PRIALYA ❤ I know I don't deserve it but stay with me a minute I swear I'll make it worth it

« Mon père m'a passé le savon du siècle mais il s'est vite calmé quand il a compris que j'allais bien et qu'il n'avait pas le droit de me retenir là bas contre mon gré. » J'étais en médecine mais j'avais aussi des amis en droit et s'il voulait vraiment chercher le bordel, je pouvais très bien demander à Isaac de trouver des trucs pour me défendre. Du coup, il n'avait pas vraiment cherché à me faire retourner à l'hôpital, et il avait eu bien du mal à accepter que je puisse gérer ma vie seule. « T'en fais pas, il ne sait pas que c'est grâce à toi que je suis sortie... Sauf s'il a été vérifier qui a badgé pendant la nuit... Mais dans ce cas là il ne m'a rien dit. » Et puis Priape n'avait fait qu'assouvir mes envies d'évasion alors il n'était pas le fautif si on devait rechercher la responsabilité de quelqu'un là dedans. « Ca va mieux oui j'en ai moins... Je suis juste plus rapide écoeurée quand je mange des trucs qui ne le sont pas pourtant, mais ça dépend quoi, enfin c'est pas très grave. Je vais m'en remettre, ça me change juste de Charlie. J'avais eu des nausées mais pas autant il me semble. » Ma grossesse n'était pas si loin et pourtant je n'en avais pas souvenir, c'était la faute des évènements qui s'étaient greffés au milieu surement. « Je sais que tu sais être à l'écoute Priape, je le sais... » Je relevais mes yeux vers lui et les plongeais dans les siens, ça faisait du bien de retrouver ce Priape calme et attentif après toutes les disputes, toutes les colères il n'y avait pas à dire et j'espèrais bien que ça allait durer.

Je grimaçais en l’écoutant me raconter le savon que lui avait passé son père. J’avais pas beaucoup de sympathie pour le Dr Blackburn, voilà qui ne risquait pas de me faire changer d’avis. Talya ajouta qu’elle ne lui avait rien dit sur ma complicité dans sa fuite, avant d’ajouter qu’il avait peut être enquêté sur qui avait badgé. « Oh merde, j’savais que j’aurais du piquer le pass de Camille ou de Sienna. » ricanai-je, même si dans le fond j’avais quand même un peu peur du sort que son père allait me réserver si il découvrait mon implication là dedans. « Si tu as pas de mes nouvelles durant les prochains jours, lance un avis de recherche. C’est que ton père m’aura surement étripé. » Je plaisantais, ironisant là dessus mais dans le fond je me demandais vraiment qu’est-ce que Talya avait pu raconter à ses parents sur sa grossesse ou encore sur notre séparation. Je repris un peu mon sérieux pour poursuivre : « T’as dit quoi à tes parents sur nous ? » Je l’écoutais ensuite me confier qu’elle allait mieux, mais qu’elle restait néanmoins nauséeuse, plus que lorsqu’elle attendait Charlie. « Tu sais ce qu’on dit : que chaque grossesse est différente. Puis ça veut peut être dire que c’est un petit garçon… » ajoutai-je ensuite avec amusement.

 « Mon SOS t'a fait paniquer, pas eu le temps de réfléchir ! Enfin ne t'inquiètes pas il ne fera pas ça, il sait très bien qu'il a abusé ! » C'était compliqué entre mon père et moi alors il savait très bien qu'il avait toutes les chances de me perdre s'il s'en prenait à Priape, surtout que la vie professionnelle du jeune homme n'avait pas à être gâchée pour des considérations privées. Et surtout pas à cause de moi. Priape en vint ensuite à me demander ce que j'avais dit à mes parents sur nous. Hum, compliqué mais je m'en étais sortie sans trop rentrer dans les détails. « Ils ont pas très bien pris ma grossesse et le fait que je leur cache mais ils s'en sont vite rendus compte avec la répétition des nausées... Du coup, je leur ai dit que je ne leur en avais pas parlé parce que c'était légèrement compliqué en ce moment entre toi et moi parce que j'ai fait une connerie et que je ne voulais pas leur annoncer quelque chose qui n'aurait peut être pas abouti. Je me suis débrouillée comme j'ai pu, c'est pas génial, mais bon... » Mes parents n'avaient pas à savoir le moindre détail de ma vie et surement pas celle de ma vie personnelle. Mon père aurait aimé entendre que j'avais laissé Priape sur le bord de la route pour faire entrer Matthéo dans ma vie amoureuse ? Je n'avais eu aucune envie de lui dire cela. « Ah oui ça chaque grossesse est différente, et sur tous les points ! Tu préfèrerais un petit garçon ? » J'avais vécu ma première grossesse sereinement aux côtés de mon mari, celle là ne débutait pas du tout de la même manière, peut être avais je une chance de ne pas accoucher seule cette fois !

Talya me rassura sur le sort que son père me réservait et je ne pus m’empêcher de la questionner sur ce qu’il savait de nous : elle leur avais finalement parlé de la grossesse, après qu’ils l’aient grillée à cause des nausées, elle avait dit que c’était compliqué entre nous à cause d’une connerie, un mot bien choisi pour qualifier Matthéo tiens, bref elle était restée évasive. « Tu leur as pas dit qu’on était plus en couple toi et moi ? Ni pour Matthéo ? » Son père aurait été pourtant ravi, il se serait empressé d’organiser leurs fiançailles ça c’était sûr. Enfin, j’étais content que ses vomissements aient diminués, même si elle restait beaucoup plus nauséeuse que pour sa première grossesse : je voyais là un pronostic de petit mec, mais finalement je n’avais aucune préférence. J’haussais les épaules : « Je veux un bébé en bonne santé… Toi tu as une préférence ? » Peut être aimerait-elle avoir une deuxième fille pour que Charlie puisse avoir une partenaire de jeu. Ou peut être elle préfèrerait un petit garçon pour avoir un enfant de chaque sexe, le choix du roi comme on dit.

 « J'ai rien dit... D'une j'ai pas l'habitude d'avoir mon père dans ma vie personnelle, de deux, je ne me voyais pas du tout lui dire au fait j'ai réalisé ton souhait, Priape veut plus de moi parce que j'ai été avec Matthéo... Les détails sont pour moi, ils n'ont pas besoin de tout savoir. » Je n'étais pas délicate dans mes mots mais en même temps c'était la seule chose que j'aurais pu dire à mon père si je lui avais tout révélé. Non mais non, il n'avait pas à savoir cela. « La santé avant tout oui... Mais il n'y a pas de raison, arrête de t'en faire pour ça... En tout cas je sais très bien ce que je dois faire et ne pas faire pour ne pas priver mon bébé de naitre en bonne santé. » J'avais traversé une première grossesse et j'étudiais la médecine, si je continuais de boire de l'alcool et faire des trucs dangereux, je savais très bien quels étaient les risques... Bon j'oubliais peut être juste le fait que j'avais été sauté en parachute avec Alexia le lendemain de l'annonce de ma grossesse mais bon... Tout allait bien c'était l'essentiel. « J'avoue qu'avoir une deuxième fille me tente bien... Mais un petit mec ne me dérangerait pas non plus, j'adorais mon frère alors bon... Après je sais aussi que ça ne se passe pas toujours bien avec deux enfants de sexe différent... Mais bon on a encore un peu de temps pour voir ça ! » Je lâchais sa main que je tenais depuis tout à l'heure dans la mienne sans m'en rendre compte, cela devait être gênant pour lui.

Je n’avais pas imaginé qu’elle leur aurait dit les choses aussi brutalement et sèchement, mais j’avais pensé qu’elle aurait au moins évoqué notre séparation, peut être pas quelle en était la cause, c’est sur enfin surtout pas dit comme ça… « Et ils vont pas trouver ça bizarre ? Qu’on n’habite pas ensemble ? Qu’on se partage la garde ? » Oui, il allait falloir qu’elle leur dise quand même que nous étions plus ensemble, sinon les papi-mami Blackburn allaient être perdus. « Enfin, ce sont tes parents. Je te laisse gérer les choses à ta façon. » Cela ne me regardait pas, enfin plus. Talya me rassura une énième fois sur la future santé du bébé, et sur le fait qu’elle faisait tout pour qu’il aille bien. « T’as joué au rugby quand même… » grommelai-je avant d’ajouter avec un sourire et rapidement, histoire qu’elle n’aille pas croire que je lui faisais des reproches : « Je te taquine. Je te fais confiance pour ça et entre nous, faut mieux qu’il soit dans ton ventre que dans le mien le petit… » Surtout avec le SB que je venais de passer, le bébé aurait fini alcoolique avant de naitre. Pour les préférences, Talya ne semblait pas non plus complètement décidée. Elle retira sa main de la mienne et je baissais les yeux un instant. C’était étrange d’avoir eu cette espèce de connexion, comme une trêve parmi toutes nos disputes… Je me relevais ensuite du lit de mon coloc pour demander à la jeune femme : « Je t’ai rien proposé au fait, tu veux boire quelque chose ? »

 « Avant de pouvoir leur expliquer calmement les choses il faudrait déjà que je les digère Priape. » Je n'avais pas digéré notre rupture non et pourtant j'en étais la cause je le savais bien. Mais je n'avais pas dit mon dernier mot, il le savait non ? Malgré les cris, malgré les mots durs, il savait que je l'aimais toujours non ? Pouvait il croire une seule seconde que tous mes sentiments, mon amour pour lui avaient disparu ? Non ce n'était pas possible, juste pas possible, c'était beaucoup trop fort... « J'ai pas forcément envie qu'on reparle de ça, du fait que ce soit terminé, du fait que je n'ai pas envie de tourner la page et que je ferais tout pour me faire pardonner... C'est source de conflit entre nous en ce moment... C'est pas ce que je veux. » Profiter de la trêve était mon unique but aujourd'hui mais alors qu'il me dit en rigolant que j'avais quand même jouer au rugby je ne pus m'empêcher de rire... Je me mordillais la lèvre et me décidais à lui dire. « J'ai sauté à l'élastique avec Alexia aussi. Le lendemain d'avoir appris ma grossesse. C'était prévu depuis le début du Spring Break, j'avais besoin de me changer les idées, c'était plutôt cool... J'ai juste réalisé après que j'avais fait n'importe quoi. Alors je crois que j'ai pas de jugement à avoir sur ta conduite. » Je penchais la tête sur le côté. Je m'attendais à ce qu'il m'hurle dessus, je l'aurais mérité mais en même temps je referais ce saut cinquante fois si j'en avais l'occasion alors je m'en fichais. « T'en fais pas, je ne vais pas t'embêter plus longtemps, je vais rentrer je crois, j'ai encore pas mal de chose à déballer dans mon nouvel appartement, Edouard, Thiago et Noellye étant partis, Chrissy ayant perdu la mémoire j'ai dû trouver autre chose en ville. »

« Ouais et pour digérer il faudrait que t’arrêtes de vomir… » essayai-je de plaisanter espérant détendre l’atmosphère que je réalisais avoir tendu en abordant le sujet de ses parents. Enfin Talya ne souhaitait pas se relancer cette thématique et au final moi non plus. Je voulais juste être sûr qu’elle ne s’était pas mise un hypothétique futur heureux à trois en tête et encore moins dans la tête de ses parents, histoire de lui éviter de tomber de haut si rien de ses attentes ne venait à se réaliser. Quand on aborda le petit coup de folie de mon ex durant le SB lorsqu’elle s’était improvisée joueuse de rugby, elle avoua alors qu’elle n’avait pas fait que cela. Du saut à l’élastique ? « Mais Talya si t’avais fait une fausse couche ? Si il était arrivé quelque chos… » Je me stoppais. Pas besoin de sermon, c’était fait. Je ne voulais pas perdre mon calme. Talya voulait parler calmement, pour une fois elle se montrait honnête alors si je montais direct sur mes grands chevaux, je risquais de la dissuader dans de potentiels futurs nouveaux élans de franchise. Je me contentais finalement de dire : « Oublie… Notre enfant sera un grand cascadeur et puis c’est tout. » Puis j’appréciais qu’elle ne me juge pas sur mes excès du printemps. J’avais beaucoup trop picolé, je buvais surement trop encore… J’en avais bien conscience. Je m’étais levé pour lui proposer à boire d’ailleurs, enfin je lui proposais pas un apéro mais un verre d’eau ou une autre boisson soft, mais elle refusa. « T’as changé d’appart ? » m’étonnai-je alors. « Tu es plus en colocation ? »

 « T'as le droit de m'engueuler, c'était inconscient. » Je souris légèrement, inconscient mais qu'est ce que ça m'avait fait du bien. J'avais eu vraiment besoin de cela et je sauterais tous les jours pour avoir cette sensation de liberté si je le pouvais encore, mais non maintenant ma tête était revenue se fixer sur mes épaules pour arrêter les bêtises. « Un cascadeur, j'aime bien la perspective, j'ai pu me rendre compte ces derniers temps que j'ai le coeur plutôt bien accroché... J'aurais pas peur ! » Oh oui avec tout ce qu'il se passait si je n'avais pas eu le coeur en pleine santé, j'aurais déjà surement fait un arrêt. Mais non tout allait bien de ce côté là, c'était plutôt ma tête et mon moral qui me faisaient défaut mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. « Ouai j'ai changé d'appart mais toujours en colocation, je serais pas rassurée de vivre seule. C'est un dunster qui est arrivé il n'y a pas très longtemps je crois mon nouveau coloc, il s'appelle Liam. Il est sympa pour le peu que je l'ai vu, le peu qu'on se croise. » Je ne vivais pas seule et j'avais un toit sur la tête, c'était tout ce que je voulais, ah oui et ne pas vivre avec mes parents aussi, c'était important. Alors au final je voyais mon petit confort et mon intérêt sans voir que Priape pourrait faire la tête à ce que je vive en colocation avec un mec, avec qui il ne se passait rien, il fallait bien le souligner.

« Je crois que je t’ai assez engueulé ces dernières semaines, je devrais peut être te laisser souffler au moins pour les sept prochains mois… » fis-je avec un petit sourire même si à vrai dire ça ne dépendait pas que de moi, le comportement de mon ex y serait aussi pour beaucoup… Talya pouvait encore me faire tourner fou, elle avait toujours ce pouvoir. Un bébé cascadeur voilà ce qui nous attendait… Perspective qui ne semblait pas effrayer sa maman d’ailleurs. « C’est parce que t’es une cascadeuse aussi… » Etant moi même amateur de sensation forte, j’avais du mal à concevoir que notre enfant se contenterait d’apprendre le piano, il risquait de se tourner vers des activités bien plus sportives. Enfin, c’était encore dur d’imaginer ce à quoi pourrait ressembler ce petit, son avenir, notre vie alors que c’était encore un peu le bazar entre nous. Talya m’informa qu’elle avait déménagé, qu’elle habitait désormais avec un type, un dunster. J’hochais la tête : « Ca va être mieux pour le bébé. Ca faisait beaucoup de monde dans ton autre appart, beaucoup d’allers et venus. Là ça fera un environnement plus calme. D’ailleurs, j’ai décidé de plus vivre à la DH l’année prochaine. » lâchai-je finalement. « Charlie finit son cursus cette année. Je me voyais pas accueillir un nouveau dans notre piole. » Il est irremplaçable notre Charlou. « Et puis maintenant que je sais qu'il va y avoir un bébé, je vois vraiment pas où caser un berceau ici. » fis-je avec un mouvement de bras pour désigner la pièce. C’était une chambre d’étudiants pas l’endroit adéquat pour élever un gosse. « Bref, t’es la première à qui je le dis alors n’en parle pas à Jasper encore. Faut que je lui dise moi même. » J’espérais que mon coloc n’allait pas se vexer.