TG3 ✗ Ça

Au début, je ne voulais pas venir ici. Parce que je voulais juste rester tranquillement chez moi à manger des bonbons devant un petit film d'horreur. Mais finalement, quand j'ai entendu dire qu'ils ont transformé Harvard en maison hantée géante avec des films d'horreur en thème, je n'ai pas pu résister. Histoire d'avoir un déguisement un minimum correct, j'ai enfilé une robe noir et je me suis gribouillée la tronche de rouge histoire de faire du sang. Ouais, c'pas un vrai costume mais j'aime ne pas faire comme tout le monde. C'est donc comme ça que j'arrive face à Harvard. J'entends des cris de l'extérieur de la fac et un sourire amusé se dessine sur mon visage alors que j'entre dans le bâtiment. Je me retrouve donc dans une pièce noire, sans savoir dans quel film d'horreur je suis. Je marche donc à l'aveuglette, les bras en face de moi pour brasser de l'air devant moi histoire de ne pas me prendre quelque chose, ou quelqu'un. C'est comme ça que je bouscule quelqu'un (Meave) sans le faire exprès. "Oh.. zut pardon ! On y voit vraiment rien ici !", dis-je en grognant.

Contrairement aux autres années, Meave n'avait rien prévu de particulier pour passer la mythique soirée d'Halloween. Les années précédentes elle était à une soirée déguisée avec des amis, ou bien elle regardait des films d'horreur avec d'autres personnes, seulement cette année elle n'avait pas du tout eu le temps d'organiser ou bien de prévoir quelque chose. Seulement lorsqu'elle a entendu parler que Harvard se transformait en maison des horreurs, elle s'était dit qu'elle ne pouvait pas se permettre de rater cela. N'ayant pas vraiment d'idées de costumes, Meave avait décidé de se renseigner sur internet et avait finalement trouvé un costume de déesse grec plutôt bien réalisé. Elle avait cependant prévu de moderniser ce beau costume en l'éclaboussant de faux sang et en faisant de même avec sa peau. Meave avait dans sa main droite la lampe torche qu'on lui avait donné à l'entrée. Dans les couloirs de l'université il faisait tellement sombre qu'il lui était presque impossible de voir où elle se trouvait. Elle était tout de même impatiente de savoir dans quel film d'horreur elle venait d'entrer. Soudain, elle se fit bousculer. Elle sursauta et se retourna brusquement, venait-elle déjà de rentrer dans l'action? Elle entendit soudain une voix qui semblait humaine et innofensive (Holly). Il n'y a pas de soucis, c'est vrai que c'est plutôt sombre ici! elle alluma sa lambe torche et illumina le mur à sa droite pour distinguer le visage de son interlocutrice. Son visage ne lui disait rien. Je me demande bien dans quel thème nous sommes entrées!

Je n’ai pas pensé à prendre quelque chose pour m’éclairer. Vous me direz, je peux utiliser mon téléphone mais je ne veux pas le sortir ici alors que nous sommes dans le noir complet. N’importe qui pourrait me le piquer, il pourrait tomber et se casser. Enfin.. je suis pas dans un endroit de confiance, donc je préfère garder mon téléphone avec moi dans ma poche bien en sécurité, quitte à me prendre quelqu’un en avançant dans l’obscurité. Et c’est bien entendu ce qui fini par arriver. J’entends des voix autour de moi, me laissant penser que nous sommes loin d’être seuls et j’avoue que rien que ça, c’est un peu flippant. Je m’excuse donc auprès de la personne que je viens de bousculer et c’est une voix féminine qui me répond : Il n'y a pas de soucis, c'est vrai que c'est plutôt sombre ici! J’hoche la tête en plissant les yeux pour essayer de voir quelque chose, mais rien. Meave sort une lampe torche pour éclairer mon visage et je lui souris, bien contente d’être avec quelqu’un qui a de la lumière. Je me demande bien dans quel thème nous sommes entrées! Je croise les bras à ma poitrine et je soupire, « J’en ai absolument aucune idée », dis-je tout doucement en regardant vers la source de lumière. « J’m’appelle Holly. Ca te dérange que j’reste avec toi pour profiter de ta lampe ? »

• Des ballons qui pètes, des boites à musique qui laisse sortir leur douce et terrifiante musique de merde, des putains de clowns qui rigolent, j'vous jure, là, j'suis vraiment en train de me chier dessus, si je continue de serrer le cul comme ça, c'est pour pas que toute la merde que je retiens sorte d'un coup. Putain je déteste ça, j'suis à combien de minute là ? Quand est-ce que j'vais pouvoir sortir ? Histoire de prendre l'air et de laisser toutes ces conneries dans cet endroit de merde ? Un paquet de monde est en train d'arriver, petit à petit, les gens se regroupent tous, même Milena est-là. Bordel, après ça j'vais perdre toute crédibilité, j'devrais aller me cacher dans un coin et attendre que le temps passe pour pouvoir sortir. Tout le monde a l'air d'avoir envie de se regrouper, du coup, j'propose quelque chose. "On récupère le maximum de personne et dès qu'on voit un clown on le butte ? Vous êtes d'accord ?" Ouais, c'était la guerre là... •

Les clowns, c'était mon dada. Non, je n'en ai pas peur, au contraire. C'était justement ce qui me faisait rire, ceux qui en ont peur. Je trouve que ça n'a aucun sens, c'était juste des personnes maquillées qui faisaient des blagues. Rien de très alarmant. Bon, sauf quand on voit le film tiré d'un bouquin de Stephen King, sur lequel est basée cette activité. Robyn avait vécu son premier Halloween et j'avais pris plaisir de partager ça avec Milena. Putain sérieux, j'avais hâte d'avoir mon foutu rendez vous avec la juge la semaine prochaine afin qu'on puisse être fixé sur quand j'aurai de nouveau la garde de ma fille. Ca faisait plus de six mois maintenant et j'avais envie de retrouver le rythme que nous avions avant son enlèvement. Je m'étais approché d'Alek dans un premier temps, l'oncle de Robyn, qui s'avère être assez... peureux, faut bien l'avouer. Ca me faisait rire - intérieurement surtout - de le voir réagir comme ça. Le mec fait très viril quand on le voit, mais ses réactions sont dignes d'une petite fille. Je m'étais mis à rire avant que finalement pleins de gens se mettent à arriver, dont Milena, avec qui j'étais y'a pas plus tard que deux heures. « Aaaaaaaaaaaah !! » Continuant de rigoler, je posais ma main sur son bras, tentant de la rassurer un minimum. « T'inquiète, j'suis là ! » Je prenais sa main dans les miennes, ça serait con qu'elle fasse un arrêt cardiaque comme ça.

Bien que Meave avait délibérément voulu se plonger dans cette aventure, elle était contente d'avoir rencontré quelqu'un. Elle était peut-être une personne courageuse mais si elle devait se retrouver seule dans les couloirs sombres d'Harvard avec des tonnes de persones qui sont là pour l'effrayer, elle préfèrait ne pas être seule. Lorsqu'elle remarqua que la jeune femme à ses côtés ne possèdait pas de lampe torche, elle était contente d'en avoir une entre les mains, au moins elles ne se retrouveraient pas toutes les deux dans le noir complet à marche avec les bras tendus devant le visage. Meave regarda autour d'elle pour essayer de voir si il n'y avait pas quelqu'un dans les alentours, et essayer de se situer, mais en vain. « J’en ai absolument aucune idée » Meave tira une grimace lorsque Holly lui répondit. « J’m’appelle Holly. Ca te dérange que j’reste avec toi pour profiter de ta lampe ? » Meave se mit à sourire, de soulagement surtout, elle ne sait pas si elle aurait pu continuer toute seule dans cet univers plus qu'angoissant. « Non non, je t'en prie. Tu peux rester, il n'y a pas de problème. » lorsqu'un rire plutôt angoissant résonna dans la pièce, Meave fit demi tour et éclaira les couloirs, seulement rien n'était visible, elles semblaient pourtant seules. Elle se tourna de nouveau vers Holly. « Je vais pas te mentir, mais ça m'arrange qu'on reste ensemble.» dit Meave avant de sortir un rire nerveux. La seule chose qu'elle espérait c'était que le thème n'allait pas traiter sur les clowns, ce qu'elle douta en vue du rire qui venait de se faire entendre.

On va pas se le cacher : je suis une grande gueule. Je suis le genre de fille qui aime faire différemment de tout le monde, le genre de fille qui aime faire ce qu'il ne faut pas faire. Une belle petite anti-conformiste et je l'assume complètement. J'aime jouer la fille indépendante, la fille libre. La fille qui n'a peur de rien. Mais... au fond, j'suis pas une fille sans peurs. Personne n'a aucune peur, ça n'existe pas. Et là, de me retrouver ici, sans aucune lumière, je dois bien avouer que ça m'angoisse et je suis bien contente d'avoir trouvé quelqu'un qui a eu l'intelligence de ramener une lampe de poche. « Non non, je t'en prie. Tu peux rester, il n'y a pas de problème. » Je lui souris, même si elle ne le vois certainement pas. Sauf que ce sourire disparait alors que j'entends un rire de clown. Oh mon dieu. Pas ça. Je n'ai pas peur des clowns, mais.. disons que ça ne rassure pas. Mon équipière de lumière se retourna d'un coup pour éclairer derrière nous, mais.. rien. Personne. « Je vais pas te mentir, mais ça m'arrange qu'on reste ensemble.» Je fronce les sourcils et je me rapproche de Meave, « Okay.. okay.. un clown, ou des clowns ? Génial.. » Je me pince la lèvre et je respire doucement, « On devrait peut-être avancer non ? » Si il y a un clown ici qui va venir nous faire peur, je vais faire une crise cardiaque. « Tu connais quoi comme film d'horreur avec des clowns toi ? »

Halloween est une fête très spécial, une fête qui est censé être un hommage aux morts mais qui se trouve être une fête où tout le monde cherche à repousser ses limites en faisant des farces, en faisant peur aux autres ou même se faire peur à soit même pour une journée seulement. C'est ça qui rend Halloween spécial à mes yeux. Le fait que pour une journée, il n'y a plus de règle. Tu peux très bien aller voir ton voisin et aller lui faire peur, ou même lancer des oeufs à sa porte avant de t'enfuire sans que les passants ne te prennent pour un cinglé. (...) J'avais entendu parlé autour de moi que s'il y avait un endroit à éviter aujourd'hui, c'était bien la bibliothèque. On m'a dit de m'abstenir de cette pièce où résider un ou plusieurs clowns. J'avais ri, car depuis mon plus jeune âge j'ai trouvé les clowns à mourir de rire. Mais lorsque j'étais rentré dans cette salle, je fis pétrifié. A peine un pas et j'entendis un rire de clown à en glacer le sang. Je marchais toujours, regardant à droite à gauche sans m'arrêter. Je pouvais entendre des personnes, mais je ne voyais rien autour de moi. Je m'arrêtais alors, regardant autour de moi à la recherche d'aide. « Y a quelqu'un ? Un peu d'aide serait la bienvenue ! »

Dans quel bordel Noé c'était mise ? Du moins pourquoi avait-t-elle eu la (mauvaise) idée d'aller se rendre à un des événements sur le thème de Halloween ? Franchement ce n'est pas la fête que la brunette préfère. étant de nature casse-cou, la jeune femme de vingt-deux ans entre dans la bibliothèque en entendant le rire d'un clown. Malgré elle, Noé laisse échapper un cri avant de l'étouffer avec sa main. A l'aide de ses mains, l'étudiante en première année se dirigeait - je ne sais où - en longeant les étagères en n'étant pas du tout rassurer, espérant ne pas tomber nez à nez avec un de ses affreux clowns qui donnaient la frousse. C'était pire qu'un film d'horreur cette maudite pièce.