L'alcool fait des ravages | LYZRA

" La curiosité ? C'est ma plus grande qualité ! " Elle voyait cela comme un défaut, j'avais une vision complètement différente, c'était la vie, mais je n'allais pas l'embêter plus longtemps avec cela. Si un jour elle voulait bien me dire ce que je lui avais confié elle le ferait. Finalement après avoir englouti un croissant elle se décida à lâcher quelques informations. Elle avoua ne pas avoir beaucoup parlé, que j'étais un vrai moulin à parole et que j'avais parlé de mon père. Si elle voulait me redonner le sourire c'était loupé. Est ce que je lui avais sérieusement parlé de mon père ? Si oui, dans son état j'avais du mentionné la case de la fille enceinte de moi payée pour avorter et partir loin. J'adoptai un petit air décontracté, presque je m'en foutiste pour lui dire: " Ah ok. Ca devait pas être très intéressant alors. " Je m'étais refermé d'un coup, ce n'était pas discret mais c'était ainsi, je n'aimais pas parler de moi et surtout pas de mon père. Je devrais peut être penser à moins boire ou ne plus boire du tout pour éviter de raconter ces conneries là.

Hum c'est ce qu'ils disent tous. Je souriais amusée, après avoir engloutit mon croissant tout entier, j'avais encore faim, alors je me décidais à en attraper un nouveau, un large sourire sur les lèvres. Le genre de sourire qui dit que je n'étais pas du tout gourmande, bien au contraire. J'entrepris alors de manger mon nouveau croissant, le regard passant de ma nourriture jusqu'à Ezra à tour de rôle. Son visage s'était soudainement fermé, et je me demandais bizarrement s'il allait bien et s'il n'allait pas faire de crise cardiaque. Euh, t'es sur que ça va ? On dirait sérieusement que t'a vu la dame blanche. J'arquais un sourcils, légèrement inquiète avant d'inspirer profondément. Tu ne m'as rien dis de bien précis, tu devrais arrêter de te faire du soucis. Je sais juste que tu portes pas spécialement ton père dans ton coeur, c'est tout. J'haussais les épaules comme pour appuyer mes dires, il ne fallait pas qu'il se ferme de la sorte.

" Je ne suis pas tout le monde, tu le verras avec le temps. " Elle ne pouvait pas tout savoir sur moi tout de suite, me cerner de suite, me connaitre tout simplement, il faudrait un peu de temps pour ça. En attendant, j'avais l'air de bien l'avoir aidé la veille en lui révélant certains bouts de mon passé dont je n'étais pas fier mais qui m'avait marqué en plus de cela. " Même si je t'ai tout raconté ce n'est pas grave. Je déteste mon père c'est tout, j'aime pas forcément parler de notre passé commun et de lui en général. " Je n'étais pas un cas unique, pas rare étaient les gens à avoir des problèmes avec leurs parents et surtout leur père, il n'y a qu'à voir, le bébé de Lyson ne grandirait jamais avec un père présent pour la simple et bonne raison qu'ils ne vivaient plus ensemble et que le petit resterait surement avec sa mère. " Et puis si je ne veux pas que ce genre de situation se reproduise, je boirais moins la prochaine fois ça évitera le malaise ! " Oui j'étais conscient d'avoir créé un malaise entre nous, c'était inévitable.

Oh alors si je le verrais avec le temps, ça change tout. Je souriais d'un air taquin, oui j'aimais bien faire chier de temps en temps les gens mais la plupart du temps c'était plus amical qu'autre chose. Dans le fond je n'étais pas méchante, sauf si on me cherchait vraiment là je pouvais partir sur de grands cheveux, mais la plupart du temps je restais soft. Même si j'étais plutôt le genre de fille que soit on apprécie sincèrement, soit qu'on déteste carrément. Quoi qu'il en soit, je l'observais toujours avec ce même amusement, jusqu'à ce qu'il reparle de son père. Sur ce coup là je préférais ne rien dire, même si j'avais toujours été proche de mon père, il avait eu des comportements inacceptable avec moi par le passé. Choses que je n'oublierais probablement jamais. Malaise ? Y'a pas de malaise. Je lâchais un rire amusée. Ce n'était pas parce qu'il m'avait parlé de son père une fois que j'étais mal à l'aise avec lui. Allons voyons, il ne fallait pas pousser mémé dans les orties.

Elle était adorable à ne pas voir le malaise que créait mon père dans toutes les discussions, dans toutes mes discussions. Je ne pouvais pas parler de lui sans me renfermer, sans mettre des barrières alors si il y avait un malaise et ce malaise je l'avais créé mais c'était gentil de sa part si elle ne s'en apercevait pas en tout cas. " Et toi tu me parles un peu de toi ? Tes parents tout ça ? " Je ne savais rien d'elle et j'étais bien décidé à la connaitre plus, ce n'était pas parce que je lui avais parlé de mon père qu'elle devait me parler de sa famille ce n'était pas une obligation mais pour bien démarrer une amitié il vaut mieux des bases solides et bien connaitre la personne, son environnement...

Il est vrai que je ne voyais aucun malaise et je me demandais pourquoi Ezra parlait de ça, mais je chassais rapidement la question de ma tête, lorsqu'il me demanda de parler de moi, de mes parents, de ma vie et de tout ce qui s'ensuit. Arquant un sourcil perplexe, je n'avais pas spécialement envie de parler de ma vie, mais il est vrai que lui l'avait fait. Même si sur le coup il avait terriblement bu, il m'avait confié quelque chose sur un sujet qui semblait lui être particulièrement épineux. De moi ? J'arquais de nouveau un sourcil, j'inspirais alors profondément et dans un haussement d'épaules nonchalant, je répondis. Il n'y rien de plus à dire sur moi que ce que tu vois déjà. Mère disparu lorsque j'étais enfant, j'ai un papa poule, qui me protège parfois beaucoup trop. Ce qui peut créer des frictions. Et voilà... Je ne savais pas quoi dire de plus, j'avais déjà dis le nécessaire, non ?

Après moi c'était à elle de parler un peu plus d'elle afin que je la connaisse mieux. J'avais été directement au but en lui demandant ce qu'il en allait de ses parents à elle. C'était un sujet épineux pour moi mais ce n'était surement pas le cas pour elle, après tout il y avait de nombreux étudiants qui avaient une vie familiale parfaite... Si la définition de parfaite était encore la même avec les divorces si nombreux de nos jours. " Un papa poule ? " J'éclatais doucement de rire avant de me reprendre car ce n'était pas correct. " Depuis quand un papa poule laisse sa fille à la rue alors qu'elle est enceinte même si il y a eu des frictions avec elle ? " Elle découvrait un autre versant de ma personnalité j'étais franc et direct, je ne prenais pas de pincettes pour dire les choses même si parfois cela pouvait être blessant ou faire remonter des souvenirs pas très agréable.

Il n'avait pas l'air de vouloir prendre des pincettes, tant mieux je n'étais pas de ce type là non plus, et j'aimais tout bonnement la sincérité, même si parfois elle pouvait plus blesser qu'autre chose. Dans tout les cas, il ne me faisait pas peur et j'espérais sincèrement qu'il le savait. Il sembla réagir aux mots " Papa Poule ", tant mieux, bien. C'est tout ce qu'il avait retenu, en même temps c'était normal vu qu'il m'avait trouvé errer dans la rue. J'inspirais alors profondément. C'est compliqué. Disons que je me suis enfui en quelque sorte. Il a fait quelque chose que je ne lui pardonnerais jamais, et même si j'ai encore des doutes, je suis sur qu'il est le principal responsable. Je ne voulais pas de son aide, voilà tout. J'haussais les épaules avec naturel. Ezra n'avait pas besoin d'en savoir plus sur cette partie-ci de mon histoire. Je ne le connaissais pas assez pour lui dévoiler mes profonds chagrins.

J'étais soulagée que Lyson ne se braque pas face à mes questions assez directes et mon petit air rempli d'ironie. Même si elle restait très vague face à ce que je venais de lui dire elle m'avait tout de même informé qu'elle avait elle aussi des soucis avec son père. Elle ne faisait pas partie des familles parfaites, des étudiants qui pouvaient compter sur leur père et sur leur mère, elle devait se débrouiller toute seule, enfin ça s'était un choix de sa part à ce que j'en avais compris car elle avait refusé l'aide de son père. " D'accord ! T'es pas épargnée non plus au niveau des parents alors ! Et je suis content que tu aies accepté mon aide... Ca ne m'aurait vraiment pasp plu que tu passes une nuit de plus dans la rue dans ton état ! " Quincy dans l'âme il ne fallait pas l'oublier tout de même et même si c'était avoir moins de liberté que d'héberger quelqu'un chez soi je ne regrettais absolument pas mon choix, ma décision. " Dis donc ça bouge là dedans de temps en temps ? " Je changeai complètement de sujet montrant son ventre du bout du doigt n'osant pas poser ma main à plat dessus comme on le voit souvent dans la rue ou dans les films pour sentir des éventuels coups de bébé.

Je me redressais en position assise sur son lit, j'observais en face de moi un instant avant de replonger mon regard dans celui du jeune homme qui se trouvait à mes côtés. Non je ne suis pas épargnée comme tu dis. Je suis contente d'avoir accepté aussi, je me sens un peu moins seule maintenant. Je souriais grandement cette fois, un sourire sincère et plein de charme. Il avait été adorable de voir que des personnes biens existent encore dans notre monde, et j'étais reconnaissante envers Ezra pour cette situation dans laquelle il m'avait pêché. Cependant lorsqu'il vint à parler de mon ventre, j'eus un léger mouvement de recul. Je fronçais les sourcils avec un air de perplexité. Puis je secouais négativement la tête. Je tombe de fatigue. Je vais aller faire une sieste. Je souriais maintenant vaguement. Le fait qu'il me parle de ma famille ne me dérangeait pas en soit, mais je refusais de parler du bébé, c'était une situation que je ne pouvais tout simplement pas supporter. Je me levais alors de son lit en lui souriant un peu plus. Merci pour cette courte discussion. Je souriais légèrement puis je tournais les talons, ne lui laissant pas le temps de répondre, je sortais de sa chambre et me dirigeait dans la mienne, fermant la porte derrière moi. Je m'allongeais sur mon lit et me laissait emporter dans les bras de Morphée.