CHASORA ♠ Every day is a bad dream but today is the worst one ever

« Hey ! T’as fini de t’autoflageller comme ça ? » fis-je en lui donnant doucement un petit coup de coude. « T’aimes donc vraiment rien chez toi ? Je veux t’entendre t’auto-complimenter. Allez rien qu’une fois, pour me faire plaisir. » Si la jeune femme voulait avancer, il allait falloir qu’elle apprenne à s’accepter, à accepter ses faux pas et ses défauts, et à se pardonner aussi. « On fait tous des erreurs, l’important c’est de s’en rendre compte et de corriger le tir. » Il ne fallait pas qu’elle se compare à Sienna. Elles étaient toutes les deux complètement différentes. Je n’étais pas très objectif sur le sujet, parce que j’adorais Léo et de l’autre côté ma relation avec Sienna était chaotique. On semblait incapables de bien s’entendre elle et moi. C’était probablement pour ça que je n’arrivais pas à l’imaginer en couple avec mon meilleur ami.  On arriva ensuite à destination : la chambre de Chase. Léonora prit sur elle et décida de me suivre à l’intérieur. « Alors on y va. Ca va bien se passer tu vas voir… » La jeune femme poussa la porte sans attendre. Elle alla se placer dans le fond de la chambre à distance du lit. Moi je m’approchais au chevet de mon ami. « Hey Chase, c’est Pri ! » lui fis-je à voix basse pour ne pas le réveiller trop brusquement. « Ne joue pas au poker en ce moment hein, tu vas finir ruiner sinon… » Parce qu’il était vraiment sur une mauvaise série de pas de bol là, entre la prise d’otage, et son accident. « Comment tu te sens ? »

Qu'est ce que je fous dans ce putain de lit d'hôpital ? Ah oui c'est vrai, d'après les personnes qui ont squatté ma chambre, je venais de survivre à un terrible accident de voiture dont je n'avais aucun souvenir jusqu'à présent et ce n'était pas faute d'avoir essayé quoi mais impossible pour moi de me rappeler ce que je faisais quelques minutes avant et encore moins pendant... Je crois que le pire moment c'est quand j'ai compris que j'avais des problèmes de mémoire et que je ne reconnaissais pas ma propre meilleure amie... J'avais honte de moi, je ne comprenais pas di tout ce qu'il m'arrivait alors que je suis un brillant médecin, l'un des meilleurs de la promotion mais voilà quoi... Je n'arrivais pas du tout à comprendre et ça m'énervait au plus haut point... J'avais mal, je n'arrivais pas à dormir, l'altercation entre Leo et mes parents me revenait en mémoire à petites doses... Je sursautais d'un coup en entendant la porte de la chambre s'ouvrir. Je me tournais instantanément vers celle-ci et je découvrais mes deux meilleurs amis... J'eus un sourire douloureux tandis que je voyais Priape s'approcher de moi et me parler. Avant de lui répondre je regardais Leo d'un air triste parce qu'elle était loin de moi... " Pri... T'inquiète pas je ne suis pas du genre à jouer au loto " répondis je d'une voix calme mais douloureuse avant de poursuivre: " Mal, ça m'énerve... Je ne comprend rien... J'ai honte de vous faire subir ça "

Every day is a bad dream, but today is the worst one ever

Chasora

J'étais entrée dans la chambre de Chase et m'étais assise sur une chaise loin de son lit d'hôpital. Je ne voulais pas lui prendre la main. Je m'en voulais déjà assez de lui avoir fait du mal. Je n'étais pas sa meilleure amie et il fallait qu'il le comprenne. J'étais seulement une connasse amoureuse de lui avec qui, il vivait à Cambridge. J'étais aussi sa collègue. Mais nous n'étions sans doute pas amis... Des amis, ça ne couche pas ensemble. On n'abandonne pas un ami, on le soutient. On a des sentiments pour lui ? Ce n'est pas un ami. Je devais me faire à cette idée et arrêter de paniquer sans arrêts. Priape s'approcha du lit et commença à discuter avec notre... Avec Chase. Je levais la tête que je posai sur mes mains et le fixai alors qu'il me regardait tristement. Je sentis mes yeux picotaient, mais je n'allai pas pleurer. Je n'avais pas le droit. Je devais impérativement reprendre mon masque. Je ne voulais plus qu'il me voit souffrir comme je le faisais. Il s'excusait de son accident de voiture ? Ce n'était pas de sa faute... C'était le destin. J'avais envie de répondre, mais je laissai Priape le faire. Après tout, je devrais jouer la carte de l'ombre. C'était mon rôle.

Emi Burton

« Ne t’énerve pas, y’a rien à comprendre… A part peut être que tu devrais changer de chauffeur. » Je lui fis un petit sourire, espérant le décrisper et surtout lui enlever cette culpabilité qui semblait lui peser sur les épaules. « T’as à avoir honte de rien, nous on est là de notre plein gré. » Enfin Léo elle avait hésité avant de revenir dans la chambre, je lui avais un peu forcé la main, mais ça je n’allais pas le dire à Chase. Je voulais pas lui faire de la peine : il avait besoin de nous deux aujourd’hui. « En tout cas j’espère que les infirmières qui s’occupent de toi sont sexy. » plaisantai-je pour essayer de détendre l’atmosphère qui était plutôt tendue, surtout avec Léo qui s’enfermait dans son mutisme et qui échangeait des regards tristes avec notre grand blessé. Je n’étais pas des plus à l’aise entre eux deux, ça me faisait regretter l’époque où l’on pouvait discuter et ricaner tous les trois sans cette ambiance pesante.

Mon meilleur ami était finalement arrivé dans ma chambre en compagnie de ma meilleure amie qui s'était mise dans son coin et cela me faisait mal de la voir ainsi. Je ne comprenais pas vraiment la raison, mais je trouverais la réponse à mes questionnements personnels. Priape me demandait si ça allait alors je lui répondais que je me sentais honteux de ce qu'il s'était passé et de leur faire subir ça. « D'après ce que mes parents ont dit… Il semblerait que je n'ai plus de chauffeur à l'heure qu'il est… » dis-je en détournant le regard parce que je ne voulais pas qu'il voit mes yeux s'embuer de larmes avant de reporter mon attention sur mon meilleur ami et poursuivre : « Merci à vous deux d'être là… Je ne sais tellement pas pourquoi tout semble si difficile… Et Léo… S'il te plaît viens avec nous, ne te mets pas dans ton coin. Je m'excuse le plus sincèrement du monde pour tout le mal que je t'ai fait... » Mes derniers mots étaient destinés à Léo qui se trouvait un peu en retrait. « Ce sont les infirmières qu'on côtoie tous les jours. J'ai l'impression d'être un enfant, surtout quand j'essaie de me redresser, elles viennent me fâcher… Je comprends mieux maintenant ce que subissent nos chers patients »

Je regardais toujours mes deux amis qui se parlaient sans arrêts. Je ne savais pas trop quoi penser de la situation, d'ailleurs... J'en devenais dingue. Comment dois-je réagir selon vous ? J'étais inquiète et en colère envers Chase. Je savais qu'il n'allait jamais se rappeler de moi et ça...C'était inévitable. Tout ce qu'on s'était dit avait disparu en fumée. Je me demandais comment, je pouvais me comporter face à cette situation. Priape a dut me calmer dans l'ascenseur parce que je commençai une crise de panique. J'avais honte de ce que j'ai fait. Je n'avais pas le droit de paniquer et j'avais surtout honte d'avoir fait souffrir Chase... Une chose me surprit venant de lui, était qu'il s'excusait de tout le mal qu'il m'a fait. Mais quel mal ? Il ne m'a rien fait du tout, alors pourquoi me dit-il cela ? Je ne comprenais pas. Une brume couvrit mes yeux et je hochai la tête. Je me levai, avançai près de Chase.
- Tu... Tu n'as rien fait...C'est..
Je sentis quelque chose qui me bloquait la respiration et je dus regarder ailleurs...Voir même tourner le dos de mes meilleurs amis et avancer vers le bout de la chambre. Je n'étais pas bien, j'allai craquer une nouvelle fois et je n'aimai pas ça. Je soufflai légèrement pour me calmer avant d'entrer dans la petite pièce qui faisait office de salle de bain. Je voulais m'asperger d'eau et c'était ce que je faisais.

Son chauffeur était malheureusement décédé et je me rendis donc compte de ma maladresse. « Je suis désolé Chase, toutes mes condoléances. » Mon ami avait été plus chanceux que le conducteur puisqu’il était toujours en vie, même si il paraissait particulièrement fatigué. Il me confia que cela faisait étrange de se retrouver ici comme patient. Nous étions plus habitués à être de l’autre côté, à soigner plutôt qu’être soigné. « Ta blouse blanche te manque déjà ? » lui demandai-je alors. Léonora s’était levée pour aller dans la salle d’eau malgré l’invitation de Chase à se rapprocher de nous. « Je crois que Léo est pas très en forme, excuse la. » fis-je en jetant un œil vers la pièce où la jeune femme venait de disparaître. Je m’inquiétais pour ma meilleure amie, mais d’un autre côté, j’étais ici pour prendre des nouvelles de mon pote. C’était lui le blessé du jour, même si Léo souffrait de la situation complexe qui les liait, je ne devais pas oublier Chase, il avait besoin de moi. « Alors les médecins t’ont dit quoi ? Tu vas rester longtemps hospitalisé ? »