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D'aussi loin que je m'en souvienne, mon rapport aux hommes a toujours été un peu particulier. Alors que la plupart des filles ou dû, et doivent toujours d'ailleurs, rêver au prince charmant, j'en ai toujours détesté l'idée. J'ai rapidement porté un regard critique sur les relations de couples, voyant le comportement de mes parents. Il parait que nos relations avec les hommes se déduisent toujours de l'image de notre père, c'est une sorte d'inconscience qui nous pousse à reproduire un schéma, encore et encore. C'est probablement pour cela qu'il y a toujours eu comme une once de défi en ce qui me concerne. Je n'ai jamais vu le couple comme un besoin, une fin ou un accomplissement en soi. J'ai bien eu des relations pourtant, mais toutes assez courtes. Il faut dire que je n'ai jamais eu l'image d'un amour parfait sous les yeux. Mes parents se sont bien marié par amour, mais cet amour s'est fané avec le temps. J'ai rapidement pu assister à des scènes de ménages dans les rares moments où ils étaient tous les deux présents et bon nombre de tromperies. Mon père faisait défiler les femmes unes à unes lorsque ma mère partait retrouver sa terre natale et elle faisait la même chose lorsqu'il était au boulot. Ils se faisaient discret dans les débuts puis ils ont fini par arriver au point de non retour. J'ai toujours pensée qu'il aurait été plus simple pour eux de divorcer et de pouvoir être de nouveaux heureux chacun de leur côté plutôt qu'être malheureux ensemble, mais l'argent a le pouvoir d'unir les gens, même dans le malheur. Je leur en ai beaucoup voulu, mais étrangement j'ai gardé une bien plus grande affection pour mon père que pour ma mère, probablement parce qu'il gardait tout de même un peu de temps pour Ruben et moi-même. Cette affection a volé en éclat lorsqu'il a appris que je m'étais embarqué sur le chemin d'une sexualité presque sans barrière, du moins, sans celle du sexe de mon partenaire. Je crois que la véritable fracture avec les hommes et l'amour que je pouvais leur donner s'est faite à ce moment-là. Alors être là, à califourchon sur Jamie alors qu'il vient de me faire une douce déclaration est presque invraisemblable. Je voudrais courir, m'enfuir au loin, mais mon corps ne semble pas de cet avis. Le désir le contrôle. Mes yeux se ferment et mains parcours ses mèches brunes alors que ses lèvres s'aventure sur mon corps. Comme une réponse, je passe mes mains sous son tee-shirt et lui retire avant d'embrasser le coin de ses lèvres. Une inégalité s'installe et il la répare me retirant à le bout de tissu recouvrant mon buste. De nouveau ses lèvres trouvent mon cou et mon corps frissonne, il me submerge totalement. Se redressant, collant son buste contre le mien il me glisse un murmure à l'oreille, me demandant ce que nous allions faire désormais avant d'embrasser le coin de ma mâchoire. Un sursaut de peur revient à ses mots, me tétanisant presque. J'ai envie de l'embrasser, d'aller plus loin avec lui, ça semble presque vitale là, mais paradoxalement, je n'ai pas envie de le ranger dans une case qui ne lui convient pas. Je n'ai pas envie de le voir comme un simple objet de satisfaction. Mon sourire a complètement disparu. Cette proximité m'attire et me tue intérieurement. Je.. murmurais-je presque à regret. Je ne veux pas lui faire mal, mais je m'apprête à lui glisser entre les doigts. Je ne peux pas, Jamie. Pas comme ça. dis-je, me détachant de lui avant de me lever et de revêtir mon haut. Mon coeur est au bort de l'implosion. J'aimerais que tout soit différent, plus simple, plus.. normal. J'aimerais que mon passé n'influence plus mon présent. J'aimerais penser et agir normalement. J'aimerais avoir une certitude, n'importe laquelle, mais j'ai besoin d'une certitude et étrangement, je sais que je ne la trouverais pas en restant près de lui. Cette fois, c'est moi dresse un mur, un mur que j'aimerais qu'il ne démolisse pas. J'ai besoin de réfléchir, de faire le point avec moi-même pour ne plus faire la girouette. Une fois oui, une fois non, c'est presque déchirant. Ca me soulève le coeur, mais il le faut. Pardonne moi. lâchais-je presque douloureusement, la gorge serrée.
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