(LEYNAXYM) a true friends is the greatest of all blessings

Ouvrir complètement mon coeur était une chose rare chez moi. Je l'avais faite à quelques reprises avec Marshall et Jasper, des personnes on ne peut plus importantes à mes yeux. Des personnes pour qui je donnerais ma vie. Et je venais tout bonnement d'inscrire ma colocataire à cette liste très restreinte des gens à qui j'acceptais de montrer ma fragilité. « Les deux je dirais. » Parce qu'on peut bien dire ce que veut, Max n'était pas la seule et unique raison du pourquoi du comment nous n'étions plus ensemble aujourd'hui. À quelques reprises nous avions eu la chance de retenter d'écrire une histoire tous les deux et nous avions fait demi tour. On est tous les deux très impulsifs et ça nous rend en quelque sorte malsain l'un pour l'autre. Je savais que je le voulais lui, je n'avais aucun doute là-dessus, et c'est pourquoi je préférais attendre que l'on soit tous les deux bien sur et surtout près pour se jeter dans le vide une nouvelle fois. Déjà d'avoir le soutien de mon amie m'était très précieux. Avoir été différentes on se serait prises dans nos bras en pleurant et tout ça mais je me contentais d'afficher un grand sourire avec un : « Merci. » Pour certain ce mot est banal mais pas pour nous. On se connaissait assez bien pour qu'elle sache à quel point ce simple mot provenait du plus profond de mon coeur. Et nous trinquions à ça. « À ton tour de tout déballer chérie. » Pas que je lui ai fait toutes ces confidences pour en obtenir en retour, j'avais eu envie de le faire, sans pour autant avoir oublier le sujet de conversation du départ.

Les deux, aussi handicapés des sentiments l'un que l'autre. D'un point de vue extérieur, c'était la signification même du mode 'dommage'. Ils pourraient être merveilleux ensemble. Ils l'avaient déjà été. Mais la vie étudiante passait dessus, les opportunités, les autres, les tentations. La peur de tout faire foirer avant même d'avoir commencé. « Vous doutez trop de vous-même, moi j'te le dis. » Comme si elle était une espèce de super conseillère des relations amoureuses, elle qui ne découvre ce que c'est que maintenant. Qui avance encore à tâtons. « Enfin.. attendez pas trop, quoi. » Pas qu'ils commencent à oublier pourquoi ils s'aiment. Les sentiments, c'est foireux. Ca vient, ca part, on sait parfois pas où ils vont. Et Ley la remercie. Ce qui est quand même ironique quand on y pense. Mais ca vaut toutes les répliques du monde, ou câlins basiques. Max hoche la tête avec un sourire en coin, plongeant ensuite à nouveau sa cuillère dans la glace. Une bière dans une main, l'autre occupé par un plaisir sucré, avec sa meilleure amie, parfait. Si ce n'est la suite. A ton tour, Max.  Et elle ne peut pas lui refuser ça, surtout pas après ce moment. « Je me sens presque mal de le dire maintenant, après.. » Mais non, elle a pas le droit. Pas entre elles. « Je suis en couple. » Qu'elle balance, direct, ayant suffisamment joué avec les mots et les nerfs de la dunster depuis tout à l'heure. « Tadaaaa ! » Et elle se met  à rire, les lèvres sur le goulot de sa boisson.

Je détournai le regard, comme pour ne pas me rendre à l'évidence que mon amie avait pleinement raison. Ça me faisait presque peur à vrai dire. Elle nous connaissait par coeur lui et moi, comme si elle nous avait tricoté, et peut-être même mieux qu'elle ne se connaissait elle-même. Et là elle ne faisait qu'énoncer à haute voix dans d'autre mot ma plus grande peur soit l'idée que toutes ces belles paroles que je venais de prononcer n'étaient que des excuses. On se disait que nous attendions pour notre bien, pour ne pas foncer tout droit dans un mur... et si c'était ça qui nous faisait foncer dans un mur ? Qu'on faisait tout pour ne pas se rendre à l'évidence qu'on faisait tout pour ne pas être ensemble ? Non ça me paraissait impossible, nous ne pouvions pas avoir vécu tout ce que nous avions vécu pour ne pas finir par être ensemble tôt ou tard. Ceux qui sont fait pour se retrouver finisse par être ensemble, comme Maxym et Ricardo. Cette dernière me fit légèrement grincer des dents alors qu'elle disait se sentir mal de me faire ces aveux. À mes oreilles ça sonnait comme de la pitié et c'était de loin la pire insulte qu'on pouvait me faire. Je ne vais pas une petite poupée fragile qu'il faut faire attention de ne pas briser bordel. Pour preuve j'affichai un grand sourire à son annonce. « Eh bah tiens ! » C'est ce que je m'étais imaginer mais j'étais encore plus heureuse d'en avoir la confirmation de sa bouche. Je pourrais être cette amie là qui saute partout, qui lui souhaite toutes ces félicitations, qui irait voir Ric pour le menacer de faire attention à ma meilleure amie. Mais c'est pas moi ou du moins je ne le montre pas. « Un brésilien en plus, pas mal comme prise. Maintenant je pourrai me moquer de ton sourire niais quand je vous verrai tous les deux ! »

A force de s'accrocher à une possible histoire, un truc hypothétique, qu'on se persuade qu'elle va finir par arriver, il y avait de grandes chances de passer à côté. Il ne fallait pas trop se protéger, parfois. Faire preuve de courage, d'un peu de folie, et risquer. Mais Leyna n'était pas comme ça. Non, elle calculait les possibles répercussions sur son être, sur combien ça pourrait la fragiliser de se heurter à un nouvel échec. Maxym avait vu combien son histoire avec Marshall avait pu la blesser, combien de temps elle avait mit pour s'en remettre. Mais.. ils s'aimaient, vraiment, sincèrement, et même si c'était deux idiots, séducteurs, parfois instables, la brune aimait croire qu'ils sauraient mettre de côté leurs défaillances en leur nom. Se notant dans un coin de son esprit d'aller parler à Marshall dès que possible de cette histoire, Max n'insista pas d'avantage, ayant glissé ce qu'elle en pensait à sa meilleure amie. A cette dernière d'agir maintenant, tous les feux étaient au vert. Ouais ouais, prend exemple sur McAllister voyons. Elle au moins a eu le cran de se lancer. C'est comme un saut dans le vide bien flippant, mais tellement agréable. Ley devait s'en douter, mais ça ne diminuait pas son entrain, pour le plus grand plaisir de l'Eliot, qui se concentrait sur sa glace pour ne pas se montrer trop niaise. Relevant la tête avec sa cuillère dans la bouche, elle essaye d'articuler comme ça : « Tu crois quoi ? Que j'allais en choisir un pas terrible ? » D'accord, la réputation du garçon est foireuse, et c'est un mather, mais elle ne pouvait même pas mettre ça dans la catégorie des défauts. « Jamaiiiis de la vie. » Fait un cercle avec sa cuillère en désignant son propre visage. « Ce visage la reste digne en toute circonstance. » N'importe quoi. « Et vous deux.. » Non, non elle veut pas savoir, alors elle continue vite, histoire que sa phrase ne soit pas perçue pour ce qu'elle n'est pas. « ..ça va ? Vous vous entendez bien ? » Rien de pire qu'une meilleure amie et un petit-ami qui se détestent.

Je gardais les conseils de Maxym dans un coin de ma tête parce que je savais qu'elle ne disait jamais rien qui ne soit pas réfléchit. D'un autre côté je ne vois pas ce que je pouvais faire de plus puisqu'il avait déjà mon amour inconditionnel et qu'il savait très bien qu'il n'avait qu'une chose à dire pour qu'on se remette ensemble. J'aurais déjà dû faire une croix sur cette relation depuis longtemps et pourtant... Mais pour l'heure ce qui m'importait ce n'était pas mes histoires de coeurs qui ressemblaient à une mauvaise télé-série mais plutôt celles de la New-Yorkaise nouvellement en couple. Qui aurait cru que ce moment deviendrait réel un jour. « Bien sur que non ! Tu te ferais pas honte quand même. » Parce que chez nous l'image est tout de même importante, pas question de s'encombrer d'un moche qui n'a aucun respect pour la gente féminine. Non Maxym se doit de sortir avec quelqu'un de bien, quelqu'un qui fera d'elle une princesse et qui la chérira. J'ignorais si Ric était ce mec là puisque je n'avais jamais eu la chance de le connaître de cette façon là, mais j'avais bien envie de lui laisser l'occasion de faire ses preuves. Parce que si elle elle l'avait choisit c'est qu'il devait être plutôt pas mal dans son genre. « Franchement ça fait un bail que je ne l'ai pas revu, mais il n'y a pas de raisons qu'on ne s'entende pas. » Je veux dire peut-être que tout n'avait pas toujours été rose entre lui et moi mais depuis le temps il y avait eu de l'eau de couler sous les ponts. Je n'avais aucune envie d'être en guerre contre Ric, je ne vois pas non plus pourquoi ce serait le cas. Puis c'était plus facile de veiller sur la belle si j'avais son chéri dans mon cercle quotidien.

Ca ne la regarde pas, et pourtant Maxym n'arrive pas à garder ses conseils pour elle. La demoiselle veut les voir heureux, ils le méritent. Et puis, il suffisait de les connaître un minimum pour s'apercevoir que leurs multiples aventures n'étaient qu'un moyen de se cacher la réalité. Faire comme s'ils étaient heureux de cette liberté, alors qu'ils rêvaient de stabilité. Peut-être qu'un jour ils iraient dîner à 4, comme dans ces films à la con là. D'ailleurs, après que Leyna l'ai chambré sur le physique de son .. petit-ami oui, qui forcément était parfait, elle se renseignait sur leur relation. Évitant la question qui fâche, puisqu'elle se doutait de la réponse. Et puis, elle s'en fout maintenant. Apprenant donc que les deux jeunes gens ne s'étaient pas vus depuis longtemps. « Parfait.. bon, du coup il risque de passer à la maison un de ces quatre. » Mais ça ne devrait pas poser de problème, selon les dires de sa meilleure amie. « Faut que j'en parle à Torrey maintenant. » Elle écarquille légèrement les yeux, redoutant un peu ce moment. Torrey était bien plus raisonnée que Leyna et elle. Heureusement d'ailleurs. Faut bien quelqu'un d'un peu mature dans cette demeure. Finissant sa bière d'une gorgée, Max pose à nouveau son regard sur la brune. « Et je compte sur toi. Si moi j'y arrive, toi aussi tu peux le faire. Go, mission couple Marsheyna ! » Ouais, c'est gamin de mixer deux prénoms, mais ça la fait rire.

Le moment où il fallait tout dire à Torrey était toujours un peu inquiétant. Nous savions toutes les trois très bien que quand cette dernière se prononçait, ce n'était jamais à travers son chapeau. Torrey c'était un peu la maman du trio alors que les deux autres étaient impulsives dans leur genre. Ça faisait du bien, ça créait un juste milieu dans leur environnement quotidien. Et avec le temps elles déteignaient un peu les unes sur les autres car Maxym s'était, pour une rare fois, retenue de poser la question piège. Celle qu'il ne faut jamais poser à sa meilleure amie de risque de tout gâcher. Cela m'évitait aussi de devoir lui mentir pour ne pas créer un doute dans son esprit qui n'aurait pas lieu d'être. Ric et moi c'était une vieille histoire, plus vieille que le métro. On se c'était pas reparlé depuis des lustres et je ne crois qu'en aucun cas les anciennes habitudes seraient tentées de remonter à la surface. De toute manière jamais je ne lui ferais vivre ce que j'avais vécu. C'était trop horrible. Ça blessait tout le monde, même l'Eliot. Pour preuve elle avait eu le cerveau tellement blessé par ces événements qu'aujourd'hui elle nous trouvait des surnoms pour se racheter. « Marsheyna hm ? Ça ne te prends qu'une bière et tu dis déjà des trucs complètements débiles... » Je croyais qu'on ne combinait plus le noms des gens depuis qu'on avait cessé de dessiner des coeurs dans nos cahiers... Si je tentais avec eux ça donnerait quoi ? Maxardo ? Ricaxym ? Franchement je leur souhaitais que leur relation fonctionne mieux que les tentatives de combinaisons pour leur trouver un nom de couple parce que présentement j'éclatai de rire devant le ridicule de la chose.

Leyna et Maxym avaient finit par trouver leur équilibre parfait, et elles étaient désormais plus fortes que jamais. Parées à affronter toutes les épreuves qui se mettraient en travers de leur amitié. Qu'elles soient célibataires ou en couple, et qu'importe les hommes qui rentraient ou sortaient de leur vie. Ainsi, même si la dunster avait laissé entendre que sa relation avec Ric n'avait pas été des plus platoniques, l'Eliot aurait trouvé un moyen de s'en foutre. Faisant confiance aux deux. Bref, Maxym se met à pouffer quand sa coloc se moque. « Non mais okay, fait pas genre, je suis sûre que tu fais des cœurs sur ta tablette avec écrit « Marsheyna forever » partout. » Parce que ouais, les cahiers c'est périmé, c'est la technologie qui prime maintenant. Maxym l'embête légèrement, un sourire taquin aux lèvres, tandis qu'elle reprend un peu de glace pour la forme. Franchement c'était de bonne guerre, sa meilleure amie l'avait bien taclé sur son air niais quin'existepas, qu'on soit clair. « Et sinon, prête pour le Spring Break qui arrive ? » La demoiselle avait hâte d'y faire la fête, même si aborder ce moment en étant en couple était une nouveauté.

Peu importe ce qui nous arriverait l’une l’autre dans le futur, j’avais en dedans de moi cette certitude que l’on finirait toujours par se retrouver là, à discuter en mangeant de la glace comme dans les films de filles . Parce que si l’amour est une chose éphémère et blessante qui nous fait passer par des montagnes russes d’émotions, l’amitié est toujours rassurante et réconfortante. La nôtre, on l’avait mise au pied de la pire épreuve qui soit et pourtant nous avions su en faire quelque chose d’encore mieux. À ce stade il n’est pas exagéré de dire que c’était fait pour durer bien bien longtemps. Et ce malgré les taquineries ridicules de la demoiselle. Que veux-tu, il faut bien que je sache m’occuper pendant que toi et Ric débattez à savoir qui raccrochera le téléphone le premier. Ce fameux cliché dont l’on avait si souvent entendu parler. Très franchement, le simple fait de les imaginer ainsi me donnait à la fois envie de rigoler et de vomir. C’était tellement cliché et puéril. Nous n’étions pas ce genre de filles qui ont ce genre de relations. Non, nous sommes le genre de fille qui attendons avec une certaine impatience l’arrivée du Spring Break pour vivre des moments de folies. Eh comment que je suis prête ! J’ai l’intention de rendre cette semaine mémorable cette année.

Bien sur, Maxym était consciente qu'en se confiant à sa meilleure amie sur sa récente mise en couple, elle s'exposait à un risque certain de moqueries. Mais Leyna mettait particulièrement de cœur à l'ouvrage, enchaînant clichés sur clichés, provoquant la réponse de la typée. C'est comme ça. Elles se taquinent constamment, mais là dessous, c'est un lien indestructible. Un lien qui a tellement été abîmé, qui a tellement cicatrisé, qu'il ne peut plus être blessé, et encore moins brisé. « Pitié.. » La réprimande d'un regard qui se veut sévère, mais n'est que touchant. Plongeant sa cuillère dans la glace, elle la remplit et la maintient comme prête à envoyer le chocolat en projectile. « Fait gaffe à ce que tu dis ! » Max n'hésitera pas, Leyna ne doit pas en douter. Pas quand on l'assimile à ces couples que les deux débectent. Non, elles c'est plutôt cocktails sur la plage, qui critiquent justement ces amoureux transis qui se baladent main dans la main. « Hé, t'as pas intérêt à me laisser tomber parce que je suis sortie du clan des célibataires. » Manquerait plus que ça tient. « J'te servirais de co-pilote. » Du coup, on écarte le risque qu'elles se battent pour le même mâle. Y a que des avantages.