Can you love me again ? Naline

Can you love me ?

Est ce que c'était une bonne idée ? Probablement pas. Pas du tout d'ailleurs. Et pourtant, t'étais là, devant sa porte te demandant si t'avais bien fais. Mais après cette conversation skype, tu t'étais sentis obligée d'y aller. Tu culpabilisais trop, tu pouvais pas le laisser comme ça. Et le voir, même si c'était à travers un écran d'ordinateur, ça faisait remonter beaucoup trop de chose à la surface. Est ce que tu pouvais aimer deux personnes ? Il semblait bien que oui. Mais là, t'avais besoin de le voir vraiment, d'être avec lui et.. C'était peut être stupide de réagir comme ça mais, tu pouvais plus faire demi tour. Ou alors tu voulais pas. Tu tapais doucement sur la porte fermant les yeux. Ouais. Et t'allais sûrement garder tes paupières closes jusqu'à ce qu'il réouvre. C'était carrément probable. Est ce que c'était possible de te sentir aussi mal ? D'avoir aussi peur ? Y avait tellement de chose qu'il ne savait pas et pourtant, malgré ça, tu revenais vers lui. Comme un aimant. C'était triste, vraiment.
       

L'alcool peut vraiment faire des ravages, et surtout accentuer ce que l'on ressent. J'étais au plus mal là, ma tête me tournait et je ne cessais d'enchaîner whisky sur whisky. Je venais même d'appeler Charline sur Skype alors que je ne voulais plus avoir affaire à elle, c'est pour dire. Peut-être que je regretterai demain, mais pour l'heure, je crois que ça m'a fait du bien. Entendre sa voix, voir son visage.. c'est peut-être ce qu'il me fallait pour faire mon deuil. Ou pas. J'ai l'impression que mon amour pour elle ne s'est toujours pas envolé et que je ne suis pas prêt à passer à autre chose. Je pense que je la déteste autant que je l'aime, ça doit être un truc de ce style. Toujours assis dans mon canapé, un verre en main, j'entends la sonnette. Du moins, c'est ce que je crois, vu comme je suis ivre je pourrais me faire des illusions. Je me lève donc du sofa, et à peine debout, je pouvais me rendre compte à quel point j'avais trop bu. God, ça tourne quand même. Je m'avance enfin vers la porte, et découvre Charline, en chair et en os cette fois-ci. Putain j'dois pas être beau à voir. « J'pensais pas que tu viendrais. » Sur ces mots, je me pousse du passage pour la laisser entrer. Si elle est là, c'est bien qu'elle veut entrer chez moi non ? Est-ce une bonne idée ? Je ne saurais pas quoi répondre dans cet état.

Can you love me ?

Au final, t'étais convaincu que ça serait plus nocif qu'autre chose. Et est ce que ce soir était le bon moment pour avouer certaine chose ? Peut être pas. Sauf que tu ne voulais pas lui mentir, tu ne lui avais jamais vraiment mentis. Même quand tu l'avais trompée, tu n'avais pas attendu des siècles avant de tout lui avouer. Et t'avais pas envie de commencer maintenant. Pourtant, tu ne lui devais rien. T'avais pas besoin de lui parler de ta vie et de ce qui pouvait s'y passer depuis que vous n'étiez plus ensemble mais.. T'étais enceinte merde. Et t'avais la trouille. Vraiment la trouille. Sauf qu'il ne pourrait pas t'aider et tu le savais. Il ouvrait la porte et t'étais juste conforté dans l'idée qu'il était bourré. Complètement bourré. Non, c'était pas le moment de jouer carte sur table. « Je pensais pas que tu m'appellerais. » Ouais, pas du tout même. C'était sûrement l'alcool qui l'avait fait agir d'ailleurs et t'avais aucune idée de quoi faire. Pourtant, puisqu'il s'écartait de l'entrée, tu pénétrais dans son appartement poussant un soupir. T'étais trop perdu pour avoir les bons gestes ou les bons mots et pourtant, tu te tournais vers lui passant doucement ta main sur son visage. Ouais, tu prenais le risque de te faire envoyer chier puissance mille mais tu tentais quand même. « Arrête de te mettre dans des états pareils. »
       

C'est assez douloureux de laisser partir la femme qu'on aime, et croyez moi, je pense que personne n'aimerait vivre une telle chose. J'avais déjà été amoureux avant Charline, et tout ce que ça m'avait valu, c'était un départ précipité de cette femme. J'ai l'impression de répéter toujours le même schéma, et je commence à être complètement lassé. Peut-être que je devrais barricader mon coeur et ne plus jamais l'ouvrir à qui que ce soit ? C'est une idée. Quand Charline arrive chez moi, elle m'avoue qu'elle ne s'attendait pas à mon appel. Je hausse les épaules, ne sachant pas moi-même pourquoi je l'avais appelé sur Skype.. L'inconscience peut-être. Je la vois s'approcher doucement vers moi, mes yeux se ferment instinctivement au contact de sa main sur ma joue et ma mâchoire se contracte. Putain j'ai l'impression d'être maître de rien du tout là, mais suite à ses paroles, je me recule pour rejoindre mon meilleur pote : le canapé. « T'inquiète ça va. » Tout portait à croire le contraire en tout cas, et ce n'est qu'un simple mensonge pour éviter de lui dire qu'elle me manque mais que je la déteste à la fois. J'attrape une clope dans mon paquet avant de me tourner à nouveau vers la jeune femme. « Alors comme ça tu fumes plus ? » Et plus de drogue non plus apparemment ? Je me demande bien quoi ou qui lui a donné le déclic.

Can you love me ?

Pas à cause de toi. Sûrement pas. Tu ne méritais pas qu'il se mette dans un état pareil pour toi. Tu lui avais fais trop de mal pour ça. Et pendant un bref instant, t'avais l'impression que tout était différent. Il te laissais le toucher même si ce n'était que pour quelques secondes rompant finalement le tout pour retourner sur le canapé. « J'arrive encore à savoir quand tu mens ou pas. » Bien sûr, t'étais pas là pour lui faire une leçon de morale ou rien d'autre dans le genre. Tu savais même pas pourquoi t'étais ici au final. Mais tu voulais pas passer pour la meuf chiante à tenter de lui donner des conseils de vie. De toute manière, t'étais beaucoup trop mal placé pour faire un truc pareil. « J'essaie du moins. J'peux pas promettre que ça va être concluant. » Parce que ouais, ça te rendais complètement dingue par moment. Genre vraiment. Et t'avais l'impression que parfois, tu pouvais tout casser juste pour une cigarette alors ouais, t'étais pas vraiment sûre de te tenir à tout ça. T'inspirais profondément te demandant si c'était le moment de lancer la bombe ou pas. Peut être. De toute manière, qu'est ce que t'avais à perdre ? Pas grand chose. « J'suis enceinte.. » Encore. Et de qui ?
       

Bien sûr qu'elle sait que je mens, même un aveugle pourrait le voir. Mais je n'ai jamais été du genre à me plaindre, ou à déblatérer mes problèmes à tout va pour un oui ou pour un non. Il y a quelques jours, Delilah m'avait d'ailleurs poussé à lui raconter ma superbe rupture mais j'étais tout de même resté évasif. Je n'aime pas parler de moi, et surtout de mes problèmes personnels. « Si t'en veux une, hésite pas hein. » dis-je à Charline en référence à mes clopes posées sur la table. Je sais que je ne l'aide pas le moins du monde pour qu'elle arrête, mais je suis bourré, et je m'en fous. Je ne sais même pas pourquoi elle a décidé d'arrêter nicotine et drogues. Et là.. bim, un nouveau coup de massue. Je crois rêver. Peut-être que je rêve d'ailleurs ? J'ai limite envie de me frapper le visage pour voir si je dors ou pas. Putain j'y crois pas, ça veut dire quoi cette annonce ? Pourquoi elle vient me dire ça ? « Encore ? T'es plutôt fertile on dirait. » J'arrive pas à rester gentil et à la féliciter, surtout si ce gosse est d'un mec qu'elle s'est tapée pendant qu'on était ensemble. Je me sers un nouveau verre de whisky, pour digérer la nouvelle on va dire.

Can you love me ?

Tu avais été persuadée qu'il était d'Aaron, et peut être que c'était vraiment le cas sauf que.. Y avait Nate aussi et.. Au final, tant que tu ne serais pas aller voir un médecin pour savoir à combien de semaine tu étais, tu aurais le doute. Sauf que tu ne voulais pas en parler. Et si jamais il était vraiment de Nate, qu'est ce que tu allais dire à Aaron ? Aha désolée, en fait je suis enceinte de mon ex. Et s'il était vraiment d'Aaron, comment Nate allait-il le prendre ? Au final, t'étais en plein dilemme. Peut être que le mieux serait d'avorter encore une fois pour effacer tout les problèmes mais tu savais que tu ne te le pardonnerais pas si tu avais encore ce geste. En gros, t'étais bloquée et t'avais pas d'autre choix que d'assumer tout ce que tu avais fais. « Non, faut vraiment que j'évite. » Et pourtant, tu mourrais d'envie d'en prendre une juste histoire de te relaxer un peu. Est ce que ça serait si mal que ça ? Quoi que.. Ouais, avec la réponse qu'il pouvait te donner, t'avais bien le droit. Du coup t'en prenais une que tu coinçais entre tes lèvres avant de l'allumer. « Ouais. Et arrête de boire. » Tu lui retirais son verre de whisky poussant un soupir. Au moins, il ne t'avais pas hurlé dessus, c'était déjà ça.
       

Au début, je comprends pas trop pourquoi elle décide subitement d'arrêter toutes substances illicites. Et je ne comprends surtout pas pourquoi elle s'est sentie obligée de m'en parler sur Skype tout à l'heure. Maintenant je comprends, elle me fait l'annonce du siècle et au final je ne suis même pas choqué.. En quelques mois, c'est la deuxième fois qu'elle m'apprend qu'elle est enceinte. Seulement cette fois, je n'ai aucune idée de qui est le père et c'est sûrement ça le plus horrible. De toute manière, elle va avorter n'est-ce pas ? Alors que je venais de lui balancer des mots assez crus au visage, cette dernière me prend une clope et je lâche un petit rire nerveux. « Pas bien pour ton gosse ça. » Je suis vraiment pas gentil, mais je m'en fiche, j'en ai marre de tout dire avec des pincettes. Je me dis que Charline n'y est pas allée de main morte non plus. Une fois assis sur le canapé, je me sers un verre d'alcool mais elle me le reprend tout de suite des mains. Je me tourne vers elle, levant les yeux au ciel. « Si j'ai envie de boire, je bois, c'est pas toi qui va me dicter ce que j'dois faire. » Son geste est mignon mais bon..

Can you love me ?

Quoi qu'en fait, même s'il n'hurlait pas, il utilisait des paroles assez dure et c'était peut être pire comme ça. Mais t'allais pas te défendre, qu'est ce que tu pouvais dire de toute façon ? T'étais totalement en tord et tu le savais. Tu pouvais absolument rien dire qui pourrait arranger ta situation pour le coup. « Ouais.. » T'avais hésité à lui balancer en plein visage qu'il était peut être aussi le sien mais.. Valait mieux éviter tant que tu n'étais sûre de rien. Et puis, t'y étais déjà allée assez fort non ? C'était pas vraiment la peine d'en rajouter une couche la maintenant tout de suite. « Et si j'ai pas envie, tu bois pas. » Ouais. D'ailleurs, tu te penchais en avant pour attraper la bouteille que tu kidnappais. Voilà, le problème était réglé. Et fallait vraiment qu'il arrête de se foutre dans ce genre d'état parce que putain, tu savais que c'était de ta faute et ça te bouffais totalement. « Je sais que tu me détestes et t'as totalement le droit mais c'est pas comme ça que les choses iront mieux. » Non, parce que pour le coup il s'enfonçait encore plus et c'était pire.
       

Hmm, pour une fois elle n'a pas vraiment de répartie. Quoi qu'en ce moment, elle a rarement le dernier mot, je ne sais même pas si elle essaie. Je pense qu'elle sait qu'elle est en tort et qu'elle m'a blessé, et que fermer sa bouche dans ce genre de situation ne pourrait être qu'à son avantage. Je lève les yeux au ciel quand elle ose me dire que je ne dois pas boire car Madame n'en a pas envie. Je rêve ou quoi ? A ce que je sache, c'est plus ma copine, elle a rien à me dire sur mes actes. « T'es sérieuse là ? » Si je pouvais lancer des éclairs avec mon regard, je crois que je le ferai. Elle me pique ma bouteille, et puis quoi encore ? Pour l'instant, je n'essaie même pas de la récupérer, je suis trop fatigué et bourré pour ça. Suite à ses paroles, je soupire, plaçant mon visage entre mes mains. Qu'est-ce que je peux dire à ça ? « Si tu savais comme je te déteste.. » Je relève mon regard vers elle, écrasant ma clope dans le cendrier. Mes prunelles essaient de chercher les siennes, mais je vois presque flou à cause du surplus d'alcool dans mes veines. « Mais j'crois que je t'aime tout autant. » Et c'est la première fois que je lui dis ces mots. Je pensais que ce serait plus difficile..