PRIALYA ❤ I know I don't deserve it but stay with me a minute I swear I'll make it worth it

Les messages échangés avec Priape n'étaient qu'une perte de temps, nous étions tous les deux beaucoup trop fiers pour baisser les armes et la fierté était décuplée par cet amour fauché en plein essort. Il ne voulait pas me pardonner, c'était normal, mais qu'il me blesse comme il savait le faire, je ne le supportais pas. Je refusais de choisir entre Matthéo et lui, c'était aussi normal et j'en venais à l'attaquer comme il le faisait sans mal. C'était nul d'en être arrivés là surtout que maintenant mes parents étaient au courant de la situation et que j'étais un peu plus surveillée, encore plus depuis que j'avais échappé à la surveillance de tout le monde à l'hôpital, aidée par Priape de qui je n'avais eu de nouvelle jusqu'à ce jour et comment dire que la dernière fois que nous nous étions vus, je n'étais pas totalement en pleine possession de mes moyens pour parler de choses sérieuses comme l'avortement. Après plusieurs messages à s'envoyer des pics, je stoppais la conversation et pris la direction de la Dunster House. Je me plantais sur le palier de sa chambre et frappait. Il pouvait bien faire semblant de ne pas être là, ne pas vouloir m'ouvrir, je ne partirais pas tant que je ne l'aurais pas vu et que je ne lui aurais pas parlé. Il ouvrit finalement la porte après quelques secondes et allait la refermer mais je passais mon pied avant qu'il ne puisse le faire. « Il faut que je t'parle Priape... S'il te plait. » J'en avais mare de supplier, de demander pardon, de dire s'il te plait tout le temps mais j'étais tout de même bien élevée et c'était la moindre des choses parce que je gardais bien en tête que j'étais la fautive là dedans même s'il avait l'air de croire que j'avais tendance à l'oublier.

Je voulais réviser, je voulais vraiment, mais c’était juste impossible de me concentrer sans savoir ce que mon ex petite amie avait finalement décidé de faire. Après avoir attrapé mon téléphone pour le lui demander clairement par message, une série de sms s’en suivit. Aucun de nous ne semblait vouloir baisser les armes. Mais je voulais quand même savoir : fallait-il vraiment que j’appelle Sienna ? J’étais en train de me poser sérieusement la question quand on frappa à la porte. Vu que dans l’un de ces derniers textos, Talya m’avait demandé si j’étais à la DH, je sentis le coup fourré. Mais j’étais seul ici, je pouvais même pas envoyer Jasper ou Charlie ouvrir à ma place en leur ordonnant de raconter que je n’étais pas là. Enfin, peut être que je me méprenais, qu’il ne s’agissait pas de mon ex derrière la porte. Après quelques secondes d’hésitation, je finis par aller ouvrir pour directement essayer de refermer en constatant qu’il s’agissait malheureusement bel et bien de Talya, mais la jeune femme la bloqua, elle voulait parler. Je soupirais puis tirais un peu sur la porte pour agrandir un peu l’ouverture à nouveau, mais je restais bien sur le seuil pour empêcher la blonde de rentrer dans la pièce : « Qu’est-ce qu’il y a ? » Elle ne voulait pas me répondre par sms et là voilà qui se ramenait devant ma porte… Ca avait le don de me mettre hors de moi.

« Aies au moins la descence d'ouvrir la porte et de me laisser entrer, je n'ai aucune envie de parler de ça sur le palier, ça ne sera pas long. » Je levais les yeux au ciel exaspérée par son attitude actuelle et par les messages que nous nous étions déjà échangés. Sérieusement ne pouvions nous pas nous comporter comme deux adultes responsables ? A première vue non, enfin pas pour lui. Je mis les poings sur les hanches en attendant de voir s'il était décidé à m'ouvrir plus grand pour que je puisse entrer. Il ne le fit finalement pas de gaïté de coeur mais il le fit et je ne me fis pas prier pour entrer. Je lâchais alors assez froidement et sans forme aucune. « Je n'ai pas avorté, Sienna savait très bien que je regretterais et que ça me détruirait de le faire sur un coup de tête. » Je laissais un silence s'installer avant de compléter mes paroles. « Et surtout je n'en avais pas envie... » Je mordillais ma lèvre inférieure, très gênée de dire cela, de m'ouvrir alors qu'il ne faisait que sauter sur les occasions pour me blesser. « Matthéo va sortir de ma vie. » Bref, clair et net... Enfin me concernant ça l'était et ça allait être comme ça, concernant Charlie il ne pouvait pas choisir. « Mais c'est le parrain de ma fille et s'il veut la voir je m'arrangerais avec mes parents ou avec Sienna, il ne sortira pas de sa vie à elle. » Un nouveau silence s'installa. Maintenant que j'avais fait mes déclarations je pouvais repartir, je n'attendais pas de réaction immédiate de sa part, ma main était déjà sur la poignée pour ouvrir et m'en aller.

Ca pouvait ne durer qu’une minute et déjà être trop long… Je voulais la rayer de ma vie désormais, et une petite voix dans ma tête me disait que ce n’était pas en la faisant rentrer dans ma chambre que ça serait le cas. M’enfin, je cédais, lui laissant le champ libre pour entrer et refermant la porte derrière elle. Je me retournais ensuite vers elle avec un air lassé et elle me lâcha alors enfin la réponse que j’avais tant réclamé par sms : elle n’avait pas avorté. Elle se justifia alors en précisant qu’elle n’en avait pas eu envie. « Je t’ai jamais forcé à faire ça Talya… » fis-je en me radoucissant un peu. « Et puis merci d’être venu me le dire… » Un texto m’aurait suffit certes mais c’était quand même bien qu’elle se soit déplacée pour venir me le dire au final. Je pensais qu’on allait en rester là, qu’elle était venue juste pour cela et qu’elle allait se dépêcher de repartir mais ce n’était pas fini. Et la suite me fit perdre ma voix : est-ce que ça voulait dire qu’elle avait finalement réfléchi à mon ultimatum ? Qu’elle avait analysé les choses et compris que ce serait invivable pour moi d’être avec elle si elle côtoyait toujours le mather ? Un petit sourire se dessina sur mes lèvres à cette éventualité. Elle parla de sa fille, de Sienna et ses parents ensuite, qu’ils épousent Matthéo s’ils voulaient, grand bien leur fasse, pourvu qu’il ne s’approche plus de Talya moi ça m’allait. J’hochais la tête mais lorsqu’elle attrapa la poignée ma main alla s’appuyer sur la porte pour l’empêcher de l’ouvrir. Tout à l’heure je n’avais pas voulu la laisser entrer, désormais je ne voulais plus qu’elle parte. « Attends Talya, ça veut dire que tu as changé d’avis ? »

« Je sais que tu ne m'as jamais forcé à rien et que c'est surement les nerfs qui nous ont conduit jusque là où on a été mais voilà, t'es autant concerné que moi et je le sais même si je n'ai pas l'air de le montrer, c'est pour ça que je voulais que tu le saches. Me demander si tu devais acheter des couches n'était peut être juste pas ce que j'avais envie d'entendre pour que tu t'en inquiètes. » Je restais calme et sereine mais aussi et surtout posée. Je n'avais aucune envie de me prendre la tête avec lui encore une fois, c'était hors de question tout simplement. J'allais partir après lui avoir annoncé la seconde nouvelle mais il m'en empêcha, décidément nous étions les spécialistes pour passer d'une extrême à une autre tous les deux. Je posais mes yeux sur lui à sa question et après quelques secondes à réfléchir comment tourner les choses je commençais. « C'était pas facile. Choisir entre perdre mon meilleur ami, la personne la plus importante pour moi en soutien depuis que je suis là et en être malheureuse et choisir entre perdre l'homme que j'aime et avec qui je veux faire ma vie en être malheureuse mais aussi rendre malheureux un enfant oui j'ai choisi. Je te cache pas que j'en ai parlé avec celui que tu veux écarter et que c'est lui qui m'a ouvert les yeux et poussé à faire ce choix. Je te dis pas non plus que ce sera simple, en fait je sais pas du tout ce qu'il va se passer en faisant ça mais je crois que j'espère regagner ta confiance déjà dans un premier temps. » Matthéo n'était pas étranger à ma décision, il l'avait prise pour moi en pensant que c'était le mieux à faire presque même, alors je me devais de l'indiquer à Priape et d'indiquer mes doutes sur tout ça... Je ne savais pas si je serais la même mais je voulais essayer et puis qui sais peut être qu'il finirait par avoir pleinement confiance en moi, assez pour laisser Matthéo réintégrer ma vie à plus ou moins long terme même si j'espérais que ce terme soit court.

« Je trouvais que de t’écrire –hey comment ça s’est passé l’IVG ?- ou encore –la mifégyne était bonne ?- c’était pas adapté… Déjà que ce que je t’ai dit l’autre fois en partant c’était pas correct alors, oui les couches c’était maladroit, mais c’est la seule entrée en matière que j’ai trouvé désolé… » fis-je sincèrement mal à l’aise avec le sujet. J’avais pas su trouvé les mots juste par sms pour réussir à avoir la réponse à ma question, et puis Talya avait pris la mouche de son côté. Finalement, on s’en sortait mieux en face à face que par messages interposés alors c’était une bonne chose qu’elle se soit déplacée. Je la retins ensuite, alors qu’elle avait mystérieusement laissé échapper que Matthéo allait sortir de sa vie. On sortait le champagne maintenant ou y’avait anguille sous roche ? Je laissais ma main contre la porte, scrutant le regard de Talya en attendant qu’elle m’en révèle un peu plus. « T’es allée en parler à Matthéo ? » m’étonnai-je alors. Oui enfin j’étais surtout surpris qu’il ne soit pas aussitôt venu s’expliquer avec moi, connaissant le sang chaud du jeune homme… « C’est lui qui t’a poussé à faire ce choix ? » repris-je alors. Je voulais comprendre, comprendre vraiment ce qu’il s’était passé pour qu’il y est un tel revirement. Elle qui refusait catégoriquement de couper les ponts avec lui quelques jours auparavant, qu’elle revienne sur sa décision comme ça, sur un coup de tête ça aurait été trop beau. «T’es en train de me dire que c’est Matthéo qui a choisi de sortir de ta vie et pas toi qui l’en as chassé ? » Ouais en fait en gros, j’étais le lot de consolation puisque Matthéo tirait sa révérence.

Je passais rapidement sur la manière dont il avait abordé le sujet de l'avortement. Je n'avais pas avorté, voilà maintenant il le savait je n'allais pas lui reprocher plus longtemps son humour douteux surtout qu'en ce moment je n'étais pas la nana la plus drôle du monde, bien au contraire et j'avais pas mal de mal à rire même si l'humour était bon, passons. Priape s'étonna que je sois allée voir Matthéo pour lui parler de ça, visiblement il avait du mal à cerner l'importance du mather dans ma vie, mais je ne lui en voulais pas, son jugement était surement corrompu par l'écart que j'avais fait avec lui ce qui était une très bonne excuse. « J'ai été en parler avec Matthéo oui, désolée si cela ne te plait pas mais je l'ai fait. Pourquoi ? Tu t'étonnes qu'il ne soit pas encore venu écraser son poing dans ta figure de me demander de faire ce choix ? » Matthéo avait très mal pris le fait que je sois avec Priape surtout qu'il ne l'avait pas su par moi. A cause de sa soeur, à cause du passé volage du jeune homme, il ne pouvait pas le voir, et pourtant jamais il ne m'avait demandé de choisir entre les deux, au contraire de Priape qui à la première excellente occasion m'avait posé un ultimatum. Notre conversation était plutôt calme et posée jusque là avant qu'il ne se vexe et pose une question qui pouvait mettre le feu aux poudres, ce dont je n'avais absolument pas envie. « Stop stop stop ! J'ai aucune envie de me battre avec toi aujourd'hui et encore moins qu'on se mette à hurler tous les deux. Ca suffit tout ça on est des adultes on peut parler de manière civilisée. » Je levais les yeux vers Priape l'interrogeant du regard, est ce que je pouvais continuer de parler sans qu'il ne parte dans une folie sans fin ? Son regard m'indiquait que oui c'est pour cela que je repris la parole. « Laisse moi aller jusqu'au bout s'il te plait. Matthéo m'a dit qu'il prendrait cette décision pour que je n'ai pas à le faire moi même et me sentir mal de l'écarter pour toi oui. » Je marquais un temps d'arrêt, je n'avais aucune envie de mentir à Priape. « Après tout ce qu'il a fait pour nous c'était pas possible pour moi de l'écarter de ma vie comme ça, de le remercier gentiment en lui disant mec tu sers plus à rien, j'ai plus besoin de toi casse toi. Et je ne voulais pas que Charlie le perde. » Toutes ces situations étaient super compliquées. En effet depuis sa naissance, Charlie avait Matthéo dans sa vie et lui enlever ne serait pas bon, même si ce n'était pas son père et qu'elle ne le considérait pas comme tel, à défaut de papa elle avait un super parrain qui ferait tout pour elle. Et du côté du futur bébé... Et bien il ou elle allait avoir un super papa mais maman devait chambouler la vie de sa première fille pour rendre bébé deux heureux avec son papa et sa maman près de lui... Voilà, et comme je n'avais aucune envie de chambouler la vie d'aucun de mes deux enfants, le choix était impossible. « Si le choix imposé par Matthéo m'avait soulagé et que tu avais été le mec sur lequel je me rabats parce que j'ai perdu mon meilleur ami, crois moi que je serais venue de suite après ma conversation après Matthéo. Mais c'est pas le cas, je voulais réfléchir, et j'ai plutôt eu le temps avec l'hospitalisation, dans mes moments de lucidité. Je ne suis pas là parce que Matthéo veut que je sois là mais parce que j'ai envie de l'être en prenant le risque de te poser la condition qu'il reste dans la vie de Charlie, un point c'est tout. »

J’hôchais la tête en écoutant la question de Talya : oui ça m’étonnait qu’il ne soit pas venu me parler de tout ça et encore moins qu’il soit pas venu m’en coller une c’était vrai. La suite m’étonna encore plus cela dit : le mather qui tirait sa révérence comme ça, rendant les armes, s’effaçant devant cet ultimatum qui ne lui était pourtant pas destiné. C’était pas le but que j’avais recherché, j’avais voulu provoquer une réaction chez la jeune femme, c’est de elle dont j’espérais des preuves pour pouvoir un jour lui redonner ma confiance. Quand je lui demandais des explications, elle calma le jeu, sentant surement que je risquais de vite monter au créneau. Son regard croisa le mien et je pris sur moi pour que l’on puisse réussir à discuter sans s’énerver pour une fois. Je relâchai la porte et m’écartai d’elle pour aller m’asseoir sur mon lit. « Vas-y je t’écoute. » fis-je calmement. J’écoutais retenant les remarques pleines de cynisme qui mourraient d’envie de s’échapper de ma bouche. J’attendis la fin de son explication avant de reprendre la parole toujours impassible : « C’est surprenant de sa part en tout cas… » J’étais un peu perdu. Talya l’avait choisi lui, et il s’était effacé à mon profit. En fait, si ça avait été un test elle avait échoué alors que lui l’avait réussi… « Et je comprends pour Charlie t’en fais pas… » Qu’il continue de voir sa filleule, j’étais parrain je pouvais comprendre. Je n’arrêtais pas de me questionner sur le pourquoi de son retrait néanmoins… Je savais qu’il allait falloir que je confronte au mather pour essayer d’y voir clair et de comprendre quelque chose à son comportement. Je relevais les yeux vers Talya, réalisant que j’étais resté un moment silencieux, absorbé par ma réflexion : « Je te remercie d’avoir été honnête en tout cas, même si c’est pas ce que j’aurais préféré entendre. » Elle aurait tout aussi bien pu me faire croire qu’elle était celle qui s’était éloignée mais pour une fois elle avait eu la franchise de me raconter les faits tels qu’ils étaient, c’était important de souligner ce petit pas en avant.

Il s'installa sur le lit pour m'écouter alors que je restais près de la porte, prête à la prendre à la moindre hausse de sa voix, j'étais sortie il y a peu de l'hôpital grâce à lui je n'avais aucune envie d'y retourner à cause d'un malaise ou d'un problème quelconque. Surtout que mon père n'avait pas du tout apprécié le pied de nez que je lui avais fait et il m'a plutôt jurer que si il avait à me faire hospitaliser à nouveau je ne m'en sortirais pas aussi facilement. Bref, s'il comptait m'envoyer en psychiatrie, je préférais l'éviter coute que coute. « Matthéo Silver ne pense pas toujours qu'à lui, quand t'es ami avec lui il pense à toi avant de penser à lui 99 fois sur 100 mais on va arrêter de parler de lui rapidement parce que je pense que tu vas vite remonter dans les tours, et je le répète je n'en ai pas envie. » C'était aussi une manière de lui faire comprendre que je n'avais aucune envie de le voir ironiser sur cette situation plus qu'inconfortable pour moi. Matthéo se sacrifiait, m'offrait le choix de sacrifier notre amitié pour sauver mon amour, je ne souhaitais à personne d'avoir à assumer de faire ce choix. Priape s'était senti blessé lorsqu'il m'avait demandé de choisir parce que je n'avais pas choisi et donc pour lui j'avais pris le mather, Matthéo lui me laissait choisir d'accepter son offre en me poussant vraiment à le faire, c'était horrible. Mais le choix était fait et sans une grande confiance en l'avenir et la force du temps je ne serais jamais là à prendre le risque de perdre le mather pour toujours alors que je ne suis même pas sûre de retrouver l'homme que j'aime. « Toutes les choses qui sortent de ma bouche depuis le 8 mars sont des choses que tu n'aurais pas voulu entendre, sauf que ce sont des choses vraies et honnêtes, ce que j'ai toujours voulu être avec toi même si tu doutes de tout ce que j'ai pu te dire. J'espère qu'un jour tu t'en rendras compte. » Je n'avais pas menti à Priape, j'avais juste choisi de ne pas dire les choses aussi vite que j'aurais dû le faire mais je ne trouvais pas les mots car je n'avais jamais été confrontée à une situation pareille, c'était tout. Sauf que lui voyait juste le fait que je m'étais foutue de sa gueule et que je lui avais menti à chaque mot prononcé après avoir couché avec Matthéo, ce que je pouvais comprendre. « Tu me crois quand je te dis que je n'ai pas avorté ou il te faut une échographie pour te le prouver ? Ah oui et t'es surement déjà au courant qu'on peut faire un test de paternité à partir de la onzième semaine d'aménorrhée, soit la semaine prochaine, sache que je m'y opposerais pas et qu'on le fera quand tu voudras si tu veux être sûr que ce bébé est de toi. » Je montrais toute la bonne volonté du monde à Priape alors j'espérais qu'il le montait, je voulais vraiment qu'il retrouve confiance en moi et si c'était en lui apportant des preuves scientifiques et ben je le ferais. M'enfin il n'allait pas faire analyser mon cerveau pour savoir de qui j'étais amoureuse non plus.

Je dus supporter le speech de mon ex vantant les mérites de son amant, mais je pris sur moi pour retenir mes remarques et commentaires sarcastiques. J’étais pas le bon auditeur pour l’écouter raconter la générosité de ce très charitable Matthéo Silver. Je l’écoutais donc que d'une oreille en essayant de ne pas trop grimacer. Talya se stoppa dans sa description assez vite, devinant la poudre qui me montait au nez, et je l’en remerciais d’un hochement de tête, confirmant que oui j’risquais de monter dans les tours si l'on continuait trop longtemps sur ce sujet. Elle m’assura alors que depuis notre séparation elle s’efforçait d’être honnête, petite précision qui me restait en travers de la bouche. « Mieux vaut tard que jamais à ce qu’on dit… » bougonnai-je. On m’enlèverait pas de la tête que j’avais été cocu sans le savoir pendant plusieurs semaines alors que tant de personnes de mon entourage étaient au courant. Talya dut ressentir mon aigreur parce qu’elle renchérie en me soupçonnant de ne pas la croire pour l’IVG, je secouais la tête. « Si je te crois… » soupirai-je, lassé de l’impasse dans laquelle nous nous trouvions désormais. Elle enchaina même avec une proposition de test paternité. Je relevais les yeux, un peu surpris et j’essayais de me radoucir. « Je vais y penser Talya… » Ouais c’était probablement pas le NON catégorique qu’elle aurait espéré et qui aurait bien illustré le retour de la confiance entre nous. Je n’avais pas balayé l’éventualité d’un test aussi vite parce qu’au final cela me paraissait pas si ridicule de le demander, vu notre histoire et les circonstances. Mais il me fallait encore un peu de temps pour y réfléchir. « L’écho des 12 semaines tu la passes quand ? Tu voudras que je vienne avec toi ? » proposai-je alors pour essayer de mettre un peu de bonne volonté aussi de mon côté.