(a&m) get out of my way.

Livres sur les bras, je me dirige énergiquement vers la bibliothèque. J'ai loupé mon réveil, ma mère m'a tenu la grappe au téléphone pendant près d'une heure et j'ai donc trois heures de retard pour aller à la maison des Dunster. Trois heures, trois longues heures perdues. J'espère qu'ils ne m'ont pas attendu pour commencer à réviser. Non, ils ne m'ont pas attendu. Nous sommes des Dunster, on attend pas sur les autres pour réviser, on a la tête dans les bouquins toute la journée parce qu'on aime ça et qu'on veut réussir. J'ai pas besoin d'avoir le nez dans les bouquins pour réussir mais j'adore ça, apprendre, lire, emmagasiner du savoir et tout ce qui va avec. Il va falloir que je me fasse pardonner, surtout auprès de Chase, mon binôme depuis une éternité. Kendall doit déjà y être et elle n'a même pas pensé à me réveiller ce matin. Je vais lui passer un savon, ça c'est sûre ! Perdue dans mes pensées, ma jambe tape contre un banc que je n'avais clairement pas vu. Ma jambe droite, celle avec la prothèse. Je lâche mes bouquins en un sursaut. Putain ça me fait mal jusque dans la hanche. Je me pose sur le banc, mes bouquins étalés sur le sol et appuie sur ma cuisse, mon genou. Il faudrait surement que j'enlève ma prothèse pour la remattre parce que je sens que j'ai un peu de peau pincé et ça me fait mal... Mais là, devant tout le monde, c'est pas le moment. Quand je lève la tête, je vois Maxime au loin. " Comme si ma journée ne pouvait pas être pire... " Bon et sinon... La pluie c'est quand qu'elle arrive ?

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Je viens seulement de reprendre les cours, après un mois sans y avoir mis les pieds, alors j'essayais de rattraper mon retard mais ce n'est pas chose facile quand même. Faut absolument que j'aille bosser un peu à la bibliothèque, avec les cours qu'un ami m'a donné pour que je rattrape mon retard. Un mois de retard, ça va vraiment être dur à rattraper quand même. Je veux quand même y croire, mais bon on verra bien. Alors que je me dirigeais vers la bibliothèque, mon regard se pose sur une fille assise sur un banc, avec des livres par terre. Je relève le regard pour pouvoir reconnaître Andrea. Outch pas sûr qu'elle soit contente de me croiser. En même temps ça se comprendrait après ce que j'ai fais. J'ai tout fais pour coucher avec elle, pour un simple défi entre Mathers, mais bon j'étais en deuxième année, disons que j'étais encore ce salaud. Maintenant j'ai bien changé, j'ai quand même failli mourir deux fois en peu de temps. Alors je décide de m'approcher d'elle, conscient qu'elle va certainement me crier dessus, mais tant pis, je teste quand même. Je viens à m'asseoir sur le banc à ses côtés. " Tiens salut Andrea... " Je lui souris, pour ensuite ramasser ses livres qui étaient encore par terre. J'essaye quand même de me montrer gentil, c'est un bon début.

Bosser, bosser, bosser. J'adore bosser. J'adore apprendre de nouvelles choses et je ne regrette pas d'avoir réintégrée les Dunster à la rentrée dernière. J'avais pris huit mois pour moi, pour me faire au fait que je n'avais plus qu'une jambe, que j'étais désormais handicapée. Je détestais ce mot mais c'était ce que j'étais. Et quand je me suis cognée dans ce banc, je l'ai senti. On pourrait se dire qu'on ne sens rien mais c'est faux. Je grimace de douleur et j'ai envie de pleurer. La fatigue n'aide clairement pas... Je dois me retenir et ne surtout pas pleurer, surtout pas avec Maxime à côté de moi. Je l'ai vu de loin - en même temps, comment cela pourrait-il en être autrement ? - et je le maudis d'avance. Ne peut-il pas juste continuer son chemin ? Je le vois du coin de l'oeil et sa voix me brise le coeur. Ou l'enveloppe d'une couche de chocolat et d'amour, je ne sais pas trop. " Tiens salut Maxime " Lançais-je sur un ton un peu plus assassin que le sien. Je le regarde poser mes affaires sur le banc et souffle un léger " Merci " presqu'inaudible parce que je n'ai pas envie de le remercier, dans le fond. " Alors qu'elle est ta mission du jour ? " Lâchais-je, dédaigneuse. Qu'il balance le morceau qu'on en finisse une bonne fois pour toute. Moi rancunière ? Jamais.

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Je me doute qu'Andrea ne sera pas forcément ravi de me voir. Après tout je n'ai vraiment pas été correct avec elle, mais bon c'est le passé. Je m'approche d'elle pour pouvoir m'asseoir à ses côtés, et ramasser les livres qui étaient par terre. Lorsqu'elle me salue, je sens dans sa voix qu'elle m'en veut toujours. Et bien, super. Je veux faire un pas vers elle, mais je pense qu'elle s'en fiche bien, et qu'elle m'en veut toujours. Je peux quand même la comprendre, mais bon. Elle me remercie doucement de lui avoir ramassé ses lèvres. Au moins elle me remercie, c'est gentil quand même. Mais bon elle ne l'a pas bien dit fort. " Rattraper mes cours, et savoir comment tu vas... Prendre un peu de tes nouvelles, j'ai le droit non ? " Bon je ne pense pas qu'elle veuille m'en donner, mais bon pas grave. Elle ne va quand même pas fuir pour partir loin d'ici. " Alors tu vas bien ? " Demandais-je finalement en la regardant.

J'ai mal et même si j'ai envie de pleurer, je ne le fais pas. Ca ruinerait mon maquillage. Non, je m'en fiche. Mais je ne veux pas montrer une once de douleur devant le Mather. Je crois que c'est l'homme que je déteste le plus après Rwani. L'un m'a volé mon innocence et l'autre a détruit le peu de confiance que j'avais en la gente masculine. Autant dire que depuis le Mather, je n'ai pas croisé l'entre jambe d'un homme, ni d'une femme d'ailleurs. Prendre de mes nouvelles, j'ai envie de rire. C'est il y a cinq ans qu'il fallait prendre de mes nouvelles, pas maintenant. J'ai envie de l'étriper quand il me demande sérieusement comment je fais mais j'ai trop mal à la jambe droite pour lui sauter à la gorge et l'étrangler devant tout le monde. " Ca va. Comme tu peux le voir je me suis fais mal. Et toi ? " Je m'étrangle presque lorsque je me rends compte que je lui demande comment il va. Physiquement, ça à l'air de rouler comme sur des roulettes alors bon. Je malaxe le bas de ma cuisse en grimaçant. " Tu veux bien tourner la tête ou te servir de ta veste pour faire rempart entre moi et les gens dans le coin deux minutes s'il te plait ? " Je le vois bien, mon pied est légèrement désaxée, la prothèse a tourné un peu et je vais avoir un putain de bleu si je ne la remets pas en place... Et qui dit bleu dis pas de prothèse quelques jours. Et ça, c'est hors de question.

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Je veux prendre de ses nouvelles. Je sais que c'est bien trop tard, mais qu'est ce que je peux faire pour me faire pardonner ? Je sais que c'est trop tard, je me rend compte de ma connerie, bien trop tard. Mais elle n'est pas la première à qui j'ai fais ça. J'ai fais ça plusieurs fois, jusqu'à ce que je rencontre Chrissy. Mais bon, je l'avais trompé au bout de deux jours, pour ensuite réussir à la récupérer, et devenir sérieux. Et à son départ, j'ai eu Cora et j'aurais été capable de tout pour elle. Je ne m'imaginais même pas une seule seconde la tromper. " J'espère que c'est rien de grave... Ca va bien de mon côté. " Mensonge, je vais mal, mais je pense pas que ça puisse l'intéresser après tout. Elle doit me détester, et je pense qu'elle s'en fiche réellement que j'ai failli mourir deux fois. Elle me demande ensuite de tourner la tête, soit de mettre ma veste devant elle pour faire rempart. " Et ouai... " Je retire ma veste pour pouvoir la mettre face à elle. " Pourquoi tu me demandes de faire ça ? " Demandais-je finalement en la regardant.

Quand je glisse les yeux sur lui, je me dis que j'aurais vraiment pu tomber salement amoureuse de lui dans le passé. Je pourrais même le faire maintenant parce qu'il a un sacré charme. Mais c'est un connard. Et il m'a blessé. Pourtant je lui demande une faveur, chose qui ne me ressemble pas du tout en temps normal. J'ai pas pour habitude de demander de l'aide à quelqu'un, jamais. Je préfère me débrouiller toute seule mais là ... C'est différent. Je déglutis quand il me demande pourquoi il doit faire ça. " Parce que je me suis fais mal " Lançais-je le plus simplement du monde. Je soupire légèrement, remonte mon jeans tant bien que mal et grimace. " Si tu tournes la tête je t'étripe Jackson, je te préviens d'avance " Grognais-je en voyant ma jambe. Deux ans et trois mois et je ne m'y fais pas, je ne m'y ferais jamais. Je l'accepte, vraiment, mais c'est pas toujours agréable. Je la remets légèrement en place et soupire de bien être, comme si j'allais avoir un orgasme. La honte. Je passe mes doigts tout autour de ma peau et soupire à nouveau. Ce soir, c'est un bon soin qui m'attend parce que je vais avoir mal et pas qu'un peu. Je descends mon jeans et glisse les yeux vers Maxime. Il a pas l'air d'avoir regardé. " Merci " Cette fois, il était sincère, vraiment.

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Andrea me demande une drôle de faveur, je dois bien l'admettre pour le coup. J'ignore pourquoi je dois placer ma veste face à elle, et surtout je n'ai pas le droit de tourner la tête pour la regarder. Oui là je ne comprends pas pourquoi. Elle s'est fait mal, mais à ce point là ? Oui c'est vraiment bizarre quand même. Mais bon je le fais, et je tourne la tête, attendant qu'elle fasse ce qu'elle avait à faire, bien que j'ignore ce qu'elle fait. Finalement, je l'entends soupirer, et retirer ma veste pour me remercier sincèrement pour le coup. " De rien. " J'hausse les épaules en la regardant. Bon je ne sais pas qu'elle a fait derrière la veste, parce que j'ai respecté ce qu'elle m'avait demandé. Je n'avais pas tourné la tête. " Tu t'es fais mal où ? T'es sûr que c'est rien de grave ? " Demandais-je finalement en la regardant. " Alors qu'est ce qui s'est passé depuis ? " Demandais-je finalement. Oui depuis que je l'ai quitté du jour au lendemain, après avoir passé la nuit ensemble.

Je plonge une main dans mon sac et avale un médicament comme ça, sans eau, rien. J'ai l'habitude maintenant avec tout ce que je prends depuis six longues années. Les gens me prennent pour une folle quand je fais ça mais j'ai l'habitude. Et ça ne passe jamais de travers, heureusement. Il ne manquerait plus que ça, que je m'étouffe devant Maxime et qu'il devienne mon chevalier sauveur. Ce serait le pire je crois. Je lui adresse un léger sourire en continuant de masser le bas de ma cuisse. " J'ai pris un sale coup sur le tibia, c'est rien t'inquiète " Lançais-je, comme s'il s'inquiétait vraiment de ce que je pouvais ressentir. J'en doute. Quoi que, il me l'a demandé et il est encore là alors qu'il aurait pu se barrer il y a bien longtemps. Je me demande ce qui le retient, vraiment. " Pas grand chose. J'ai juste perdu ma jambe. Un vrai chantier la nana, on lui fait une transplantation cardio-pulmo avant son entrée à Harvard et elle perd sa jambe droite dans la bombe, cocasse hein " Je ris légèrement. Ma cicatrice sur la poitrine, il l'avait déjà vu mais ma jambe non. Je n'en parlais pas souvent mais je m'en fichais bien sur le coup. Et je savais bien qu'il se posait mille et unes questions sur ce que je venais de faire, du moins je le souhaitais. " Mais même avec tout ça, je crois que je te déteste toujours " Finis-je par avancer en passant une main dans mes cheveux. Allez savoir pourquoi, c'était journée confession sur le banc. Pas très malin, je risquais de le faire fuir. " Et toi ? Quoi de nouveau en cinq longues années ? " Il devait bien lui être arrivé au moins un truc. Où était-il un chanceux ?

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Un sale coup sur le tibia, et elle continue de se masser comme ça. J'en doute un peu, mais bon. Pourquoi elle me dirait la vraie raison après tout. Mais finalement j'apprends ce qu'il s'est passé dans sa vie. Je suis quand même assez surpris d'apprendre qu'elle a perdu sa jambe à cause de la bombe. Je baisse le regard, et j'y vois quand même une jambe, à moins qu'elle ait une prothèse, parce qu'après tout, elle marchait, non ? " Oh vraiment désolé pour tout ça... T'as une prothèse alors ? " C'est peut être ça qu'elle devait faire et qu'elle ne voulait pas que je reste. oui certainement. Je me mords la lèvre inférieure lorsqu'elle finit par me dire que malgré tout ça, elle me déteste toujours. Je ne pense pas que j'arriverais à obtenir son pardon. C'est dommage quand même. " Même si je m'excuse de ce que j'ai fais ? " Demandais-je finalement. Autant tenter de s'excuser, non ? J'ai joué au con et j'essayais juste de me faire pardonner auprès de certaines personnes. " Deux peines de coeur, elles sont toutes les deux parties du jour au lendemain sans me prévenir... J'ai failli mourir deux fois, une fois récemment, et je suis en froid avec mon frère... Voilà en gros. " Lui répondis-je finalement.