis je relevais la tête vers Kenny en me mordillant la lèvre inférieur, je savais que lui aussi avait reconnu l'emballage.

Mon bébé dormait, mon grand bébé avec cette chevelure blonde, son visage fin, ses petites lèvres toutes roses, mon amour à moi. Je passais ma main dans ses cheveux, je déposais des petits bisous sur sa peau qui s'offrait à moi, quand je repense aux vacances je me dis qu'elle ne pouvait pas être plus parfaite que ça pour nous trois et nous deux aussi le soir, entre soirée sur la plage à regarder l'eau et la lune se reflété sur les vagues, le jacuzzi en haut ou même nos soirées de révision, tout m'avait amusé. Sa tête sur mon épaule, je l'encerclais dans mes bras, déposant encore des petits bisous, elle en était couverte tout le temps, maintenant je m'en moquais si elle me trouvait niais ou trop collant, je vivais comme je le voulais, je me retenais plus autant, du moins pour le moment. "Elle pourrait la prendre oui…" dis-je en regardant rapidement Alessia. "On pourrait réviser, elle se sentirait pas délaissé si y a ma mère." Ma mère l'a gatait, elle l'étouffait un peu comme moi je pouvais faire, bisous, câlins, elle était tout le temps là, Alessia était une princesse, elle était très gâtée, trop peut-être. "On va la laisser à ma mère, allez mon cœur debout." Je me défaisais un peu d'elle, lui volant un dernier baiser sur ses lèvres quand Manuela pointait le bout de son nez. Elle m'aidait pour les affaires au début, Anya aussi. "Vous pouvez prendre Alessia?" dis-je à Manuela qui s'attelait à la tâche. Je piquais en même temps la valise qu'Anya comptait porter, je pouvais le faire, je l'avais déjà fais, elle n'était pas si lourde que ça à mes yeux. Une fois dans la maison, je crois que mon cœur manquait des millions de battements, y avait pleins de courriers mais surtout pleins de cartons, de colis, je me crispais en serrant les poignets des valises. "Repose ça." Dis-je avec une voix remplit de froideur. "On va les balancer à la poubelle." Je posais les valises, je prenais le courrier sur le coté, en donnant un coup de pied volontaire à un colis qui se trouvait devant mes pieds. "Mais avant faut qu'on fasse une autre valise pour la petite." J'étais en colère, énervé, froid surtout.

En entrant dans la maison, je fus surprise. Surprise de voir autant de courriers, autant de colis. A genoux par terre, je regardais une lettre, puis plusieurs colis pour voir que c'était pour moi. Kenny arrivait rapidement derrière moi, avec les valises et m'ordonnait presque de reposer le colis. Une petite rotation je le lui faisais face en me relevant alors qu'il donnait un coup de pied dans l'un des colis. Je le regardais faire, surprise par son attitude, je n'y étais pour rien. Il jetait le courrier et pour l'instant, je ne disais toujours rien. T'es pas obligé de me parler comme ça, j'y suis pour rien dis-je en fronçant un peu les sourcils, pourquoi donc notre bulle devait éclater en revenant ici. C'était toujours ainsi. A croire que la meilleure solution serait que nous déménagions au Brésil. Je soufflais et je montais à l'étage sans l'attendre pour aller dans la chambre de la petite pour faire sa valise sans un mot de plus. J'étais plutôt silencieuse, mais aussi inquiète. Nous étions partis 2 semaines et ce tas en bas était impressionnant. Par curiosité, j'avais envie de regarder à l'intérieure, mais je ne le faisais pas, Kenny péterait certainement un plomb encore plus.

"Je sais, juste que tu garderas pas ce genre de merde." Je m'énervais auprès d'elle pour rien, je le sais mais j'étais hors de moi parce que je m'inquiétais pour elle, je voulais pas qui lui arrive un truc j'en serais malade complètement. Je regardais le courrier un instant en ruminant, je venais de faire une faute, ce n'était pas juste pour Anya alors je délaissais le courrier pour rejoindre Anya. "Bébé." Dis-je en venant près d'elle, je glissais mes bras autour de son corps, collant mon torse contre son dos, arrêtant de mes mains ses gestes une seconde. "Ta raison je dois pas te parler comme ça." Dis-je avec une voix tellement douce que c'était très surprenant de l'entendre après mes paroles de tout à l'heure. "Si tu veux pas les jeter, je peux éventuellement faire… Juste garde un seul truc si tu veux, un pas plus je pourrais pas." Pas trois non déjà un c'était compliqué, je faisais un gros effort, je prenais sur moi, puis maintenant je me sentais plus capable de la protéger, je sais que je pourrais m'interposer en cas de souci. "Je peux t'aider?" Je me reculais un peu pour regarder la petite valise de la petite remplit de vêtements.

Tu me saoul ajoutais-je finalement avant de partir. Je n'avais rien demandé à personne, je n'avais rien ouvert et je me faisais enguirlander comme si j'avais 8 ans ? Il était devenu si froid tout à coup. Je montais faire la valise de la petite pour le coup, dans un silence royal. Je n'avais pas envie de me disputer, je n'avais pas envie que notre parfaite harmonie de se brise, mais pourtant elle avait été brisée. Quoi ?! demandais-je un peu sur la défensive pour le coup. Je n'avais pas envie qu'il me prenne encore la tête. Je n'avais rien demandé, je ne voulais pas de cette situation et j'en subissais les conséquences . Kenny se posait dans mon dos, entourant ma taille de ses bras, j'allais pour me défaire de son étreinte lorsqu'il s'excuser à sa manière. Mais non j'en veux pas Kenny, c'est juste que ça commence à me faire flipper tout ça, t'as vu tout ce qu'il y'a ? dis-je en me tournant vers mon mari, les yeux légèrement froncé. Peut être qu'on devrait ouvrir les lettres pour voir s'il n'y a pas d'indice je continuais à faire la valise, avant de lui laisser de la place devant la table à longer sur laquelle j'avais posé la valise.

Elle avait peur et moi je m'inquiétais comme pas possible finalement ça créait une tension inutile. Je la gardais contre moi, je voulais qu'elle sache que j'étais là, je devais pas crier sur elle, je devais être de son coté mais au fond j'avais si peur de la perdre, je venais de survivre à une tumeur, des rechutes et là bien quand on nous accordait un peu de répit je le prenais sauf que voilà arriver ici, dans cette ville des malheurs, il se passait toujours un truc. "Ouais j'ai vu." Dis-je simplement alors que je restais un peu les bras ballant pour finalement plier les petits vêtements qu'elle avait sortie pour l'aider. "D'accord on va ouvrir, on fini tout ça et on descend voir." Je déposais un baiser sur sa tempe. "Tout va bien aller Anya tu sais." Dans ce genre de moment parfois entendre des paroles de la sorte nous faisait du bien, moi en tout cas j'en avais besoin quand j'étais malade, elle avait su me consoler et me rassurer à mon tour d'essayer. "Tu crois qu'on devrait alerter le palais si on trouve un truc?" Oui je demandais, oui pour une fois qu'on discutait calmement que je prenais la peine de l'écouter, de demander avant d'agir je pense que ça méritait d'être souligner. Je pense que je faisais ça aussi car ma confiance revenait, que je savais que je pourrais remplacer un garde du corps.

Je baissais un peu les épaules sans ajouter quelque chose de plus, si lui avait fait preuve de froideur dans cette situation, moi au fond, j'avais peur. C'était bien sympathique au début, ce n'était pas bien méchant, mais là, j'étais bien trop surprise par la quantité de paquet et de lettre en seulement deux semaines. J'avais déjà vécu cette situation, pour savoir que c'était assez stressant mais là, c'était à un degré supérieur. Des photos de notre intimité mais cette personne connaissait aussi mes goûts à la perfection.  Une fois la valise d'Alessia prête, Kenny venait à me dire que tout allait bien se passer. Tu sais pas ce que c'est Kenny... J'ai dû rester enfermer au palais jusqu'à ce que cet homme soit placé derrière les barreaux. J'ai dû faire attention à toute mes fréquentations ... j'ai dû me méfier de tous le monde, même de mes proches et c'est assez difficile. Tu sais ce que ça fait lorsqu'un inconnu, connait tout de toi ? Tu viens à te poser des questions sans cesse, à regarder dans le moindre recoin et à psychoter sans cesse dis-je en baissant les épaules Au départ,je pensais que c'était gentil, mais je pensais pas que ça prendrait cette proportion, puis je pensais que mon père aurait trouvé quelque chose, mais apparemment pas ... j'étais réellement inquiète et il pouvait le lire dans mon regard. Je pense que ça serait raisonnable oui et sur ces mots, je bouclais la valise de la petite, au fond, je préférais qu'elle ne soit pas là. Je descendais , valise en main, pour la donner à Manuela, lui demandant de faire attention sur la route, bien que je sache qu'elle soit prudence en général. Une fois partie, je me laissais tomber sur le sol de l'entrée, attrapant la main de Kenny au passage pour qu'il se pose à côté de moi. Tu le fais ? dis-je en lui tendant l'enveloppe, je préférais qu'il voit le contenu avant,surtout que je sentais des photos, comme la première fois

Je n'avais jamais vécu ce genre de situation, je savais que les personnes importantes pouvaient être suivis, persécuter mais ça c'était un niveau au dessus de tout. Je ne disais rien, je l'écoutais juste jusqu'au bout, elle était apeurée, je le voyais dans son regard. Dieu merci Alessia ne serait pas avec nous durant ses prochains jours car je comptais bien choper ce mec, je comptais bien l'attraper et lui faire sa fête. "Cette fois tu ne seras pas seule, tu ne le seras jamais Anya, je serais là pour toi, pour nous." Je la prenais dans mes bras, je crois que j'en avais autant besoin qu'elle. Anya bouclait sa valise, je la suivais disant au revoir à Alessia aussi, Manuela nous saluait rapidement et prenait la route. Rapidement Anya me prenait la main pour qu'on s'installe sur le sol, je me calais derrière elle afin qu'elle puisse poser son dos contre mon torse puis je sais pas cette manière de m'assoir pouvait me permettre de la protéger beaucoup plus que si j'étais à ses cotés. Ma jambe gauche replié, je prenais l'enveloppe. "Ouais." Dis-je en l'ouvrant sans faire attention. Des photos, Anya surtout dans les boutiques datant d'avant notre départ. On la voyait dans une boutique pour bébé, à la caisse du magasin, dans une autre ou elle tenait de la lingerie fine puis dans un magasin pour homme surement pour moi, le sac de la marque Calvin Klein était barré comme si le mec était furieux qu'elle prenne ce genre de chose. Les autres photos étaient plus surprenante, flippante, c'était chez nous, pas à l'intérieur mais devant le perron vers notre voiture, on me voyait moi bien que ma tête était abimé volontairement, Anya qui tenait Alessia, ça continuait secondes par secondes. "Il a vu sur notre perron…" dis-je sans attendre de réponse. Le cadeau était une paire de lingerie fine que je ne connaissais pas, je me doutais pas que c'était la tenue qu'Anya avait pensé à acheter avant notre départ avant que je l'appelle en urgence pour qu'elle revienne à la maison. Mon visage devenait rouge, totalement furieux, mes doigts écrasaient les photos se contractant encore plus sous la colère, j'avais envie d'exploser, de trouver ce mec et de le fracasser.

Je n'étais pas seule à l'époque et pourtant j'avais quand même vécu ça.. je ne lui disais pas, parce qu'aujourd'hui, je me sentais plus en sécurité qu'au palais, à ses côtés. Je sais bien que Kenny sera toujours présent à mes côtés, qu'il me protégera contre quiconque, il me l'avait déjà montré, même contre mon meilleur ami. Je le laissais faire, me prendre dans ses bras avant que nous nous posions au sol tous les deux. Il venait se mettre derrière moi, me laissant le loisir de me m'appuyer contre son dos. Je tendais l'une des enveloppes à Kenny pour qu'il puisse regarder, je préférais regarder les boites. Je prenais mon temps, comme pour ne pas regarder à l'intérieure et lorsqu'il me parlait de vue sur le perron, je me penchais un peu sur le côté pour regarder la photo. Dans un excès de colère et de désespoir, je la déchirais en jetant les bouts plus loin. Je veux pas qu'on me prenne en photo comme ça dis-je en fronçant les sourcils, surtout que Kenny était barré. J'avalais ma salive difficilement, poussant le couvercle de la boite pour voir les sous vêtements que j'avais voulu acheter. Je poussais la boite en me retournant vers Kenny qui écrasait des photos entre ses mains, surement avait-il vu l'intérieur Je ... Je voulais l'acheter avant qu'on parte au Brésil et tu m'as appelé alors je l'ai reposé et je suis venue ici ... je posais à nouveau un regard sur la boite avant de me lever pour aller la jeter à la poubelle et je faisais de même avec tout le reste en tentant d'empiler le tout dans la poubelle, alors qu'elle était à présent pleine.