Course culotte!

Au moins Sienna essayait de te comprendre. Cette fille était une perle, et franchement ça te désolait de la voir autant souffrir pour un mec. Tu avais fait cela pour l'aider, pour qu'elle trouve son crapaud ailleurs, mais tu avais l'impression de brasser du vent. Tu voulais juste qu'elle soit heureuse quoi. Surtout après le truc du bébé, c'était plutôt moche. "Je comprends. Mais bon si jamais un soir tu te sens seule, et que tu as besoin de bras chauds pour te tenir compagnie n'hésite pas à y faire un petit tour." conclus-tu les yeux pétillants, ne pouvant plus faire grand chose à ce sujet. D'ailleurs, la jeune demoiselle avait tremper ses lèvres en premier. Vu son regard le goût n'était pas mieux que l'allure si peu appétissante de la boisson. Sa petite grimace te fit sourire, et comme elle, tu en buvais une gorgée. C'était dégoûtant mais rafraîchissant dans un sens. La pauvre était à deux doigts de s'étrangler avec l'alcool quand tu lui annonças que tu avais mis un coup de boule à Charlie. "Longue histoire, disons que dans mes souvenirs il a dit des choses que je n'ai pas apprécié alors voilà coup de boule. Faut pas m'énerver moi, sinon je fais mal." ajoutes-tu morte de rire. Le pire dans tout ça c'est que tu n'étais pas d'une nature violente, et qu'en plus tu avais la force d'une Barbie. Ce n'est pas comme si tu lui avais vraiment fait mal. "Ow tu sais il m'a regardé, je l'ai regardé, il a parlé, j'ai parlé puis on a fait ça toute la soirée." dis-tu timidement. Hors de question d'admettre que tu l'aimais bien. En tout cas ton rire fut interrompu par Sienna qui regardait son portable, les yeux ahuris. Tu dégainas le tien et là tu vis the truc horrible. "Purée mais c'est quoi cette merde. Les gens ont vraiment rien à foutre." franchement c'était pas cool pour ta confrérie ni pour tes soeurs. Bien qu'elles ne soient pas moche à regarder, mais gênant quoi.

« Tu sais que ma casa es aussi tu casa hein. Enfin mon cama est aussi ton cama » baragouinas-tu difficilement, parce que l’espagnol n’était en rien ta langue naturelle. T’espérais réellement que cama voulait dire lit et pas autre chose. En tout cas voilà elle avait compris le message, ta porte était et serait toujours ouverte pour elle, même à trois heures du matin. Enfin si elle pouvait éviter de le faire ça serait quand même cool, parce que tu as besoin de tes dix heures de sommeil, à part si elle a tué quelqu’un. « Ouai, qu’est ce que tu veux personne ne peut résister à mon charme naturelle. Moi j’ai pas besoin de porter du axe, les beaux mecs viennent toujours à moi. Puis tu me connais je ne suis pas si violente que ça comme fille. Disons juste que dans le contexte des choses, mon geste était purement justifié, ou du moins un peu près. » expliques-tu de manière nonchalante en haussant les épaules. Tu étais plutôt contente de lui raconter ça, surtout qu’enfaite c’était la première personne à qui tu le racontais vraiment. Ça te faisait du bien. « Je sais pas… prof ? T’essayerais pas de me mettre avec un prof de quatre-vingt-dix ans quand même ? » demandes-tu suspicieuse, alors que tu ne cherchais vraiment personne pour le moment. Puis c’est à ce moment-là que le portable de Sienna sonna puis le tien. « Hein ? Pourquoi ? » demandes-tu , ne comprenant pas le changement de comportement de ton amie. Et c’est là que tu observas ton petit écran, ahurie parce que tu voyais. Toi. À poil. Ou du moins pas entièrement. Le pire c’est que tout le monde devait avoir la même chose sous les yeux, ce n’était pas bon, pas bon du tout. Tu ne savais pas si tu devais en avoir honte ou pleurer. Parce que ouai même si tu étais hyper canon sur cette photo, maintenant tout le monde la voyait. Ta réputation était fichue, tu te sentais souillé.

Oui oui comme toujours votre conversation allait très loin. Si les gens vous écoutaient, ils vous prendraient pour des folles dingues. Fin surtout elle (aa) « Pas du tout, quoi que ça m’a permis de le voir de beaucoup plus près. Puis je te trouve un peu trop curieuse. » dis-tu avec un sourire entendue. Pas question de lui avouer la triste vérité, vous ne l’aviez jamais fait. Pas que monsieur ne veuille pas, loin de là c’était limite son but dans la vie, mais toi par contre c’était une autre histoire.  Bref voilà tu ne voulais plus en parler. « C’est ce que tu dis, mais bon faut que je vois par moi-même pour me forger une opinion. Puis si ça se trouve on n’aime pas le même genre de mec. » expliques-tu plutôt réticente à cette idée. Allez savoir avec qui elle voulait te refourguer. Bref c’est à ce moment-là que tu reçus une photo de toi pratiquement nue. Tu ne savais pas pourquoi et comment cette fille avait fait ça, mais là tu te sentais plus bas que terre. Si jusqu’à présent tu avais été à l’aise avec les formes de ton corps, les montrant fièrement aux gens qui se trouvaient autour de toi ce n’était plus le cas. Tu ressentais le besoin de te couvrir.  Tu voyais bien que ton amie avait de la peine de te voir comme ça, vulnérable aux yeux de tous. Malheureusement elle ne pouvait pas faire grand-chose pour toi. « Ce n’est pas ta faute, tu n’y peux rien. T’es gentille mais je ne pense pas que ça servira à grand-chose. » Tu respiras un grand coup, difficilement, ayant la gorge nouée. Il fallait voir le côté positif de la chose hein. « Au moins maintenant sait que je suis vraiiiment super bien foutu. » dis-tu sans émotion.

Bon d’accord vous aviez peut-être un touuut petit peu les mêmes goûts. Ouai elle avait raison Charlie était carrément pas moche à regarder, mais ça tu ne lui dirais jamais parce qu’après il allait avoir des chevilles plus grosses qu’un ballon de rugby. Malheureusement pour toi cette ambiance de camaraderie ne tarda pas à sombrer. Il faut dire que les photos de toi à poil ont lancés un froid dans votre conversation. Tu ne savais plus quoi dire, plus quoi faire c’était complètement la cata dans ton cerveau. Ton cœur battait à la chamade, et tu te sentais vraiment mal à l’aise. Ta réputation de princesse, de cabot, même toi en tant que personne avait été souillé. Cela te donnait presque envie de pleurer, mais non toi tu étais une fille forte. Qu’ils aillent se faire foutre voilà tout. « Oui je veux bien si ça ne te dérange pas trop. » acceptas-tu avec contrainte, ne souhaitant pas mêler ton amie à tout cela. Tu buvais cul sec ton verre d’alcool, trouvant que c’était un bon moyen pour ton corps d’alléger les tensions. « Ouai vient on va respirer deux secondes dehors, temps que tout le monde se rince bien l’œil. » Les gens étaient des pervers, et tu espérais réellement que tout le monde avait supprimé ses photos. Tu l’entrainas dehors, t’asseyant sur la pelouse qui se trouvait autour de la maison. « Cela fait du bien de prendre l’air. » finis-tu par dire, exaspéré et fatigué par ce qu’il venait de se passer.

Prendre l’air te faisait du bien. Tes poumons avaient bien besoin de respirer quelque chose de pure et non l’air de tous ces gros focus qui envoyaient des photos de toi, de vous à poil. Les gens avaient un sérieux problème au cerveau tout de même. À croire qu’ils n’avaient pas une grande estime d’eux même pour perpétuer ce genre d’acte. Heureusement que Sienna était avec toi, toujours fidèle au poste. Cette fille était une perle. « Je sais pas, je verrais avec les autres victimes. Je pense qu’on pèsera plus lourd dans la balance que si je suis toute seule. Puis faut aussi que je me calme, ça ne sert jamais à grand-chose de se précipiter dans l’urgence. » expliques-tu avec une certaine sagesse qui t’était peu commune. Tu observas la blonde s’allonger dans l’herbe, avant de l’imiter. Tu enroules de l’herbe entre tes doigts, tu te mets à l’arracher, comme lorsque tu étais enfant, une habitude qui ne t’es pas passée apparemment. « Je ne sais pas….je…je…je ne sais même plus quand j’ai fait ça. » avouas-tu complètement perdu. Tu tentais vainement de t’en souvenir, mais rien ne te venait à l’esprit. Peut-être avais-tu fait ça un soir où tu étais bourré.