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Souvent, on peut faire des choses en se demandant par la suite quelle idée on avait pu avoir pour agir ainsi. Et bien là, tout de suite, c'était le cas. Quoi que ce n'était pas moi à l'origine de cette idée alors je m'enlève toute responsabilité de cet acte. Quelle idée de tenter de dévaler une rue enneigée, sur un bout de bois complètement humide, avec de l'alcool dans le sang ? Et bien voilà, c'était Willow et Matthias pour vous servir ! À cet instant, j'avais mal partout, une chaîne hi-fi dans la tête, des courbatures tel un grand-père et de la neige partout sur moi. Et pourtant, il faut croire qu'il en faut plus pour pleurer puisque nous étions deux à rigoler comme des fous alors qu'on était loin d'être seul au monde. Lorsque je lui retournais la question pour savoir comment elle allait, elle nous rappelait l'existence de son anniversaire en ce jour-même. C'est vrai qu'avec toutes ces conneries, j'en oubliais la réalité. Au moins, elle garderait ce pseudo souvenir. « J'avoue, avoir mal comme des vieux à notre âge, c'est limite... Ça te fait quel âge d'ailleurs ? » Et voilà, tous les moyens sont bons pour découvrir la vie de l'autre en toute subtilité. Je lui avouais que j'avais une sensation bizarre entre l'alcool en bouche et le mal de crâne suite à la chute... Ou au whisky, je ne sais plus trop. Et à l'écouter, pour changer de goût, rebuvons du whisky. Olé. Je prenais la bouteille qu'elle me tendait bien gentillement pour y boire une ou deux gorgées. La sensation froid-chaud n'était pas des plus agréables et je pensais bien que les futures vingt-quatre heures, je les passerai au lit. Parce-qu'entre le mal de crâne qui s'installe tout doucement et le froid qui va me faire attraper une bonne angine, je ne risquais pas de péter la forme le lendemain. Mais pour rester dans mon lit, je dois éviter la punition du kilt et pour cela, je dois tenir le coup encore un moment... Jusqu'au moment où Willow ne tiendrait plus le coup, en fait. Je faisais une grimace à chaque gorgée, je crois que mon ventre a tout remué à l'intérieur et cela ne faisait pas bon ménage d'avoir tourné sur la gauche puis sur la droite, pour finir la tête la première. J'enlevais d'une main la neige comme je le pouvais. « Sauf que vu notre état, on ne rentrera nul part. Des personnes complètement trempés et qui puent le whisky, ça n'intéresse pas les patrons et ça leur inspire les conneries... » Alors qu'elle se levait en première, je comptais faire de même. Tout en délicatesse. « On se relève touuuut doucemeeeent... » Entre le froid et la chute, mon corps était à moitié endormi. Et vu l'alcool ingurgité, si je me relevais d'un coup, je retomberais aussitôt. Évitons une humiliation supplémentaire. Je regardais Willow comme si nous venions de réussir un exploit, de gravir l'Everest. « Surtout, on reste droit, on ne parle pas trop... Nous sommes des gens... Normaux. » Lui dis-je en regardant autour de nous, un large sourire aux lèvres. Un sourire idiot surtout.
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