Can you love me again ? Naline

Can you love me ?

Tu voulais dire par là que t'allais pas le forcer à quoi que ce soit. Si jamais il était le père, tu ne lui demanderais rien, tu ne lui demanderais pas d'assumer. Tu lui avais déjà fais assez de mal comme ça c'était pas vraiment la peine de rajouter du chantage où autre connerie. Il était peut être temps que t'apprennes à assumer tes erreurs et tes faux pas. Tu pouvais pas toujours te reposer sur les autres. « Je sais mais.. J'me servirais pas de ça pour te garder avec moi. » Fallait qu'il comprenne par là qu'il était libre de ses choix. Enceinte de lui ou pas tu ne chercherais pas à l'amadouer avec un enfant. S'il voulait te pardonner il pouvait le faire mais tu ne le forçais à rien. Tu te mordais la lèvre inférieure alors qu'il avait légèrement avancé vers toi avant de reprendre. « Comment j'vais gérer ça ? » T'avais avorté la première fois parce que tu t'en sentais incapable et c'était toujours le cas alors.. Comment t'allais faire han ?
       

A vrai dire, je n'y ai même pas pensé une seule seconde. Certes, Charline a des défauts, mais je ne pensais pas à celui-là. Me manipuler pour que je reste avec elle, en prétendant que je suis le père et que je dois l'aider ? Jamais elle ne ferait ça, ce n'est pas ainsi que je la connais d'ailleurs. « Je sais t'en fais pas. » Si on doit se donner une autre chance, je ne pense pas que le bébé fasse parti de tout ça. Sauf s'il n'est pas de moi, et là ça compliquerait vraiment trop les choses. Je sais que je suis incapable d'élever un enfant qui n'est pas le mien, j'ai déjà vécu l'expérience une fois et il faut avouer que je n'ai pas envie de la revivre une seconde fois. « Comme une grande. » dis-je alors, esquissant un petit sourire, un vrai cette fois-ci. L'alcool redescend petit à petit, et je me rend compte que je n'ai pas envie qu'elle parte. Je ne sais pas comment la soirée peut se terminer, mais il est clair que je ne veux pas être tout seul. Ça fait trop longtemps que je dors seul en ce moment.

Can you love me ?

T'étais sûrement incapable de faire face à tout ça. Tu serais pas une bonne mère, t'en étais persuadée et tu savais même pas pourquoi tu cherchais à garder le gosse. Une histoire de culpabilité, sûrement. Mais merde, comment t'allais faire ? Rien que là t'essayais d'arrêter la drogue et tout le reste et.. T'avais l'impression d'être au bout de ta vie. Avec en enfant il faudrait que tu reprennes toute ta vie en main et t'étais incapable de dire si tu pourrais y arriver ou non. T'haussais les épaules à sa réponse. Au moins, il prouvait qu'il gardait tout de même encore un peu d'estime pour toi. C'était déjà comme une petite progression dans tout ça. Du moins, tu voulais l’interpréter de la sorte. « Et si j'y arrive pas ? » Tu rêvais ou il venait de te sourire ? Pour le coup t'étais perplexe, genre vraiment. Pourtant, tu te risquais à faire un pas vers lui sans trop savoir s'il allait reculer ou non. Tu voulais juste être près de lui. Sentir son odeur et te blottir dans ses bras, comme avant quoi.
       

Même si j'étais pas encore sûr de ce qu'on devait faire tous les deux, j'avais pas envie de l'abandonner dans cette épreuve. Tomber enceinte si jeune, en plein dans les études et tout ça, c'est pas facile j'imagine. Et puis, si il s'avère que je suis le père, ça sera pas simple pour moi non plus. C'est vrai quoi, un enfant ça demande énormément de temps et je sais même pas comment on peut en trouver autant avec tout ce que l'on a à côté. Bref. La distance convenable que nous avions mis se rétrécissait au fur et à mesure des secondes et je ne sais pas si c'est une excellente idée. Je préfère ne pas bouger, même si mon coeur me hurle le contraire. « Pourquoi t'y arriverai pas ? Si tu crois en toi, ça devrait aller. » Et je sais à quel point Charline n'a pas confiance en elle en vérité. Elle passe son temps à se dénigrer et je n'ai pourtant cessé de la convaincre qu'elle n'était pas une moins que rien comme elle le prétend. Dans le fond, c'est encore une enfant, et de mon côté j'ai l'impression d'avoir déjà tout vécu à presque vingt-sept ans.

Can you love me ?

Tu ne voulais pas qu'il te repousse. Et pour ne pas que tu arrives, tu savais que tu ne devais pas précipiter les choses. S'il voulait venir vers toi, il ferait le premier pas, c'était mieux comme ça. Manquait plus qu'à savoir si tu étais capable de ne pas le toucher ou pas. Parce que mine de rien, ça te demandais énormément d'effort. T'avais envie de te serrer contre lui, toucher sa peau, frôler ses lèvres. Et c'était affreux de devoir te contenir de la sorte. « Si je crois en moi.. » Il savait mieux que quiconque que ce n'était pas le cas. T'avais une estime de toi même beaucoup trop faible et il avait pu le constater à mainte reprise. Les choses n'avaient pas changés avec le temps. C'était toujours la même chose. Tu te mordais une nouvelle fois la lèvre avant d'attraper sa main doucement. C'était un tout petit contact, le genre qu'il pouvait refuser s'il le voulait mais, t'essayais. Tu pouvais juste pas rester plantée face à lui sans rien faire, c'était impossible.
       

Je pense que je connais assez Charline pour savoir quand elle ment ou pas. Et je sais surtout qu'elle n'a pas une immense estime de sa personne. Suite à ses paroles, je lève les yeux au ciel pour lui montrer que je ne la crois pas le moins du monde. Pourtant, j'aimerais que ce soit le cas. J'aimerais vraiment qu'elle arrête de se dénigrer à tout bout de champ, car malgré les malheurs qu'elle a pu me causer, elle a toujours sa place dans mon coeur. Une place encore très importante je dirais même. « T'en es sûre ? » demandais-je ensuite, alors que Charline vient attraper ma main. C'est pas bon ça. Pas bon du tout. Je ferme les yeux suite à ce contact et prends le temps d'inspirer et d'expirer quelques instants, sans me mettre trop de pression. Ma main se resserre un peu sur la sienne, et je m'autorise à ouvrir les yeux pour la regarder. Je ne souris pas. Je ne souris plus. Mais je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras, je crois qu'on en a tous les deux besoin au final.

Can you love me ?

Pourquoi est ce que tu avais autant besoin de le toucher ? T'en savais rien. C'était comme ça, c'était vital. Tu le voulais. « Tu connais déjà la réponse. » Ouais. Il savait qu'au final tu ne croyais pas du tout en toi et que même si tu montrais l'image d'une fille forte aux autres, t'étais bien loin de l'être. Est ce que tu pouvais dire que tu flippais ? Ouais. Parce que c'était le cas. Il ne souriait plus même s'il serrait légèrement ta main dans la sienne. Ça voulait dire quoi ça ? Peut être que t'aurais pas du. Sûrement ouais. Et puis finalement il venait te prendre dans ses bras, comme ça et bordel ce que ça pouvait t'apaiser. Tu posais ta tête contre son torse fermant les yeux pour ne profiter que de ce moment. Ouais, tu voulais en profiter encore et encore, tu voulais rester là et ne plus bouger. « Tu me manques tellement. » Oui, tu lui avais déjà dis mais tu avais besoin de le répéter encore et encore. Autant qu'il le voulait. Jusqu'à ce que ça s'imprègne dans son esprit.
       

Bon, au moins elle admet que j'ai raison et que j'ai vu juste. C'est vraiment dommage qu'elle n'arrive pas à prendre confiance en elle. Il y a une époque où j'étais comme ça, après la prison, j'avais l'impression de n'être qu'une merde, que le monde se foutait royalement de ma gueule. Ça va un peu mieux maintenant, et heureusement d'ailleurs, c'est vite pesant. Quand Charline vient ensuite attraper ma main, je ne la repousse pas. Je ne peux la repousser, d'ailleurs je n'en ai même pas envie. Je me dis que même si nous ne réussissons pas à aller de l'avant, notre réconciliation aura duré une soirée. C'est déjà bien non ? Alors autant ne pas gâcher ce que nous avons là. Une fois qu'elle est dans mes bras, j'ai l'impression de revivre, de respirer à nouveau, c'est dingue. C'est dingue à quel point cette meuf me rend fou -cette phrase est weird quand même. Ses mots me réchauffent le coeur, et une de mes mains vient se nicher dans ses cheveux que je caresse doucement. « Toi aussi tu me manques. » Je ne vais pas lui mentir non plus. La fatigue commence à prendre le dessus, et sans réfléchir, je lui fais une proposition que je pourrais regretter. « Tu veux dormir ici ? Je vais pas tarder à aller me coucher. »

Can you love me ?

Ouais. Tu voulais pas qu'il oublie. Tu voulais pas qu'il cesse de penser une seule seconde au fait qu'il pouvait te manquer. Parce que même s'il avait pu le croire pendant ton silence, il n'avait pas cessé de te manquer. Encore et toujours. A chaque seconde. Et c'était insupportable de devoir supporter une tel chose. Vraiment. T'avais l'impression de recevoir une bouffée d'air frais quand il disait que tu lui manquais aussi. C'était dingue ce que ça pouvait faire du bien. De ne pas être en conflit avec lui, de pouvoir être dans ses bras et surtout d'entendre ce genre de mot. Pourquoi t'avais pas pu te contenter de ça avant ? Parce qu'il fallait avouer qu'il te rendait heureuse dans les choses les plus simples alors pourquoi est ce que tu avais tout fait foirer ? Et là, tu restais perplexe face à sa proposition. Pourtant, tu ne pouvais pas refuser un truc pareil. Tu ne pouvais pas dire non alors qu'il voulait que tu passes la nuit avec lui. « T'aurais un tee shirt à me prêter ? » Fallait qu'il prenne ça pour un oui. Comment dire non alors que tu pourrais passer la nuit dans ses bras ?
       

Quand elle vient se blottir contre moi, je me sens bien. Vraiment. J'oublie tout ce qu'on a pu traverser le temps d'une seconde, pour apprécier au mieux le moment. Je sais que demain, tous nos problèmes viendront se confronter à nouveau, mais je n'ai pas envie d'y penser maintenant. J'espère que je n'aurais pas tout oublier demain, au vu de mon état, c'est fort possible. Je lui propose ensuite de dormir ici, suis-je fou ? C'est fort possible également. Mais je la veux près de moi, au moins pour ce soir, alors je tente. Et je suis presque sûr qu'elle acceptera. J'esquisse un petit sourire quand elle me demande un t-shirt, signe qu'elle est prête à rester là pour la nuit. Tant mieux. « Bien sûr. » Sur ce, je me recule de Charline et retire mon t-shirt. Haha, enjoy ! « Voilà. » dis-je, toujours un sourire en coin accroché aux lèvres. Ouais, je crois que je suis encore un peu bourré, sinon je ne pense pas que j'aurais fait un truc pareil. Quoi que..