S&A ► «La jalousie rend féroce quand elle est impuissante.» 

Cela faisait maintenant deux jours que nous étions à Paris. Paris..ma ville d'amour, la ville où je reviendrais toujours au final. Ca me faisait toujours un bien fou d'y aller. Sauf que cette fois-ci c'était différent: j'y étais avec Styx (jusque là tout est normal), Fygaro, et..Sandro. La situation était pire que tendue entre nous, et il avait quand même réussi à m'éviter depuis le début du voyage! Je savais pas comment il avait fait, mais on s'était pas dit un mot. J'aurais pu être une inconnue, ça aurait été la même chose. Mais bon..je méritais cette situation, donc je pouvais pas vraiment me plaindre même si ça me faisait vraiment mal, et j'en souffrais aussi. C'était bizarre de pas pouvoir lui parler, le toucher, et j'osais même plus le regarder de peur qu'il surprenne mon regard. Et tout ça..tout avait changé du jour au lendemain, par ma faute.
Ce soir-là, Fygaro et Styx étaient sortis rien que tous les deux pour déambuler dans les rues de Paris. Ils m'avaient bien proposé de venir (par pure politesse), mais je comptais surement pas les accompagner pour tenir la chandelle et envier leur amour. Très peu pour moi. Qu'ils profitent un peu de la ville en amoureux. Alors il restait Sandro et moi. Sandro, sans m'adresser la parole, s'était barré. Merci..De mon coté, après avoir fumé cigarette sur cigarette, je décidai, vers minuit, de me bouger le cul et de faire quelque chose. C'est ainsi que je me retrouvais dans une boite, en l'occurrence la plus proche de l'hôtel. J'allais directement au bar, sans faire attention aux gens bourrés qui dansaient à fond, et me commandai un Whisky. J'en avais besoin putain. Tout en buvant ma boisson, je parcourrai la salle du regard , pour tout de même évaluer le niveau de bg aux alentours. Tandis que mes yeux étaient à la recherche de mecs beaux et musclés, ils se posèrent sur un couple. Ou plutôt sur un mec en particulier. Mon "ex" en fait. Sandro plus précisément qui était délibérément en train de se faire draguer par une poufiasse aux gros seins qui devait se croire pire que bonne! Je reposai brutalement mon verre, pris mon sac et allai à leur rencontre, les yeux toujours fixés sur les deux, qui n'arrêtaient pas de se chuchoter des choses à l'oreille, de manière insupportable, et bien trop sensuelle à mon gout. Et puis genre..depuis quand Sandro parlait-il français? Grosse blague.

Paris. Ah, Paris. La plus belle ville du monde, sans aucun doute. Bizarrement, il n'arrivait pas à en profiter à fond. Et la présence d'Alys en était la raison. La savoir près de lui le rendait encore plus malade que si elle était loin. Il y a quelques semaines, lorsque ce voyage avait été prévu, il ne savait pas que tout aurait eu une tournure si différente. Tout ça à cause de lui, qui prenait un malin plaisir à gâcher sa vie. Mais bon. Il faisait comme si tout allait bien, et avait toujours un sourire accroché aux lèvres. Sandro se contentait seulement à ne pas adresser la parole à Alys, et à ne pas la regarder. Et franchement, c'était un véritable enfer pour lui de résister.
Ce soir là, Styx et Fygaro voulait passer leur soirée ensemble, ce qu'il pouvait parfaitement comprendre. Aussitôt, il était parti afin de ne pas se retrouver seul avec Alys. Après avoir marché une petite heure, main dans les poches, au bord de la seine, il décida finalement d'entrer dans la première discothèque qu'il trouva. Après un ou deux verres, Sandro repéra quelqu'un. Une belle brune qui avait un faux air d'Angelina Jolie, et un décolté plutôt intéressant. Très intéressant, même. Après qu'il lui ai offert un verre, elle se dirigea vers lui. Tout d'abord, ils dansèrent ensemble. Puis ils allèrent un peu plus loin, chacun avec un verre à la main, et finirent par se murmurer à tour de rôle des choses dans l'oreille, afin de pouvoir mieux s'entendre avec la musique. Son français était quelque peu mauvais. Sandro avait séché la plupart des cours de français quand il était au lycée. Mais il se débrouillait. Du moins, il avait l'air de se faire comprendre vu les regards aguicheurs qu'elle lui lançait. Puis il savait bien que son accent italien lorsqu'il parlait français les faisait toutes craquer. Di Mancini était en train de lui sussurer quelque chose de salace à l'oreille lorsqu'il sentit un regard inquisiteur sur lui. En tournant la tête, il vit Alys en train de les fixer. Ses sourcils se froncèrent. « Qu'est-ce que tu fais là ?»

J'avais envie de la baffer. D'ailleurs si elle est continuait à se pencher vers lui de cette façon pour lui donner une vue plongeante sur ses obus (qui lui servaient de seins), j'allais pas tarder à lui en coller une. Et puis Sandro aussi..Qu'est-ce qu'il foutait bordel? Waouh..il avait l'air de tellement souffrir de la situation actuelle entre nous deux..J'avais presque l'impression qu'au final, il n'attendait que ça depuis des mois: redevenir ce qu'il était, à savoir un connard et serial baiseur, et ainsi, enchainer les filles. J'avais envie de pleurer, mais la rage qui me prit, m'en empêcha. Avant de pleurer, j'allais surtout débarrasser Sandro de cette meuf qui se faisait bien trop entreprenante avec lui. Elle allait se calmer ouais! Finalement, sentant mon regard fixé sur lui, Sandro leva les yeux vers moi. Ses sourcils s'étaient froncés, comme si je le dérangeais et qu'il n'avais qu'une envie, c'était que je me barre avant d'avoir dit ou fait quoique ce soit. Alors là, il pouvait toujours rêver. « Qu'est-ce que tu fais là ?» Et toi? T'essaies de pécho le plus de meufs en une soirée ou ça se passe comment? Voilà ce que j'avais envie de répondre, mais évidemment, je n'en fis rien, préférant plutôt m'attaquer à une proie plus facile, la chaudasse. « Rien, je prends un verre. » La fille ne comprenait rien, n'ayant pas du allée jusqu'en troisième pour apprendre assez d'anglais. Qu'est-ce qu'elle avait l'air conne.. Je la regardai, avec pitié avant de lui dire, en français. « T'as le choix. Soit tu peux te casser directement, soit tu peux rester et te faire défigurer. Choisis.» Elle adressa une moue ridicule à Sandro en mode "Mais euuuuh je veux rester!", puis lui foutu un bout de papier dans la poche de son jean, sur lequel devait être écrit son numéro minable, avant de partir en se cambrant de manière à faire ressortir son cul, déjà assez énorme comme ça. Non mais vraiment..Je revenais à Sandro qui semblait assez énervé de mon intervention et lui dis: « Alors comme ça t'en es réduit à te faire des petites putes parisiennes..Vas à Saint Denis si tu veux, c'est bon marché. »

Sandro assistait à la scène, ahuri. Mais qu'est-ce qu'elle foutait, bordel ? Lorsqu'Alys lui avait gueulé dessus, il n'en avait compris que la moitié tellement elle parlait vite. En gros, elle la menacait. De quoi, ça, il ne savait pas. Après que fausse Angelina Jolie soit partie et qu'il lui ai fait un clin d'oeil, il fusilla Alys du regard. « Je n'avais pas à la payer, elle. Mais bon, puisque tu insistes, j'irai y faire un tour ce soir pour voir si il y a des bons coups qui s'y trouvent. » Sandro finit cul sec son verre. Même s'il avait eu l'intention de couché avec cette brune dont il ne se souvenait plus le nom, il savait qu'il n'aurait tout simplement pas pu. Parce qu'il pensait trop à Alys. Après avoir posé son verre, il secoua la tête. C'était la première fois qu'il lui parlait après lui avoir dit qu'il ne voulait plus jamais avoir affaire à elle. Sandro secoua la tête, puis haussa le ton. « Tu te fous de ma gueule, Alys, c'est ça ? C'est quoi ton problème, explique moi ?! Quelqu'un t'as demandé quelque chose peut être ? Tu peux pas te contenter de vivre ta vie et de me laisser tranquille ? Ou c'est trop demandé, peut être ? Non, même quand on est plus ensemble t'as besoin de me faire chier c'est ça ? Laisse-moi tranquille. » Certes, il y était allé un peu fort. Mais c'était le cri du coeur. L'italien la regarda sévèrement, puis se dirigea vers le bar pour prendre un autre verre.

J'allais me faire déchirer par Sandro de manière impressionnante, et ça, je le voyais direct au regard qu'il me lança dès que sa putain se soit barrée. J'avais rien fait de mal. C'est bon, j'avais le droit de dégager une fille, ça allait pas le tuer! Et puis si il voulait vraiment se faire plaisir, il trouverait sans problème une meuf à sauter, je ne m'en faisais pas une seule seconde pour lui, il saurait se débrouiller. Alors pourquoi être énervé? « Je n'avais pas à la payer, elle. Mais bon, puisque tu insistes, j'irai y faire un tour ce soir pour voir si il y a des bons coups qui s'y trouvent. » Il voulait me faire mal, et ça marchait. Déjà, je n'osais imaginer le nombre de filles avec qui il avait couché. Je me rendais compte qu'il m'avait vite oubliée finalement. Parce que oui, j'avais espéré qu'il ne me remplacerait pas deux jours après notre rupture, mais apparemment je m'étais bien gourée. Il avait vidé son verre d'un trait avant de secouer violemment la tête.« Tu te fous de ma gueule, Alys, c'est ça ? C'est quoi ton problème, explique moi ?! Quelqu'un t'as demandé quelque chose peut être ? Tu peux pas te contenter de vivre ta vie et de me laisser tranquille ? Ou c'est trop demandé, peut être ? Non, même quand on est plus ensemble t'as besoin de me faire chier c'est ça ? Laisse-moi tranquille. » J'étais resté sans voix, tellement son discours m'avait choquée: certes, je savais très bien que j'allais me faire démonter, mais pas à ce point merde. Il était retourné au bar, me laissant seule comme une conne. J'avais les larmes aux yeux: ses mots avaient été durs. Mais je devais me ressaisir: j'avais dit que je ne le lâcherai pas, alors je n'allais pas abandonner maintenant! Je le rejoignis au bar. « Bah non je peux pas faire ma vie, désolée. Et oui je continuerai à te faire chier. Et mon problème, je vais te dire ce que c'est: tu m'en veux toujours à cause de l'histoire avec Vitor, donc t'essaies de me faire du mal en te tapant des putains. Mais ce que tu comprends pas, c'est que t'auras beau faire tout ce que tu veux, je te lâcherais pas. Mets toi bien ça dans le crâne. Et oui je suis chiante. »

Au bar, il demanda agressivement au serveur de lui servir du whisky. Un rien avait réussit à l'énervé, et le rendre mal. Il ne fallut que quelques secondes pour qu'Alys le rejoigne au bar. « Bah non je peux pas faire ma vie, désolée. Et oui je continuerai à te faire chier. Et mon problème, je vais te dire ce que c'est: tu m'en veux toujours à cause de l'histoire avec Vitor, donc t'essaies de me faire du mal en te tapant des putains. Mais ce que tu comprends pas, c'est que t'auras beau faire tout ce que tu veux, je te lâcherais pas. Mets toi bien ça dans le crâne. Et oui je suis chiante. » Vitor. Rien que la prononciation de son prénom le rendait fou. Il suffisait simplement que Sandro entende ce prénom pour ce souvenir d'Alys et de ce connard dans ce jacuzzi dégueulasse. Et à cette image qui s'installa dans sa tête, il bu, à nouveau, cul sec. « Bien sûr que je t'en veux pour Vitor, évidemment que je t'en veux bordel ! Comment est-ce que je peux savoir jusqu'à où tu aurais pu aller avec lui ? Tu as tout simplement été stupide, complètement stupide ! Lâche l'affaire Alys, je ne veux pas être avec quelqu'un en qui je ne peux pas avoir confiance ! » La musique couvrait quelque peu la voix de Sandro qui criait. L'italien se mentait à lui même. Bien sûr qu'il ne voulait pas qu'elle lâche l'affaire. Sandro l'aimait à mourir, c'était un fait. Mais il était tellement en colère contre elle, contre Vitor...

Au bar, je n'avais rien commandé, tandis que Sandro enchainait les verres cul sec sous l'effet de l'énervement. C'était pas la peine de se mettre dans tous ses états, je comprenais pas.. « Bien sûr que je t'en veux pour Vitor, évidemment que je t'en veux bordel ! Comment est-ce que je peux savoir jusqu'à où tu aurais pu aller avec lui ? Tu as tout simplement été stupide, complètement stupide ! Lâche l'affaire Alys, je ne veux pas être avec quelqu'un en qui je ne peux pas avoir confiance ! » Je commençais à connaitre son discours et ses arguments par coeur. Alors oui, il avait raison, mais quoi? Je pouvais pas retourner en arrière, désolée. Alors quoi, on allait rester comme ça, alors qu'on savait tous les deux qu'on était fous l'un de l'autre. C'était débile, alors non. J'allais rester trainer dans ses pattes jusqu'à ce qu'il me redonne une chance. Et puis merde quoi! Je savais que j'avais été stupide c'était pas la peine de me le répéter mille fois! Je commençais sérieusement à m'échauffer, et la musique par son volume, m'obligeait en plus à gueuler. Toute cette histoire commençait vraiment à me saouler. « J'ai compris Sandro que tu m'en voulais tu m'entends ? J'AI COM-PRIS. Et oui je sais que j'ai été stupide, crois-moi, j'ai pas attendu que tu me le dises pour le savoir, et puis même, étant donné que ça fait environ 600 fois que tu me le dis, je peux pas le louper! Seulement je te l'ai déjà dit, il s'est rien passé de plus avec lui! J'ai pas couché avec lui merde! Et si, on va retourner ensemble, parce que je t'aime ! Tu peux me dire ce qu'il y'a de mal à ça ? Oui je t'aime putain, et ça, rien de ce que tu diras ou feras y changera quelque chose! » Oui, je venais en effet de gueuler tout ça dans une boite parisienne, au bar, au milieu d'une centaine de personnes.

Il y avait des moments où il aurait voulu ne jamais la connaître. Si elle n'était pas là, Sandro serait tranquille, comme avant, à mener sa vie et enchaîner les filles sans se soucier de rien. Mais non, il avait fallut qu'il tombe amoureux. Et pas de n'importe qui, en plus de ça. De la fille la plus complexe du monde. Mais il était tout simplement raide dingue d'elle, et ne pouvait pas se l'enlever de la tête. « J'ai compris Sandro que tu m'en voulais tu m'entends ? J'AI COM-PRIS. Et oui je sais que j'ai été stupide, crois-moi, j'ai pas attendu que tu me le dises pour le savoir, et puis même, étant donné que ça fait environ 600 fois que tu me le dis, je peux pas le louper! Seulement je te l'ai déjà dit, il s'est rien passé de plus avec lui! J'ai pas couché avec lui merde! Et si, on va retourner ensemble, parce que je t'aime ! Tu peux me dire ce qu'il y'a de mal à ça ? Oui je t'aime putain, et ça, rien de ce que tu diras ou feras y changera quelque chose! » Sandro ne dit rien, son regard sévère posé sur elle, la musique comblant le silence qui s'était installé entre les deux amoureux. Ce fut sans réfléchir que l'italien attrapa l'avant bras d'Alys pour la tirer vers lui, et l'embrasser fougueusement. C'était sûrement à cause de l'alcool. Et parce qu'il en mourrait d'envie, aussi.

Je venais de vider mon sac et de mettre à nu mon coeur, et c'est vrai que ça faisait du bien. Certes, c'était pas vraiment le moment ni l'endroit, mais au moins Sandro m'avait entendue et il savait ce que je ressentais. Un silence tendu s'était installé entre nous, et la musique assourdissante commençait à m'insupporter. Je fixai mes pieds comme une gamine de douze ans prise en faute par ses parents, attendant la réponse de l'homme que j'aimais. Bon je me doutais qu'il n'allait pas faire "okay, très bien, aller on oublie tout !", mais on pouvait toujours rêver. J'étais à deux doigts de me barrer lorsqu'il me prit brusquement le bras pour m'attirer contre lui avant de m'embrasser fougueusement. Okay..Est-ce qu'il était bourré à ce point? Je posai mes mains des deux cotés de son visage pour prolonger le baiser. Bah oui, c'est ce que j'attendais depuis une semaine, et c'était peut-etre le dernier avant longtemps alors autant en profiter. Finalement, je m'écartai légèrement, tout en restant assez proche de lui. J'étais totalement perdue. Ca voulait dire quoi? Il était bourré ou il me pardonnait? Je voulais pas me faire de faux espoirs merde. « Qu'est-ce que t'es en train de faire..? Je comprends plus.» N'en tenant plus, je l'embrassai une nouvelle fois, ne le laissant pas répondre à ma question. Finalement, être relou et collante pouvait s'avérer être une technique efficace.

Sandro passa un de ses bras autour de la taille d'Alys, et l'autre derrière sa nuque. Il n'avait franchement aucune idée de ce qu'il faisait. La seule chose qu'il savait, c'était qu'à ce moment même, sa seule envie était de sentir ses lèvres contre les siennes. «  Qu'est-ce que t'es en train de faire..? Je comprends plus. » Lorsqu'Alys recula quelque peu, Sandro la regarda. Il n'avait même pas la réponse à sa question. Alors qu'il s'apprêtait à parler, la parisienne l'embrassa à nouveau. Chose dont il ne s'attendait pas du tout. «  Je ne sais pas du tout..» murmura-t-il en tant que réponse, sans cesser le baiser. Sa main qui était sur sa taille remonta le long de son dos. Et à ce moment même, Sandro oubliait tout. Il ne se savait plus où il était, pourquoi il était là, et surtout pourquoi il avait rompu avec Alys.