You here ? I can't believe it ► Valasia

Des mois que tu attendais ce moment où le soleil caresserait de nouveau ta peau. Tu préférais largement exhiber ton corps en maillot de bain et parfaire ton bronzage plutôt que d'être calfeutrer sous des couches de vêtement pour tenter de survivre aux températures glaciaires de Cambridge. Ca va te demander beaucoup de courage que de quitter ce pays où la chaleur est reine. Tu étais bien décidée à rester des heures sur la plage de sable fin en cet après-midi, là au moins y'a pas grand risque pour que tu fasses une connerie comme tu as pu en faire les jours précédents. Tu as évidemment pris toutes les précautions nécessaires pour ne pas te transformer en écrevisse après avoir étalé ta serviette sur la plage noire de monde, pour la plupart des étudiants. Du coup, t'hésites entre bronzer pour revenir à Harvard le teint halé ou faire du repérage. Merde, toi qui venait de te promettre que tu resterais sage, tu es déjà en train de rompre ta promesse. C'est vraiment pas sérieux ça, si tu ne peux même plus compter sur toi. Tu dévisages les jeunes hommes qui peuvent passer sous ton nez. Ton regard s'arrête plus longuement sur un bel Apollon qui te semble familier. Tu plisses les yeux à cause du soleil, te creusant la mémoire avant d'avoir un flash de vacances à Capri il y a de cela déjà des années. C'était lui évidemment, aucun doute possible malgré les transformations du temps. Ca semble irréaliste et pourtant tu ne peux laisser passer cette occasion que d'aller te montrer à lui." Valentin ? C'est vraiment toi ? " Pour une fois t'agis assez normalement, sait-on jamais qu'il ne mette pas de nom sur ton visage.

Une journée plage, c'est tout ce qui m'avait manqué, même si je vais me promener sur la côte aux Etats-Unis parfois, me faisant une virée en moto par la même occasion. Mais ce n'est pas pareil, là je découvre la plage et les vagues sont impressionnantes. Et puis il fait si chaud que ça en fait vraiment du bien. Tellement que je suis plus souvent dans l'eau que sur le sable chaud. En plus il y a vraiment trop de monde et c'est toujours mieux de bronzer dans l'eau que sur le sable. Cette fois-ci je compte bien être plus noir que Priape ! C'est moi l'italien ici quoi merde ! Ok Priape est grec c'est limite pareil ... Mais en parlant d'italien voilà qu'il y en a une qui m'interpelle quand je me décide enfin à sortir de l'eau pour sécher un peu. Et pas n'importe quelle italienne ! C'était Asia ! Je mis à peine une seconde à faire le lien dans mes souvenirs et un large sourire apparu sur mon visage Asia ! Quelle bonne surprise ! Disais-je en m'avançant vers elle T'es à Harvard toi aussi ? Demandais-je surpris mais bien forcé de croire en cette coïncidence spectaculaire.

Spoiler:

Piou le soleil et la plage, tu en avais rêvé durant des jours avant de t'envoler enfin pour la Nouvelle Zélande. Et en plus pour toi la fan de cinéma, c'était encore plus merveilleux que de trouver ici. Qui sait un jour tu viendras peut être tourner un film ici comme Peter Jackson l'a fait avec sa fameuse trilogie. Ce serait le rêve mais tu avais encore du chemin à parcourir, ce n'est pas parce que t'étais une Ferrari que toutes les portes t'étaient ouvertes et surtout tu voulais faire tes preuves sans ton nom qui te colle à la peau. D'ailleurs en parlant de rêve, t'avais bien cru que tu t'étais endormie sur la plage ou que tu souffrais d'une insolation pour avoir face à toi Valentin, le fameux Valentin de Capri. Tu osais même te pincer pour réaliser que ce que tu vivais était bien réelle lorsque tu le voyais tout aussi surpris que toi." C'est bien connu que tous les grands esprits se retrouvent à Harvard ! " Ou pas. Tu ne pus t'empêcher de le prendre dans tes bras, pour vérifier qu'il était bien là en chair et en os, ce qui était effectivement le cas." T'as l'air en forme. Enfin bon qui ne le serait pas ici ! " Cela dit c'était rassurant de le voir en un seul morceau car bon Valentin n'était pas tout rose et tu avais pu le constater de nombreuses fois de tes propres yeux.

Ca faisait tout de même bien bizarre de la retrouver ici, étant étudiante très certainement à Harvard après toutes ces années où on s'était perdu de vue. Mais c'est fou comme ça me faisait plaisir. Pas lorsque Rosalia était revenue l'année dernière pour foutre la merde dans ma vie de couple. Là je sais que Asia est une amie et que ça me fait vraiment plaisir de la retrouver et ça semble réciproque, parce qu'après une belle remarque sur nos esprits, elle vint me prendre dans ses bras. J'en profitais pour la serrer à mon tour et elle me fit savoir que je semblais en pleine forme Ca c'est sûr ! Surtout pour des italiens comme nous qui sont en manque de soleil. Disais-je dans un léger rire. En tout cas on en a du temps à rattraper ! Je file chercher ma serviette et ça te va si je viens à tes côtés ? Lui proposais-je alors, bien heureux de retrouver une bonne amie qui était aussi casse-cou que moi à l'époque.

Tu ne t'attendais pas à revoir une personne de ton passé ici mais l'inattendu a parfois du bon. Ce spring break est définitivement riche en surprises mais pour une fois ça a du bon. Le calme après la tempête, ça t'arrange. Il faut avouer que tu en as un peu marre d'essuyer des claques en pleine figure, alors souffler te fera le plus grand bien et pour le coup tu es tombée sur la personne qu'il faut. Cela a beau faire des années que vous ne vous êtes pas côtoyés mais ce n'est pas pour autant que tu as oublié la personne qu'il est, loin de là même, tu te souviens des moments que vous aviez passés ensemble comme si c'était hier." Je suis bien d'accord, on est des warriors pour tenir l'hiver à Cambridge. Et puis ils en faut plus pour nous tuer. " Vous aviez survécu à bien pire qu'un hiver. Tu riais à sa demande." Depuis quand tu demandes une autorisation toi ? T'es tu assagi avec les années ? Si c'est ça alors vieillir ne te va pas. " Logique que tu le préférais aussi téméraire que toi." T'as de la chance, j'ai un carré de sable assez grand pour deux, donc je serais ravie de le partager. " Tu attendais qu'il mette la main sur ses affaires avant de retourner toi même sur ta serviette.

Ca faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas revu que je me demandais bien à quoi je ressemblais quand je l'avais rencontré. Mais elle me fit rire en me disant qu'on était des warriors à survivre l'hiver de Cambridge, chose qui n'était pas totalement faux, surtout qu'après tout, c'est que du froid et non ce n'est pas ça qui nous abat. D'ailleurs je me rappelais alors le gamin débile que j'étais quand je l'ai rencontré quand elle m'a rappelé que je ne demandais pas la permission à l'époque. J'eus un léger rire cette fois-ci, et un peu jaune. Mais je me reprenais et m'installais à ses côtés, préférant éviter toute conversation du passé Super. J'installais alors ma serviette avant d'y poser mon cul et finalement lui dire Tu sais ça m'a fait du bien de m'assagir, j'en avais besoin, j'ai vraiment fait le con à l'époque ... Disais-je toujours avec ce petit goût d'amertume dans la bouche. Bon toi t'es devenue quoi alors depuis tout ce temps ?

Forcément en voyant Valentin, des images de ton passé resurgissaient. En y repensant, tu n'avais pas vraiment changé, t'étais toujours autant frivole et aventurière avec toujours le même but en tête, celui de laisser ton empreinte dans ce monde, de prouver à ton père que tu n'avais pas besoin de son nom pour exister.  Tu te souviens quand Valentin t'avais pris sous son aile pour t'entraîner dans ses péripéties les plus folles, t'avais vraiment vu le meilleur mais également le pire en lui mais ça ne t'avait jamais fait peur loin de là. Tu t'étais sentie vivante comme jamais. C'était donc une bonne surprise de voir que vos chemins se croisaient à nouveau. L'occasion de parler de tout et de rien en profitant du soleil de Nouvelle-Zélande. Il ne niait pas s'être posé depuis la dernière fois où vous vous étiez vus. C'est vrai que ça n'avait pas très bien fini mais au moins il s'était relevé, c'était le principal." C'est vrai qu'on en voyait de toutes les couleurs avec toi mais si ça t'a fait du bien alors c'est le principal. " Tu eus à ton tour un sourire fébrile lorsqu'il te demandait de parler de toi. T'avais un peu tout vécu passant du bonheur à l'état d'épave, te retrouvant encore aujourd'hui dans une situation délicate." Y'a eu des hauts et des bas mais bon si c'était à refaire, je ne changerai rien. De toute façon je suis encore vivante donc je crois que je m'en sors plutôt bien. " Comparée à toi, d'autres avaient eu moins de chance donc tu ne cracherais pas sur ta vie aussi hardue soit-elle.

Celle qui m'avait connu jeune était la dernière qui avait eu peur de moi. En fait elle n'avait jamais eu peur de moi et c'est ce qui m'a fait le plus de bien dans toute cette histoire, parce que c'est la seule qui ne m'a pas laissé tombé à ce moment-là, quand je me sentais seul. Donc la revoir me faisait forcément chaud au cœur, parce que avec la faible technologie de l'époque c'était pas facile de garder contact, surtout que j'ai été privé du monde entier en allant en maison de correction. Une étape crutiale de ma vie qui m'a permis de m'assagir comme je le disais à Asia. Mais je voulais aussi savoir ce qu'elle était devenue depuis le temps. Cependant ce n'était pas forcément la question la plus agréable à ce que je pouvais voir. Vivante ? C'est la moindre des choses c'est sûr ! Disais-je dans un petit rire. Je vois que ta vie ne te passionne plus tant que ça, je me trompe ? Je voyais bien que quelque chose n'allait pas, mais je n'allais pas non plus insister pour qu'elle me crache le morceau, si elle voulait changer de sujet, je la suivrais sans lui poser davantage de question, même si j'aimerais en savoir plus sur elle.

Faire un bon dans le passé, ça tombait au bon moment. Tu te souvenais de ton insouciance, que tu avais encore aujourd'hui, mais à l'époque c'était une bonne chose, maintenant ça devenait plus difficile à gérer. Tu n'avais plus tellement le droit à l'erreur, tu avais plus de responsabilités que tu oubliais de temps à autre. Parfois, tu rêvais de ne pas grandir, de garder cette liberté que l'on a en étant enfant. T'as beau être coriace, c'est pas pour autant que tu apprécies que ta vie soit compliqué, de vraies montagnes russes, toujours en train de te demander ce qui va bien pouvoir te tomber dessus demain. Valentin avait lui aussi emprunté plusieurs chemins dans sa vie, c'est pourquoi tu étais honnête envers lui en disant que tout n'était pas toujours rose pour toi. Il faisait parti de ce qui pouvait comprendre mais tu n'avais pas non plus envie de l'importuner avec tes soucis. Il avait sûrement assez de sa vie à s'occuper." Disons juste que parfois j'aimerais bien fuir la réalité. Et surtout arrêter de me mettre moi même des bâtons dans les roues. " La plupart du temps, c'était toi le problème et pas les autres. C'est ça de ne pas vouloir toujours accepter ce qu'on ressent. Un jour tu finiras par te perdre toi même.

C'est fou comme elle pouvait être vague dans ses réponses. Mais c'est normal, on avait perdu notre proximité d'antan et savoir si j'étais une bonne oreille pour l'écouter c'est pas facile à savoir. Même si moi je n'ai jamais vraiment eu de problème à confier ma vie de merde. Enfin, plutôt ma vie amoureuse de merde, le reste j'ai franchement pas à me plaindre, c'est sûrement d'ailleurs que je me permets de parler de tout ça et de ma poisse phénoménale. Tu sais que je comprend absolument rien à ce que tu me dis ?! Je te rappelle que je suis un mec et que les énigmes ça fait dix milles avec nous autres ! Disais-je en arquant un sourcil de perplexité tout en finissant par sourire et rire, parce que ça me faisait rire oui. Non pas que je voulais qu'elle me crache le morceau hein, mais juste pour lui faire comprendre que ben je comprend rien quoi ! Mais parlons d'autres choses si tu préfères ! Ou alors on va faire une petite trempette, ça peut être sympa aussi ! Disais-je avec un petit clin d'oeil pour lui faire comprendre que j'aimais toujours m'amuser dans l'eau et que je savais qu'elle aussi.