BLEEKER ಇ la vengeance est un plat qui se mange froid...mais dans mon cas, je l'aime chaud !.

Au Top Chef des baisers, Cody venait de se prendre un 10/10 par la jurée Diamantika. Il hallucinait carrément qu’elle avoue aussi facilement qu’elle avait kiffé l’embrasser. A moins qu’elle se foutait de sa gueule … ? Non, elle avait l’air tellement honnête. Ça n’intimida pas plus que ça Bleeker, disons que ça le déconcerta. Il fronçait les sourcils en essayant de jauger son degré de sérieux quand elle évoquait le goût de ses lèvres. Fidèle à lui-même, il répliqua ; « Boh, mes lèvres … J’ai mangé chinois avant d’aller en boîte. T’as une tête à aimer les nems. C’est pour ça que tu as adoré. » Ou alors parce qu’il embrasse comme un dieu, qu’il a carrément un vibrato dans ses lèvres, un virtuose de la langue. Non çaaaaa vaaaaa, je ne lance pas de fleurs à mon bébé Cody, enfin c’est assez raisonnable. Après toutes ces péripéties, Cody arrivait au moment de la libération. Cette dernière était palpable, il la touchait du bout des doigts. Et après avoir visiblement écouter son cœur, Dia s’arma de sa puissante clef et délivra les poignets de Cody. Systématiquement, il se redressa et porta sa main autour de ces derniers pour les masser consciencieusement. Les pauvres avaient souffert. Mais qu’ils se rassurent ; Cody allait les venger. « Merci Dia. » fit-il, toujours de sa voix qui se voulait suave et envoûtante. Quel tombeuuuur, olé olé une dos tres une pasito pasa Maria. Il quitta enfin ce lit de malheur et s’approcha de sa geôlière, sans décrocher son regard du sien. Il était comme … Tétanisé. A son tour, il souhaitait l’intimider ou bien la faire désirer. Dans les deux cas, ça marcha. Délicatement, sa main effleura son épaule et un sourire écorcha sa lèvre ; « J’devrais peut-être aller la prendre, cette douche … » Zéro mouvement brusque à l’horizon, si bien qu’avant qu’elle n’ait pu douter de la sincérité de Cody Bleeker, ce dernier s’était déjà emparé du portable sur la commode et courait à toute jambe dans la salle de bain et, plus précisément, sous la douche. Il s’écria ; « Mmmmmh, j’espère que tu as pris le modèle Waterproof ! » Il ferma la cabine de douche et ouvrit les jets d’eau, sans prendre le temps de se dessaper ou quoi. Cody se doutait bien que Diamantika ferait absolument tout pour récupérer son téléphone avant qu’il ne l’ait complètement noyé. Et pour le moment, à ce jeu, elle perdait. « C’est si bêteeeeee, tu vas perdre tes si belles photos ! » s’écria-t-il, l’air faussement compatissant.

Le plan de Cody marchait comme sur des roulettes ! Il parvint à kidnapper le téléphone de Diamantika et il s’apprêtait à le noyer sous le jet d’eau. Il s’était précautionneusement enfermé dans la cabine, of course, dans le cas où la psychopathe tenterait de s’immiscer à l’intérieur et abuser de son corps pour son téléphone. En plus, zéro scrupule ; Dia se mouchait dans des billets de 500 dollars donc elle pourrait aisément se racheter un iPhone 6 le lendemain. Puis bonus pour elle ; elle n’avait tellement pas de fesses qu’il ne se plierait même pas dans la poche de son jean ! Aaaaah, c’pratique d’être plate comme une planche à pain. « Tu peux me traquer, je m’en fous. Tant que tu n’as pas tes photos, tout me va. » Et Cody étouffa un rire sadique, prenant bien soin de nettoyer la buée sur la paroi pour que Dia assiste au décès de son portable. « Ecoute-le, il s’apprête à dire ses dernières volontés … » Il le porta à ses oreilles, fit mine d’entendre quelque chose puis grimaça, faussement désolé. « Oups, il a de l’eau plein le microphone, tu l’entends ? Gloup, gloup, gloup … » ET BOUM. Il le fit tomber dans la cabine. Ouais, en prime l’imitation du téléphone qui se noie by Cody Bleeker. Je sais je sais, trop de talent en lui. On est Lowell ou on ne l’est pas. Sauf que, alors qu’il jouissait des cris de panique de sa dulcinée (OU PAS), cette dernière se mit soudainement à rire, comme possédée par le diable. Elle lui indiqua qu’elle avait en réalité retiré la carte mémoire du téléphone et, pour clore le tout, elle le glissa dans sa culotte. Mmmh, elle, quand on lui dit de glisser la carte mémoire dans la fente, elle y va carrément. Ne serait-elle pas blonde sous ces cheveux d’une couleur inqualifiable ? « NOOOOOOOOOOOOON. » s’écria Cody en plaquant ses mains sur la vitre de la cabine de douche, en mode Jack et Rose dans Titanic. Putain, il y était presque. Il sortit en furie de sa prison de verre, dégoulinant de partout. Il détailla Diamantika de la tête aux pieds et s’arrêta sur le coffre qui renfermait ce trésor avant d’émettre un ; « Berk. » Prends-toi ça dans les dents. « J’peux tout accepter, le viol buccal, le rouge à lèvres … » À noter que son bref passage sous l’eau n’avait rien nettoyé. « Mais Dora l’exploratrice, la pêche aux moules et l’île au trésor, ce n’est pas trop mes références. Toutefois … » Et là, il se servit de ce qu’il avait appris à l’entraînement de football et se précipita sur Dia pour la porter sur son épaule comme un vieux sac à patates. Il tenait fermement ses jambes pour pas qu’elle glisse, ni qu’elle le frappe comme elle serait tentée de le faire. Il se dirigea vers la fenêtre de la chambre qu’il ouvrit et se pencha en avant, faisant donc pendre les jambes de l’Eliot dans le vide. La chambre ne se trouvait qu’au premier étage mais mine de rien, c’était pas mal. « Toutefois, je peux menacer aussi. Et si tu ne me donnes pas la carte mémoire par toi-même, crois-moi, j’me ferais un plaisir de te secouer comme un prunier dans le vide pour voir ce qui en tombe. » Parole de Bleeker. Le prendre pour un con, ça allait cinq minutes.

La situation dégénérait totalement et, à présent, Cody tenait fermement Diam au-dessus du vide. Il n’hésiterait pas à la lâcher si ça l’aidait à préserver le semblant de vie sociale qu’il avait. Elle détenait des choses compromettantes sur cette carte mémoire et Cody ne laisserait personne y avoir accès. OH NON. Il pouvait la lâcher, au pire, en bas, y avait un beauuuu gazon très bien entretenu (mais pas aussi bien que chez les Lowell because on a un super jardinier) pour la rattraper. Et puis au pire elle mourrait, pas comme si elle manquerait à quelqu’un. Des Kovalevski, il y en avait partout sur le campus donc dans cette famille, ils avaient le droit à 1% de perte. Ce 1% s’appellerait sûrement Diamantika. Avec un prénom comme ça, pas étonnant. Pour se défendre, elle exécuta un truc chelou ; elle l’embrassa … Et le mordit. WOW. Cody recula – plus de surprise que de douleur, je dois admettre – et fut pris au dépourvu quand elle pinça Codinosaure. OH OH OH. C’est pas parce que Codinosaure se trouvait dans un caleçon plutôt que derrière une vitrine que la règle du ’on touche avec les yeux’ ne s’appliquait pas. Cette fois-ci, il eut vraiment mal, si mal qu’il tomba à la renverse par terre, tenant fermement ses bijoux de famille que Diam avait tenté de cambrioler. « Est-ce que je t’ai touché tes sssss … Ton absence de seins ? Non ! Alors non non non, y a un périmètre à respecter et le périmètre est là ! » s’énerva-t-il en décrivant des cercles invisibles avec son index autour de ce qui faisait de lui un homme. Sans trop savoir comment, le regard de Cody se posa sur un petit rectangle noir au sol … Ne serait-ce pas … ? SI ! Oh la conne ! Dia ne semblait pas avoir remarqué qu’elle avait semé la carte mémoire et Cody ne comptait pas éveiller le moindre doute. Il se leva et, dans la précipitation, donna un mini coup de pied dans la carte qui glissa incognito sous le lit. Il n’aurait plus qu’à la récupérer quand il le pourrait … Et il savait comment le faire en toute discrétion … Ou presque. Un sacrifice était de mise. « On est pas obligé de faire ça, Kova. » lança en ouvrant grand les bras dans un geste presque théâtral. Il se mit devant elle et avança, avança, avança, la forçant à reculer jusqu’au lit jusqu’à ce qu’elle tombe et s’y allonge. « On peut aussi la jouer comme ça et suivre mes règles. » Il la rejoignit et, dans son élan, s’empara de ses lèvres pour un baiser qui se voulait fougueux. J’vous rassure, cette fois-ci, il se tenait en alerte et prêt à mordre à son tour s’il le fallait.

Qu’est-ce qu’il foutait ? Mais grand dieu, oui, qu’est-ce qu’il foutait ? Il avait clairement sa langue dans la bouche de Satan, il flirtait avec le diable, son corps dansait un slow fougueux entre les pattes de Lucifer. Et oui, son objectif était de récupérer cette fichue carte mémoire sous le lit, trouver une manière discrète pour récupérer l’objet de ses convoitises. Cependant, soyons honnêtes deux secondes ; s’il ne venait pas de rompre avec sa petite amie avec qui il avait toujours voulu bien faire, avec qui il n’avait jamais succombé au pêché de chair, de cette relation qui rimait avec frustration, embrasserait-il Diamantika alors que d’autres hypothèses se présentaient à lui ? C’est vrai, il aurait pu récupérer la carte mémoire et se démerder pour déverrouiller la porte à vitesse grand V et sortir. Ou alors, il aurait pu sauter par la fenêtre. Au lieu de ça, il se trouvait sur la terre du Diamantikaland qu’il colonisait petit à petit en barbouillant sa peau de rouge à lèvres. Si Christophe Colomb avait fait fuir les peaux rouges en arrivant sur le continent américain, Cody Bleeker et Diamantika Kovalevski, quant à eux, les réinséraient dans la société ce soir. Ah, ils allaient être beaux tiens. « Arrête de râler, putain. » broncha Cody quand Dia l’interrogea sur ce qu’il était en train de faire. Ça s’voyait nan ? Et il se coucha sur elle, entièrement et fiévreusement, il était même capable de sentir les palpitations de son cœur. L’adrénaline le dopait tellement qu’il s’éprenait de ses lèvres comme si sa vie en dépendait. Alors que non. Au contraire. Dia était nocive. Une cigarette. Puis techniquement, il devrait être en deuil, merde. Il venait de se séparer de la femme qu’il aimait. Il ne devrait pas. Il n’avait pas le droit. Et les cuisses de Dia se refermèrent sur son bassin, il était piégé. Ça devenait réel, tellement réel. Il lui fallut bien ça pour se rappeler pourquoi il jouait le mec fougueux avec elle ; la carte. Sa main se plaqua sur la cuisse de Dia, remonta progressivement et se cala dans le creux de sa hanche. Il perdit ses lèvres dans son cou, cherchant ainsi à décupler les sensations de Dia, pour qu’elle se concentre sur Cody et uniquement sur Cody. Pendant ce temps-là, son autre main chercha à s’aventurer sous le lit mais … Merde. Trop loin. Il n’avait pas le bras assez long. Systématiquement, il virevolta pour que Dia se retrouve sur lui. Ils s’étaient ainsi rapprochés du bord. « Fais voir de quoi tu es capable, Kovache. » Kovache de ferme, meuuh meuuuh, ça lui allait bien. Il fourragea la chevelure de le Satanas et chercha le chemin de ses lèvres. Quand elle serait trop distraite par ses talents de very good kisser, il tenterait une nouvelle fois d’atteindre cette carte de malheur.

Dia en grande guerrière amazone sur soi, n’importe quel homme aurait tué pour se retrouver dans une pareille situation. Et son centre des sensations s’anima dangereusement au fil du tracé de Diam sur sa peau, sur ses muscles, sur diverses articulations. Cody était en ébullition. Quand elle vint l’embrasser, même si c’était génial, même s’il appréciait frissonner au contact de la pointe de ses cheveux sur sa peau nue, même si le goût sucré de ses lèvres imprégnait les siennes dans un Masterchef des sens et des saveurs, il refusait catégoriquement de juste s’abandonner. Tout ça n’était qu’un jeu. Elle le menaçait, elle profitait de son corps, ELLE JOUAIT. Lui, il répondait simplement à ses attaques et si Diam avait pour mission de défendre son territoire, son groupe, sa famille, Cody, lui, missionnait pour préserver un minimum de sa réputation. Sa main gauche dansait donc sur le parquet, à l’aveugle, en quête de la carte mémoire disparue. Malencontreusement, peut-être manquait-il de discrétion, mais la jeune femme remarqua que Cody était là sans être là, et son bras pendant dans le vide n’aida pas à prouver son innocence. Quand elle descendit du lit, il soupira bruyamment en enfouissant son visage dans ses mains, s’attendant à une tempête d’une rare violence. Il se préparait psychologiquement à la nouvelle bataille, puisque leur relation reposait visiblement sur un rapport de force tantôt favorable à lui, tantôt à elle. Mais il n’imaginait pas une seconde qu’elle serait blessée. Oui, blessée. Parce qu’il jouait au moment où elle était sincère dans ses démarches, dans ses baisers, dans ses caresses, dans ses regards. Il ne comprit pas bien pourquoi, mais ça le blessait de la blesser. Parce qu’en temps normal, dans le couple, il était l’entier. Celui qui s’offrait purement, simplement, totalement. Et là, il se sentait con. Un abruti fini. « Merde, Dia, on peut parler ?! » Désemparé, il tenta d’attraper sa main mais elle lui glissa entre les doigts. Elle partit dans la salle de bain et très vite, Cody put entendre l’eau s’écouler des tuyaux. Il s’était brusquement redressé, sans même se préoccuper de la carte mémoire qui se glissa quelque part sous les draps, ou par terre. On s’en fout. Il prit son courage à deux mains et retira son pantalon. Yes, I know, ça c’est de la punchline du feu de Dieu quoi. Instinctivement, il se rendit dans la salle de bain et Dia ne remarqua visiblement pas son arrivée puisqu’elle lui faisait dos. Du coup, épargné de tout regard accusateur, il entra sans réfléchir, toujours vêtu de son caleçon. Alors ça, c’est pour l’aspect pratique, au cas où elle l’envoie bouler et le jette dehors, il se disait qu’au moins, il ne serait pas à poil. Il se glissa dans son dos et épousa les courbes de son corps, ses mains se posèrent systématiquement sur les siennes, contre la paroi de la douche. Avec un sérieux déconcertant, il lâcha ; « Je ne joue pas si, et seulement si, toi tu ne joues pas. » On aurait dit une propriété mathématique, du style ABCD est un rectangle si et seulement si ses diagonales sont de la même longueur. Et c’est un peu ça, c’est une règle que Diamantika devra respecter si elle veut Cody.