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Je ne m'attendais à sa "proposition" de prendre un bain, et j'espérais sincèrement l'avoir surprit aussi, avec ma réponse. Il s'attendait peut-être à ce que je prenne un air offusqué en l'envoyant balader, mais ça aurait été beaucoup moins drôle. Vraiment beaucoup moins drôle, puis je sais pas si j'aurais réellement su faire comme si l'idée m'horrifiait, parce que actuellement, ça ne me dérangeait pas plus que ça. Il faut dire que je suis fan des bains, Jeno ou pas. Sauf que visiblement ma réponse ne lui plus pas, et il imita un petit garçon en train de bouder, les joues dans les mains, la mine boudeuse, le regard fixé sur la table, en prenant une voix adorablement molle et presque triste. Me mordant la lèvre pour ne pas exploser de rire, je commentais, en essayant de prendre un air attendrit, alors que tout ce que j'avais envie au fond, c'était exploser de rire en le voyant comme ça. " Moooh, pauvre petit toi. " lançais-je, penchée vers lui. Il me battait à plaque couture, en fait, sur le point des conneries et bêtises à dire je pense. Buvant une gorgée de mon chocolat chaud, je l'observait lever vers moi des yeux de chien battu, battant des cils comme une fille, sûrement pour tenter de m'attendrir, un peu à la chat potté dans Shrek. Je soupirais, et posais mon verre, retenant un rire à nouveau en l'entendant parler. Il n'est pas possible, je sais pas ce que contient son café mais je devrais me souvenir de ne jamais en boire. T'es tellement beau gosse et je te fréquente tellement que pour ton physique que je vais te bâillonner, Jeno. lançais-je, l'air de rien, continuant de boire à petite gorgée en l'observant se faire une cigarette. Je voulais voir sa réaction, et puis je n'avais pas envie qu'il sorte pour aller fumer, en fait. Et j'étais prête à lui dire plein de truc pour pas qu'il s'en aille.
J'avais eu l'espoir de réussir à le mettre un peu mal à l'aise en parlant de le bâillonner. Parce que même si globalement, les sujets sexe ne mettaient absolument pas mal à l'aise les mecs, le mot bâillon les calmaient plutôt facilement, et j'avais parié d'une façon idiote qu'il serait de la même trempe qu'eux. Lorsqu'il répliqua qu'il adorait se faire bâillonner, mon chocolat chaud failli finir recraché sur la table, et mon petit sourire satisfait s'effaça pour laisser place à de la stupeur. Clignant des yeux plusieurs fois, réalisant l'air supérieur et hautain qu'il avait prit en fin de phrase, comme pour m’imiter, ou plutôt pour imiter les gens du même statut social que moi, avec un compte en banque bien rempli. En voyant mon air surpris, il sourit de plus bel, ravi de son effet à tout les coups. Je cherchais quelque chose à répondre pour le mettre mal à l'aise, ou au moins réussir à le surprendre comme il venait de le faire avec moi, mais il enchaina, en me posant une question qui réussit à me faire monter le rouge aux joues. Jeno, ni l'un ni.. tentais-je de dire à voix basse, réalisant qu'il parlait fort, et que le peu de gens présents pouvaient largement entendre de quoi on parlait maintenant. Sauf qu'il avait l'air de beaucoup s'amuser et il continua, et je passais ma langue sur mes dents, gênée, buvant une gorgée pour me cacher derrière la tasse. Je l'avais cherché, mais parler de ça en public, c'était décidément pas pour moi. Surtout sur le ton où il le disait, puis avec son sourire, genre comme si il allait me bâillonner moi. Réalisant que j'étais bien prise à mon propre piège, je ris nerveusement, posant ma tasse, passant une main sur mon visage, avant de poser mon menton dans ma main, mon coude calé sur la table pour lui dire : D'accord monsieur Carpenter, c'était idiot de te lancer sur ce sujet, j'imagine que tu as plus d'expérience que moi pour ce genre de conversation.. Haussant les épaules pour montrer que j'acceptais ma sorte de défaite, j'ajoutais d'une voix basse pour éviter que l'on m'entende dans la pièce : Cela dit, je redemande une discussion de ce type en tête à tête intime, comme tu dis apprécier ça avec moi. Accompagné d'un magnifique sourire, je fis mine de ne laisser aucun sous entendu, aucune incertitude, comme si j'avais annoncé quelque chose de banal et de discret mais distingué , avant de dire d'une voix plus forte cette fois-ci : Comment vis-tu la vieillesse depuis la dernière fois qu'on s'est vus?
Je m'amusais, clairement. Je passais un bon moment, et je su en croisant son regard que lui aussi, du moins lorsque l'on déconnait ensemble. Il eut la décence de ne pas répondre, mais son sourire en coin me fit bien comprendre qu'il avait comprit ce que je voulais dire. Et ça faisait du bien, en réalité, de pouvoir plaisanter comme ça, sans prises de tête. Voilà plus d'un an que je n'avais pas vécu ça, et réaliser ça me fit sourire. C'était décidément une bonne journée, mais je baissais rapidement les yeux vers les mains de Jeno, pendant qu'il répondait à ma question sur son âge, et je repérais son briquet, avec lequel il jouait nerveusement. Il avait envie de fumer, il en avait besoin, à tout les coups. Il avait déjà préparé sa cigarette, il ne lui suffisait qu'à se lever pour aller dehors et satisfaire son besoin. Serrant mon gobelet dans mes petites mains, je levais les yeux vers lui, l'écoutant de nouveau, légèrement perturbée en voyant qu'il.. qu'il n'allait pas fumer. Il risquait de culpabiliser de me laisser là ? Je ris légèrement en entendant sa dernier phrase, secouant la tête : Moi je t'aiderais, parce que je suis trop gentille pour te laisser seul dans la rue sans ton déambulateur. Mais je suis sûre que beaucoup d'autres t'aiderais.. J'ajoutais cela en hochant la tête. Il avait forcément des amis, des gens qui tiennent à lui.. on en a tous, quelque part. Mordillant ma lèvre, je baissais de nouveau les yeux vers ses mains, et son briquet. Je me sentais coupable de me dire que je voulais lui parler sans interruption pour qu'il ne puisse pas fumer.. Soupirant doucement, je lui souris en désignant l'extérieur du menton : Vas-y, j'ai l'impression de te torturer. J'ai trop froid pour t'accompagner, et j'ai pas envie de sentir la clope.. mais tu peux sortir, c'est bon.
Visiblement Jeno avait entendu parler des mon caractère parfois pas vraiment facile à vivre. Et il est vrai que je peux parfois être chiante, tout simplement, je ne vois pas d'autres mots : je ne suis pas gentille avec tout le monde, ce n'est pas un secret. Et chose étrange, habituellement je méprise les gens au contact de la drogue, leur en voulant toujours pour avoir fait tomber mon ancien meilleur ami dedans, et pour l'image de toxico qu'ils transmettent. Alors que maintenant que vois en l'homme assis en face de moi beaucoup de choses, mais absolument pas un panneau "danger, dealer". Comme quoi, je ne suis une cause perdue.. Préférant le prendre avec le sourire, sachant très bien que mon allure parfois trop bimbo riche ne plait pas, et sachant encore plus que je n'apprécie pas que l'on ne m'aime pas, et qu'à ce moment là je peux devenir tout sauf gentille, je ris à sa phrase, ajoutant d'un voix amusée : Profites c'est une place de choix, beaucoup donneraient cher pour que je sois prête à les aider. Réalisant ensuite son comportement, je lui signalais que je ne serais pas vexée si il sortait fumer. Et visiblement il n'attendait que ça, vu la façon dont il sauta sur ses pieds pour se lever. Riant lorsqu'il se pencha pour embrasser ma joue, je répliquais, avant qu'il ne sorte, le suivant du regard alors qu'il sortait de l'endroit avec un clin d'oeil : Ne sois pas trop long sinon je m'enfuis..., nullement effarouchée par ce contact physique. Alors que depuis plusieurs mois j'évitais tout contact y ressemblant, je le laissais faire avec docilité.. Je le suivis du regard dehors, répondant à son signe de la main comme une gamine, un sourire aussi grand qu'une banane aux lèvres, en le voyant se cailler. Au moins, il se rendrait compte des méfaits de tabac.. et ça ne pouvait que l'aider. Quoique je ne suis pas sûre qu'avec des neurones gelés on puisse réfléchir, en fait. Bien au chaud, je fini mon chocolat chaud, correctement installée sur ma chaise, tournant la tête vers lui en le voyant revenir, accompagné d'une vague de froid qui me fit frisonner. L'observant s'asseoir en face de moi, j'éclatais de rire en le voyant se taper les joues, alors qu'il disait qu'il faisait froid : On dirait la petite dans Moi, Moche et Méchant, tu sais, le dessin animé? C'est trop chou ! Gonflant mes joues, je tapais comme lui dessus, tout doucement. Comme pour la petite, sans le son, quand même, on est dans un lieu public. J'adore cette gamine, elle est tellement amusante. Bon, mes conneries t'aident pas à te réchauffer à cause le froid polaire qui sévit, mais au moins tu penses à autre chose.. J'haussais les épaules, comme par incapacité à pouvoir faire plus.
Conne. Voilà comment je me sentis lorsqu'il me dit qu'il ne connaissait pas le film dont je parlais, alors que je me tapais les joues une gamine devant lui, toute fière. J'avais adoré ce film en plus, je l'avais regardé avec ma coloc' un soir cocooning, au milieu des masques, des chocolats chaud, des bonbons et des bougies, au milieu des polaires, et on avait bien rigolé. J'avais pas retenu grand chose à part ça, la petite Inès, mais en tout cas j'avais aimé. Sauf que visiblement ce n'est pas l'un des classiques des étudiants d'Harvard... Faisant une petite moue, je répliquais : il est drôle ce film. Ouais, j'avais un peu besoin de me justifier là, même si il ne donnait pas l'impression de vouloir se moquer de moi. Le voyant quasiment gelé, je l'écoutais me dire qu'au Canada les températures n'étaient pourtant pas chaudes, mais qu'il était frileux tout simplement. D'un certain côté, il faisait vraiment froid, et l'air était saisissant. Bouche bée en le voyant s elever comme ça, me demandant si on pouvait aller au chaud, je clignais des yeux, balbutiant : Euh oui, si tu veux.. Je n'avais pas pensé que l'on passerait la soirée tous les deux, et pourtant il avait l'air de présenter ça comme une évidence. Tant mieux. Restant plantée sur ma chaise, je pris mon sac lorsqu'il m'annonça qu'il n'avait jamais vu ma chambre à la Cabot House, tout en se moquant légèrement. Je n'ai pas eu le choix, j'étais obligée d'aller dans ta chambre pour récupérer mon bien, lui rappelais-je, enfilant mon blouson correctement, le fermant, me levant aussi donc, le poussant doucement de la hanche pour prendre mon sac. Je me dirigeais ensuite vers la porte rapidement, me retournant moqueuse vers lui une fois à la porte : Eh bien, tu te dépêches ou pas, si tu veux rentrer dans le temple dédiée à ma petite personne, à la Cabot House?