(LEYNAXYM) a true friends is the greatest of all blessings

Plus elle patine plus j'ai envie de bondir sur mes jambes et la secouer dans tous les sens pour qu'elle en vienne droit au but. Seulement la Maxym serait bien trop heureuse de voir que son petit plan fonctionnait. N'étions nous pas pareille après tout ? Je gardais donc mon calme parce que c'était la meilleure chose à faire pour parvenir à avoir droit à quelques détails. Déjà à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche j'en apprenait un peu plus. Devant sa dernière affirmation, ce fut mon tour de planter ma cuillère de la glace pour me délecter de son goût. T'es franchement chiante toi. Et le pire c'est que tu te trouves drôle. Mais j'ai toute la nuit alors j'attends. Je ne vais tout de même pas me contenter de si peu de détails. J'avais déjà manquer bien assez d'épisodes comme ça, notamment celui où l'Eliot s'était rapprochée d'un brésilien fort bien connu dans cette université alors qu'elle avait horreur de sa réputation. Si ça la rendait heureuse alors bien évidemment que je l'étais aussi pour elle, seulement cette confirmation je ne l'avais pas encore explicitement. Ça viendrait, je le savais. Ma meilleure amie ne peut pas me mentir, à moi, après tout ce qu'on c'est fait enduré.

Franchement chiante, oui. Maxym hausse les épaules, rien de nouveau sous le soleil comme on dit. Leyna était aussi chiante, c'est pour ça qu'elles s'adorent. C'est des filles, des vraies filles, mais avec de l'ambition et l'intelligence qui va avec. Seulement, parfois, c'est juste des filles. Des demoiselles qui parlent mec avec une glace entre elles. « Je te crois pas un instant quand tu dis que tu peux attendre, qu'on soit clair. » Tu fais juste genre. C'est ce que je ferais aussi. Mais tu trépignes sous tes traits calmes. « Je te balance le truc si tu me dis ce qui se passe avec Marshall. » Qu'elle glisse d'un air malicieux, ne donnant jamais rien sans contre-partie. Et puis une fois qu'elle aura balancé son scoop, la jeune femme n'aura plus rien à échanger contre des confessions sur ses meilleurs amis. Même si évidemment, ce sujet avait été longtemps tabou. Max voulait d'un côté s'assurer que ça ne l'était plus, qu'elles étaient passées à autre-chose. Que plus rien n'était dit à demi-mots.  

Voilà ce qui se passe, Maxym McAllister lit en moi comme dans un livre ouvert. Et c'est réciproque car je sais que plus elle fait exprès de me faire languir, plus cela signifie que ce qui s'en vient est croustillant. Alors oui, je dois avouer qu'elle a raison quand elle prétend que je ne fais que faire semblant d'être calme et prête à attendre. Je ne suis qu'une fille. À la différence que nous ne sommes pas de ce genre à arriver en courant dans la chambre de l'autre de manière hystérique. Nous sommes plus intelligentes que cela, on attise la curiosité puis on fait languir. Et j'étais entrain de me faire dépasser dans l'art de la manipulation. Désolé de te décevoir mais nous ne sommes qu'amis. Ce n'était pas un mensonge soit, juste une fine partie de la vérité. Nous avons une amitié spéciale c'est tout. J'arquai un sourcil, attendant de savoir s'il avait parlé de quelque chose à la New-Yorkaise ou si elle avait juste visée droit dans le mille. Je ne ressentais aucune gêne à lui parler de out ça, seulement j'étais encore incertaine quand à savoir si à ses yeux ça lui convenait.

Si Leyna disait avoir tout son temps, Maxym l'avait tout autant. Elle se sentait encore en vacances, et n'était pas pressée de tout dévoiler, même si ça lui brûlait la langue. Elles auraient tout le temps après d'en disserter les conséquences, pour l'instant l'Eliot s'amusait de la faire languir. Profitant de ce moment pour faire sortir à son amie quelques confidences sur sa relation avec son meilleur ami. Une relation qui ne serait jamais vraiment claire, à son avis. D'ailleurs, la désignant du bout de sa cuillère et portant sur elle un regard qui en disait long, elle assène un : « Tu mens. Tu me mens et j'aime pas ça. » Avec une certaine assurance. Oh, elle n'en savait au fond rien, juste que s'ils avaient rompu, c'est un peu malgré eux, et qu'à ses yeux rien n'avait jamais vraiment cessé. Marshall ne lui avait rien confié, mais elle était assez maline pour faire le lien elle-même, quitte à prêcher le faux pour connaître le vrai. « Donc je peux lui présenter une copine à moi ? Ca dérange pas ? » Rajoute-t-elle avec un air innocent, inventant cette histoire d'amie sur le coup.

Mentir, non jamais. Marshall était bel et bien toujours mon meilleur ami, rien n'avait changé à ce niveau là. J'omettais seulement d'entrer dans des détails que moi-même je ne comprenais pas encore tout à faire. Il faut dire que lui et moi n'avions pas réellement discuter de ce nous, si l'on pouvait même se donner le droit d'employer un tel mot. Nous avions seulement profiter de notre célibat et des vacances comme nous le faisions toujours. Je trouvais donc que c'était un peu rapide pour tout balancer à Max seulement elle trouva le moyen de venir me chercher là où ça fait mal. J'avalai difficilement ma salive. Il fallait que je fasse une Ellington de moi. « Non... Si tu crois qu'elle est bien pour lui, vas-y... » Je passai ma main dans mes cheveux, me sentant tout à coup très inconfortable ma position actuelle. D'ailleurs c'est moi où il commence à faire chaud ? J'avais envie de lui parler, elle est ma meilleure amie après tout et j'ai envie de croire que malgré ce qui était arrivé dans le passé nous pouvions parler même de ce sujet là. Seulement c'est plus facile à dire qu'à faire. « C'est compliqué Max... » Et le mot était très faible pour décrire la situation. Mais si c'était simple, ce ne serait pas crédible pas vrai ?

La demoiselle n'aime pas qu'on lui camoufle des informations, même si c'est légitime. Même si Leyna a toutes les raisons du monde pour éviter le sujet. Alors elle utilise la ruse, jouant la provocation. Sa meilleure amie ne tombe pas dedans, et joue les filles que cela n'atteint pas. Ne la lâchant pas de ses prunelles brunes qui se veulent inquisitrices, Maxym ne se satisfait pas de sa réponse. Surtout qu'elle ne paraît pas des plus à l'aise. Normal, quand on débine des conneries. « D'accord, j'y manquerais pas.. » Juste pour ne pas dévoiler que c'était un mensonge. En vérité, il n'y avait aucune fille, et jamais elle ne présenterait une autre que Leyna à Marshall. Enfin, sa coloc lâcha ce qui ressemblait d'avantage à une phrase sincère. C'est compliqué. Evidemment que ça l'est, sinon tu me dévoilerais tout directement. « C'est compliqué... entre vous, ou de m'en parler ? » Ou les deux ? Vu le passif, les deux semblaient compliqués. Posant son menton sur sa main, coude sur le bar, Max essaye de se montrer douce, avenante, voyez.

Malgré tout, Marshall restait mon meilleur ami et tout ce que je lui souhaitais c'était d'être heureux. C'est ce que je devrais vouloir pour lui en tout cas. Le bonheur à tout prix et peu importe avec qui. Seulement j'étais une éternelle égoïste et ça me rendait folle de l'imaginer avec une autre fille que moi. Qu'une autre fille lui donnerait tout ce que je n'avais même pas eu moi même l'occasion de lui donner. Ouais c'est compliqué tout ça. Entre nous. Mais de ce fait c'est aussi plutôt difficile à expliquer. Je replongeai la cuillère dans ma glace, juste histoire de gagner un peu de temps pour trouver quoi dire. C'était chaud pour pleins de raisons, déjà parce que je ne savais pas quoi dire puisque jusqu’à aujourd'hui je n'avais encore rien dit à personne, mais aussi parce que Max était la meilleure amie du concernée et la raison de ma rupture avec ce dernier. Putain ce que c'était étrange à se dire. Cette histoire était tellement loin derrière moi que j'avais l'impression que tout ça n'avait été qu'un mauvais rêve. L'important était que tout était réglée maintenant. Il me rend folle et ça me fait chier. J'ai jamais voulu être une de ces filles pathétique et aveuglée par l'amour mais bordel c'est en plein ce dans quoi je nage présentement. Et réaliser tout cela à haute voix ça me faisait bien rire parce que c'était dingue.

Maxym acquiesce, et sourit intérieurement. D'un côté rassurée d'avoir vu juste, de ne pas être complètement à côté de la plaque. Aussi qu'il y ai toujours ces sentiments étranges entre eux, ce qui était presque palpable quand ils étaient dans la même pièce. Rassurée de ne pas avoir tout fait foirer dans une histoire magnifique, aussi, soyons sincères. La brune voit l'autre brune galérer, chercher ses mots, gagner du temps. Ce n'est pas le genre de conversation qu'elles préfèrent, mais il faut passer par là, au nom de leur amitié. Max garde donc les lèvres closes, pour ne pas lui donner l'impression de trop insister. Ne pas la braquer. Et cela semble marcher, puisqu'elle continue, plus explicite. Ca la fait rire, même si elle ne le montre pas. Elles se ressemblent tellement sur ce point. C'est exactement ce qu'elle ressent par rapport à son attachement à Ric, ne pas vouloir, et pourtant.. « Tu veux être avec lui ? » Demande-t-elle simplement. « T'inquiète, on est tous des filles pathétiques et fleurs bleues au fonds.. même nous on peut pas lutter Ellington. » Faut se rendre à l'évidence quand la partie est perdue d'avance. « Et lui, tu sais ce qu'il veut ? » Pas sûr qu'il s'en rende compte lui-même, le connaissant..

Est-ce que je voulais être avec lui ; ou la question qui n'en est pas une. Évidemment. Ça ne servait absolument à rien de prétendre le contraire car à ce niveau là je ne bernerais jamais personne. Je n'avais jamais réellement réussi à jouer la comédie en tentant de faire croire que cette histoire était terminée pour moi. Moi-même je ne me croyais pas. J'avais seulement essayer pendant longtemps de changer le mal de place en m'attachant à d'autres personnes pour finalement toujours revenir à l'évidence qu'il était le seul. Que je n'étais qu'une de ces filles faible parmi tant d'autres incapable de lutter. Une petite fillette qui se faisait des illusions en s'imaginant mariée avec son prince charmant dans une belle grande maison avec une grande famille. J'ai envie de croire qu'il veut la même chose que moi. Mais étais-ce réellement le cas ? Lui comme moi n'avions pas voulu aborder de nouveau ce terrain glissant depuis que j'avais rompu mes fiançailles pour lui. Il est toujours amoureux de moi, ça j'en suis certaine. Mais quand nous en avons discuté tous les deux nous avons convenu qu'il valait mieux ne pas se remettre ensemble tout de suite, parce que nous ne sommes pas près et qu'on ferait encore tout foiré. J'ai pas envie de tout faire foiré. Je n'aurais pu me montrer plus honnête avec l'Eliot que je ne venais de l'être. Mon coeur fragile et brisé était sur la table. C'est aussi pour ça que je veux m'assurer que tu sois d'accord avec l'idée qu'il se repasse un truc entre nous. Parce que je n'avais pas envie de revivre les évènements passé. S'il y une personne qui compte plus pour moi que le Winthrop c'est bien Maxym. Ma moitié, ma meilleure amie. Sa meilleure amie à lui aussi.

Evidemment. Maxym relève rapidement les traits, comme surprise de tant de sincérité. Trop habituée à ce que Leyna camoufle ses sentiments, tourne autour du pot en n'avouant guère ce qui se passait dans son petit organe battant. La brune se met à sourire, touchée de cet instant. Même si l'amour, les sentiments, sont propices à la souffrance, elle commençait à comprendre que c'était aussi l'occasion d'être heureuse. Plus qu'elles ne le sont actuellement. Si Max était tactile, elle l'aurait sûrement prise dans ses bras, prit sa main, mais elle ne put que l'englober de son regard bienveillant. C'était suffisant. « Bon, le principal est là. Vous êtes tous les deux amoureux. Je crois que c'est l'ingrédient nécessaire pour que ça marche.. » Elle essaye de se montrer encourageante, tout en sachant que la route était sinueuse. Surtout vu les deux protagonistes. « Tu penses que tu ferais tout foirer, toi ? Ou c'est surtout lui ? » Parce qu'à ce que voit son regard brun, Leyna n'avait pas l'air de la fille qui hésite. Déterminée. Elle savait ce qu'elle voulait, et c'est Marshall qui avait cet honneur. « T'inquiète pas pour moi, déjà je n'ai aucun accord à donner.. » Pour le principe. «.. et si c'était le cas, tu l'aurais cent fois. » Absorbe une gorgée de bière. « Vous n'auriez jamais du vous quitter. » Pour ça, elle s'en voulait. « Je reste persuadée que tu es la fille qu'il lui faut, et personne d'autre. » Pour son meilleur ami, elle voulait le meilleur. Soit, Leyna. Aucune autre dinde que le bellâtre côtoyait ne lui arrivait à la cheville. Sa phrase finit, elle fait claquer sa bouteille contre celle de son amie en lui faisant un petit sourire en coin.