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Plus le temps passait, moins je me sentais bien. Je sentais que tout se remuait dans mon estomac, et que des coups de marteau se faisaient de plus en plus fréquemment dans ma tête. Et cerise sur le gâteau, voilà que je me mets à dire n'importe quoi. Et pour en arriver à ce stade là, c'est que je ne suis plus tout à fait moi-même. Alors que j'ai un bon contrôle de moi-même... Sauf que maintenant, c'est trop tard.
Willow voulait s'assurer que je ne l'accosterai jamais en lançant des choses intimes, sans être sûr qu'il s'agissait bien d'elle et non pas de sa sœur jumelle. D'ailleurs, tout cela taquinait ma curiosité : se ressemblaient-elles ? Avaient-elles le même caractère ? Et entre les deux, laquelle me plairait le plus ? Bon, arrêtons avec les questions sans intérêt. Je n'avais aucune raison de faire connaissance avec cette jumelle et Willow était déjà bien assez sympathique et intéressante. Si on m'avait dit il y a quelques jours, que je passerai un moment pareil avec une presque inconnue, je lui aurai bien rigolé au nez.
Et voilà que nous parlions de mes fesses. Bon d'accord, c'est moi qui avait lancé le sujet. Mais il était plutôt intéressant, non ? En temps normal, jamais je ne serai entré sur ce sujet de conversation aussi facilement. Il faut croire que je suis plus drôle saoul que sobre. « Je ne me surestime jamais. Je parle toujours de moi à ma juste valeur. » Et oui, je sais être réaliste. Parfois un peu prétentieux et narcissique, mais réaliste tout de même. Et nous voilà parti sur un débat qui pouvait en enchaîner d'autres : les femmes VS les hommes, qui ont les plus belles fesses ? À cet instant, je la regardais en faisant un signe de tête en guise de 'non'. « Alors ça, ça dépend, crois moi. Des filles qui ont des fesses toutes grasses ou pendantes, j'en ai déjà vu. Et oui... Les pantalons ont tendance à cacher votre misère. » Evidemment que dans ce genre de débat, chacun défendait sa cause. Et ça pouvait être interminable comme conversation. Quand on sait comme j'aime avoir le dernier mot et comme Willow est déterminée à l'avoir aussi, on n'est pas couché.
On était toujours installé sur mon lit, à papoter comme des idiots et à parler de mon anatomie et de ses capacités au lit. J'espère que personne n'avait planqué une caméra ou un micro dans ma chambre. Si c'est le cas, je peux vous dire adieu. Je rigolais lorsqu'elle revenait sur le terme de 'cheval' que je venais d'employer. Une nouvelle fois, elle revenait sur le fait que j'étais modeste. Remarque ironique, bien sûr. Je la regardais en fronçant à nouveau les sourcils. Signe de suspens, comme si je voulais lui laisser le mystère. Mon petit ami. Dis comme ça, ça me faisait vraiment bizarre. Non, je n'étais pas gay, ni même bisexuel. J'aime les femmes, c'est tout. Les femmes avec leurs formes et leurs caractères. J'étais prêt à reprendre la parole lorsque Willow se penchait pour prendre la bouteille, sauf qu'en pleine action, je me prenais un oreiller dans le visage. Surpris, je faisais des gros yeux. « Mais tu cherches vraiment les problèmes, toi ! » Dis-je, sans la laisser ramener la bouteille à elle, je l'embarquais au passage, un large sourire fier. J'avalais une gorgée puis deux mais sincèrement, ça devenait compliqué. D'un côté, je n'avais plus la sensation du goût fort en bouche y étant habitué, mais pourtant, j'avais l'impression de ne plus supporter ce même goût. « Je ne porterais pas le kilt. Je répète, je ne porterais pas le kilt. » Hors de question. J'ai une virilité à garder, moi. Tranquillement, je m'allongeais aussi sur le lit. Mon ventre avait besoin d'une descente parfaite pour accueillir la boisson. J'étais donc, à présent, couché à côté de Willow, les yeux rivés sur le plafond. Et quand je suis couché, je raconte moins de conneries mais j'ai tendance à entrer dans de longues discussions philosophiques. Pas mieux. Je tenais la bouteille droite - c'est mieux, ça - posé sur mon ventre - ou mes abdos, comme vous voulez -. « Et tu préfères les filles ou les mecs ? Tu as bien une préférence quand même... » Lui demandais-je sérieusement - ou presque -, sans quitter le plafond du regard.
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