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Visiblement, il voulait voir ma chambre. Bon, d'un certain côté, il est vrai que moi j'avais vu sa chambre, je m'étais quasiment invitée chez lui, en fait. Mais d'un autre côté, je tenais au sous-vêtement qu'il avait et qui m'appartenait, et il ne m'avait guère offert d'autres possibilités. Je devais venir, et en plus il ne me l'avait pas vraiment demandé avec beaucoup d'élégance.. Enfin bref, j'avais accepté, mais maintenant que j'étais devant la porte comme une conne, je lui fis remarquer. Parce que si on contait se rendre chez moi, il fallait se bouger.. Il parut sortir d'un songe, avant de me rejoindre. Je fronçais légèrement les sourcils en le voyant s'approcher, dans ses pensées, un peu inquiète. Je ne croyais pas avoir dit de bêtises, et je commençais à redouter un reproche, mais lorsque je sentis un coup de hanche contre la mienne, je ris légèrement, soulagée. Ouais, j'aurais été mal si il décidait de me faire la tête, en fait. Parce que mine de rien, j'appréciais vraiment sa compagnie, et j'avais pas envie de le voir disparaitre comme depuis ces dernières semaines.. Lui tirant la langue en passant devant lui, je fermais les yeux en sentant le froid fouetter mon visage. Et dire qu'il avait supporter ça pour fumer, brr.. moi même si on me payait je ne resterais pas plus de 10 minutes immobile ici. En sentant son bras glisser autour de mes épaules, j'ouvrais de nouveau les yeux, pour tourner la tête vers lui alors qu'il m'attirait contre lui - me tenant chaud, tellement chaud que je ne refusais absolument pas.. peut-être pas que pour la chaleur en fait - . Je lui donnais un petit coup de coude en l'entendant m'appeler passe-partout, répliquant en l'observant d'un regard désapprobateur : Je suis pas si petite que ça, Jeno. Puis d'abord, si j'étais grande, tu pourrais pas faire ce que tu fais là... Je désignais sa main sur mon épaule en souriant, avant de continuer, tout en marchant vers la Cabot House : Je crois que ça m'a fait du bien, ce chocolat chaud. Je me sens toute.. ramollie, cosy et tout, tu vois? Oui, je parlais de n'importe quoi mais j'avais envie de continuer à lui parler. Et d'entendre sa voix.
Une fois à l'extérieur, j'avais passé mon bras autour des cou d'Olympe, sans qu'elle ne me repousse. Je réprimais alors un sourire, ayant enfin confirmé que je n'étais pas le seul à être plutôt un peu attiré par elle. Et que c'était ambigüe de son côté. Je serrais les dents, tellement j'avais envie de sourire fort. Et j'avais maquillé le tout en la surnommant Passe-Partout. La classe à la Carpenter. Lorsqu'elle me fit remarquer qu'elle n'était pas si petite, je fonçais les sourcils et riais un peu. Oui bien sûr Olympe, et tu es tellement grande et canon, que tu deviendras mannequin pour Victoria's Secret un jour, j'y crois, m'exclamais-je pour la charrier, toujours pour la taquiner. Je fourrais ma main dans la poche de mon manteau pendant qu'elle continuait à me parler, de son chocolat chaud etc pendant que nous marchions vers sa résidence, tous les deux, comme un petit couple de papi et mamie. C'est parce que c'est bientôt les fêtes de fin d'année, on est tous dans une ambiance cocooning en ce moment, lâchais-je en sortant mon ipod et mes écouteurs de mon manteau. Sans la laisser rajouter autre chose, je mis un des écouteurs dans mon oreille et lui glissais l'autre dans la sienne en prenant garde à ne pas lui faire de mal. Je l'allumais et la musique qui démarra était juste parfaite, pas prise de tête et le truc qui resterait biiiien dans la tête ensuite. Je lui souris en commençant à chanter à tue-tête. Just another one champion sound, yeah Estelle we're about to get down. Who the hottest in the world right now, just touched down in London town ! Faux faux faux, je chantais terriblement faux, mais balek sérieux. Je serrais mes doigts un peu plus autour de l'épaule d'Olympe et les remontais ensuite pour les perdre dans ses cheveux. Ah oui, ils étaient vraiment aussi doux qu'ils en avaient l'air.
Théoriquement, tant que je n'avais pas bu le seul à pouvoir me tenir comme ça c'était mon grand frère ou Wyatt à la limite. Et pourtant j'avais pas bronché, limite j'aurais ronronner si j'avais été un chat, tellement ça m'avait donné le sourire, sourire que j'avais un peu camouflé, mine de rien. Riant avec lui, je répliquais en pinçant les lèvres d'un air supérieur : Hé ! Je suis sûre que si je marche en sous-vêtement sur un podium ça plairait, alors te moque pas hein ! Enchainant en lui parlant du chocolat chaud et mon impression d'évoluer dans du coton depuis que j'avais fini mon contrat tout à l'heure, j'aquiescais de la tête lorsqu'il dit que c'était sûrement la période avant-fête. J'allais rebondir là-dessus, mais je le vis sortir son Ipod de sa poche, et je lui offris un petit sourire lorsqu'il glissa un écouteur dans mon oreille, avec douceur. Je retins mon souffle le temps d'entendre la musique, impatiente de voir un peu ce qu'il pouvait écouter, parce que trainer sur la playlist des gens ça renseigne beaucoup sur eux.. Reconnaissant la chanson rapidement, je commençais à fredonner presque aussi faux que Jeno, marchant tranquillement, mais j'étais concentrée par autre chose que l'air et les paroles. Sa main sur mon épaule, remontant jusqu'à toucher mes cheveux, effleurant mon cou, me tirant un frison. Et c'était pas vraiment le froid ambiant le coupable.. Me raclant la gorge, je repris mon fredonnement en bougeant légèrement tout en marchant, histoire de me donner une contenance pour me concentrer sur le son, et pas sur lui. Trop d'emmerdes dans une enveloppe parfaite..
Marcher en chantant c'est carrément amusant, et je passais un bon moment en marchant sur les chemins du campus, empruntés tant de fois. Bon, on devait chanter haut et fort, alors les gens autour de nous devait nous regarder assez étrangement. Mais j'en avais rien à faire, en fait : je m'amusais et plus rien d'autre ne comptait.
Une fois devant la porte de la Cabot House, Jeno l'ouvrit d'un coup de pied, entrée extrêmement discrète n'est-ce pas. Il me poussa à l'intérieur, et je souris aux Cabots présentes dans le hall de la maison, qui avaient toutes tourné la tête d'un même mouvement vers nous. " Salut les filles... " Je leur offris un grand sourire pendant que Jeno hurlait dans le hall, fixé par mes consœurs, bouche bée. Un poil gênée, mais trop de bonne humeur pour y faire attention je gravis les marches de l'escalier, et je me retournais vers lui lorsqu'il se mit à inventer des paroles en criant : on était près de chambres, les filles qui dormaient allaient me tuer. " Jeno, chuuuut. " Je posais une main sur sa bouche en lui faisant les gros yeux pour qu'il se taise et qu'il m'écoute : j'avais légèrement oublié de lui préciser que j'avais ma colocataire qui était sûrement déjà en train de lire, dans son lit, ou même de dormir : "Euh Jeno, si Maxine dort, on pourra pas rentrer, elle me tuerait.. Puis si tu chantes comme ça pour la réveiller elle va pas adorer je crois. "
Je savais que les roses allaient me poser des questions, demain, parce que je n'étais pas vraiment le genre de fille à ramener des mecs dans la maison en chantant à tue-tête ce genre de chanson. Et encore un mather, parce que même si moi je l'oubliais régulièrement, bah aux yeux de mes amies, il restais Jeno Carpenter. Commençant à grimper les escalier avec Jeno à ma suite, une fois en haut je lui dis que si jamais ma coloc était présente dans la chambre, il n'allait pas pouvoir rentrer. Je fronçais légèrement les sourcils lorsqu'il me dit qu'il voulait absolument rentrer même si je comprenais. Jeno, sois discret s'il-te-plait, les filles vont râler.. Déjà qu'en ce moment j'étais moins présente dans la vie de la maison, alors c'était pas le moment d'embêter mes consœurs. Je le fixais pour voir si il se calmait, avant de continuer à avancer dans le couloir et de rentrer dans notre chambre. Le fixant dans les yeux quelques secondes, je fini par craquer et j'hochais la tête : C'est la troisième porte, là-bas. Je me dirigeais vers la porte en question, avant de l'ouvrir, et d'allumer la lumière, poussant un petit soupire de soulagement en voyant que ma coloc n'était pas là : elle avait sûrement squatter dans une autre chambre, ou alors elle avait rencontré quelqu'un en soirée.. Je rentrais dans la chambre, en disant d'une voix un peu plus forte du coup, soulagée qu'elle ne soit pas là et qu'on ne la dérange pas, sans regarder si Jeno me suivait de près ou pas : "Tadaaaaa, voilà ma chambre. " Rien de bien fou : une chambre aux murs blancs, prune clair et prune foncé, deux lits séparés pan un pan de murs, et deux espaces, assez grands.
Ma chambre à la Cabot House était mon refuge : plus cosy et plus cocon que mon appartement à Cambridge, j'y passais la majeur partie de mon temps. Du coup j'avais un petit peu l'impression de laisser Jeno rentrer dans mon intimité, dans ma vie quoi. Comme on était deux à se partager l'endroit, inutile de dire qu'on devait respecter certaines règles pour que tout se passe bien, et ça commençais par jamais mettre l'autre dans une position délicate en ramenant un mec pour la nuit. Du coup, moi je savais pas comment lui faire visiter l'endroit, l'ayant quasiment jamais montré à quelqu'un d'autre qu'une Cabot. C'était bien rangé, et propre, heureusement pour moi. J'aurais été un peu mal de l'accueillir dans le bazar, même si vu l'état de sa chambre au moins, ça ne l'aurait sûrement pas gêné ! Le suivant des yeux lorsqu'il s'assit sur le lit, je souris en entendant son commentaire. Ouais, les couleurs c'étaient très féminin.. Bienvenue à la Cabot House, Jeno, royaume du rose et des pailettes ! riais-je, c'était tellement cliché, ça. Au moins, je pouvais en rire, de notre image de poupée, c'était toujours ça, et tout les clichés ont bien trouvé une source quelque part, rien ne peut être inventé de toute pièce. Attrapant mon oreiller en le voyant imiter une fille - en le voyant m'imiter MOI, en fait, ou presque - je lui lançais dessus avant de me diriger vers notre petit frigo en répondant : Je peux te trouver du thé si tu y tiens, sinon j'ai l'honneur de te proposer des choses qui font moins.. efféminé. Coca, jus d'orange, et je pense qu'il doit rester des bières, toujours là en cas de besoin, faudra remercier ma coloc pour ça !