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Drink and Fight (Mira & Colt)

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Drink and Fight

~ Mira & Colt ~


Un verre, deux verres, trois verres, puis une bouteille... Certaines personnes sont capables de franchir cette limite et de rester digne, d'autres par contres deviennent agressives et lorsqu'une personne de ce genre rencontre un type au sang chaud comme moi, ça termine en bagarre... Mais je sais c'est assez radical comme solution, certains dirons même que c'est complètement con. De mon côté je préfère dire que des gens ne comprennent que la violence et c'est ce qui vient de se passer ce soir. Pourtant je n'étais pas venu ici pour me battre mais simplement pour passer une bonne soirée, prendre un verre, discuter avec quelques personnes et entrer chez moi. Malheureusement, les choses ne ce sont pas passés comme prévu puisqu'une bagarre à fini par éclater entre un type du bar et moi. Inutile d'entrer dans les détails et de vous dire que cette altercation à causée pas mal de dégâts dans le bar. Heureusement ça reste quelques verres cassés et des tabourets sur le sol, rien de bien dramatique dans le fond. Ce qui aurait pu le devenir par contre, c'est si la petite blonde qui avait eu l'intelligence (ou la bêtise) d'intervenir aurait pris un mauvais coup. Mais la chance semblait être du côté de la belle, puisqu'elle avait réussi à mettre fin à tout ça sans prendre un seul coup. Enfin il y a plus important que baver sur l'intervention de la petite, s'intéresser à mon adversaire du soir par exemple qui s'en prend maintenant verbalement à la jeune femme avant de s'éloigner et quitter le bar en compagnie d'un ami à lui.

Et de mon côté ? Je reste là comme un imbécile à contempler le carnage que je viens de mettre, avant de poser mon regard sur la jeune barmaid qui finalement a eu raison d'intervenir pour empêcher plus de casse dans le bar.

« Désolé pour tout ça... » Lançai-je en me baissant pour redresser un tabouret qui traîne sur le sol.

C'est vrai que l'on a foutu un beau bordel et la blondinette a été bien sympa de ne pas prévenir les flics. Enfin je crois qu'elle n'a pas pris le temps de le prévenir... Merde voilà que je doute... Est-ce que je vais passer la nuit en cellule ? Bon ça ne serait pas la première fois mais j'avoue que si possible je préfère éviter.

« Rien de cassé de ton côté ? »

J'observe un instant la jeune femme, puis le reste du bar, ne faisant même pas attention à la petite coupure qui se trouve à mon arcade. En fait je pense que sans ce petit picotement, je ne me serais même pas rendu compte de cette blessure.

« Ecoute, je n'ai pas vraiment envie de raconter ma vie aux flics ce soir. Alors dis-moi juste combien je dois pour la casse et on en reste là. »

Pas sûr que ça fonctionne mais bon qu'est-ce que j'ai à perdre ? Dans le pire des cas elle refuse et je me retrouve avec mes amis les policiers pour bagarre dans un bar et destruction de mobilier et dans le meilleur, elle accepte ma proposition et je pourrais même lui payer un verre pour me faire pardonner. Ou bien en cas extrême, elle sort un fusil de derrière le bar et me trou la peau... Ouais bon je préfère oublier cette idée et me concentrer sur les deux premières. Après tout, cette petite blonde n'a pas l'air trop violente et puis si elle a pris des risques pour mettre fin à cette altercation, ce n'est pas pour me mettre une balle juste après pas vrai ?

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ne journée ordinaire, comme toutes celles qui se déroule à la fac. Entre les cours, les amies... et le reste... Une soirée des plus ordinaires se prévoyait à l'horizon, encore un soir à travailler à la pub pour me faire un peu de fric, de l'argent de poche comme on dit quand on est gamin. Je n'ai pas vraiment de soucis pour me payer mes études, qui sont en grandes parties financées par ma mère, mais je ne veux pas être à sa charge, je veux pouvoir me débrouiller seule. Alors ce que je peux financer je le fais avec ce fric que je gagne... Bon je l'avoue tout de même, je garde un peu d'argent pour me payer des fringues et quelques sorties.
La soirée commença en effet par la même routine. Arriver, se préparer, l'arrivée des clients et le service commence. Mais chaque soir est différent, chaque client est différent. Il y a toujours les habitués qui sont là, mais on voit souvent des nouveaux visages, de passages ou qui deviendront également des habituées. Certains viennent pour boire un verre avec des amis, viennent en attendant l'heure d'ouverture des boîtes, certains viennent manger, ou d'autres viennent simplement boire ; boire pour oublier, boire car ça fait du bien. On ne peut pas dire que ça soit quelque chose que j'approuve à 100%, servir de l'alcool à ces personnes, c'est comme inviter un voleur à venir dans votre maison durant votre absence. Si je pouvais donc me passer de leur servir de l'alcool je le ferai, mais c'est en partie grâce à elle que les bars tournent et font un très bon chiffre d'affaires. C'est l'alcool également qui dénie les langues... certains deviennent fort bavards en son emprise, sans le vouloir il m'avoue leurs problèmes, et comme moi je le peux, j'essaie de les conseiller, ou je les écoute simplement. Être entendu peut suffire parfois....
L'alcool est donc une source de problèmes, et ce soir elle fut mélangée à la violence... comme ce fut le cas dans mon enfance. Je n'ai pas suivi l'histoire, je n'ai pas fait attention, bien trop occupé avec tous les clients que je devais servir. Mais je ne pouvais pas laisser faire ça, alors j'ai sauté par-dessus le bar, pour m'interposer, quitte à m'en prendre une, ce que j'aimerais éviter tout de même. Il est hors de question que je laisse ça se passer sous mes yeux sans intervenir. À ma grande surprise, ils se calment assez rapidement, même si l'un des hommes, m'en veut terriblement et me le fait bien comprendre, je suis soulagée que ça n'aille pas plus loin puisqu'il quitte rapidement le bar. Je soupire à la fois soulagé et exaspéré par ce genre de client. Je me tourne vers l'autre homme, qui lui, au moins, ne m'accable pas de toutes les injures possibles. Je aussi les épaules à ses dires tout en regardant l'état du bar. « un coup de balais et il y a plus rien... » enfin ça ne me réjouit pas non plus, loin de là-même, je ne suis pas payé pour mes heures de nettoyage ! J'attrape un torchon sur le comptoir et ramasse les plus gros morceaux de verre au sol. Je relève les yeux vers les autres clients, évidemment tout le monde retourne à ses occupations et personne ne m'aide ! Foutue société ! Je me redresse et repasse derrière le bar, pour jeter les débris. Je passe ensuite une main dans mes cheveux et regarde l'heure. Avec un peu de chance, cette altercation fera fuir un peu les clients présents qui se dépêcheront de partir et me laisseront le champ libre pour nettoyer.
Je pose de nouveau mon regard sur celui qui s'est battu, celui qui ne s'est pas barré.« Non tout va bien, j'ai eu de la chance pour une fois. » j'aurais pu m'en prendre une assez facilement c'est sûr J'ai eu plus de chances que lui qui s'est pris un sacré coup à l'oeil « et toi ça va ? Tu saignes... » Je fais une légère grimace. Je n'ai jamais aimé la vue du sang, une des raisons pour laquelle je ne suis pas partie dans la médecine.
Les flics... C'est une solution qui ne m'avait même pas effleuré l'esprit. « J'ai une tête à appeler les flics ? »Si j'avais pris le temps de le faire, les dégâts seraient certainement bien plus importants... peut-être que d'autres clients se seraient mêlés à la bagarre. « Crois-moi, voir les flics ici me ferait autant plaisir qu'à toi. »  les flics en feraient un jus pas possible et souhaiteraient appeler le patron, et là je serai bien dans la merde. J'y peux rien si ces deux cons se sont battus, mais c'est moi qui suis responsable de cet endroit ce soir... alors si je peux faire passer sous silence cette affaire. « Ok ça marche... » Je me mords légèrement la lèvre, ce n'est pas tellement honnête car il n'est pas le seul à s'être battu, mais je tiens à ma place !
WILDBIRD
 
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~ Mira & Colt ~


C’est quand même dingue, même quand je veux passer une bonne soirée je n’arrive pas à le faire… Il faut toujours que quelqu’un ou quelque chose ne vienne ruiner mes plans. Il y a quelques jours c’était l’appel de détresse d’une connaissance et aujourd’hui c’est le tour d’un abruti qui picole alors qu’il n’est pas foutu de tenir l’alcool. D’accord je l’avoue, cette petite altercation j’aurais pu l’éviter… J’aurais pu ignorer cet homme, changer de tabouret et siroter ma bière dans un autre coin. Mais je ne suis pas ce genre de personne… Non, je suis le genre boulet qui n’est pas capable d’ignorer les remarques et qui préfère frapper et parler ensuite. Ouais je sais, c’est pas terrible comme comportement mais c’est comme ça, et dans le fond je n’ai pas vraiment envie de changer. Et puis, pourquoi je devrais changer ? Certes cette mentalité m’attire quelques problèmes mais jusqu’à maintenant j’ai toujours réussi à m’en sortir, alors non, je ne vois pas l’intérêt de devenir une autre personne. Du moins pas pour le moment, mais les choses pourraient changer dans quelques années si je suis toujours en vie bien entendu.

Enfin, il y a mieux à faire que parler de moi, comme par exemple vérifier que la fille qui est venue s’interposer n’a pas pris de mauvais coups. Par chance ce n’est pas le cas, c’est en tout cas l’impression qu’elle donne lorsque je prends le temps de la regarder, et elle confirme elle-même cette version lorsqu’elle répond à ma question quelques instants plus tard. Malheureusement, j’ai eu moins de chance puisqu’elle remarque du sang sur mon visage. Par réflexe je glisse alors mes doigts jusqu’à la blessure qui pique légèrement avant de hausser les épaules.

« Une égratignure. »

Le calme revenu dans le bar, je profite du moment pour convaincre ou plutôt essayer de convaincre, la barmaid de ne pas prévenir la police. Ça ne serait pas la première fois que je passe la nuit au poste et si j'accumule trop de connerie, je risque de me faire virer d'Harvard. Et même si je trouverais bien un moyen de gagner du fric même sans finir mes études, je ne veux pas faire plaisir à mon connard de père qui ne se gênerait pas pour faire une remarque au sujet de ce renvoi. Heureusement, je peux retirer toutes ces pensées de ma tête, puisque la jolie blonde m'annonce qu'elle ne veut pas prévenir les flics. Une bonne chose, puisque j'aurais pu tomber sur une connasse qui n'aurait même pas pris le temps de m'écouter.

« Merci, c'est sympa. »

Je propose ensuite à la jeune femme de payer pour les dégâts et comme je pouvais m'y attendre celle-ci accepte mon offre. Est-ce qu'elle va essayer de m'arnaquer et me demander plus d'argent que prévu ? Peut-être mais bon il faut bien que le fric de mon paternel soit utile à quelqu'un, alors si la blondinette veut en profiter pour faire du shopping, soit, je ne vais pas être contre ! Et de toute façon je n'ai pas vraiment le choix puisque je ne connais pas le prix que coûte les objets qui ont été cassés pendant le combat.

« Parfait, dis-moi combien ça fait et on règle cette histoire. »

J'esquisse finalement un mince sourire et redresse un deuxième tabouret avant de prendre place dessus et laisser mon regard glisser jusqu'à la jeune femme qui d'après mes souvenirs est plus sympathique que l'ancien barman.

« Ça fait longtemps que tu bosses ici ? »

Voilà que j'entame la discussion avec la fille qui était à deux doigts de perdre son job à cause de mon combat... C'est pas franchement bizarre comme comportement ? Enfin bon, c'est toujours mieux que partir comme un voleur et puis qu'est-ce qui prouve que cette ivrogne ne reviendra pas à la fermeture ? Après tout ce n'est plus après moi qu'il en avait en quittant la salle, mais bien après la jeune femme qui est venue mettre fin à la bagarre et par la même occasion lui éviter un séjour à l'hosto...

« Au fait, moi c'est Colt. » Lançai-je en tendant une main dans la direction de l'employé. « Et je peux faire quelque chose pour me faire pardonner hésite pas. »

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ourquoi je ne bosse pas comme vendeuse dans un magasin de fringues ? J'aurai moins de soucis, je ne travaillerai pas aussi tard, et je serai dans ce que j'aime : les fringues. La plupart des clients seraient des clientes, et elle ne risquerait pas de se foutre sur la gueule... Enfin... seulement au moment des soldes . Oh et puis j'aurai des réductions sur tout...ça me serait également utile pour mes études... Pourquoi je n'ai pas pensé à aller postuler dans un de ces magasins, plutôt que dans ce bar ? J'en sais rien... Bosser ici me paraissait cool. Et au final, la plupart du temps ça l'est, même si je ne comprends pas trop l'enthousiaste lors des matchs de foot mais on s'habitue vite.
Mais je ne m'habituerai jamais à ces bagarres, qui sont pourtant souvent une routine dans ce genre de pub où la fréquentation est la plupart du temps masculine... Peut-être qu'un jour je m'y ferai !
Je lève les yeux vers le jeune homme en face de moi. Je ne vois vraiment pas l'intérêt de se battre, ça leur apporte quoi à part des coups et des blessures . Je soupire légèrement. « Je dois avoir une trousse de secours quelque part... Je reviens... » Je me mords la lèvre et part vers l'arrière de la boutique chercher cette fameuse trousse, je ne suis même pas sûr que j'aurai de quoi soigner une égratignure, je ne sais même pas comment faire. Je finis par la trouver et revient dans la salle. Je m’assieds sur le comptoir en face de lui. Je baisse les yeux sur la trousse que j'ouvre. « J'suis pas infirmière hein' ! » Qu'il ne croit pas que je vais faire des miracles, loin de là, ce sera déjà bien si j’empêche le sang de couler. « Je peux savoir pourquoi cette bagarre a éclaté ? »ça m'intrigue. Je n'ai rien vu venir, alors que j'étais là, juste derrière le bar à servir je ne sais quoi à je ne sais qui. Je sors un flacon antiseptique dont je verse le liquide sur du coton. « Si ça pique, c'est normal c'est que tu l'as mérité ! » J'applique la lotion sur la blessure en évitant de trop appuyer non plus. La violence ne résout jamais les problèmes, quand est-ce que les gens vont se le rentrer dans le crâne ? Je jette un œil aux autres clients, pour être sûr que personne n'a besoin de mon aide. Un léger sourire s'installe sur mon visage quand je constate que la plupart des autres clients sont partis. « Au moins toi et ton copain, vous avez fait fuir une partie des clients pour ce soir... » Bonne ou mauvaise nouvelle, pour le patron ce serait une mauvaise nouvelle car moins de bénéfice, mais pour ma part, je finirai plutôt...enfin faut-il encore que je nettoie tout ce bazar qu'ils ont foutu.
Quand je distingue la blessure j'arrête de nettoyer. j'hausse les épaules à son merci, ce n'est rien après tout, je le fais autant pour lui que pour moi... Je ne trouve rien d'assez grand pour couvrir sa plaie, j'abandonne donc mes recherches et relève les yeux vers lui. «  ça n'a pas l'air trop profond, je doute que tu es une commotion cérébrale ou un truc du genre... » Je referme  la trousse de secours et me penche de l'autre côté du comptoir pour la foutre dans un petit coin en dessous, j'irai la ranger plus tard. Je me redresse et regard les différents débris de verres au sol . « Bah à vrai dire j'en sais rien »Je passe de nouveau une main dans mes cheveux, je n'y connais absolument rien dans les prix des verres à cocktails, à whisky... « Je vais dire Autour de 50... 100 €, j'en sais rien franchement... » Je n'ai pas envie de le ruiner non plus, certains étudiants rament avec les fins de mois... « Enfin tu donnes ce que tu veux... » j'hausse encore une fois les épaules, totalement égaré dans cet univers, la restauration et les prix des ustensiles des verres je n'y connais strictement rien. « Pas assez longtemps pour savoir combien coûte un service de 6 verres » je lui souris légèrement avant de repasser derrière le bar. Les autres clients restent tranquillement dans leur coin, c'est fin de soirée, ça m'étonnerait qu'un nouveau groupe arrive. Je n'ai plus qu'à attendre que ces derniers partent pour fermer. « Un an à peu près je dirai... Mais je ne suis là que 3 soirs par semaine. » ça me suffit, je gagne assez bien avec les pourboires, je n'ai pas besoin de bosser plus, et 3 soirs, ça m'en laisse 4 de libre pour faire ce que j'ai envie.
« Mira. » dis-je en lui serrant la main avant de la lâcher pour me retourner et prendre une bière dans le frigo « Rester et m'aider à nettoyer. » je me retourne pour attraper le décapsuleur et lui fait un petit sourire. « Et t'aurais pas une clope? »
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Elle doit avoir une trousse de secours ? Quoi ? Non mais je ne demande pas à la voir jouer les infirmière, même si elle doit être très sexy dans une blouse je ne suis pas là pour ça ! Mais je n'ai pas le temps de lui répondre que la belle a déjà quittée mon champ de vision pour rejoindre une salle privée où doit normalement se trouver le matériel nécessaire pour soigner cette égratignure. Parce que oui, même si je n'ai pas de miroir pour voir l'état de mon visage, je pense que cette blessure n'a rien de grave, c'est juste un peu de sang et un simple mouchoir aurait suffit. Mais comment expliquer ça à une fille qui est à deux doigts de téléphoner aux pompiers ? Non ce n'est pas la peine et puis, c'est déjà trop tard puisqu'elle revient dans mon champ de vision, la fameuse trousse médicale entre les mains. Le sourire aux lèvres, je regarde alors la barmaid s'installer en face de moi, oubliant pour quelques minutes les autres clients (avouez que c'est plutôt agréable non ?).

« Heureusement que tu n'es pas infirmière, tu ferais fantasmer plus d'un patient. »

J'étire un peu plus mon sourire et baisse les yeux vers le matériel médical. Aucun doute, il y a vraiment de tout là-dedans et à mes yeux ça reste toujours aussi dingue de faire tout ça pour une simple petite blessure. Mais bon, dans l'histoire c'est peut-être moi qui suis bizarre à ne pas vouloir soigner plus sérieusement cette coupure.

« Pour des conneries. Tu sais ce que ça donne quand un type qui a abusé de l'alcool hausse le ton avec un gars qui n'est pas capable de fermer sa gueule quand il le faut. Enfin le genre de conneries que tu dois avoir l'habitude de voir ici non ? Sauf que cette fois ça a dégénéré. »

Et ça aurait même pu être pire si l'employée qui se trouve devant moi n'avait pas pris autant de risques pour venir nous séparer. Cette petite altercation lui reste d'ailleurs en travers de la gorge et elle ne se gêne pas pour me le montrer en faisant une remarque alors qu'elle applique la compresse sur la blessure. Même si toute cette histoire n'a rien d'amusante, je ne peux m'empêcher de sourire et hocher légèrement la tête, comme pour lui montrer qu'elle avait raison. C'est vrai, dans le fond je n'ai que ce que je mérite, mais si se battre reviens à se faire soigner par une petite blonde, je risque de le faire encore plus souvent...

Mon regard plongé dans le sien, je reste silencieux le temps que la jeune femme termine les soins et lance un regard sur le côté quand elle fait une remarque sur l'absence de clients dans le bar. C'est vrai qu'il n'y a plus grand monde tout d'un coup, à croire qu'ils sont tous partis, pensant que les flics allaient débarquer suite à cette bagarre. Et si j'en juge par le sourire de mon interlocutrice, celle-ci n'est pas vraiment déçu par l'idée de baisser les grilles un peu plus tôt que d'habitude.

« Tu vois, dans le fond j'ai bien fait de venir ici ce soir. »

Arrête avec ce genre de plaisanterie Colt, elle risque de te balancer le flacon de désinfectant à la gueule... Heureusement pour moi, elle n'y pense pas et commence à ranger le matériel en me faisant une nouvelle remarque. Je passe alors mes doigts sur la blessure et hoche une nouvelle fois la tête tout en regardant la jeune femme s'éloigner un peu pour ranger la trousse derrière le comptoir.

« Merci pour les soins. »

C'est vrai, elle n'était pas obligée de faire ça, alors je peux au moins la remercier. En plus de lui donner quelques billets pour la casse. Oui, je n'ai pas oublié que je devais payer pour les verres qui ont fini sur le sol. Malheureusement, la barmaid est incapable de me dire combien je vais devoir lui donner. Elle propose deux sommes avant de finalement me laisser choisir de combien de souhaite alléger mon portefeuille. « On va dire deux cents dollars ça te va ? Je ne connais pas le prix mais s'il y a trop, tu pourras dire que c'est un généreux pourboire. » Lâchai-je tout en fouillant dans la poche de mon pantalon pour en sortir l'objet qui contient les précieux billets verts.

« Voilà... Le fric de mon connard de père peut enfin servir à quelque chose. »

Je dépose la somme sur le comptoir juste devant la barmaid, avant de lui serrer la main lorsqu'elle me donne son prénom. Mira... Bien maintenant je sais comment s'appelle mon infirmière préférée ! Ce que j'aurais préféré ne pas savoir par contre, c'est ce que j'allais devoir faire pour me faire pardonner... Aider à nettoyer... Bon d'accord dans un sens c'est de bonne guerre et puis ça me donne toujours une occasion de plus de faire connaissance avec cette jeune femme qui est maintenant à la recherche d'une clope. Sans prendre le temps de lui répondre, j'échange alors mon portefeuille avec mon paquet de cigarette et le pose sur le bar de façon à ce que Mira puisse se servir.

« Ça me va, tu auras le droit à mon aide ce soir. Mais avant, j'ai le droit à une nouvelle bière ? Promis celle-ci ne finira pas sa course sur le sol. »

J'esquisse un mince sourire et retire une clope du paquet, avant de glisser celle-ci entre mes lèvres pour ensuite attraper le briquet et venir allumer le bout.

« Sans prendre en compte les abrutis qui foutent le bordel en soirée, c'est comment le boulot de barmaid ? »

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ne égratignure ça ne doit être rien pour un mec comme lui qui doit régulièrement se battre. La bagarre le sang, c'est bien un truc de mec ça. Je suis quasi sûr que si je lui demande il doit pratiquer un de ces stupides sport de combat, et qu'il doit adorer regarder la boxe ou le catch à la télé. Quoique le catch c'est de la comédie donc ça ne compte pas tellement comme un sport de combat. Alors pourquoi je me casse le cul à essayer de trouver quelque chose dans cette trousse de secours pour le soigner ? Je n'en sais rien. Je cherche plus à comprendre, je suis conçu comme ça. J'ai vu tellement de souffrance dans ma vie, que j'essaie de supprimer la souffrance des autres, sans doute pour ça, même si cette souffrance est quasi inexistante et provient d'une minuscule égratignure.
Je quitte des yeux la contenue de la trousse quelques instants pour le regarder. Son sourire, je le connais. « Justement, je bosse dans un bar, alors les mecs comme toi j'en vois tous les jours, alors ton baratin de séducteur tu peux le remballer. » Je finis ma phrase en lui adressant un léger sourire amusé avant de rebaisser les yeux sur ma fichue trousse de secours. « Mais je prends ça quand même pour un compliment alors merci ! » des mecs comme lui passent tous les jours les portes de ce bar, mais d'un certain côté il est préférable que je reçoive ce genre de compliment par lui, plutôt que par un alcoolique de 40 voire 50 ans.
Ouais je connais quand un mec à abusé un peu trop de l'alcool. Il y en a beaucoup ici qui boivent plus qu'ils ne le peuvent. Refuser de les servir, j'aimerais bien, mais je n'en ai pas le droit. C'est grâce à l'alcool qu'on fait tourner l'établissement alors arrêter de servir ceux qui ont trop bu, c'est un énorme manque à gagner. Et vu comment le mec a réagi quand je l'ai est séparé. Je m'en prendrai certainement plein la gueule par les clients. Alors on fait comme si de rien n'était, et on continue de bosser. « la prochaine fois t'essaiera de te la fermer quand même ! Ou alors tu te battras ailleurs que sous mes yeux ! » J'esquisse un léger sourire, tandis que je tente d'arrêter de faire couler le sang en appuyant avec la compresse sur la blessure. J'hausse légèrement les épaules « d'ordinaire je ne suis pas obligé d'intervenir. » Il s'agit souvent de simple dispute, où l'un des deux hommes laisse rapidement tomber pour ne pas avoir à en venir aux mains. Mais ce soir le fouteur de merde est tombé sur la mauvaise personne a priori. « Je vois pas pourquoi c'est un passe-temps pour vous les mecs de vous foutre sur la gueule... » Faire souffrir une personne s'est amusant ? Pour beaucoup d'entre eux oui, pour mon père aussi ça devait être un passe-temps. Raison de plus pour ne pas voir ça, ça me rappelle de mauvais souvenirs. Je ferme les yeux l'espace d'un instant et soupire pour revenir au moment présent, avec ce con qui n'est pas fichu de se contrôler quand quelqu'un le cherche, le sang a arrêté de couler, pour le moment du moins.
Je lève les yeux au ciel, tout en rangeant le matériel médical. « Hum... si je réfléchis bien... tu as fait plus de dégâts qu'autres chose non ? Et puis tu n'as pas encore fait fuir tout le monde... » Un haussement d'épaules accompagne mes paroles. Si les derniers clients ne veulent pas partir avant l'heure de fermeture, sa bagarre n'aura servi à rien, je ne l'approuve toujours pas, mais j'essaie de trouver malgré tout un petit avantage. Mais cet avantage semble disparaître, car les clients n'ont pas l'air décidés à partir. Je soupire légèrement et range le matériel dans la trousse de secours avant de descendre du comptoir pour repasser derrière et la ranger dans un coin. « De rien, je n'ai pas fait grand-chose. » quasi rien en fait.
200 dollars ? Je le regarde déposer les billets devant moi, comme s'il s'agissait de morceaux de papier sans importance. Non mais... il est malade ? Je lui dis au pif 100 dollars, il m'en donne le double ! En voilà un qui aime donner son fric. Je prends les billets dans ma main et passe une main dans mes cheveux. « euh bah....merci...mais t'es sûr ? J'ai pas besoin d'autant ! » je vais peut-être même pas utiliser la moitié pour le pub. Ne le voyant pas les reprendre, je les range dans la poche arrière de mon jean .
Lui demander de nettoyer, je trouve que c'est assez légitime. Je ne pense pas qu'il s'attendait à ce que je lui demande ça pour se faire pardonner, mais c'est une bonne punition non . Enfin vaut mieux ça qu'une nuit en garde à vue. Il sort son paquet de clopes et un immense sourire s'installe sur mon visage tandis que je m'en sers une . « Merci » Je sors mon briquet de ma poche, glisse la cigarette entre mes lèvres et l'allume. Je tire dessus une première fois. Première chose à faire demain matin, me racheter un paquet de clopes. Une soirée sans, c'est juste trop horrible. Je lui souris, signe de remerciement d'accepter de m'aider. « Je te demande pas de faire la vaisselle, ou autres, juste de ramasser le verre » Je me baisse pour attraper une bière dans le mini frigo et lui tend avec le décapsuleur. « sans compter les abrutis et les dragueurs bien lourd, c'est plutôt pas mal. Faut aimer le contact avec les gens, il y en a beaucoup qui viennent ici pour parler en fait, comme dans un cabinet de psy à croire. »
WILDBIRD
 
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~ Mira & Colt ~


Elle a l’habitude de voir des mecs comme moi ? Sans vouloir me vanter j’en doute pas mal. Mais je n’ajoute rien à cette remarque, je me contente de la laisser terminer et de rire lorsqu’elle me demande de garder mon baratin de séducteur. D’accord je peux l’avouer, certaines de mes remarques peuvent faire croire que je suis un séducteur et dans un sens ce n’est pas totalement puisque ça fonctionne avec certaines filles. Mais en réalité c’est tout simplement une façon de plaisanter et par moment de tester les limites de la personnes qui se trouve devant moi. Oui, j’adore connaître les limites des gens, voir un peu de quelle façon je dois me comporter si je veux être rassurant, sympathique ou tout simplement un véritable connard. Pour le moment, avec cette petite barmaid je dirais que je peux être sympathique, après tout elle ne cherche qu’à protéger le bar et son job et en plus de ça elle joue les infirmières. Pourquoi devrais-je me comporter autrement avec une fille qui n’a finalement rien demander et qui sans le vouloir est capable de m’amuser avec ses remarques.

« Désolé de te décevoir ma jolie, mais ce n’est pas parce que je fais un compliment que je rêve de te mettre dans mon lit… Disons juste que j’aime dire ce que je pense et si ça dérange c’est encore mieux. »

Ouais d’accord, je joue encore un peu la carte de la provocation, mais c’est comme ça ! J’ai toujours été ce type de mecs et je ne pense pas que ça changera un jour. Il faut dire que c’est tellement jouissif de provoquer les gens, les pousser à bout et découvrir qui ils sont réellement que je ne pourrais jamais m’arrêter. Alors oui, certains prennent mal ce comportement, ils se braquent, s’énervent et finissent par prendre la fuite. Alors que d’autres sont capables de me surprendre, de montrer que sous une pseudo carapace se cache une tout autre personne, et c’est justement ce genre de personnes que je recherche et avec qui j’aime passer du temps. Ca peut paraître bizarre je l’avoue, mais c’est comme ça, je suis un manipulateur dans l’âme.

« Impossible, si je fais ça ailleurs que sous tes yeux, je ne pourrais plus t’avoir comme infirmière perso. Bon j’avoue que tu n’es pas très douée mais ça reste agréable. » Lâchai-je finalement avant de sourire.

Quoi ? Ce n’est pas totalement faux si ? La petite blonde galère un peu dans son rôle d’infirmière et moi ça me fait marrer. Non pas parce que je me moque d’elle, mais surtout parce qu’elle prend le temps de s’occuper d’un type comme moi, alors qu’elle aurait simplement pu me laisser dans un coin du bar ou même me demander de partir. Rien que pour ce genre de gestes, j’ai envie d’apprendre à la connaître un peu plus et voir qui se cache vraiment derrière cette barmaid qui déteste autant la violence.

« Pourquoi avoir pris la peine d’intervenir alors ? Et pour ce fameux passe-temps, je peux te poser la même question. Pourquoi les femmes ont toujours besoin d’avoir cinquante paires de chaussures ? »

Je l’avoue c’est un coup bas, surtout que la plupart des femmes ne sont pas du genre à avoir autant de chaussures. Mais cette image colle quand même à une bonne partie non ? Et puis c’est un peu comme sous-entendre que je passe mon temps à me battre alors que ce n’est pas forcément vrai. Oui je ne suis pas un hippie qui lutte contre la violence, non j’aime ça mais, ce n’est pas pour autant que je suis un barbare sanguinaire qui cherche la bagarre à chaque fois que je débarque dans une soirée. Enfin, ce qu’elle peut penser ce moi ce n’est pas très important, il y a bien longtemps que j’ai arrêté de faire attention aux regards des autres. Je vis ma vie à ma façon et je trouve que c’est nettement plus agréable et amusant.

« Hum… Tu as raison, je n’ai pas encore fais fuir tout le monde… Tu veux peut-être une nouvelle bagarre pour régler le problème ? » Mes lèvres s’étirent alors pour former un petit sourire, tandis que je la regarde ranger la trousse de soin. Je profite alors du moment pour regarder autour de moi et plus précisément dans la direction des personnes qui sont encore présentes. « Et puis si on regarde bien, sans cette bagarre tu n’aurais jamais pris le temps de me parler. Et si tu es encore en train de le faire c’est que dans un sens tu apprécies ma compagnie non ? »

Ou alors je suis complètement à côté de la plaque ce qui est possible aussi... C'est peut-être même ça la bonne réponse mais à choisir, je préfère mon premier choix et tout le monde doit comprendre pourquoi. Quoiqu'il en soit nos désaccords sur certains points ne nous empêchent pas de poursuivre cette discussion et de rendre pour une fois le fric de mon paternel utile. La somme que je propose et déposer sur le comptoir semble même choquée la barmaid qui m'annonce qu'elle n'a pas besoin d'autant. C'est bien possible et alors ? Le connard qui me sert de père à bien ruiner l'enfance de son gamin, il peut bien offrir quelques billets pour se faire pardonner non ?

« Tu préfères peut-être que j'utilise cet argent pour parier sur un combat de boxe ? »

Et comme pour lui montrer que je cherche simplement à la taquiner, j'accompagne cette dernière remarque d'un clin d'oeil, avant de répondre à une nouvelle demande et lui offrir une cigarette. Je profite alors de l'occasion pour en allumer une aussi, tandis que Mira dépose une bière sur le comptoir. Je la remercie d'un simple signe de la tête et tire une première taffe sur ma clope tout en écoutant les paroles de la belle.

« Ne t'inquiète pas, je suis juste en train de t'embêter. Si tu as besoin d'aide pour ranger tu peux compter sur moi. Je peux même faire le chauffeur si tu as besoin. »

J'esquisse un sourire et ouvre la canette avec le décapsuleur que l'employée m'a tendu quelques secondes plus tôt. Pendant ce temps, la jeune femme répond à ma dernière question. Elle apprécie donc son job mais comme partout il y a des mauvais côtés. C'est sûr que ça ne doit pas être agréable tous les jours, surtout quand deux cons se cognent dessus... Ouais je suis mal placé pour faire ce genre de remarques et c'est justement pour ça que je le fais, puisque dans le fond j'ai bien l'impression que cette phrase était en fait un petit pic suite à mon altercation de tout à l'heure.

« Et en dehors de ce job de barmaid, tu fais quoi ? Etudiante ? »

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I
l existe toutes sortes de dragueur, et souvent ce que l'on rencontre dans les bars sont les dragueurs que je qualifie de lourds, chiant, collant et qui ne comprenne pas le sens du mot non ! Ou après il y a ceux, un peu comme Colt qui vous sort des phrases déjà toutes préparées ou sorties du dernier film qu'ils ont vu. Je préfère ceux-là aux gros lourds...car eux ont le mérite de se rendre ridicule avec ses phrases complètement stupides. Bref, pour dire que je ne suis certainement pas le genre de filles à tomber dans un de leurs pièges. Je suis gentille, mais pas née de la dernière pluie non plus. Être gentille ne veut pas forcément dire que l'on ignore dans quel monde nous vivons, c'est plutôt l'inverse, cela montre que l'on est assez intelligent pour ne pas se rabaisser à faire la même chose que tous ses gens : regarder et ne rien faire. « Ne t'inquiète pas, j'suis pas du tout déçue ! » heureusement que ce n'est pas le cas, sinon il se serait pris un sacré vent. « t'aime faire chier les gens en gros ! plus ça dérange, plus ça les emmerde, mieux c'est ? » je relève les yeux vers lui. « T'es ce qu'on appelle un emmerdeur en fait? » Vu comment il se décrit je trouve que ça lui va bien ce petit surnom. Bah ça peut être une passion aussi d'emmerder les gens ; faut de tout pour faire un monde, je hausse les épaules, tant que ça ne vire pas au drame, il fait ce qu'il veut. De plus je n'ai rien à lui dire, ce n'était pas vraiment lui « l'emmerdeur » de la soirée, enfin si je crois en sa version... De toute manière je n'ai pas d'autre version à écouter.

Un nouveau sourire apparaît également sur mes lèvres, c'est sûr qu'il n'a pas tort lorsqu'il dit que je ne suis pas vraiment très doué. Je n'ai pas l'habitude de soigner des blessées, je suis bien plus doué pour les écouter me parler de leurs problèmes. Enfin on ne peut même pas dire qu'il s'agit d'un réellement blessé. «  ça reste agréable car tu n'es pas vraiment blessé non plus ! » S'il s'était vraiment ouvert le crâne je doute que ce que j'aurai fait aurait été « agréable » et n'aurait certainement servi à rien du tout. « Justement parce que j'ai horreur de voir quelqu'un foutre sur la gueule d'une autre personne... même si ce dernier se défend... » Je soupire légèrement en haussant les épaules, avant de jeter la compresse utilisée dans la poubelle qui se trouve derrière le bar. « 50 chaussures ? Mais ce n'est rien 50 paires ! » je repose mes yeux sur lui en riant légèrement. «  il en faut au moins 365, une paire par jour voyons ! » je lève les yeux au ciel en riant «  disons simplement qu'une paire de chaussures = une tenue.  » j'hausse de nouveau les épaules... enfin ce n'est certainement pas avec lui que je vais parler de ça, il doit certainement avoir une paire de basket qu'il met avec n'importe quel jean. « Mais acheter une paire de chaussures, ne fait de mal à personne ! » sauf si l'on achète cette paire avec ma carte de crédit et que cette paire soit des Jimmy Choo... là ça me fera mal et ça fera aussi mal à mon banquier. Mais sinon dans la plupart des cas... la violence fait plus mal, même si elle est gratuite.

Mes yeux se tournent de nouveau vers le plafond en l'entendant, alors que ma tête se secoue légèrement en signe négatif. « je pense que je peux m'en passer... » Je rebaisse les yeux vers lui. J'attrape quelques verres qui traîne sur le comptoir pour les déposer sur ce qui me sert de «  plan de travail », j'irai les foutre à l'arrière pour les nettoyer plus tard. «  je pensais que tu étais plus doué que ça et que tu aurais pu les faire fuir d'une autre manière...» Je relève les yeux vers lui en haussant les épaules avant de lui répondre. «  il n'y a pas forcément besoin d'une bagarre pour me parler tu sais ! » Il n'est pas difficile de m'aborder, je passe mon temps à errer entre les différentes tables du bar à servir et desservir les clients. « j'apprécie ta compagnie ? Disons que pour l'instant elle ne met pas désagréable ! »Pour le peu de chose que j'ai pu apercevoir de lui, ce n'est pas le genre de personne vers qui j'essayerai de me lier d'amitié, mais pour le moment il ne me donne pas envie de le fuir non plus, surtout avec la somme qu'il me donne pour payer les dégâts qu'il a causés, une somme vraiment généreuse pour seulement quelques verres qui ne valent absolument pas ce prix-là. Que puis-je lui dire à part merci ? Ça semble ridicule mais c'est vrai. Cet argent comme il dit, c'est un gros pourboire, qui me fait limite culpabiliser de le prendre car au fond je n'en ai vraiment pas besoin. Je les prends malgré tout, car je suis quasi certaine qu'il sera inutile de négocier là-dessus avec lui, et suite à sa phrase je préfère les garder. « encore moins ! » La boxe, le sport le plus débile de tous les temps. Être payé, être célèbre pour cogner contre son adversaire, pour lui casser le nez, les dents . Après ma seule manière de l'accepter et de me dire que cette adversaire le veut et que personne ne le force à monter sur le ring. Enfin j'ai assez parlé de bagarre et de violence pour ce soir, je préfère changer de sujet. Et parler des petites tâches que je vais lui donner à faire me semble plutôt pas mal. Je tire une deuxième taf de ma clope avant de lui répondre. « de ce côté-là ça devrait aller j'ai une voiture. » Ma belle petite voiture... qui est certes plus toute jeune mais bon, j'espère bien qu'elle tiendra encore quelques années car je n'ai pas mis d'argent de côté si ce problème apparaît. « ouais je fais des études de mode et de théâtre. Et toi ? Un boulot, une famille ? » La famille...vu comment il traite son père je doute que ça soit très important pour lui
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~ Mira & Colt ~


Cette fille est franche, voilà une qualité que je ne peux pas lui retirer. Oui, la franchise est une qualité à mes yeux bien que peu de gens soient d'accord avec moi sur ce point. Beaucoup préfère tourner autour du pot, utiliser la douceur pour dire les choses dans l'espoir de faire passer une critique plus facilement. Pour moi c'est de la connerie, je déteste ce genre de personne ! Non, je m'entends beaucoup mieux avec les gens qui n'ont pas dire de me dire en face ce qu'ils pensent de moi, un peu comme vient de le faire Mira en me demandant si je suis un emmerdeur. Qu'est-ce que je peux bien lui répondre ? Qu'elle a tort ? Non, ça serait mentir puisque je suis bien quelqu'un que l'on pourrait qualifier d'emmerdant. Bien entendu il y a des raisons à cela, seul un véritable connard pourrait emmerder quelqu'un pour le plaisir... Mais mon rôle n'est pas de rendre les gens curieux et donc de leur donner plus d'informations sur les raisons qui peuvent me pousser à provoquer les autres. Alors oui, je n'entre pas dans les détails et hoche simplement la tête après avoir laissé un petit sourire prendre place au coin de mes lèvres.

« C'est un peu ça oui, c'est en tout cas le rôle que j'aime avoir auprès de certaines personnes. » Mais comme pour beaucoup, ce rôle est aussi une carapace qui n'a jamais été brisée, simplement égratigné par cette chère Némésis qui est sans doute la seule personne capable de deviner qui je suis réellement. Mais par chance, cette fille n'est pas présente ce soir, non ici c'est un simple tête à tête avec cette petite blonde qui me voit comme un connard et qui déteste la violence. Avouez qu'avec ça la soirée s'annonce magnifique ! Pourtant, quelque chose me pousse à ne pas prendre la fuite et à en apprendre d'avantage sur cette barmaid... Peut-être le fait de faire enfin face à une personne franche et qui semble être mon opposé sur tout les points.

« Une paire de chaussures par tenue ? Les vendeurs doivent être aux anges quand tu débarques dans une boutique ! » Franchement je ne sais pas ce qui est le plus amusant, que Mira plaisante à ce sujet ou qu'elle soit vraiment capable de prendre une paire de chaussures pour chaque jour de l'année ! Quoique non, à ce moment ce n'est plus amusant, je dirais surtout que ça fait peur et que la petite blonde devrait peut-être faire un stage dans un hôpital psychiatrique ! « Et qu'est-ce qui te prouve que tu ne fais de mal à personne en achetant autant de chaussures ? Celles que tu portes sont peut-être fabriqués en Chine, dans une cave où des gosses crèvent de fin... Alors à ton avis, qu'est-ce qui fait le plus de mal ? Un coup de poing dans le menton d'un ivrogne ou un bol de riz par semaine pour des gamins ? »

J'esquisse un léger sourire et attrape ma bière pour en avaler une gorgée, tout en laissant mon regard se balader dans la salle où la plupart des clients ont pris la fuite. Je reviens ensuite porter mon attention sur Mira qui avoue tout de même apprécier ma compagnie. Enfin, apprécier c'est un grand mot... Elle n'est pas désagréable si je dois reprendre ses mots. C'est toujours mieux qu'un « dégage de mon bar connard » non ?

« Pour les clients restants, je peux toujours faire croire à un incendie, ou simplement leur demander de partir mais je ne suis pas sûr qu'ils aient envie de revenir dans les prochains jours... Mais si j'ai ta permission je m'en occupe. » Lâchai-je avec un nouveau sourire accroché au visage.

Après tout, si je suis vraiment un emmerdeur à ses yeux, autant jouer mon rôle et me débrouiller pour faire chier les quelques clients qui sont encore dans le bar non ? De toute façon je ne vais plus jamais les revoir alors passer pour le roi des cons à leurs yeux ne me dérange pas et puis, je vais peut-être remonter dans l’estime de miss chaussure si j’arrive à lui faire fermer boutique un peu plus tôt. Mais pour le moment, elle préfère aborder un sujet qui pourrait presque être sensible s’il n’était pas aussi pitoyable à mes yeux. La famille… Oh oui j’ai une famille, une famille de rêve même ! Et vu le comportement de mon père, ça ne m’étonnerais même pas qu’un jour un type vienne frapper à ma porte pour m’annoncer qu’il est mon demi-frère…

« Un père qui fait cocu ma mère et qui m’offre du fric pour garder le secret et ne pas ruiner sa réputation. Une mère qui fait la même chose de son côté et sûrement pas mal de demi-frères et de demi-sœurs partout dans le pays. Voilà ma famille mais on ne va pas rester trop longtemps sur le sujet, tu pourrais croire que je cherche à être pris en pitié alors que ce n’est pas le cas. »

Je termine tout de même ma phrase en haussant les épaules, une façon de montrer à la jeune femme que je n’ai pas grand-chose à rajouter. Avant de reprendre ma canette de bière entre mes doigts et d’en avaler une gorgée.

« Coté étude, botanique et sport. Ouais je sais, pas très original le sport pour un type qui se bagarre dans les bars pas vrai ? » Souriant malgré tout, puisque de toute façon cette petite remarque n'a rien de méchante. Je repose ma bière et remplace celle-ci par ma cigarette que je guide jusqu'à mes lèvres.

« Et pour le boulot, je n'ai rien pour le moment. J'ai enchaîné les petits jobs pendant pas mal de temps avant de mettre ça de côté et utiliser le fric de mon père. Une petite vengeance quoi, j'ai l'espoir de croire que les billets que je crame ici finiront par lui manquer le jour ou il sera dans la merde. »

Bien sûr ce jour n'arrivera sans doute jamais mais, si j'ai les moyens de lui mettre une épine dans le pied alors je ne vais pas m'en priver. Et puis ça a des bons côtés non ? La preuve, Mira pour acheter plusieurs paires de chaussures et faire bosser encore un peu plus dur les pauvres petits Chinois. Nous vivons vraiment dans un monde parfait n'est-ce pas ? Heureusement, d'autres sujets de conversations font leurs apparitions, évitant ainsi que ma superbe famille reste en tête de liste trop longtemps.

« Et toi ? Qu'est-ce que tu peux me dire sur ta famille ? Des frères et soeurs dans le coin ? Ou tu es juste la pauvre petite fille unique qui est bien trop loin de chez elle pour avoir l'aide de ses parents et qui doit supporter des connards comme moi trois fois par semaine pour payer ses études ? »

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D
eux manières de penser bien différentes. Je ne vois pas quel plaisir on peut ressentir à l'idée de se faire détester par quelqu'un . Au final c'est ce qu'il cherche non . En provoquant les gens, en les emmerdant jusqu'à ce qu'il craque. Il leur fait mener la vie impossible, jusqu'à ce que ces derniers le détestent à un point de non-retour ! À quoi cela peut-il servir de se mettre tant de monde à dos ? À part à risquer de se faire crever les pneus je ne vois pas. Enfin de toute façon il est impossible de se faire apprécier de tous, de plaire à tout le monde. Il y aura toujours quelqu'un sur cette Terre pour vous détester d'une manière ou d'une autre : car elle est jalouse de vous, car elle aimerait être à votre place, ou parce que  votre tête ne lui revient out simplement pas. C'est la vie que voulez-vous. « le rôle ? Donc ce n'est pas vraiment toi ? » un rôle ce n'est qu'un personnage que l'on doit jouer, ou que l'on joue pour se cacher, pour cacher qui l'on est réellement. Toujours réfléchir aux mots que nous employons pour nous exprimer... ils révèlent parfois des choses que l'on préférait garder secret.
Certaines personnes sont folles de chaussures, je ne sais pas trop pourquoi mais c'est ainsi. Je plaisantais lorsque je disais qu'il en fallait une paire par jour, mais je suis certaines que de nombreuses personnes en ont même plus que ça. Mais ce n'est pas forcément quelques choses réservées uniquement aux femmes. «  Pas vraiment, la plupart du temps, je regarde j'essaie et je repars ! » J'hausse les épaules en souriant. « Et je plaisantais : je n'ai pas autant de paire de chaussures. » C'est un élément indispensable dans une tenue, mais je ne suis pas au point d'avoir une paire par tenue. Disons plutôt que j'ai une paire par catégorie de fringues, ce qui au final est assez raisonnable. Je le regarde en me mordant légèrement la lèvre avant de hausser les épaules. « C'est vrai ta raison...mais faire faire faillite à leur entreprise en n'achetant pas ses chaussures tu crois que c'est mieux ? » Un bol de riz, ce n'est quasi rien, mais c'est toujours mieux que rien du tout, qu'aucun travail pour ses gens. Et par moments, un coup de poing peut faire plus mal qu'on ne le pense, la douleur psychologique peut dépasse la douleur physique.

C'est tentant de faire dégager ces personnes. Ça rendrait service à tout le monde : je finirai plus tôt, Colt serait plus vite libéré de sa corvée de ménage, et ces clients, se feront moins engueuler par leurs femmes lorsqu'ils rentreront. Je me mords légèrement la lèvre, c'est fort tentant, vraiment. « alors l'incendie s'est mort ! » Il faut rester réaliste tout de même... un d'eux pourrait encore appeler les pompiers même s'il ne voit pas de flamme. «  Et si tu leur demandais de partir gentiment pour qu'ils reviennent tout de même demain ? » qu'ils restent jusqu'à la fermeture demain, je m'en balance ce sera pas moi derrière ce comptoir. «  tu leur sors tes phrases de baratineur ça devrai marcher non ? » un vrai baratineur devrait y arriver, et je ne doute pas du fait qu'il en soit un. Pour une fois, le patron ne le remarquera pas de toute façon.
Une légère impression que cela faisait un petit moment qu'il avait envie de vider son sac sur sa famille. Et encore si on peut appeler sa vider son sac, je le trouve relativement calme pour une personne qui n'a pas l'air de porter sa famille dans son cœur. «  Je doute que tu l'aurais dit sur ce ton si tu voulais qu'on te prenne en pitié ! » Son ton est relativement détaché, on ressent une véritable indifférence de sa part envers sa famille. «  Et alors, l'argent fait le bonheur ?» aucune famille n'est parfaite pas vrai . Je baisse les yeux quelques secondes sur les cendres de ma cigarette que je fais tomber dans une assiette creuse qui traîne sur le comptoir, aucune envie de ressortir un cendrier pour si peu «  Botanique ? » Je relève les yeux vers lui avant de ramener ma cigarette à mes lèvres et de tirer dessus. Je recrache lentement la fumée avant de reprendre. «  J'avoue, le sport ne m'étonne pas . Mais la botanique c'est assez surprenant, Une passion ou juste une matière que tu as pris car tu savais pas quoi prendre ? "Ça arrive, surtout quand on fait des études pour faire plaisir aux parents, ou dans son cas car on veut dépenser le fric à papa.
« petit job ? C'est-à-dire, il y a plein de petits boulots en ville » job c'est trop flou, ma curiosité veut en savoir plus, elle n'aime pas ce qui est trop flou, elle aime les réponses claires « oh lieu de dépenser son fric dans de la merde, pourquoi tu le donnes pas à des gens qui en ont réellement besoin ? comme les petits chinois dont tu parlais ! » Des œuvres caritatives par exemple, on fait souvent des soirées avec la Quincy pour ces derniers.
Le problème avec les questions de curiosité, c'est qu'elles se retournent souvent contre vous, et vous devez à votre tour répondre à ses questions. C'est assez légitime, je lui pose des questions il est normal qu'il m'en pose en retour, mais ce n'ait pas pour autant que cela me plaît au contraire. Je prends mon temps pour répondre, reportant de nouveau ma cigarette à mes lèvres avant de faire de nouveau tomber les cendres dans l'assiette. «  mes parents se sont séparés un peu après ma naissance. » La base, les gens n'ont pas besoin d'en savoir plus sur ma vie.  «  Je bosse pour avoir un peu d'argent pour moi et financer ce que je peux de mes études » J'suis pas obligé, ma mère et mon beau-père peuvent financer mes études en grandes parties, mais je ne veux pas être un boulet, j'aime être indépendante et pouvoir me dire que je ne dépend de personne financièrement.
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