PRIALYA ❤ I know I don't deserve it but stay with me a minute I swear I'll make it worth it

 « Dommage que je ne puisse pas être enceinte plus longtemps alors ! » Dis je avec un grand sourire. L'entendre me crier dessus me déplaisait clairement alors oui si j'avais pu être enceinte pour toute la vie afin qu'il ne le fasse plus, j'aurais signé de suite, mais sans les nausées qu'on soit d'accord. « J'ai pas froid aux yeux, une chose qu'on aura pas eu le temps d'explorer ensemble je crois. » J'hausse les épaules, ne pas repartir dans les regrets même si j'en nourris énormément alors que je vois Priape de plus en plus s'éloigner de moi depuis un mois qu'il a appris ma trahison. C'est horrible de vivre ça et encore plus quand l'autre ne comprend pas qu'on peut souffrir d'une situation qu'on a nous même causé. « Charlie se faisait bien dans l'autre appartement ça avait pas l'air de trop lui poser de problèmes... Enfin on verra bien avec l'arrivée de bébé numéro deux... » Mon regard se posa dans le vide, j'étais prise d'un moment de panique : jamais je ne parviendrais à gérer mes études et deux enfants en bas âge, pas toute seule, c'était juste impossible. Une boule se forme au fond de mon estomac, la panique, j'allais pleurer face à tout ça, face à ce futur qui me faisait peur et je ne voulais aucunement le faire devant lui. Sienna et Nina étaient surement en vadrouille, je ne pouvais plus compter sur Matthéo j'avais juste envie de fuir avant que toute cette inquiétude ne sorte. Cela devait se lire sur mon visage qui s'était surement refermé. « Je dirais rien promis, mais je dois y aller là, vraiment, je suis désolée. » Je me levais, j'étais complètement paniquée d'un coup, je ne pouvais pas rentrer chez moi comme ça, c'était impossible mes jambes tremblaient, il fallait que cette crise de panique cesse sans que mon père ne la voit où j'étais bonne pour des vacances gratuites à l'hôpital.

Un petit sourire amusé naquit sur mes lèvres alors qu’elle se désolait de ne pas pouvoir être enceinte plus longtemps. En fait, j’avais parlé des sept prochains mois mais j’espérais que notre –trêve- perdurerait plus longtemps, j’avais pas envie que notre enfant grandisse en voyant ses parents perpétuellement s’engueuler. Je sentis ensuite une note de regret dans la voix de la jeune femme, qui me parla ensuite de son appartement. Je lui confiais ensuite que je songeais moi aussi à déménager et mon ex petite amie changea alors d’attitude. Son regard se voilà, son visage se crispa et elle se leva subitement, m’assurant qu’elle ne dirait rien à Jasper mais qu’elle ne pouvait pas rester avec moi plus longtemps, qu’elle devait y aller. Elle chancela un peu sur ses jambes en se redressant et je me dépêchais de m’approcher d’elle et de passer instinctivement ma main autour de sa taille pour la soutenir. « Hey doucement ! » Elle était pâle et n’avait vraiment pas l’air bien. « Ca va pas ? C’est tes nausées qui reviennent ? Tu devrais te rassoir. » conseillai-je avec une voix soucieuse.  

Tout s'était passé rapidement, quelques mots avaient suffit à semer la panique chez moi. Comment est ce que j'allais faire pour gérer deux enfants en bas âge en plus de mes études ? C'était impossible. Je n'aurais surement pas d'autre choix que de retourner chez mes parents et je n'en avais aucune envie, je n'avais pas du tout envie non plus de voir débarquer une nourrice à temps complet, payée par mon père pour que ses petits enfants grandissent bien mais surtout sans entacher la future carrière de leur maman... Oui pour lui la famille passait après la réussite. Bref, j'avais voulu cacher mon moment de panique mais il fallait bien croire que j'étais une piètre comédienne, s'était loupée si je voulais me reconvertir là dedans. La main de Priape vint saisir ma taille et cela ne fit qu'apporter un peu plus de bizarrerie à la situation mais ne l'empira pas. Je n'avais pas envie de l'ennuyer avec mes peurs pour l'avenir mais mes jambes refusèrent d'avancer à part soutenue par Priape pour me reconduire jusqu'à son lit et que je m'y installe. « Te tracasse pas tout va bien... Un vent de panique simplement... Ca va passer. J'ai juste du mal à me projeter dans l'avenir à élever seule deux enfants en bas âge et devoir combiner cela avec mes études. » Je tournais ma tête vers Priape et plantais mon regard dans le sien. « Je sais pas comment on va s'organiser et tout mais ça me fait peur, j'étais déjà tellement paniquée d'avoir un bébé et d'être seule, alors deux. »

C’était pas les nausées comme je l’avais d’abord pensé en la voyant blêmir, mais un vent de panique. L’idée d’être seule pour élever deux gosses l’effrayait. « Talya, tu seras pas seule… Je serais là. Si je déménage ça sera au mieux à Cambridge, au pire à Boston, si les loyers sont trop onéreux, mais dans tous les cas je serais pas loin. » J’avais pas l’intention de fuir mes responsabilités de la laisser dans la galère avec les deux petiots. Je m’éloignais un instant pour aller remplir un verre d’eau avant de m’approcher à nouveau d’elle et de le lui tendre : « Bois un peu ça va te faire du bien. » conseillai-je alors avant de reprendre : « Pour l’organisation, on a encore tout le temps pour voir ça. Je sais pas du tout ce qui sera le plus simple, je suis peut être en pédia mais j’ai jamais eu d’enfant. Alors j’imagine qu’une semaine chez toi, une semaine chez moi, ça risquerait d’être perturbant pour un nourrisson non ? » Souvent la garde alternée s’appliquait plutôt aux –grands- enfants. « Mais on trouvera une solution j’en suis sûr. » Même si la situation n’était pas simple, si nous mettions tous les deux de la bonne volonté on allait réussir à trouver un arrangement, j’en étais persuadé.

Vent de panique en moi, mais Priape avait su gérer et après quelques mots et un grand verre d'eau, mon coeur avait repris un rythme normal. Mes jambes, elles, ne savaient toujours pas si elles arriveraient à me supporter si je me levais maintenant mais il fallait bien que j'essaye quand même, je n'allais pas rester là à embêter Priape plus longtemps... Il avait surement bien d'autres choses à faire. Et puis j'avouais que parler de garde alternée et tout me faisait mal au coeur. J'étais une maman, une maman poule, une vraie, comment imaginer ne pas avoir mon bébé avec moi à chaque instant ? C'était aussi difficile lorsque les enfants étaient présents, mais un bébé avait besoin de sa maman... Son papa était tout aussi important mais une maman est une maman... Je chassais l'idée de devoir m'en séparer avant un petit moment et finis par sourire à Priape. « On verra ça plus tard oui... On a jusqu'à début novembre pour y penser, ça devrait aller... » J'avais aussi sept mois pour faire en sorte que la question ne se pose pas, que notre bébé grandisse dans une famille unie, qui vit ensemble, une famille aimante ou raisonne le bonheur et la joie... Parce que oui la famille c'était important pour moi et je n'avais pas du tout envie que mes deux enfants ne grandissent pas ensemble. Priape le savait. « Bon cette fois je vais y aller ! Ca va aller, pas besoin de me rattraper à la porte ! » Je souris et me levais, je déposais un baiser sur sa joue pour lui dire au revoir et finis par quitter la pièce.

La crise semblait être passée, du moins pour l’instant. Talya me rassura avant de se lever, je la suivis quand même jusqu’à la porte, histoire de pouvoir quand même la réceptionner au vol au cas où. Elle m’embrassa ensuite la joue pour me saluer. C’était toujours étrange de faire la bise à quelqu’un qu’on avait eu tant de fois l’habitude d’embrasser. « Prends soin de toi. » fis-je avec un léger sourire avant de refermer la porte derrière elle. Pour une discussion qui avait démarré au plus mal, elle s’était finie sur une note plutôt positive. On avait été capables de discuter calmement, de mettre nos rancoeurs de côtés, pour faire passer le bien de notre futur enfant avant tout…